Nom complet ▲ Ange Penelope Saint-Laurent Lieu de naissance ▲Marseille âge ▲ 20 ans nationalité ▲ française diplômes, études ▲ bac +3 en langues étrangères métier ▲ étudiante, mais aspire à devenir traductrice littéraire statut matrimonial ▲ célibataire orientation sexuelle ▲ hétérosexuelle situation financière ▲ bonne idole(s) de vie ▲ J.K. Rowling, Kate Middleton nombre d'amis facebook ▲ 266 moyen de déplacement ▲ transports en commun généralement groupe ▲ l'hymne a l'amour avatar ▲ Selena Gomez crédits ▲ tumblr

premier point ▲ sa gourmandise. Incapable de résister à la nourriture, elle mange sans arrêt, que ce soit des Dragibus à peine sortie du petit déjeuner au kebab du milieu d’après-midi, elle est absolument et irrémédiablement ce qu’on appelle familièrement une dalleuse. Et pourtant, elle ne prend pas un gramme. Mais elle ne serait pas du genre à se lancer dans un régime, elle aime trop manger pour ça (a) deuxième point ▲ ses cheveux. Elle passe son temps à jouer avec, à les titiller, à enrouler des mèches autour de ses doigts quand elle réfléchit, à les jeter derrière son épaule quand elle est gênée. Elle est très fière de leur couleur, et s’indigne qu’on puisse douter du fait qu’elle soit due à une coloration. Courts ou longs, elle change souvent de coiffure. troisième point ▲ sa frousse légendaire. Elle ne peut pas regarder un vrai film d’horreur sans passer les huit mois suivants à ne pas dormir, à scruter derrière les portes et derrière elle quand elle est seule. Elle n’aime pas non plus être éveillée et seule dans le noir. quatrième point ▲ son amour pour les animaux. Elle adore les chats et les chiens et en auraient bien une douzaine de chaque race si ça ne tenait qu’à elle. Elle ne possède cependant qu’un seul chat, Figaro, les gros chiens qu’elle aime tant n’étant guère pratique en appartement et à Paris qui plus est. cinquième point ▲ son amour pour les films un peu stupides et enfantins. Elle affectionne tout particulièrement les Disneys et se précipite au cinéma à chaque sortie. Elle adore aussi Braqueurs Amateurs et connaît l’intégralité des répliques de la Septième Compagnie. sixième point ▲ sa culture internationale. Espagnole par son père, elle parle couramment la langue et est totalement folle de la ville de Séville. Britannique par sa grand-mère maternelle, elle se passionne pour la monarchie britannique et Kate Middleton en particulier. Quant à la France, elle connait le Château de Versailles quasiment par cœur, et rêve de partir dans un genre de Road Trip pour visiter les grands châteaux et lieus historiques de France. septième point ▲ bornée. Elle n’aime pas qu’on lui dise de se taire ou qu’on la contredise. Il lui arrive de déployer des trésors d’imagination pour prouver à une personne qu’elle a tort. huitième point ▲ jalouse. Elle n’aime pas vraiment partager les choses qui lui sont chères sans pour autant être totalement égoïste. Elle est d’une nature envieuse mais fait beaucoup d’efforts neuvième point ▲ méticuleuse. Elle a une passion pour les bonbons roses et il lui arrive par moment d’acheter deux kilos de Dragibus pour trier et ne manger que les roses. dixième point ▲ attachante et amicale. Elle aime beaucoup rencontrer de nouvelles personnes et être entourée de ses amis à défaut de la présence proche de ses parents.

Soyons clairs : il y a des familles qui s’entendent bien, et d’autres beaucoup, beaucoup moins. Il y a des familles où l’on trouve une fratrie unie, gaie, chahuteuse mais ô combien attachante. Et puis il y a les autres familles. « Angie, va-t’en, c’est ma chambre ! Sors de là ! ». Ange leva ses yeux bleus sur sa sœur aînée qui la fixait, les bras croisés. Juliette avait trois ans de plus que sa petite sœur ; à dix ans et demi, elle bénéficiait d’ores et déjà de cet orgueil et de ce panache qui frisait l’égocentrisme – trait de caractère qu’elle finirait de toute façon par acquérir quelques années plus tard. Deux qualités – ou défauts selon les perspectives –, provenaient tout droit de leur mère, Naomi, ex-Miss Île de France, toute en blondeur et en fossettes. Ajoutons cela une certaine folie des grandeurs et un égo démesuré. Ange serra derrière son dos la trousse de maquillage qu’elle venait de dérober à sa grande sœur. « J’ai dit sors de ma chambre ! », répéta Juliette, furieuse. Ange ne répliqua rien mais fit la moue, avant de sortir de la chambre à reculons. La porte claqua derrière elle et Angie dévala l’escalier. Elle trouva sa mère, pendue comme la plupart du temps au téléphone posé à côté de la méridienne du salon. « Maman, Juliette m’a jeté dehors », se plaignit-elle. « Chérie, je suis au téléphone, tu ne vois pas ? Ta sœur possède parfaitement le droit de ne pas vouloir de toi dans sa chambre. Maintenant veux-tu bien me laisser ?, répliqua Naomi. Agatha tu es toujours là ? » Elle finit par lever ses yeux bleus, et fronça les sourcils en dévisageant sa fille. « C’est la trousse de maquillage de ta sœur ? Va lui rendre immédiatement. Et tu es punie pour la semaine !, déclara Naomi, sentencieuse, avant de retourner à sa conversation téléphonique dans un soupir exaspéré. Navrée ma chérie, c’est ma fille. Tu sais comment sont les enfants ».

« Angie s’est achetée le short que tu refusais de lui acheter. Avec son argent de poche » La phrase lâchée d’une voix mielleuse par Juliette vint briser un instant le silence de plomb qui régnait autour de la table. Ange foudroya sa sœur du regard, Juliette lui décocha un sourire victorieux, et Naomi et Mathis, son plus jeune fils, posèrent leurs regards sur Ange. Quelques instants plus tôt, un silence de plomb habitait la pièce, et les quatre jeunes femmes picoraient dans leurs assiettes en faisant mine d’être absorbée par le contenu. « C’est vrai Angie ? », demanda Naomi en reposant ses couverts et en s’essuyant la bouche avec le coin de sa serviette. « Juliette s’est laissée peloter par le capitaine de l'équipe de foot après le dernier match », répliqua Ange en toisant sa sœur. « Angie s’est faite coller pour avoir insulté Mme Duvauchelle ». « Juliette s’est tapée toute l’équipe de foot » « Angie a été surprise avec des cigarettes au lycée » « Elles n’étaient pas à moi ! Je les ai trouvées », s’écria Ange. « C’est vrai pour le capitaine de l'équipe ? », s’exclama Mathis. « Ca suffit ! s’exclama Naomi. Ange, je ne cautionne ni ne cautionnerai jamais la cigarette ; apporter ton aide à une personne afin de mentir à ses parents pour couvrir ses obscurs agissements t’implique dans ces-derniers autant que le coupable. Tu es privée de sortie pour le mois », trancha Naomi de sa voix doucereuse. « Mais c’est pas juste ! », s’exclama Ange, choquée. « Ne me parle pas sur ce ton », répliqua Naomi. « Au fait maman, Nina m’a conviée à un gala de charité chez sa grand-mère à Lyon. C’est le week-end prochain. Il n’y aura rien que la bonne société », reprit Juliette d’une voix d’ange. « Quelle excellente nouvelle ! As-tu songé à la robe que tu porteras ? », s’enthousiasma Naomi. La conversation qui suivit ne cessa de tourner autour de robes de soirées et de noms prestigieux de la bonne société, locale ou non. Pendant ce temps, Ange ruminait contre la Terre entière en triturant un morceau de vianda du bout de sa fourchette.

« Et dis-moi, Ange, tu vas te décider bientôt à te trouver un mec ? » , déclara Candice tout-à-trac. Les regards de Albane et d’Océane convergèrent sur moi tandis que je lançai un regard de poisson mort à Candice, qui s’était remise à siroter son verre, l’air de rien. Bon sang, j’avais complètement décroché de la conversation. « Je sais pas. J’ai le temps pour trouver le bon. Et comment ça se passe, avec Xavier ? » , je demande en espérant changer de sujet, l’air de rien. Candice me décoche un regard narquois. « N’essaye pas de changer de sujet, meuf. Je te parle pas de ton futur-mari. Ca fait une demi-heure que tu mates le mec à côté du bar » , réplique-t-elle en roulant des yeux. Je me sens rougir tandis que les filles éclatent de rire. « N’importe quoi. Je t’écoutais, je t’assure » , répondis-je, vexée. « Ange, tu nous prends pour qui ? Quand tu trouves pas le moyen de l’ouvrir, c’est qu’un truc te travaille » , décrète Albane en riant. Je soupire. Mes amies me connaissaient bien, trop peut-être. « A quoi il ressemble, ce fameux mec ? » , demande Océane en se retournant pour fouiller la pièce des yeux. « Ahon, bandant » , commente Albane lorsqu’elle distingue le type sur lequel je fantasme depuis une heure. Il est accoudé au bar, porte un pull noir avec un col en V, et semble plaisanter avec le barman, qu’il a l’air de bien connaître. « Tu vas te jeter à l’eau ou quoi ? » , me houspille Candice. « Quoi ? Mais t’es malade, jamais de la vie », je proteste en riant, avalant une gorgée de mon cocktail. « Tu comptes finir vieille fille ? » , réplique Albane. « Allez Ange, ça ne te coûte rien » , renchérit Océane, la force tranquille. Je les regarde tour-à-tour. « Mais vous êtes dingues ? Ça me coûte ma dignité, tout simplement ! » , je m’écrie. « Ta dignité, ironise Candice. Ange, on est dans une soirée, personne ne risque rien à part finir bourré » . Je suis à cours d’argument et me mure dans un silence boudeur. Un silence s’installe entre nous. « Bon, et bien si tu ne veux pas partir à la chasse aux infos, moi, je m’y colle » , décrète Candice en posant son verre. Elle se lève tandis que je proteste. Mais elle se perd dans la foule avant que je ne puisse l’en empêcher. Candice s’approche de l’endroit où était accoudé le bel inconnu quelques instants plus tôt. Elle attire le barman de son côté et je la vois bavarder avec lui. Je finis par détourner la tête en soupirant. Bientôt, Candice refait surface près de nous, triomphante. Elle se rassoit à sa place, reprend son verre, avale une gorgée tandis que Albane trépigne. « Allez, vas-y, accouche » , grommelle-t-elle. « Aloors. Il s’appelle Marc, il a environ vingt ans, il est pompier ou un truc du genre. Il est célibataire, sa couleur préféré est le bleu et apparemment il est plutôt du genre fils de bonne famille » , déclare Candice en savourant chaque détail. « T’as trouvé comment aborder tous ces sujets en quinze secondes trente avec le barman ? » , demande Océane en riant. « Les barmen ont la langue bien pendue, c’est de notoriété publique. Et puis celui-là est un pote au mec d’Ange, alors » , réplique Candice en haussant les épaules. « Mon mec ? Nan mais ça va pas » , je proteste. Albane hausse les épaules à son tour. « Moi, il me plaît bien, si tu n’y vas pas, c’est moi qui le prend. Et crois-moi, si je l’attrape, on jouera pas aux dames cette nuit » , rétorque Albane. Candice et Océane éclatent de rire. « Non mais sérieux Ange, vas-y » , insiste Océane. « En plus il est revenu près du bar » , souligne Albane. Je me retourne. En effet, il est bien là. Je les fixe tour-à-tour et pose mon verre. « Ok, ok. C’est bon j’y vais. Mais vous faite vraiment chier les meufs » , je réponds en boudant. Je me lève et me fonds dans la foule. Je peine à retrouver un sens de l’orientation quelconque parmi toutes les personnes présentes, mais finit par atteindre le bar. Mais j’ai beau le fouiller des yeux, rien. Il a du repartir. Je me tourne et rencontre le regard des filles qui articulent un « alors ?! ». Je leur réponds en haussant les épaules. Candice se plaque une main sur le front en signe d’agacement tandis que Albane me fait signe de la main pour m’inciter à fouiller la salle de fond en comble. J’hésite, puis me décide à me promener au hasard. Mais toujours rien. Mon bel inconnu semble s’être volatilisé ou simplement être rentré se coucher. J’amorce un retour vers mes copines quand je percute violemment un torse masculin. « Pardon, pardon » , je m’excuse en me remettant sur pieds. « C’est rien, pas la peine de s’inquiéter » , me dit le type. Je lève les yeux sur un pull noir à col en V, un visage avec des yeux d’un bleu limpide et un sourire magnifique. Mon bel inconnu. Mon cœur rate un battement. « Je… je m’appelle Ange » , je dis précipitamment. Il me sourit. « Et moi Marc » , répond-t-il.

Assise sur le banc, isolée, seule, Ange contemplait le vide, les yeux dans le vague. A quoi pensait-elle ? Toujours à la même chose. Elle y pensait sans cesse. Chaque instant, chaque minute. C’était une blessure, marquée au fer rouge sur son corps, son cœur, ses pensées. Lorsqu’elle se regardait dans la glace, elle la voyait, et c’était comme si les mots étaient gravés sur son visage. Comme si son nom était inscrit sur sa peau. A tout jamais. Elle pensait à lui. Tellement. Parfois, quand elle marchait, elle pensait à ce qu’elle lui dirait en rentrant. S’ils allaient encore se chamailler pour le choix du programme télé. Mais à présent, assise sur le banc, le vent glacial faisant voleter ses cheveux, tout était différent. Tellement différent. Le souvenir de Marc serait toujours là, en elle. Elle revit en un instant leur dispute, la voiture foncer sur la leur. Elle revit Marc, assis sur le siège passager, pousser un hurlement de douleur lorsque la voiture le percuta de plein fouet. Elle n’avait été que secouée. Elle se revoyait encore arracher la ceinture de sécurité qui le maintenait à son siège. Elle revoyait encore le sang, partout, sur son visage, sa chemise, son jean, déchiré. Les profondes entailles quand le pare-brise avait explosé, dévorant son visage. Elle aurait voulu l’attirer à elle pour le serrer dans ses bras, l’empêcher de partir. Mais lentement, le corps de Marc s’était affaissé contre elle. Et depuis, elle avait toujours la sensation qu’il était là. Alors qu’il était mort.