«What's wrong with me ? » U n samedi banal dans paris. Un samedi de trop dans ma vie. Je m'étais réveillée au côté d'un inconnu avec une immonde gueule de bois, et je n'avais absolument aucun souvenir de ma soirée avec lui. Mon corps entier me faisait mal, j'avais l'impression d'être passé sous un rouleau compresseur. Je regardais l'épave qui m'avait servi d'amant, il ne semblait pas dans un meilleur état que moi. Je soupirais faiblement avant de me lever, le bas de mon ventre me faisait souffrir, je détestais se sentiment de perte de contrôle. Je ne me souvenais de rien. Je ne savais pas pourquoi j'étais dans l'état là... Je gémissais en me levant, me tenant le bas du ventre. Il était aussi douloureux qu'après un combat de boxe ou un entraînement trop intensif à la danse dans mon salon. C'était étrange. Je ne compris ce qu'il se passait que lorsque je vis le sang couler le long de mes jambes. Le monde venait de s'assombrir soudainement. Je regardais la glace et vit les larmes courir sur mes joues. La joyeuse Rachel venait de disparaître dans les méandres des tourments de la vie réelle. Je pris le temps d'essuyer mes jambes, de les laver, d'enfiler une protection et une culotte noire neuve avant de me rendre compte que le lit était aussi complètement tâché. Je vivais un enfer, mais d'un coté, je me disais que je l'avais bien cherché... Sans ménagement, je mis ma conquête nocturne hors du lit, le faisant tomber sur le sol, il se mit à grogner, puis à crier alors que je défaisais le lit. "DEGAGES CONNARD DEGAGES !!!" Il prit ses fringues, m'insultant de salope avant de me gifler et s'en alla sans que je ne puisse répliquer. Je me mis assise contre le lit jambes repliées contre mon corps et éclata en sanglot. J'avais prit la vie comme une énorme blague et que je pouvais en faire ce que je voulais ! Elle venait de me prouver qu'elle était une véritable chienne qui faisait ce qu'elle voulait de nous au moindre moment. Je pris cependant le courage de me lever et de m'habiller, allant devant chez moi attendre un taxi. Je détestais Paris et la France dans ses situations là, mais en un sens... J'étais rassurée de passer inaperçue. Personne ne pouvait me voir, personne ne pouvait me dévisager et voir que ça n'allait pas, que j'étais au trente sixième dessous. Un taxi s'arrêta je commençais à avoir de plus en plus mal au ventre. Je me précipitais dedans alors qu'il demandait ou aller. "L'hôpital le plus proche, je mm'en fous duquel..." "Ca va M'dame ?" "NON CA VA PAS SINON JE NE VOUDRAIS PAS ALLER A L'HOPITAL !" Il fut surpris, j'eus un soupire avant d'essayer de me contenir. "J'ai mal... s'il-vous-plait..." Il ne chercha pas à comprendre plus loin et prit la direction de l'hôpital le plus rapide, esquivant les endroits trop bondés de monde. Je ne savais même pas quelle heure il était en réalité. Il se gara assez rapidement et sortit de la voiture afin de m'aider à marcher et m'amener jusqu'aux urgences. J'étais tombée sur quelqu'un de bien par chance... Le reste fut long et court à la fois... Long car ils ne me prirent pas au sérieux au début, jusqu'à ce que je m'effondre dans la salle d'attente, épuisée par les saignements... T rois heures plus tard, je me réveillais à cause de la sonnerie de mon téléphone, une infirmière était là, je regardais les perfusions dont la poche de sang qui coulait lentement mais qui était presque terminée, je me redressais alors qu'elle me força à me recoucher, disant que le médecin allait arriver, qu'il avait besoin de me parler. Je restais interdite dans le lit et lorsqu'il entra, c'était comme si j'entendais ses paroles de loin... comme si rien de tout ça n'était pour moi. Voir la réalité en face était presque insupportable. J'hochais simplement la tête. "Je veux sortir." Il refusa bien évidemment, parlant d'une feuille à signer. J'étais consciente que c'était de la folie de partir d'ici, mais je ne voulais pas rester. Il me donna la décharge que je remplissais en toute conscience avant de prendre mes affaires et de m'en aller. La boutique n'était pas loin de l'hôpital après tout, je voulais marcher, m'aérer l'esprit. Je mis une heure malgré tout à y arriver. J'entrais par l'arrière sans rien dire à personne, rentrant dans mon atelier. J'avais comme un second appartement ici, de quoi me coiffer, me maquiller, me refaire une beauté et changer de vêtement. Une fois propre, je mis mes lunettes, j'avais mal à la tête à force de pleurer, et après un moment d'hésitation, je pris mon téléphone afin d'envoyer un sms à Robin. "Code rouge. Code rouge. Une jumelle dépressive à besoin d'un énorme gâteau au chocolat et de son frère avant de finir noyer dans la seine... je suis à la boutique." Je savais qu'au début, il sourirait en me trouvant nouille avant de finalement paniquer et accourir au plus vite sans oublier le gâteau. Je pris un bloc note et entreprit de faire quelques croquis pour une nouvelle collection. Mais tout ce que je dessinais avant un coté si sombre. Je soupirais, m'acharnant malgré tout à essayer de canaliser ma colère et tout ce qui se passait dans ma tête jusqu'à ce que Rob n'arrive en vitesse, je savais qu'il me trouverait rapidement à l'atelier. Je fus incapable pour autant de le regarder."C'est nul ce que je dessine..." Je soupirais en dessinant encore. "Tu as pris le gâteau ?" Je ne voulais pas le regarder et prendre le risque de pleurer encore. "J'espère parce que... j'ai faim..." Je me mordais la lèvre en essayant de faire comme si tout allait bien, mais tôt ou tard j'allais craquer. "Tu viens vite en cas de code rouge... " J'eus un sourire crispé. Je posais le crayon que j'avais en main, fixant le mur alors que mes yeux se remplissaient de larmes. "Tu m'imagines maman ? un jour... Moi non.. je me suis toujours dit que je ferais une piètre mère, j'ai pas envie de grandir, j'ai pas envie de devoir me séparer en deux, entre toi et un mini chieur.... Même avec mon ex, je pensais pas encore à ça. C'est débile de vouloir avoir des enfants après les parents qu'on a eut... franchement... c'est vraiment con, stupide... On devrait être stérile toi et moi en fait, ça serait le mieux pour la communauté." Les larmes arrivèrent et tombèrent, s'écrasant sur la table alors que je gardais les yeux grands ouverts. Mon regard se posa enfin sur lui. "Je suis pas faite pour ça...." J'avalais ma salive difficilement. "Alors pourquoi ça fait si mal.... genre... vraiment... mal...." J'avais l'impression d'avoir le coeur dans un broyeur. Je n'avais jamais voulu avoir d'enfant, du moins je n'y avais pas pensé. Mais les paroles du médecin tournaient en boucle dans ma tête : fausse couche, presque quatre mois, déni de grossesse, un petit garçon.... Je n'avais rien vu venir, c'était probablement ça le pire....