AND IF YOU ARE A GHOST, I'LL CALL YOUR NAME AGAIN

J’avais décidé de prendre une adolescente sous mon toit. Qu’est-ce qui m’avait pris ? De nos jours, les adolescents n’étaient plus ce qu’ils étaient censés être ! Pourtant j’avais confiance en Ella, elle semblait si mature & avait besoin que quelqu’un lui fasse autre chose que des pattes au beurre matin, midi & soir. Je m’étais beaucoup inquiétée pour elle, surtout que Clément était parti en vacances donc, j’ai dû me rendre directement chez Ella pour constater qu’elle vivait seule. Je n’ai pas hésité une seule seconde à lui proposer de venir à la maison pour ne serais-ce manger correctement & que je m’occupe de son repassage. Au fur & à mesure, la chambre que j’avais en trop lui servit de chambre temporaire puis, elle y aménagea deux ou trois meubles pour se sentir à l’aise pour à la fin l’appeler « ma chambre ». Ce soir-là, j’avais été agréablement surprise de m’apercevoir que ce foyer devenez au fur & à mesure le notre.

Je n’avais pas encore osé lui parler de ma grossesse à ce moment, j’avais peur de la faire fuir, surtout que je n’en avais pas encore parlé avec Lukas à ce moment-là. Je ne savais même pas à qui je pouvais en parler. Alors j’ai préféré me taire, masquant mes nausées matinales par une simple bouteille de lait périmée ou une épidémie de gastro à l’hôpital, Ella ne soupçonnait alors encore rien. Mais ce soir-là, alors qu’on avait prévenu une soirée devant Harry Potter, j’alla préparer en cuisine une bonne petit salade niçoise tandis qu’Ella était censée chercher les DVD. Elle resta devant moi en me regardant couper les tomates. Je sentais bien qu’elle voulait me demander quelque chose, je ne quitta pas ma salade des yeux car, je présentais déjà le sujet de la conversation. « LUI », le bébé. Je venais de publier sur facebook comme quoi j’étais enceinte et, je savais qu’Ella allait m’en parler même si elle n’avait pas commenté mon statut à ce moment-là. « Dis j’ai un truc à te dire » commença-t-elle à dire. Je lâcha mon couteau & releva les yeux vers Ella. Je la vis se recroqueviller , assis en face moi les jambes en tailleur. Je connaissais cette position, c’était celle que je faisais lorsque je voulais demander à Jonathan si je pouvais sortir lorsque j’avais l’âge d’Ella. Elle continua avant même que je puisse approuver quoique se soit « Je n’ai pas eu de mère, elle est parti et j’ai appris enfin j’ai lu que tu allais avoir un bébé et ... J’suis un peu jalouse, et je veux dire c’est ton enfant, ton sang et moi je serais rien et … Je veux pas prendre le risque d’être abandonné … ». C’étais sorti d’un bloc & je me sentis mal. Mal de ne pas lui avoir dit, même si elle n’avait pas l’air de m’en vouloir, je me sentis mal. Ella était assez grande pour comprendre la situation mais, cela aurait pu la faire fuir, lui donner envie de retourner dans son ancien appartement pour se réfugier de ma grossesse. Ella s’était confié, comme une enfant de 4 ans qui a peur que sa mère préfère son petit frère à elle. Cette dernière réflexion me percuta. Ella me voyait comme sa mère ? Faisais-je l’objet d’une figure maternelle à ses yeux ? J’eus voulu pleurer à ce moment-là, j’avais deux enfants déjà à 24 ans ! Mes yeux commencèrent à me piquer, je du baisser la tête pour ne qu’Ella ne me voit… Tout comme moi, sa mère était parti trop tôt &, elle avait peur que je parte à mon tour. Je ne peux m’empêcher de me mettre à pleurer à l’idée de la savoir seule. Je me suis tellement attachée à Ella, c’est moi qui eut peur pour elle, qu’elle puisse penser un seul instant que j’eus songer à la délaisser. Il était hors de question qu’elle puisse penser qu’elle devait se battre avec ce nourrisson pour rester avec moi. Mes larmes s’écrasèrent dans ma salade, cette soirée devenait un fiasco.

« Ma…Ma… Sa…Salade »

J’étais entrain de sangloter dans ma salade, il fallait que la recommence. J’effaça mes larmes avec ma manche mais, elles revenaient à chaque fois. Je prie le saladier & le lança tomber entier dans la poubelle. Je resta quelques secondes devant la poubelle pour me calmer. Je pensais à ma mère, à tout ce qu’elle avait pu faire pour qu’un jour j’en arrive là, avoir des enfants dans ma maison, un métier honorable, une belle vie. Si seulement elle pouvait me voir, s’il était possible qu’elle puisse se cacher juste derrière de la fenêtre entrain de veiller sur moi. C’était à mon tour de jouer ce rôle là pour Ella. Je renifla & revint à ma place, en face d’Ella.

« Je suis désolée c’est juste que… Je pleure pas autant d’habitude ! »

Je n’assumais pas du tout mes larmes à ce moment-là, j’avais l’air fébrile, sensible à pleurer pour quelques mots prononcés mais, ils avaient été si fort pour moi, ils m’avaient percutés. Je repris une nouvelle fois :

« Je n’ai pas l’intention de m’en aller Ella, je compte bien rester dans ta vie le plus longtemps possible. »

Je lui tendis ma main pour qu’elle puisse poser la sienne dans la main, je la serra fort. Qu’elle comprenne que je l’aime fort.

« C’est toi… Moi… Et ce bébé. »

J’avais arrêté de compter le nombre de fois où j’avais attendu son retour alors que je n’étais qu’une enfant. Je la revoyais partir ces valises à la main alors que je me cachais sur mes marches de l’escalier. Elle avait posé ses yeux sur moi sans aucune compassion sans même un revoir comme si notre relation n’existait pas alors qu’elle m’avait mise au monde. Pendant de longues années, ma mère fut mon modèle dans ce monde, elle était tout ce que je voulais être, plutôt douce et généreuse, réellement brillante, une femme indépendante et pleine de vie et notre union à elle et moi me semblait plus forte que tout. J’aurais pu décrocher la lune pour elle, un simple regard, elle était ma mère, mon sang, ma meilleure amie. Mais je n’avais jamais dû être sa pour elle vu qu’elle était parti sans donner de nouvelle un matin il y a presque dix ans. Mon père lui était l’homme le plus fantastique que le monde ai porté, toujours d’une grande douceur, généreux et bons avec les gens qui l’entoure, je l’admirer tellement qu’une part de moi espérait être à sa hauteur quand je serais plus grande. Et je l’aimais si fort que rien ne semblait insurmontable entre nous mais j’étais tombé malade et je revoyais encore l’expression de son visage à ce moment, la haine, la peur et le désespoir. J’avais tellement eu honte de moi que j’étais parti me cacher dans un couloir derrière un lit médical. Je ne comprenais pas tout à fait les termes de la Leucémie, mais je savais que c’était assez grave pour qu’il s’inquiète et mêmes les visages de médecins ne me rassurait pas. J’avais à peine douze ans à cette époque et je réalisais doucement que j’avais gâché la vie de l’homme que j’aimais le plus au monde. Depuis ce jour il avait dû faire ces choix pour moi et non pour nous, je ressentais encore sa peine quand il avait dû vendre ses parents de sa société de l’empire qu’il avait créé de ces mains pendant des années pour me payer les soins et les meilleurs hôpitaux. Et tout avait été tellement vite, la progression, ces ennuis, sa quasi dépression à la simple idée de perdre son enfant, et ces embrouilles avec des types pas clair qui avait profité de sa détresse, il aurait tout fait pour moi et il la fait. En écoutant Jaimie je le revoyais me dire mon ange c’est ma vie pour la tienne.

« Non non Jaimie … C’est juste une salade on en fera une autre » je regardais Jaimie, lui parlant avec le plus de franchise possible, mes yeux fixèrent les siens et je la sentais tellement sincère avec moi. Je passais doucement ma main sur sa joue tentant de sécher ces larmes qui me rendait moi aussi triste. Je l’aimais tant déjà que j’étais prête à devenir une sorte de sœur pour cet enfant et un soutien pour elle. Je voyais en Jaimie tout l’espoir que je n’avais plus depuis des années et c’était si bon à ressentir de nouveau. Je senti mon cœur se serrer en voyant ces larmes, elle me rendait triste et je détestais voir les gens pleurer. J’avais l’envie de la prendre contre moi et de la réconforter mais une part de moi ne s’en sentait pas capable. Je restais là sans bouger à fixer son dos et la poubelle qu’elle regardait.

« Jaimie, c’est rien. C’est les hormones » dis-je avec le sourire. Je n’y connaissais absolument rien en femme enceinte mais je savais que des choses pouvaient changer. Je me demandais parfois si j’aurais la chance d’avoir des enfants un jour moi aussi mais au fond je savais que je n’aurais pas cette chance, j’étais malade et je ne pouvais pas le négliger, en réalité je me refusais à faire grandir un enfant sans mère comme moi je l’avais fait. J’avais ressenti cette solitude et cette triste et je ne voulais pas que mon enfant, la chair de mon sang ressente ça à son tour. Mais peut être qu’un jour elle ou il tomberait sur une personne comme Jaimie et que cela en vaille la peine, peut être oui. « Je ne sais pas quoi te dire, personne n’a jamais fait ça pour moi et j’ai l’impression d’être en pleins rêve. Mais si tu es prête à m’aider, à supporter mes crises, mes régimes stricts, mes peurs et mes saute d’humeur je promets d’être là pour toi et pour lui ou elle » Une larme coula quand elle prit mes mains et se mit à parler de cette famille que nous allions former tous les trois, je me sentais de nouveau importante comme si j’avais une sorte de devoir envers ce que je pouvais appeler le nous. « Je crois que je vais me mettre à pleurer » je lui souris et déposais nous deux mains sur son ventre, j’avais de nouveau un avenir mais plus important que ça j’avais aussi ce dont je rêvais depuis toujours une vrai famille. « Tu veux faire quoi ce soir …. Maman ? » je souris tendrement les yeux brillant en pouvant enfin le dire pour de vrai dans l’espoir qu’elle ne soit pas en colère.

Voilà que j’avais envie de faire pleurer Ella maintenant à cause de mes propres larmes, j’étais émue & triste à la fois. Je me sentais tellement mal car, je savais bien qu’elle ne pouvait pas m’aimer autant que sa mère mais pourtant, quand elle m’avait appelé « maman » je me suis sentie comme la mère la plus aimée au monde, je la sentais dépendante de ma protection, je la sentais tellement proche de moi. On se comprenait à ce moment-là. Je lui caressa la main doucement pendant qu’elle me parlait de ce qu’elle ressentait, j’étais si tendre avec elle. Je renifla un bout coup puis me leva pour annoncer la suite de la soirée qui avait déjà commencé avec des larmes ! J’essuya rapidement mes yeux puis lui dit :

« On va regarder Harry Potter ! C’est tout mon enfance ! Je ne connais pas un anglais qui n’est pas fan d’Harry Potter. C’est tellement triste de savoir que c’est ici que finit cette histoire »

J’allais me remettre à pleurer si je continuais à parler d’Harry Potter, effectivement ce soir les hormones me jouaient des tours ! J’étais parti au cinéma avec Cerbère, lui s’était ennuyé mais moi, j’avais été émue & j’avais pleuré discrètement sinon il allait se moquer de moi. Je pris une carotte & la pointa vers Ella telle une baguette de magique & fit :

« Abracadabra va mettre le DVD & commander des pizzas saumoneta ! »

J’émis un rire & reposa ma carotte sur le plan de travail, cette salade était tombée à l’eau j’avais bien l’impression : moi qui m’était jurée de manger équilibrée pour le bien de ma grossesse, depuis qu’Ella avait emménagé avec moi, on manger des pizzas, on se faisait des pattes ou on allait manger au chinois du coin, pas très sain tout ça… Je pris une éponge & commença à nettoyer le plan de travail tandis qu’Ella partit commander des pizzas via son blackberry. Alors que j’épongeais le plan de travail, je sentis quelque chose de bizarre en moi, ce n’était pas une nausée, ni un gargouillis de ventre. Je m’arrêta dans mon travail pour comprendre ce qui était entrain de se passer à l’intérieur de moi, je ne me sentais pas en danger mais, j’avais l’impression que mon bébé voulait me dire quelque chose. Je mis ma main sur mon ventre, et je compris alors…

« ELLLLLLLLLLLAAAAAAAAAAAAA VIENS VITE ! »

Il fallait qu’Ella partage ce moment avec moi, c’était la première fois que cela m’arrivait, j’étais à mon 3ème mois de grossesse & bientôt 4ème !

« Le bébé bouge, vite raccroche, on s’en fou de la pizza, dépêche-toi avant qu’il… Aïe »

Bon ce coup là était assez fort, peut-être qu’il en avait marre de m’entendre crier à longueur de journée. J’étais émerveillé par le mode de communication qu’il y avait entre le bébé & moi, c’était beau de sentir la vie dans son ventre, de sentir une si petite chose commencer à vouloir se faire remarquer. Mon ventre était devenu rond au fur & à mesure des jours, le bébé était entrain de former ses organes & commençait à comprendre que je réagissais à ces petits gestes sur mon ventre. Ella arriva enfin et je posa sa main sur le côté gauche de mon ventre. On se regarda attendant le prochain geste du bébé, elle le sentit enfin. J’avais envie d’appeler Pacôme pour lui dire de venir sentir le bébé, de raconter à Lumen demain au travail, de montrer à Aaron où le bébé m’avait touché.

« Je crois qu’il avait hâte de te rencontrer enfin »

J'avais un nouveau rêve à présent, ce n'était pas celui de la famille parfaite avec un homme à mes côtés, mon bébé & moi, maintenant c'était Ella & le bébé qui jouait ensemble, j'avais envie d'avoir cette belle famille, je n'avais pas besoin d'hommes dans ma vie après tout ! Le bébé continua à donner quelques coups puis cessa. Ce moment avait été si doux & si éphémère que j'aurais voulu que cet enfant sorte maintenant de mon ventre pour que je puisse le chérir !

Je lâchais un sourire lorsqu’elle se mit à parler d’Harry Potter. Je me souvenais encore du sourire ébahi que j’avais eu en découvrant le premier film en italien bien sûr. J’avais pendant une petite seconde crut que quelques pars dans le monde la magie existait. J’avais envie de croire à un monde meilleur quelques pars, là où je ne serais pas une fille malade et prise dans des problèmes plus gros et plus compliqué que tout le reste. En réalité j’avais retrouvé un peu d’espoir à travers ces films et je me sentais un peu bête de penser une chose comme celle-ci mais parfois un film ou une musique pouvait tout changer j’en étais certaine. Je posais mes yeux sur Jaimie et un sourire se dessina sur mon visage. Je n’avais pas spécialement réalisé que je venais de l’appeler maman, en réalité cela faisait presque sept ans que je n’avais pas dit ce mot et je n’avais jamais réalisé à quel point il m’avait manqué, un banal mot qui avait pourtant tant d’importance. Je senti mon cœur se serrer un instant en pensant à ma mère tentant de ne pas pleurer, je me refusais de pleurer à nouveau pour elle ou pour une chose comme cela qui ne devait plus avoir d’importance pour moi et pourtant elle hanté mes pensées presque chaque jour.

« Je t’avoue que je trouve Drago plus cool que Harry »

Je souris en m’installant dans le salon. Je cherchais le DVD pendant quelques secondes avant de l’installais et d’attendre sagement que les bandes annonces défile aimant les regarder même si il arrivait parfois que je les connaissais par cœur. Bref je mis Play au début du film laissant le générique et la musique commençait tranquillement alors que je cherchais dans mon répertoire le numéro de ma pizzéria favorite ayant comme tout le monde des petites choses meilleures que d’autre. Bref je commençais à composer le numéro du téléphone quand le cri de Jaimie me fit sursauter, lâchant mon téléphone d’un geste vif je fus presque incapable de dire où il était passé l’ayant sans doute envoyé dans un coin de la pièce ou je mettrais des heures à le retrouver mais cela n’avait aucune importance. Je me levais d’un bon tentant de ne pas me prendre les pieds dans les choses que j’avais laissé trainer sur le sol. Tu rangeras la prochaine fois pensais-je en trébuchant sur des babioles que je laissais sur le sol en avouant le ranger plus tard.

« Il y a le feu ? »

Demandais-je totalement perdu et inquiète, je fixais son ventre pendant quelques secondes, semblant totalement paniqué et pendant une seconde je pensais à un accouchement prématuré ou je devrais me débrouillé mais bon bien sur elle était un peu trop en avance. Reprenant mes esprits je m’approchais doucement. Tout d’abord hésitante je finis par poser mes mains sur son ventre et surprise je me surpris à sourire bêtement lorsque je sentis un coup contre ma main. Je plongeais mes yeux dans ceux de Jaimie totalement ému par la situation. Je n’arrivais pas à croire que c’était avec moi qu’elle voulait partager ça et cette situation me toucha réellement.

« Je suis heureuse de le rencontrer »

Je me penchais doucement me mettant à la hauteur de Jaimie, caressant son ventre tout en douceur totalement ébahi par la beauté d’une femme enceinte. Je n’en avais jamais réellement vu d’aussi près et Jaimie embellissais de jour en jour. Je regardais ce petit ventre rond comme une petite fille regardant pour la première fois le père noël les yeux pleins d’étoile.

« J’ai hâte de te rencontrer petit ange, j’ai toujours rêvé d’un petit frère ou d’une petite sœur trésor »

Je ne réalisais même pas que je parlais à un ventre à mes yeux c’était l’accomplissement de beaucoup de chose et j’espérais que Jaimie ne soit pas fâché que je m’attribut ce statut de grande sœur. J’avais déjà l’envie de le ou de la protéger quoi qu’il se passe et de faire en sorte que sa vie soit un conte de fée. Je me relevais doucement vers Jaimie et la prit dans mes bras une petite larme au coin de l’œil.

« Merci de faire tout ça, tu seras une mère formidable, sans doute la meilleure que j’ai jamais vu »

Je n’avais jamais été aussi sincère avec quelqu’un et quand je la regardais, je ne voyais que de l’admiration.

J’étais au stade de ma grossesse où je me sentais le plus épanouie, où le bébé avait ses organes & que la formation de ses membres se faisaient, une échographie pour connaître le sexe du bébé était prévu pour dans 3 semaines, j’avais hâte de commencer à choisir un prénom pour lui/elle ! En tout cas, pas un prénom tiré d’Harry Potter, surtout pas Drago, le pauvre petit cœur… D’ailleurs quel idée d’apprécie ce petit blond si teigneux enfin, bon d’une certaine manière j’aimais ce personnage mais, sans lui Dumbledore serait encore en vie ( Oui, je ne me remets pas de sa mort, comme je m’en remets pas de la mort de Georges O’Malley dans Grey’s Anatomy ). Ella arriva posa ses mains sur mon ventre, c’était si émouvant ce moment entre tout les trois, elle avait les yeux qui brillaient, sa la rendait heureuse de pouvoir communiquer à son tour avec lui/elle. Elle lui parla alors comme s’il pouvait entendre ce qu’il disait mais, je savais qu’il s’entends qu’il/elle allait avoir une sœur à ses trousses pour le surveiller & cela jusqu’à la fin de ses jours ( Connaissance Ella ). Je renifla un peu, les hormones pouvaient me provoquer de grosses crises de larmes alors je fis à Ella :

« Je pense que j’ai eu assez de séquence d’émotions pour aujourd’hui, je ne suis pas habituée à ses hormones ! »

Je fis un bisou sur la joue d’Ella tout simplement pour la remercie de sa présence dans l’appartement, je ne sais pas ce que j’aurais pu faire toute seule dans ce grand appartement, j’avais songé prendre un colocataire mais, comme Cerbère & Pacôme viennent souvent à la maison, je n’en ressentais pas vraiment le besoin mais, si Ella n’était pas là, j’aurais partagé ce moment avec personne & cela aurait bien été triste !

« Allez, va commander les pizzas, je te promets de ne plus hurler cette fois-ci ! »

Je souris à Ella pour la rassurer, le bébé était entrain de se calmer, il devait être si fatigué à cause de mon rythme de vie, j’allais partir en congé maternité d’ici 2 mois mais, pas avant ! J’étais aussi interdite d’opération pour le moment, mes supérieurs ont jugés que c’était trop dangereux pour le patient mais aussi pour moi si le patient en question était contagieux ! Du coup je passais mes journées en consultation, j’avais l’impression qu’on me punissait de vouloir mettre au monde mon enfant ! Alors qu’Ella était entrain de commander, j’alla mettre sur « play » le film tout en chantonnant la bande original. On allait passé la semaine à se faire les 7 films ! Alors que j’étais sur le canapé, je sentis mon portable vibré : un appel de Lukas. Sur le coup, je ne su pas quoi faire. Raccrocher ? Décrocher puis raccrocher ? Décrocher écouter ce qu’il avait à dire & raccrocher ? Ou bien décrocher dire ce que moi j’avais à dire & raccrocher ? Je n’eu pas le temps de choisir entre toutes ses options que l’appel se coupa… J’avais mis trop de temps à choisir. Cette situation me rendait malheureuse… Je ne voulais pas que Lukas se mêle de l’éducation de notre enfant & pourtant je voulais une image de famille heureuse. Je n’avais pas encore réfléchi à ce que j’allais faire… A ce moment-là Ella arriva, je lui fis un doux sourire :

« Viens bichette, je suis certes grosse mais c’est un canapé 3 places » plaisantais-je

Une nouvelle vie semblait s’offrir à moi et cette fois je ne comptais pas la laisser passer. En réalité je voyais en Jaimie toutes les choses que j’aurais aimées trouvé chez ma mère. En quelques jours, depuis notre rencontre elle semblait s’intéressé à moi plus que ma mère ne l’avait jamais fait. Elle était d’une douceur incroyable. Les yeux perdus dans cet appartement qui depuis quelques temps était devenue le mien, je me sentais tellement bien. Jaimie et son bidon me rendait heureuse en quelques heures, j’avais envie de redécouvrir la sensation d’avoir une mère, j’en rêvais depuis tellement d’année qu’imaginer me sembler presque irréel. J’avais grandis sans mère pendant longtemps, j’avais eu un père fantastique le meilleur qui soit mais il avait presque sacrifié sa vie pour sauver la mienne et je ne pouvais m’empêcher de me sentir coupable. Il avait travaillé toute sa vie comme un fou pour avoir son entreprise et pour réussir comme il le voulait, j’admirais tout ce qu’il avait fait pour moi mais je ne pouvais pas m’empêcher de m’endormir le soir en ayant une pensée pour lui, en me demandant si il allait bien ou si ce n’était pas trop dur. Cela faisait deux ans déjà, deux ans en deux visites et je me sentais parfois seule et triste sans lui. J’avais très envie de le prendre dans mes bras et de le remercier de tout ça, je savais que sans sa présence et sans tout ça je serais déjà morte malheureusement et il m’arrivait souvent d’avoir peur de tout ça. C’était sans doute normale je pense, mais j’étais totalement terrifier à l’idée de ne pas avoir la chance de vivre tout ce que je devais vivre ou de dire les choses aux personnes qui comptait le plus pour moi. J’aurais tant aimé pouvoir être libre dans mes choix de vies.

« Tu es sure de toi ? Pas de nouveaux cris ou de peur ? Je peux commander »

Je me levais doucement en souriant. Je chercher de vue le téléphone que j’avais balancé dans la pièce sans prendre le temps de vérifier ou j’avais bien pu le laisser tomber. J’avais tellement été pris de panique quelques temps auparavant que je l’avais jeté avec une assez grande violence me demandant à cet instant précis, s’il n’était pas cassé et je n’avais pas spécialement les moyens de m’acheter un nouveau téléphone portable. En réalité l’argent sur mon compte me servait à vivre et j’avais la chance d’avoir eu un oncle qui veille sur moi pendant ces années à Paris sans quoi je serais sans doute dans un nouveau foyer avec des gens assez insupportable. Je tombais sur mon téléphone, par terre derrière le meuble de la télévision. Je l’attrapais composant de nouveau le numéro de la pizzéria. Je commandais celle que je préfère au saumon et celle de Jaimie. Déposant mon téléphone sur la table du salon

« J’arrive, j’arrive »

Dis-je en m’installant à côté d’elle le sourire aux lèvres. Je me déposais délicatement ne voulant pas être trop lourde pour elle ou son bébé. Je sentais comme une nouvelle onde de bonheur m’envahir, je caressais doucement son ventre, si rond, si beau si parfait. Quelques secondes après, on sonna à la porte et je fis comprendre à Jaimie que je me rendais ouvrir mourant de faim. J’attrapais quelques billets que je glissais dans ma poche avant d’ouvrir au livreur. Sans doute un étudiant besoin d’un peu d’argent pour pouvoir étudier. Je pris les pizzas, paya et partie le sourire aux lèvres rejoindre Jaimie. L’odeur de fromage entrait déjà dans mes narines et j’avais une folle envie de croquait dedans. Bref je les déposais sur la table avant d’ouvrir les deux boites en tendant une part à Jaimie qui semblait plonger dans le discutions de Harry et Hermione. E pouvais presque lire les paroles se dessinait sur ces lèvres aux fils des images.

« Jaimie, je ne veux pas sembler indiscrète mais je me demandais … Qui est le père de ton bébé ? »

Ce n’était pas de la curiosité mal placé mais j’avais vraiment envie de savoir ça en espérant qu’elle ne soit pas vexée par mes paroles.

COSMIC LOVE - FLORENCE + THE MACHINE

Ella s’installa avec les pizzas à côté de moi sur le canapé, elle fit une caresse sur mon ventre, enfin ce n’était pas pour moi cette caresse mais, pour le bébé. On dit que les bébés reconnaissent la voix de leur mère car, la voix de la mère raisonne dans tout le corps lorsque le bébé est toujours installé dans le ventre ! J’espérais sincèrement qu’avec le temps, le bébé allait s’habituer à la voix d’Ella ! J’ouvris ma boite & prit une première part de pizza qu je laissa fondre dans ma bouche. J’aimais les soirées pizza avec ma nouvelle fille, je ne m’en lassais pas ! Alors qu’on regardait le moment où Hagrid défonçait la porte du nouveau foyer d’Harry Potter, Ella me posa une question très déconcertante ! Le père… Je avala ma pizza de travers à cette question ! Je ne pouvais pas lui en vouloir de la poser mais, je me sentis gênée de devoir répondre à cette question… Pour la bonne raison que je n’avais pas été un exemple pour elle sur ce coup-là. Être sorti avec Lukas pour ensuite le voir avec une autre… Je déglutis & lui répondit sans vouloir trop lui en dire :

« C’est un… Garçon »

Non ? Sans rire Jaimie-Rose ! Tu n’as pas trouvé une meilleure réponse que celle-ci ? Bien évidemment que c’était un garçon ! Ella voulait en savoir plus, après tout elle avait le droit de demander ! Puis, qu’allais-je répondre si un jour mon enfant me le demandait ? Enfin dans la mesure ou pour le moment je ne voulais pas entendre parler de Lukas, enfin si c’était lui le père. Je baissa les yeux quelques instants pour trouver mes mots, sa faisait mal de recasser la situation mais, il fallait que je m’y habitue car, tout le monde me le demandait & tout le monde allait me le demander… Je posa la pizza que j’avais dans la main dans la boîte et redressa la tête pour faire face à Ella.

« Lukas Lefèvre… »

Je m’arrêta un instant, je ne bougea que les yeux sur le côté, fixant la cuisine, endroit où lui & moi avions eu l’habitude de se disputer en faisant la vaisselle. J’eu un léger sourire nostalgique. Je reposa mes yeux sur Ella :

« Mars 2009, à une soirée. Il est venu vers moi comme un guépard s’approcherait d’une biche. Je pensais que c’était juste une histoire peu importante : on était complice, je ne me suis pas posé la question plus que ça tu sais… »

Même si je le détestais, lorsque je repensais à notre histoire, j’étais nostalgique, pas une mauvaise nostalgique mais, ni une bonne. J’avais l’impression de revoir ce qu’on avait été défiler sous mes yeux, ce qu’on avait fait, ce qu’on avait dit, tout le tord du monde qu’on s’était jeté l’un sur l’autre, ses baisers qui faisait frissonner… J’avais été heureuse avec Lukas mais, sa avait été éphémère, sa ne m’avait tiré que plus vers le bas.

« Il était beau, mon âme n’en fait que toucher. Il m’offrait tant de chose alors, que sa présence me contentait. J’en suis tombée amoureuse, terriblement amoureuse »

Le « terriblement » fut troublé par l’émotion dans ma gorge, c’était un amour terrible que j’éprouvais, c’était terrible d’aimer quelqu’un sans connaître le fond de son cœur, sans savoir s’il restait une dernière chance pour tout effacer & reprendre où tout allait bien. Je ne sais pas si mon plus grand malheur a été le fait qu’il m’ait trompé ou bien, de l’avoir rencontré tout court.

« Non ne sommes plus ensemble, je lui ai annoncé ma grossesse mais… Sera-t-il à la hauteur ? Je le voudrais, vraiment mais, je n’arriverais plus à lui faire confiance, je ne peux plus lui confier des choses qui me tiennent tant à cœur comme la vie de mon enfant. »

Oui, c’était mon enfant, pas le sien, juste le mien. Voilà comment je voyais les choses pour le moment. Pourtant, j’avais mon cœur qui disait le contraire de ce que me disait ma tête. Dans les films que je me faisais sur lui & moi, je l’imaginais en père attentionné, à se lever toutes les heures dès que j’ai une contraction, à revenir du travail avec un cadeau pour le bébé dans les mains. Je fus dans mes pensées pendant plusieurs secondes, je sentais que l’envie que ce stupide rêve devienne réalité était entrain de prendre le dessus, que j’avais envie de ma famille parfaite, c’était égoïste de le penser. Peut-être que c’était mal vis-à-vis du bébé d’avoir un père & une mère qui ne sont pas amoureux, je ne savais plus ce que je voulais, je ne savais plus. Un cri surgit de la télévision, ce qui me fit sortir de ma rêverie. Je me ressaisie alors & fit à Ella :

« Il est chroniqueur à la radio & aussi à la télévision, peut-être l’as-tu déjà vu ? »

Je regardais son ventre arrondi sous mes mains et je sentais presque la présence de cet enfant dans mes bras. Je dois dire que comme beaucoup de fille et de femme j’aurais moi aussi aimé avoir un enfant et avoir la chance de fonder une propre famille et quand je voyais Jaimie ayant la chance d’avoir dans quelques mois un bébé je ne pouvais m’empêcher de me montrer légèrement jalouse à cette idée. Je me sentais tellement coupable de penser ça mais je savais bien que je ne pourrais jamais avoir cette chance, la simple idée de laisser un enfant sans mère me rendait malade et je refusais qu’un enfant ressente ce que j’avais pu ressentir quand ma mère avait décidé de partir, ce sentiment de culpabilité qui me rongeait chaque jour, les centaines de questions et la sensation de ne pas être une fille assez bien pour que sa mère s’occupe d’elle alors qu’elle avait été ma meilleure amie pendant de longues années. Me laissant tomber contre elle, déposant mon visage contre elle je fermais doucement les yeux. Je redressais mon visage quand elle m’avoua que le père de son enfant était un garçon, je ne pus m’empêcher d’avoir un petit rire alors que mes yeux rencontrèrent les siens.

« Un garçon ? Tu sais je suis encore vierge mais je sais qu’il faut un homme et une femme pour faire un enfant »

Je savais que ce n’était pas ce qu’elle voulait me dire à la base mais la situation me faisait rire et je la sentais se perdre doucement. Elle ne semblait pas malheureuse mais presque bouleverse et je m’en voulais de lui avoir posé cette question. Curiosité maladive comme toujours. Déjà enfant j’étais de nature à m’intéresser à tout et à poser des questions sur tout ce que je pouvais voir ou découvrir. J’étais plutôt sociable avec les gens, la seule personne avec qui je m’étais montré froide était la femme qui c’était occupé de moi lors de mon séjour au foyer pour enfant seuls. J’avais cru que ma mère reviendrait, pas pour mon père c’était fini mais au moins pour moi qui tentais d’affronter toute seule ma maladie. En réalité Sophie était la femme la plus gentille du monde, elle c’était toujours montré douce avec moi et très prévenante. Mais je me sentais tellement seule et terrifier que je m’étais comporter en vrai peste avec elle et je le regrettais. Le passé est le passé, et désormais j’avais Jaimie et je ne voulais pas gâcher cette chance de me sentir enfin en famille. Elle m’annonça un nom qui ne me dit rien du tout sauf une sorte de néant. Je l’écoutais de même parlait, de l’amour, elle semblait tellement amoureuse que cela me faisait presque peur. Je n’étais jamais tombé amoureuse et je n’avais aucune idée de ce qu’étais cette sensation, à une époque je me trouvais trop jeune pour cela et ensuite je voulais juste me protéger et refuser de faire souffrir une personne de plus à cause de ma maladie.

« Pourquoi vous n’êtes plus ensemble ? »

Je me redresse, assise déposant ma part de pizza sur la boite blanche qui se trouvait sur la table. Je ne voulais pas lui apporter des souvenirs douloureux mais elle semblait encore amoureuse de lui et il devait l’être, elle était tellement fabuleuse, le contraire me semblait juste impossible. Elle m’ajouta ensuite qu’il était chroniqueur et je tentais de me repasser les images de télévision que j’avais pu voir ces derniers temps, je me repassais tous les présentateurs pensant même à Claire Chazal pendant quelques secondes.

« Attends, tu as dit Lefèvre ? Ma meilleure amie Pauline s’appelle aussi Lefèvre et je crois qu’elle m’as déjà parlé d’un de ces oncles qui s’appelle Lukas, mais j’ai tout de même un petit doute … Ça serait possible ? »

Je réfléchissais doucement, serait-il possible que l’oncle de ma meilleure amie était aussi le père de l’enfant de Jaimie ? Tout ceci me semblait un peu tirer par les cheveux mais totalement plausible. Je lui souris doucement, lui donnant un morceau de pizza, elle devait manger pour deux et je voulais veiller à ce qu’elle puisse avoir tout ce qu’elle voulait pour que son bébé et elle soit dans la plus grandes des formes possible.

« Dis-moi ça fait quoi de tomber amoureuse ? Je veux dire c’est comme dans ces pseudos conte de fée ou tout est différent ? »

Ridicule ou non, j’avais besoin de le savoir, que ce soit une illusion ou non je voulais y croire, et je n’en avais aucunement honte. Elle était amoureuse et j’avais confiance en elle. Mes yeux brillaient doucement, m’attendant à une réponse que j’imaginais en rêve depuis bien longtemps.

Ella ne manqua pas de me rappeler qu’elle était encore vierge, chose que je ne doutais pas. Je savais qu’elle n’était pas du genre à aller dans les bras du premier garçon juste parce qu’il lui aura susurrer des mots d’amour au creux de son oreille ! Il valait mieux attendre le mariage et pour cela il fallait juste me regarder. Pas que je n’aimais pas être enceinte, juste que les choses seraient différentes si Lukas et moi étions mariés ! Je lui fis une grimace lorsqu’elle me rappela de mon évidence sur la conception d’un enfant, ce n’était pas de ma faute, j’étais un peu mal à l’aise de parler de Lukas, de me faire passer pour la victime, même si je l’étais, je ne voulais pas être à plaindre ! C’est à ce moment-là qu’Ella me posa la question à laquelle je n’avais pas forcément envie de répondre et, je lui devais bien des explications puis, elle l’aurait su tôt ou tard :

« Il m’a trompé… Peut-être même plusieurs fois, je ne sais pas. Je savais qu’il plaisait aux femmes mais, pas que les femmes lui plaisaient aussi. »

Je marqua une pause, je me rappela de ce moment-là ou je le vis entre les femmes de cette bitch pour ne pas dire l’autre mot, accroché à son cou entrain de fourrer sa langue dans sa bouche et lui, qui se retourne et se contente de dire : « Attends Jaimie, ce n’est pas ce que tu crois ! ». Ah ouais ? Et je dois croire quoi alors connard ?!

« Cynthia… Elle s’appelait Cynthia… Quelle garce ! Brh ! »

C’était le genre de fille blonde platine qui parlait avec un accent aigu et qui riait à tout même lorsque ce n’était pas drôle, mon honneur avait été souillé par cette catin, ne pouvait-il pas prendre quelqu’un qui soit la femme parfaite, au moins je me sentirais à sa hauteur et bien non, il avait pris plus bas que terre. Ella eut comme un éclair de génie en parlant de son amie Pauline, il me semblait l’avoir déjà vu sur des photos de famille de Lukas, il faut dire qu’il ne connaissait pas très bien sa famille donc, il n’avait de photos que des parents très proches dont sa nièce, mais j’avais du mal à me remémorer le nom !

« Je pense… Une petite blonde c’est sa ? Avec des cheveux ondulés ? Je pense savoir de qui tu parle mais je n’arrive pas à me souvenir de son nom ! »

Ella me posa ensuite une question surprenante, une question sur les sentiments. Qu’est-ce que c’était l’amour ? Impossible à dire, c’était un sentiment qui nous touchait au moins une fois dans la vie mais, qui avait une saveur différente selon les gens. Certains le maudissaient, d’être fondaient leur espoir dessus ! Pour ma part, je n’avais rien à reprocher à l’amour, s’il faisait mal et bien c’était parce que c’était les règles du jeux, celui qui perds, perds.

« Les contes de fées ont tendance à mettre une grosse couche de rêves ! C’est difficile à expliquer tu sais, moi je le ressens comme étant un épanouissement, comme si je pouvais mourir maintenant que j’avais vu le vrai sens de la vie. C’est particulier comme sentiment. »

Alors, je repensa à mes sentiments pour Lukas. Je détestais ce qu’il avait, je détestais ce qu’il était entrain de devenir mais, je continuais à l’aimer, profondément, comme s’il allait sonner à ma porte pour me dire que j’étais dans un cauchemar et qu’il pouvait m’en sortir. C’était fort ce que je pouvais ressentir, toutes ces contradiction, toutes ses choses insensées que j’imagine parfois ! C’était ça l’amour, c’était perdre la raison, donner un sens à des choses en enlevant le sens à d’autres.

Je soupirais en entendant ça. J’avais cette vision si belle de l’amour que je le voyais comme une chose sincère douce et qui n’apportait que le bonheur. Bien sûr je n’étais jamais tombé amoureuse mais je me le refusais. Je ne voulais pas que toute ma vie entière soit constituée de peine et de larmes mais je refusais que toutes mes illusions ne s’effacent et que ma vision féerique disparaît. Comment aimer et tromper, je me l’étais déjà demandé et je n’avais jamais résolu cette question. Quand je regardais Jaimie je ne voyais que des choses fantastiques et je ne pouvais que me dire que des millions de garçon devaient lui tourner autour, qui ne voudrait pas d’une fille aussi douce, belle et brillante pour l’avenir ? Elle devait avoir le cœur brisé, prise dans mes pensées je tentais de réfléchir, j’adorais l’amour mais j’en avais aussi très peur. Faire souffrir, dire au revoir à tant de gens me faisait peur mais amoureuse j’étais presque persuadée que je pourrais tout faire pour cette personne et dire au revoir, quitté ça me donnerait une seule raison d’avoir peur de mourir ou de regretter le monde dans lequel je vivais. Je n’avais pas peur, je l’ai accepté depuis le temps mais je n’avais pas ce besoin de le regretter d’être malheureuse. Je ris doucement en entendant tous ces mots ?

« Cynthia ? Moche ! Ce gars craint, si tu veux je vais lui botter les fesses ? »

J’imaginais cette personne dans ma tête et l’envie de lui faire payer le mal qu’elle avait pu faire à Jaimie. En réalité je ne supportais pas que les personne que j’aime souffre et je pensais particulièrement à mon père, c’était ma faute si il était là-bas, s’il souffrait et si il se sentait seule à cause de moi. J’hochais la tête quand elle se mit à parler de Pauline ayant une pensée pour ma meilleure amie sachant parfaitement bien de quoi elle parlait. C’était une fille incroyable et je regrettais de lui mentir sur ce que j’étais et sur ce que j’avais mais je n’avais juste pas le courage de lui dire la vérité. J’étais aussi faible que les humaines, du moins je le supposais. Elle se mit à parler de l’amour et de toutes ces choses, une illusion tout ça alors que je croyais dur comme fer que toute ma vie avait un sens avec l’amour et toutes ces choses.

« Je veux y croire tu sais, c’est un peu la seule chose positif que j’ai dans ma vie et si j’arrête d’y croire ça perds un peu son sens non ? Surtout ne crois pas que je suis dépressive ou toutes ces choses, je vais bien, je le vis bien j’ai juste besoin de ma dose de magie ? … Je passe pour une folle c’est ça ? »

Je lui souris, j’adorais pouvoir me confier à elle. J’avais encore beaucoup de chose à lui dire et sans doute des centaines de question à lui poser. Mon regard se tourna vers la télévision et je me laissais aller dans Harry Potter quelques longues secondes restant un peu contre elle, me sentant comme enfin bien.

« Je peux te demander un truc ? Je … Tu vas être maman et tout le monde dis que c’est une chose fantastique et je t’avoue que j’en rêve moi aussi, j’espère pouvoir en avoir un jour même si je sais que ça n’arrivera jamais … Je m’égare désolée »

Je soupirais de nouveau, me sentant tellement bête de ne pas avoir fait les choses et compliquant tout ça. J’avais des pensées et des choses à dire mais je ne savais jamais comment dire les choses, ma sorte de timidité.

« Ma mère, enfin celle qui m’as donné la vie je veux dire elle est parti sans un mot et sans nouvelle depuis presque six ans et je lui ai écrit, j’ai téléphoner, elle sait que je suis malade et elle ne dis et ne fait rien … Je me dis que je dois être une catastrophe comme fille et pourtant on a été proche elle et moi. Comment une mère peut faire sa à son enfant ? Pourquoi elle m’a fait ça ? »

Je n’avais jamais compris et c’était ma part de fardeau. J’avais mal, mal d’être seule à cause de son abandon. Une larme glissa sur ma joue, que je tentais de dissimuler.

J’avais l’impression d’avoir une conversation mère/fille en mode super cool, jeun’s comme on dit maintenant. Moi qui parlait de mes problèmes de cœur, Ella qui à son tour se livrait. Notre relation était cool mais avait aussi des limites puisque je devais faire figure d’autorité pour apprendre à Ella les vraies choses de la vie. Mais, les connaissais-je moi-même ? Je n’avais que 24 ans, je n’avais pas encore vécu ma vie à fond, même si j’étais sur le point de mettre au monde un enfant, il était trop tôt pour dire à Ella des phrases toutes faites comme « tu verras plus tard les choses seront plus simples » ou encore le fameux « Tu comprendras plus tard ». Nous n’avions que 7 ans de différence, ce n’était rien, pas grand chose par rapport à la différence d’âge que j’aurais avec mon propre enfant. Ella commenta le prénom de Cynthia et j’étais du même avis qu’elle. C’était un prénom si vulgaire, pourtant son écriture était belle mais, la phonétique ne l’était pas. Elle voulait botter les fesses à Lucas ! Je m’esclaffa tandis qu’à la télévision Harry Potter était entrain d’acheter des bonbons dans le train, j’avais déjà été cruelle avec lui en disant que je ne voulais pas de lui dans ma vie, que c’était terminé. D’ailleurs la nouvelle ne lui a rien fait, il devait être confonds par la nouvelle mais, lorsque je lui fit par de mes plans, il ne m’avait pas retenu…

« Cynthia… J’aurais préféré qu’il me trompe avec une Marie-Ange, ou encore une Anna mais non. Il a du choisir une salope ! »

Je n’exprimais pas cela avec haine mais plutôt avec amusement, je ne voulais pas m’apitoyer sur le cas de Lucas, je l’avais déjà assez fait. J’étais forte et indépendante, je n’avais pas besoin d’homme dans ma vie au final. Ella commenta ce que je venais de dire sur l’amour, elle avait envie de le rencontrer, je sentais que son âme était encore pure, innocent comme un enfant. Ses yeux brillaient, je ne pouvais pas lui reprocher d’idéaliser l’amour mais, je ne voulais pas qu’elle se fasse de blessures à cause de ce que je venais de lui dire. Les garçons de son âge sont tous des idiots généralement.

« Mais non bichette, tu as bien raison de vouloir rencontrer l’amour. C’est quelque chose de beau mais, on ne le rencontre pas du premier coup. Souvent on tombe d’abord sur des salaups, beaucoup de salaups d’ailleurs. »

J’étais sorti avec des garçons qui étaient des connards infinis si je puis dire. Soit à me poser un lapin parce que le dernier call of duty était sorti, ou bien à me dire qu’il n’y avait pas de quoi être jaloux sur le fait qu’il aille dormir chez une copine. Je savais que les garçons n’étaient pas forcément doués en amour mais à ce point quand même ? Alors Ella mentionna ma grossesse, elle voulait bien entendue comme toutes jeunes filles devenir mère mais, pour le moment s’était impensable avec sa maladie. Elle était à un stade trop avancé pour pouvoir stoppé les médicaments le temps d’une grossesse, même si elle est trop jeune pour mais, j’espérais que plus tard elle puisse pouvoir avoir des enfants. J’avais hâte d’accoucher, hâte de faire la connaissance de ma propre chair, rencontrer enfin cet être qui m’habite. Ella me parla ensuite de sa mère, de sa vraie mère. Le regard d’Ella s’éteignit, sa tristesse arriva d’un coup, j’avais l’impression qu’elle portait toute la peine du monde lorsqu’elle me fit part de ses sentiments à l’égard du départ de sa mère. Nous étions pas si différentes Ella et moi, nous n’avions pas connu assez longtemps nos mères sauf, que la sienne était encore en vie et avait fait preuve de lâcheté, si elle savait combien un enfant a besoin de sa mère… Ella avait essayé de la faire revenir dans sa vie mais, celle-ci la rejetée, balayée, exclue de sa vie. Ella se reprochait d’en être la cause, elle culpabilisait, alors que ce n’était pas sa faute.

« Elle avait sûrement peur mais, sa n’excuse pas ce qu’elle a fait. Je ne peux même pas songer à abandonner mon enfant sans avoir une boule à la gorge. C’est lâche. Je sais que malgré tout tu l’aime et continue à espérer qu’elle revienne mais… Moi non. »

C’était cruel ce que je venais de dire, osé, déplacé. Elle reprit son souffle pour expliquer clairement à Ella pourquoi je me pensais mieux que sa mère à ce moment-là.

« J’ai de la tendresse à revendre, j’ai envie de t’aimer autant qu’elle a pu t’aimer mais, je ne prendrais jamais mes jambes à mon coup. On va y arrive, je trouverais n’importe quel donneur, je te promets de te mettre en haut de la liste. La maladie ne me fait pas peur »

Je n’arrivais pas à y croire, allongé contre Jaimie je ressentais de nouveau la sensation d’être en famille comme si toutes ces années de doutes et de peine n’avaient pas exister. J’en venais à regretter de ne pas l’avoir connu plus tôt et de ne pas avoir eu la chance de faire un peu plus de chemin avec elle. Apprendre seule n’avait pas été évident, c’était tant de question sans réponse mais un manque aussi. Le pire souvenir était sans aucun doute ces longues nuits seules dans un foyer aussi bon et aimant qu’était les gens autour de moi aucun ne valait la douceur de la peau de ma mère ou sa façon de e prendre dans ces bras. Mais elle n’était jamais revenu et je n’avais absolument aucune idée de l’endroit où elle pouvait bien être maintenant, son gout du voyage l’avait peut-être emmené ailleurs sans que je puisse savoir l’endroit réel. La seule chose que j’espérais c’était que sans moi elle était heureuse, qu’une part d’elle avait trouvé le bonheur nécessaire pour combler sa vie. Alors que pour papa et moi c’était juste affreusement compliqué. C’était peut-être pour ça que j’avais peur de tomber amoureuse, mais en toute réalité je n’avais aucune confiance à moi et tout me faisait un peu peur.

« Je ne suis pas sure de vouloir ça tu sais. J’ai énormément réfléchi sur ce que cette maladie entrainait comme conséquence et je préfère être seule que de faire souffrir des gens que j’aimerais. Je sais ce que sait de perdre quelqu’un à qui on tient »

J’avais le sentiment d’abandon constant. Tout avait commencé le jour ou maman avait décidé que je n’étais plus assez bien pour être en sa compagnie le matin. Je revoyais encore le médecin m’annonçait ma maladie, je n’avais absolument rien compris à toutes ces histoires de sang et de cellules, j’étais une enfant à l’époque qui vivait une vie normale entre ces parents, ces cours de dance et ses amie. J’avais une vie plutôt sympa en Italie et j’adorais cet endroit, j’aurais pu découvrir sa magie chaque jour s’en m’en lasser. J’étais une amoureuse de la vie, voulant vivre et profiter de chaque instant. Cela avait tout gâché, j’aurais juste aimé une vie normale mais la normalité ne me semblait pas destiner. Je soupirais en pensant aux choses que je ratais mais je tentais surtout de penser à ce que j’avais la chance de vivre des choses et de rencontrer des gens fantastiques comme Jaimie. Je la regardais parler de ma mère, en réalité mes yeux s’attardaient surtout sur son ventre arrondi, c’était tellement beau que j’avais presque l’impression de rêver sans me rendre compte c’était mon ventre à moi que je touchais.

« C’était une bonne mère tu sais, elle me faisait des pancakes, me conduisait à l’école, on jouait dans le jardin, tous les dimanches on se balader dans les rues de Milan, elle faisait toujours ce qui me faisait envie et elle me berçait les soirs d’orage pour que je n’ai pas peur »

Malgré tout je ne voulais pas qu’on puisse croire que ma mère soit une femme détestable sans cœur. Elle avait été formidable avec moi le temps qu’elle fut et un jour elle avait juste choisi de partir sans donner signe de ma vie me prétextant un rendez-vous chez le coiffeur ou quelques choses du genre. Je l’avais attendu en vain, jusqu’à ce que mon père rentre à la maison et que je compris que je ne la rêverais plus jamais. Mes yeux émus brillèrent doucement aux mots de Jaimie avant que je ne me glisse dans ces bras en douceur pour ne pas faire mal au bébé

« Merci … De me donner une chance. Je sais qu’on ne se connait pas encore mais personne n’a jamais fait ça pour moi alors merci »

J’étais heureuse et cela pouvait se lire à travers mes yeux. Je n’avais pas peur de me montrer humaine avec elle ou d’être naturelle. Je me cachais toujours des peines pour ne montrait que le positif de ma vie

« Je te promets d’être la meilleure fille adoptive que tu auras. Je t’avoue que … moi elle me fait peur, je dis le contraire mais je suis complétement terrifier, j’essaye de gérer et de profiter de la vie mais quand je vais me coucher j’ai peur de ne plus pouvoir ouvrir les yeux, de ne pas avoir vécu ce que je devais vivre, de n’avoir jamais embrassé un garçon ou de ne plus pouvoir dire à mon père à quel point je suis désolée de l’avoir envoyé en prison, qu’il me manque et que je l’aime »

De nombreux regrets, de nombreuses larmes et de la peur, peur qu’il fallait gérer.

Plus j’écoutais Ella, plus je me rendais compte qu’elle était dans une bulle, pas une bulle dans laquelle on se sentait bien, non dans une mauvaise bulle. Les malades que je traitais à l’hôpital était dans le même état esprit qu’Ella, ils se renfermaient sur eux-même, jugeant que cette maladie qui condamne était un quotidien a accepté, qu’il fallait rester seul avec lui de peur que les proches qui se mêlent à cette routine en soit affecter à leur tour. Ces patients étaient suivis psychologiquement pour ne pas perdre leur peu de vie sociale, la maladie était chose à porter mais pas seule, c’était bien trop lourd pour les épaules d’une adolescente, elle avait déjà perdu sa famille à cause de cette maladie, cela devait être un choc pour elle que de penser que la maladie les faisaient fuir. Elle se devait d’être forte, je voulais qu’elle le soit pour moi. Je pensais qu’Ella devait se faire suivre, je pouvais sûrement demander à Lumen de la prendre en charge mais, je savais qu’au niveau de la déontologie, cela ne pouvait se faire. Je connaissais trop bien Lumen, il y avait un risque que la confidentialité saute même si Ella avait l’air de me faire confiance… Je ne savais pas comment elle allait le prendre, mais il fallait que je lui en parle avant comme j’en parlais à mes patients. Il ne fallait pas qu’elle le prenne mal ou qu’elle pense que quelque chose cloche chez elle car ce n’était pas le cas et je savais qu’elle pensait cela.

« Tu sais Ella… Je ne suis pas la seule capable de t’aider. Je veux dire… A l’hôpital on fait un suivi psychologique aux patients : sa ne veut pas dire que tu es folle, ou pas normal ! Il n’y a pas que les fous qui vont voir un psychologue. Je pense que sa t’aiderait beaucoup. »

Elle allait peut-être refuser mais, sa valait le coup d’essayer. Je sentais Ella réticente à cette idée-là. Si elle m’avait fait des confessions, je devais lui en à mon tour alors en lui parler d’un sujet assez sensible, maintenant qu’elle faisait parti de la famille, elle avait le droit de savoir ce qui se passait chez les Gordon/St James.

« Ma sœur, Maude, est une ancienne alcoolique. Lorsque son fiancé la planta devant l’hôtel, elle s’est alors emparé d’une bouteille de champagne et, personne n’osa l’empêcher de la finir. J’aurais du… 5 mois plus tard, elle a été admise en à l’hôpital car elle se plaignait de douleurs dans le foie. »

Je me souviendrais toujours de ce jour-là, je revenais de chez Lucas, plus amoureuse que jamais et, ma bonne humeur s’était envolé à ce moment-là. Maude était en pleure, elle se tordait dans tout les sens me suppliant de faire quelque chose. J’étai jeune et j’avais tellement peur qu’elle meurt pour de bon, j’avais eu plusieurs vertiges à cause de ses cris, c’était douloureux.

« Son foie a lâché, on a eu de la chance d’avoir eu un autre foie compatible dans l’heure qui suivait… Sinon, je ne sais pas ce qui se serait passé. Maude est parti aux alcoolique anonymes et a été pris en charge pas un psychologue… »

Tout sa pour dire, que le soutiens était la clé de toutes choses dans la maladie, dans les moments difficiles. J’avais passé près d’une semaine à l’hôpital dans la chambre de Maude. Je ne la quittais plus, de peur qu’elle se lève et aille faire une bêtise, on avait beau essayer de me virer de la chambre, je me montrais agressive, ils n’allaient pas m’empêcher de protéger ma petite sœur ! Ella me parla alors de son père, de sa mère, de tout ce qu’elle avait sur le cœur. Je sentis l’émotion dans sa voix, elle était encore tellement jeune pour penser à la mort, elle devrait profiter de la vie et non se condamner ainsi !

« Tu auras tout le temps d’apprécier ces moments-là, tu ne vas pas partir tout de suite, je te l’assure, on a encore du temps devant nous, nous ne devrions pas le perdre bêtement avec des si et des peut-être non ? »

Il y a des choses que je gardais pour moi, que je n’avais pas envie de parler aux autres et tout ce qui touchait à ma leucémie était une chose personnelle. Je n’avais pas envie d’être de ces personnes qui se morfondent sur les autres et mon destin qui n’était pas si tragique que ça. Au fond de moi je savais très bien que je n’allais pas bien, je n’étais pas la fille la plus joyeuse ou la plus heureuse de la terre. En réalité c’était vraiment dur de vivre avec la date de sa mort, savoir qu’elle pourrait arriver du jour au lendemain. A chaque fois que je me baladais dans les couloirs de l’hôpital je croisais des gens que je ne voyais plus le lendemain et j’avais beaucoup de mal à gérer tout ça. Je pensais à Solène et à son sourire, c’était une petite fille que j’avais rencontré à l’hôpital, elle était très douce mais malheureusement atteinte aussi d’une leucémie à tout juste six ans, je n’avais pas vu quelqu’un de si fort depuis très longtemps et son courage m’impressionnait à chaque fois. Il arrivait même de la voir me réconforter quand je me sentais malheureuse. Je m’en voulais de ne pas avoir pris plus de temps pour elle mais surtout de ne pas être morte avant elle alors qu’elle n’était qu’une enfant qui devait encore vivre beaucoup de chose avant de trouver la mort. Je ne savais pas pourquoi je disais toutes ces choses à Jaimie mais je me sentais en confiance. Elle se confia sur sa sœur et je me montrais vraiment désolée pour elle, ce ne devait pas être une chose simple à gérer et j’étais assez triste, je n’aimais pas le sentiment de culpabilité de Jaimie, ce n’était pas sa faute mais pourtant je le connaissais très bien et savait qu’il était difficile de gérer tout ça parfois.

« Je n’en ai pas envie Jaimie, s’il te plait ne me demande pas de faire ça, je n’ai pas envie de devoir me confier à un psy ou de raconte ce que je peux ressentir. C’est personnel et ça ne regarde que moi et ma famille alors s’il te plait, je vais bien d’accord. J’ai le droit d’aller mal parfois, d’être triste ou malheureuse mais la plus part du temps ca va, je fais au mieux, j’ai de l’espoir et des ambitions. Si j’allais vraiment mal je passerais mes journées dans ma chambre à pleurer ou à me droguer alors que je vais au lycée, j’ai des amis, je m’amuse. Je te jure je vais bien »

Je ne me sentais pas triste, ou malheureuse mais comme tout le monde je me sentais parfois malheureuse mais la plus part du temps j’étais heureuse et curieuse de découvrir la vie qui m’entourait. J’avais beaucoup d’ambition, je rêvais de décrocher mon bac avec une mention de pouvoir intégré une grande de commerce ou de marketing et d’avoir moi aussi une famille, mon plus grand rêve secret. En réalité j’avais une liste de choses que je voulais absolument faire et réalisé dans ma vie, avoir des enfants y était mais me marié était mon plus grand rêve. Et tous les rêves doivent devenir réalité.

« Je vis dans les si et les peut-être tu sais, mais je n’ai pas peur de partir, j’ai peur de regretter simplement »

Je lui souris doucement en m’allongeant dans ces bras, je caressais ces cheveux et son ventre avant de relevé mon visage vers le sien

« C’est fou, mais je t’aime Jaimie »

Une petite larme perla sur mon joue avant de fermer les yeux et de m’endormir après une longue journée.