Ce soir là, il n'y avait rien que je désirais davantage que de passer ma soirée en compagnie de ma très chère soeur. Depuis toujours, Rachel était ce que j'avais de plus cher au monde. Ce qui, en un sens, était parfaitement logique, puisqu'elle était ma soeur jumelle. Mais depuis que notre famille s'était désagrégée, elle représentait la dernière chose qui fasse "famille", pour moi. Et c'était quelque chose qui n'allait pas changer de sitôt. A moins que je me marie un jour et ne fasse des enfants. Mais allons ... Tout le monde savait que ce n'était pas près de m'arriver. Moi me marier ? J'étais plutôt marié au célibat ! Un célibat que je trompais allègrement, avec toutes les jolies filles qui passaient et entraient dans mon champ de vision. Dès lors que l'une d'elles me plaisait un tant soit peu, elle finissait invariablement dans mon lit. Ou je finissais dans le sien, au choix. Mais dans tous les cas, je n'étais pas capable de résister aux appels incessants des jolies jeunes femmes, qui ne demandaient rien de plus de leur côté. L'idée de passer pour un terrible goujat de par mon comportement, ne m'avait jamais tout à fait traversé l'esprit. Ou bien je m'en foutais royalement. Dans un cas comme dans l'autre, ça ne m'empêchait pas de continuer encore et encore. Jusqu'à maintenant, je n'avais eus aucune raison de changer cela. J'étais ainsi et je le vivais bien. Je l'assumais pleinement, même ! Et je savais que c'était là l'un des nombreux points en commun que j'avais avec ma très chère soeur jumelle. Tout comme moi, elle ne se privait pas de ce côté là. La seule différence, c'était qu'elle en était à un point où les personnes de tous les sexes possibles, lui convenaient. Même des travestis et des transsexuelles ? C'était bien possible en effet. Je ne lui avais jamais posé la question. Et ça ne voulait absolument pas dire qu'il y avait de quelconques tabous entre nous. Parce que ce n'était aucunement le cas ! Tous les deux, nous pouvions parler d'absolument de tout et de rien ! C'était une chose qui représentait bien notre complicité sans faille. Aucun secret, rien de rien. Si ce n'est l'attirance que j'éprouvais pour la soeur de mon meilleur pote. Ca, je préférais le garder pour moi. Peut-être parce que j'aurais l'impression qu'en en parlant, ça y accorderait davantage d'importance. Or, il ne le fallait surtout pas ! Cette attirance ne représentait rien du tout et allait disparaître d'elle même ! Commencer à le croire, n'achevait pas de me convaincre pourtant ... Quel merdier. Je savais que plus je luttais contre mon envie et plus ça devenait difficile d'y résister.

Et pourtant tenter de penser à toute autre chose, il me semblait primordiale d'organiser une soirée avec ma soeur. Soirée DVD, avec pizzas à la clés. Ma soeur jumelle, un bon film et un repas "digne" de ce nom. Que demander en plus ? Une charmante blonde, non loin de moi ? Non, ça, c'était à proscrire. Surtout en considérant le fait que c'était une blonde bien précise, que je rêvais de voir là. Mais c'était un mauvais plan. Très mauvais ! Ca ne serait donc que ma soeur et moi, ce soir là. Soirée de congé puisque le restaurant était évidemment fermé le dimanche soir. Nicholas profitait de sa soirée de son côté, tout comme sa soeur. J'ignorais où elle était. Peut-être avec son frère. Ou bien chez une amie. Ou même chez un mec, tiens, pourquoi pas ? Et je parvins à me convaincre que ça ne me faisait ni chaud ni froid, quand des coups furent frappés à ma porte. Au vu de l'heure qu'il était, je savais que c'était Rachel. Raison pour laquelle j'allai ouvrir la porte avec un immense sourire aux lèvres. Sourire qui sembla s'étirer davantage encore, quand je la découvris effectivement, sur le pas de ma porte. Je ne tardais pas à m'approcher d'elle pour l’encercler de mes bras et la serrer contre moi avec force. J'allai même jusqu'à la soulever de terre un bref instant, avant de la reposer sagement, ses deux pieds retrouvant bien vite le sol. Mon sourire était toujours présent, quand je me reculai pour la regarder. « Content d'te voir Rach ! » Non, parce que ça ne se voyait pas du tout comme ça, si je ne le disais pas. Je finis par me détacher d'elle, pour enfin la laisser respirer. Je fermai la porte derrière elle, l'aidai à retirer sa veste que j'accrochai au porte manteau et m'éloignai enfin d'elle. Je me rendis derrière le comptoir, qui séparait la cuisine américaine, du reste de l'appartement. « Tu veux boire quelque chose ? J'ai commandé les pizzas. Elles devraient être là d'ici à dix petites minutes. » Pour moi qui étais un chef cuisinier, passionné par mon emploi, c'était presque un sacrilège que de commander ainsi. D'ordinaire, je faisais moi même mes pizzas. Quand je commandais, je trouvais toujours à redire sur ce que je mangeais. Trop de sauce tomate, pas assez de champignons, pâte trop épaisse ... Bref, jamais content. Sauf quand c'était moi qui me mettais aux fourneaux ! Mais je savais que de ne pas cuisiner, une fois de temps en temps, et me contenter de profiter, ça ne pouvait pas me faire de mal. Loin de là même. Ca ne pouvait que me faire un bien fou.

"Juliaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa" J'hurlais comme une folle en grimpant sur mon établi, elle arriva en courant. "Quoi quoi quoi ? Y'a encore une araignée ?" Je lui montrais du doigt, je la voyais égale à une mygale, elle se moqua largement de moi avant de l'écraser et de m'aider à descendre de mon perchoir. "Aucun... commentaire !" Je remis mes lunettes et mes cheveux en place, frissonnant encore de ma rencontre avec ce monstre. Je faisais une petite moue en soupirant, remuant mon nez en voyant que j'avais fait des traces de pieds sur le tissu que je travaillais. "Bien joué Rachel !" Je me grattais la tête en grimaçant, il ne me restait plus qu'à tout recommencer. Mais honnêtement, je n'en avais aucune envie. Je pris tout afin de les jeter à la poubelle, c'était irrécupérable de toute façon, j'avais l'impression d'être totalement vidée de toute imagination en ce moment, c'était d'un pathétique sans pareil. Moi sans imagination ? C'était comme un Yéti sans peau, impossible, pourtant j'avais l'horrible impression de dessiner constamment la même chose. Je me mis assise en soupirant bruyamment, prenant ma tête dans mes mains. Julia revint me voir. "On a un soucis avec un client." J'haussais un sourcil. "C'est une journée parfaitement horrible ou quoi ?" "Non je crois qu'il va te faire rire celui là." Intriguée, je pris le chemin de la boutique, arrivant devant le comptoir, lorsqu'il se tourna vers moi je fus assez surprise, il devait avoir à peine 16 ans, plein de bouton, pas vraiment sûr de lui. "Je suis la propriétaire, je peux vous aider ?" Il me sourit gentiment. "Oui je... en faite je viens pour un cadeau...enfin deux cadeaux... mais je... euh..." "Tu veux qu'on en parle dans un coin tranquille ?" Oui moi les jeunes je les tutoyais. Il accepta et me suivit dans l'arrière boutique. "Voilà, c'est euh... les 18 ans de ma soeur et... j'voulais... fin j'trouvais ça... euh.." Il se massait la nuque par gêne. "Marrant de... lui offrir, fin.... vous.... savez...." Je croisais mes bras en le regardant fixement, entre son haut un peu rose et très moulant, et son jean plus que serré... il n'y avait pas trop de doute possible. "Tu es gay, et tu aimerais savoir si tu vas vraiment aimer ça la première fois que tu le feras avec un homme ou un copain, alors tu aimerais avoir un jouet et essayer pour voir si t'aimes vraiment ça." Il vira complètement au rouge et se recula pour partir, je lui pris le bras en souriant. "Relax, t'es pas le premier à venir ici pour toi, sauf qu'on a mit un point d'honneur à rien vendre au mineur..." "Je sais, c'est écrit sur la pancarte, mais je peux pas commander sur internet, j'ai pas de cartes de crédit...et... mes parents sont très croyant, ils vont me tuer.... déjà que si au lycée, ils nous distribuent des capotes ils me font un scandale." "Alors ça c'est débile, parce que même avec son propre mari parfois ça peut-être utile des préservatifs." Je soupirais faiblement. "On vend pas aux mineurs... MAIS !" Je lui souriais avant de partir dans une réserve avec un petit sac blanc tout simple. "Un petit jouet, du lubrifiant parce que pour les hommes c'est TRES utile, et des préservatifs. Ne laisses personne te dire que c'est pas utile, tu sais pas où ils ont fourré leurs queues avant !" Il était rouge tomate mais m'enlaça spontanément avant de se reculer. "Pardon... je... merci... vraiment... chui tellement mal dans peau d'être comme ça... A entendre les autres je suis" "Anormale ? Je sais t'en fait pas, mais c'est ta vie, et t'en a qu'une, alors soit heureux peu importe comment !" Il s'en alla par la porte arrière, Julia revint me voir. "Je croyais qu'on vendait pas aux mineurs." "Je lui ai rien vendu, je lui ai donné." "T'es dingue !" "Non, compréhensive ! et d'ailleurs !" Je pris la direction de l'atelier afin de m'y enfermer, l'inspiration était revenue.

"Rachel, c'est l'heure !" "L'heure de quoi ? je dessine !" "Ca fait trois jours que tu nous tannes parce que c'est ta soirée avec Robin, et t'oublies ?" "OH MERDE !" Je lâchais totalement ce que j'avais en main pour prendre ma veste, mon écharpe et mon sac à main. "Je suis une véritable cruche par moment." "Je confirme." "Roh t'arrêtes oui espèce de sale étudiante en psychologie." Je faisais semblant de vomir avant de rire, on s'entendait tous vraiment bien ici. Un petit bisou, et je lui confiais la boutique avant de partir dans le 10 ème arrondissement à la recherche de mon Momo. J'allais terriblement la classe avec ma moto, sérieusement, j'aimais les belles voitures, mais dans Paris c'était infernal. Au moins là j'avais la possibilité de slalomer entre les autres et de passer plus rapidement un peu partout. Bien entendu, ça avait un certain prix, et surtout un risque important. Mais c'était ça qui était totalement grisant, et puis la perspective de retrouver mon jumeau me donnait encore plus envie de me presser. On avait parlé de cette soirée depuis un petit moment tout les deux. Pizza, bon film, et fou rires garantis parce qu'on allait être tout les deux. J'avais la chanson Barbie Girl en tête et la chantait en roulant. "You can brush my hair undress me everywhere !" J'avais presque envie de danser mais tout en roulant ce n'était peut être pas la meilleure idée. M'enfin heureusement, je fus vite devant le résidence de mon frère. Me garant à coté de sa moto avant de foncer à sa porte comme une petite fille lui sautant dans les bras pour avoir un gros câlin. Nous étions tellement fusionnel que ça ne m'étonnait pas quand les gens pensaient qu'on était ensemble. C'était un peu ça sans le coté sexuel bien évidemment. Robin était l'homme de ma vie quoi qu'on fasse, aucun ne pouvait prendre sa place ou même le devancer. Je l'avais compris après mon presque mariage foireux. J'embrassais sa joue en souriant. "Mon Momo!! Come on Barbie, let's go party Ah ah ah ah YEAAAAAAH" Je riais comme une petite fille. "Pardon je l'ai en tête et j'arrive pas m'en défaire." Je dansais en avançant dans l'appartement. "T'as tout prévu c'est génial !! Pitié dit mois que tu m'as pris la maxi pizza poulet, tomates, mozza, poivrons, oignons, crème et chorizo avec une panacotta caramel !" Je faisais presque des yeux de chiens battu en le regardant avec une moue trop adorable. "C'est impossible que tu aies pas prit celle là !" Je me mis debout sur le canapé afin de lui sauter sur le dos lorsqu'il arriva à ma hauteur. "Rob... Je t'aime tu sais !" J'avais un immense sourire aux lèvres en l'enlaçant. "Oh tu sais quoi ? Ludivine, la cousine de mon ex-fiancé... elle vient de divorcer, et elle pédale dans la semoule alors... elle vient vivre chez moi !" Je descendis de son dos afin de me mettre assise dans le canapé. "T'as l'air fatigué toi... Ca va pas ? t'es tracassé ! Racontes tout à Tata !"

Aussi étrange que ça puisse paraître, Rachel était la femme de ma vie, d'une certaine façon. Parce que je n'avais plus de mère depuis bien longtemps, pour occuper un tel poste à mes côtés. Quant aux femmes qui passaient dans mon lit, elles n'y restaient vraiment pas assez longtemps, pour que je m'attarde suffisamment sur elles. De toute façon, je ne tenais pas à avoir une femme dans ma vie, de façon définitive ou même longue durée. Rachel comblait bien assez mes besoins affectifs, aussi étrange que ça puisse paraître. Elle était mon côté affectif. Et pour le sexe, je n'avais qu'à passer d'une femme à l'autre. C'était ce que je faisais depuis toujours. Et cette vie me comblait suffisamment, pour que je ne veuille en rien la changer. J'avais beau avoir trente ans, je savais que la vie maritale et familiale, n'était vraiment pas faite pour moi. A quoi bon tergiverser sur ce sujet, quand j'étais parfaitement au courant de cela ? C'était ainsi, point. J'étais heureux de cette façon. Et puis j'avais un meilleur ami qui vivait la chose, exactement de la même façon que moi. Du coup, la cohabitation ne rencontrait pas le moindre problème. Oui, il arrivait souvent que d'étranges bruits se fassent entendre dans l'appartement, quand l'un de nous deux avait de la compagnie -ce qui arrivait bien souvent-. Mais on s'y était fait avec le temps. Il y avait même une époque où on faisait le concours de celui qui fera crier le plus fort, son aventure d'une nuit. Tout à fait pathétique, je le savais bien. Et vraiment très immature. Mais c'était bien notre immaturité commune, qui faisait que nous nous entendions aussi bien l'un et l'autres. Entre autres raisons bien sûr. Mais depuis que sa petite soeur était là, certaines choses avaient commencées à changer. Nous ne pouvions plus ramener autant de filles chez nous, qu'avant. Enfin moi, si. Mais lui non, puisqu'il partageait son lit avec sa cadette. Et de mon côté ... Ca me faisait trop étrange de coucher avec une fille dans mon lit, alors que celle dont j'avais réellement envie, se trouvait dans le même appartement que moi. Et en même temps, je ne pouvais m'empêcher de penser que ça ne serait pas plus mal que je fasse ça. Peut être que ça m'aiderait à me la chasser un minimum, de mes pensées. Ouais enfin non, je n'y croyais pas trop en réalité. Parce que je m'étais dis la même chose quand j'avais décidé de coucher avec d'autres, alors même que je la voulais elle. Mais le fait était qu'à chaque fois que je la croisais dans l'appartement ou que je sentais simplement son parfum dans une pièce, mon obsession reprenait de plus bel. J'étais un cas désespéré, c'était une certitude. Et je ne pouvais rien faire contre ça. Je pensais avoir déjà tout tenté en ce sens et rien n'y avait fait. Du coup ... Je vivais juste avec. Et je résistais même à ses assauts. J'étais en train de devenir un surhomme, j'en étais certain maintenant ! Mais je savais que la présence de Rachel à mes côtés, suffirait largement à me faire penser à toute autre chose. Elle n'était pas la femme de ma vie pour rien. Elle avait un certain pouvoir totalement inconscient, sur moi. Du moins, je pensais qu'elle n'était pas consciente de ça. De là à en être tout à fait certain, il y avait de la marge. Même s'il m'arrivait de me demander si ce n'était pas, par hasard, réciproque. Peut-être que ça l'était bel et bien, en effet. Après tout, nous étions jumeaux. Ce qui représentait beaucoup de choses à mes yeux.

« Mon Momo!! Come on Barbie, let's go party Ah ah ah ah YEAAAAAAH » Je ris doucement et levai les yeux au ciel. Il n'y avait vraiment qu'elle pour me ressortir de vieilles chansons, qui commençaient à être oubliées de tout le monde. Pourtant, je décidai d'entrer dans son jeu, comme toujours. Parce qu'elle était ma soeur et que je n'avais cette complicité sans faille, avec personne d'autre. « Pardon je l'ai en tête et j'arrive pas m'en défaire. » Je souris en coin. Et après avoir déposé, à mon tour, un baiser sur sa joue, je me reculai légèrement, pour plonger mon regard dans le sien, et reprendre après elle, le plus sérieusement du monde et en rythme. « Come on Barbie, let´s go party ! Ou a ou ou a ou ! » Je déposai un baiser sur son autre joue, avant de la laisser entrer et fermer la porte derrière elle. « T'as tout prévu c'est génial !! Pitié dit mois que tu m'as pris la maxi pizza poulet, tomates, mozza, poivrons, oignons, crème et chorizo avec une panacotta caramel ! » A cette requête qui ne me surprenait plus du tout, je pris un air le plus choqué, déçu, perturbé, fataliste, possible. Pour se faire, j'écarquillai les yeux et ouvris la bouche en O parfait. « C'est impossible que tu aies pas prit celle là ! » Je fis mine de grimacer d'un air totalement désolé, en lui adressant un regard de chien battu. Honnêtement, il m'aurait été impossible de ne pas penser à CETTE pizza. Elle me tannait bien assez souvent avec celle ci, pour que je ne puisse pas ignorer combien elle l'aimait. Mais la taquiner était juste plus fort que moi. Et puis c'était habituel entre nous. « Evidemment que je te l'ai prise. Même si je comprends toujours pas comment tu fais pour avaler un truc pareil ! » Remarquai-je en faisant mine de vomir. J'arquai un sourcil quand elle se mit debout sur le canapé et passai devant elle avec l'intention d'aller m'asseoir. Mais quand je passai devant elle, je la sentis me sauter sur le dos pour s'accrocher à moi. Je ris doucement en la laissant faire malgré tout. « C'est impossible que tu aies pas prit celle là ! » Je ris doucement avant de tourner à demi le visage vers elle, l'air soucieux. « t'es sûre, hein ? Parce que je commençais à avoir un doute ... » Lâchai-je le plus sérieusement possible. Mais le rire fini par revenir au galop, avant que je ne me laisse tomber assis sur le canapé, elle se retrouvant derrière moi. « Oh tu sais quoi ? Ludivine, la cousine de mon ex-fiancé... elle vient de divorcer, et elle pédale dans la semoule alors... elle vient vivre chez moi ! » Je tournai le regard vers elle, alors qu'elle venait de se détacher de moi pour s'asseoir plus sagement sur le canapé. Je me laissai tomber dans le fond de celui ci, en soupirant doucement et en croisant mes pieds sur la table basse. « Ah ouais ? Nous aussi on vient de recueillir un pauvre petit chaton tout perdu. » Eh merde, pourquoi elle entrait dans la conversation elle ? Je soupirai à nouveau en regardant ma soeur d'un air faussement dramatique. « Les gens ne comprendront donc jamais qu'un mariage finit généralement par un divorce ? » Demandai-je sur un ton faussement las, avant de lever les yeux au ciel. « T'as l'air fatigué toi... Ca va pas ? t'es tracassé ! Racontes tout à Tata ! » Je plissai le nez en constatant encore une fois, que ma soeur jumelle me connaissait trop bien, en plus d'être un monstre de perspicacité ! « J'te fais la version longue ou la version abrégée ? » Demandai-je l'air de rien, avant de faire mine de réfléchir. « La version courte donne un truc comme : boulot, boulot, boulot ... La version longue voit entrer d'autres paramètres en compte. Dont certains devraient pouvoir te faire rire ! » Ajoutai-je, juste avant de me lever à nouveau pour quitter le canapé. « J'vais nous servir un verre ! Alcool, pas alcool ? Et au fait, j'ai préparé une forêt noire pour le dessert. Quitte à faire un repas hyper diététique à grands renforts de pizzas et de soda, autant le faire bien et jusqu'au bout ! »

J'avais envie de lui sauter au cou, ma pizza favorite, bien qu'à chaque fois, elle ne le dégoûte, j'avais cette étrange capacité à savoir bouffer n'importe quoi comme un sandwich nutella, mayo, cornichon, chips, chorizo, tomate et fromage ! C'était trop bon comme mélange ! Il fallait oser dans la vie et tenter ! J'avais même goûté à des insectes lors d'un voyage en Thaïlande une fois. Certains avaient un goût de cacahuètes, d'autres de trucs infectes. Dans l'ensemble, c'était plutôt bon ! "Ne pas commander celle là aurait été un blasphème !" Oui carrément, je ne me permettais pas toujours de prendre des pizzas, alors la moindre des choses était de manger ma favorite ! Je lui souriais comme une abrutit alors que comme d'habitude, on se mit à jouer à la manière de deux adolescents. On avait vécu tellement de truc lui et moi qu'on était un roc surtout si on était ensemble maintenant. Séparé, on était fort oui, mais pas autant qu'ensemble, je crois que si il me tenait la main, je pouvais tout affronter du moment qu'il était à mes cotés. Mon Robin. On s'installa mieux dans le canapé, je mis mes jambes sur lui en souriant prenant un coussin pour l'enlacer. "Un chaton vraiment ? où une belle blonde un peu garce ?" Je lui dirais la langue en riant. "J'ai vu un tweet qu'elle a fait à Nico genre : Trop contente de vivre avec mon grand frère adoré. C'est cool vous avez une plaie à la maison maintenant !" Je pris une voix de pétasse pour marquer l'accentuation, je n'aimais pas Lea, bizarrement, elle me rappelait notre belle-mère, allez savoir pourquoi. Quoi qu'il en était, je n'arrivais pas m'y faire à sa tête. Et comme Robin la trouvait sympa, belle et gentille, je prenais plaisir à le faire chier à propos de cette demoiselle ! J'avais d'ailleurs mon sourire de Bitch sur la face. "Les gens sont cons, c'est pas à nous qu'on va l'apprendre !" Je m'étirais en soupirant, regardant l'appartement en souriant, mon regard se posa sur la porte de Nic quelques instants, je ne pouvais m'empêcher de penser à cette fameuse nuit. Il disait qu'on était bourré et qu'on n'était pas conscient de ce qu'on faisait, mais moi je me souvenais de chacun de ses baisers, de chacune de ses caresses. Je le détestais de m'avoir jeté comme une veille chaussette qui ne méritait bien, parfois je me disais qu'il n'avait juste pas les couilles d'être avec une fille comme moi, de l'autre, je me disais qu'on était pas fait pour être ensemble, et enfin, je me demandais ce que ça pourrait donner nous deux. Mais visiblement, je n'allais jamais finir par le savoir. J'eus un petit bug lorsque la voix de ma moitié s'éleva dans la pièce, je le regardais d'un air amusé.

"Laisses moi deviner, une brune est accro à toi et te harcèle pour que tu la rappelles et couches encore avec elle, mais comme d'habitude tu veux aller chasser du gibier neuf, et pas avarié. Mais elle t'emmerde ! Au boulot ça se passe sûrement bien, t'as dû te faire la dernière stagiaire en date et... ton banquier t'as téléphoné parce que tu as trop dépensé le mois dernier ? J'ai un peu raison ?" Je riais, à vrai dire le banquier c'était pour moi, la brune c'était pour moi aussi, mais souvent, on avait des histoires qui se rejoignaient, et on vivait presque les mêmes choses les 3/4 du temps sans le vouloir réellement. J'ouvrais grand la bouche lorsqu'il me parla de forêt noire. "Are you kidding me ? Avec la chantilly maison et les bonnes cerises et tout.... Hmmm Miam !" J'en salivais à l'avance. "Alcool OH ! Je suis pas ta soeur pour rien, t'as encore de la vodka cerise en y pensant ? C'était bon ça avec de la limonade et du citron vert !" Je souriais avant de me mettre à genoux sur le canapé, bras sur le dossier, tête sur les bras, je souriais. "Et sans glaçons, ça casse les bulles !" Un vrai petit chef. J'adorais lui donner des ordres. "Tu sais quoi, on a eut un mineur à la boutique, un garçon ! Tu te souviens au lycée, Emerick Blast, le gay, ben c'était le même genre ! Et il voulait soi disant un sextoyz pour les 18 ans de sa soeur ! Finalement après en avoir parlé, il en voulait un pour savoir si il aimerait ça et tout et tout ! J'lui en ai offert un avec du lubrifiant et des capotes, ben j'te jure que j'aimerai être un mouche pour aller voir ce qu'il en fait." Je riais. "Sérieusement, il était trop mignon... Je l'aurais bien dépucelé de partout moi si il voulait !" Je piquais un fou rire. "Nan je suis pas pédophile... quoi que..." J'avais un sourire en coin sur les lèvres et m'allongea sur le canapé alors qu'il revenait vers nous avant de me remettre assise prenant mon verre, on trinqua. "J'ai trop faim." On sonna. "Oh yeah !" Je riais avant d'aller ouvrir et de payer les pizzas. "J'espère qu'il a mi la sauce piquante." Elles se posèrent que la table basse, mon fessier alla sur le canapé contre mon Momo. "Mets un film homme !" Je pris une part et commença à la manger goulument. "C'est trop parfait... J'aime cette soirée..." Bien qu'il pouvait fortement arriver quelque chose d'insoupçonné.

La soirée ne faisait que commencer et j'avais déjà la tête dans le cul! Je déteste les dimanches! C'est la pire journée de la semaine, il ne se passe jamais rien de bon. Les bars sont vides, mais les cinémas sont pleins à craquer et les films n'en sont pas meilleurs. Les gens répondent à coups de '' Je ne peux rien faire ce soir! Je travaille demain '' et puis moi? Que croyez-vous que je fais le lundi matin? Que je passe tout mon temps a dormir et que je lève que le jeudi soir pour faire la fête? Je me lève comme tout le monde pour me rendre au boulot chaque jour de la semaine et ça ne m'empêche pas de prendre du plaisir ! Les gens deviennent vraiment trop grincheux et ennuyeux avec le temps. Je n'ose pas imaginer que dont mon entourage va avoir l'aire dans encore diz ans. Ça y est, je suis condamné à devenir un vieux pervers qui s'entoure de petite poule de vingt ans. Est-ce que le manoir playboy accepterait de m'offrir une franchise? Comme ça serait merveilleux! Cette soirée ne s'annonçait pas bien. Cherchant du divertissement j'avais passé quelques trop longues dizaines de minutes dans ce bar où j'avais l'habitude de me rendre pour passer le temps lorsque je sortais en solitaire. En temps normal j'aurai certainement pu y trouver mon plaisir, mais ce soir tout le monde semblait terme. La terre entière m'énervait. Je ne pouvais pas endurer les gens stupides qui m'entouraient. Après ma troisième bière, je quittais le bar pour aller retrouver ce sofa si confortable qui me servait de lit depuis que Léa avait emménagé avec nous. Léa. Que faisait-elle ce soir? La simple idée qu'elle soit seule avec Robin dans l'appartement réussit à me convaincre de décoller mes fesses de mon tabouret pour me rendre à l'immeuble ou je vivais depuis trop longtemps déjà. Ah! C'est fou comme je me sens négatif ce soir! Tirez-moi quelqu'un!

«Hey! Tomassian! » Je levais les yeux en direction de la voix pour reconnaître un gars avec qui j'avais cours en je ne sais trop quelle année. Est-ce que ça m'importait? Pas vraiment. J'étais même très agacé de savoir qu'il me reconnaissait et qu'il voulait me faire la conversation. Malgré mon humeur un peu massacrante, je lui souris comme le ''bon gars'' que je suis. Et lui il continuais la conversation comme si je lui répondais « Salut mec! Comment vas-tu?» L'homme me prit dans ses bras comme si nous étions de bon copain. Vraiment? Je m'éloignais de lui tout en n'écoutant pas ce qu'il était en train de me dire sur sa vie et sur son boulot minable de livreur de pizza. Comment est-ce qu'un homme peut être aussi passionné par son métier de livreur de pizza? Tout en priant pour qu'une personne magique arrive ou appelle pour me libérer de ma longue et pénible torture, je fis tout mon possible pour avoir l'aire intéressée par ce que l'homme avait à dire. Il m'agace peut-être beaucoup, mais ma mère m'a plutôt bien élevée! Du moins, je crois.«... En tout cas man, tu ne devineras jamais à qui je ne viens de faire ma dernière livraison! Tu te souviens de la belle Rachel Zimmermman?» Là il venait de capter mon attention, d'un rapide signe de tête je lui disais de continuer, même si je n'avais pas vraiment besoin de lui ordonner pour qu'il continue à divaguer tout en regardant dans la direction de mon appartement.« ... Cette femme est chaude Mec! Je compte bien repasser vérifier si elle a bien aimé sa pizza, si tu vois ce que je veux dire.» Je me mis à claquer des doigts pour avoir son attention. Qu'est-ce que je ne dois pas entendre! Je ne suis pas Robin. La gueule de ce petit con ne risque rien, mais ça ne m'empêchait pas de lui faire comprendre ma manière de pensée. « Hey petit con! Si je te vois approcher de mon appartement… J'ai une belle collection de couteaux. Si tu vois ce que je veux dire.» L'homme me regardait en affichant une face de truite. Vous savez, cette expression surprise ou les muscles de la mâchoire ne semblent plus être fonctionnels. Une lueur de respect toute a fait masculine passait dans le regard de l'homme. Il allait se remettre à parler lorsque je claquais une nouvelle fois des doigts. « Un mot de plus et tu vas connaître les plaisirs de la pénétration anale faite par un pied. Oust!» Il ne me dit pas parler une seconde fois cet avertissement. Finalement, il n'était peut-être pas aussi con que je le croyais. Un bon point pour lui, mais une maudite prise de tête pour moi. Ne venait-il pas de me dire que Rachel était à la maison? Est-ce que Robin m'en avait parlé? Si oui, ça m'avait complètement sortie de la tête! Merde! Qu'est-ce que je faisais? Avant d'avoir réussi à savoir ce que je devais faire, je me retrouvais devant la porte de mon appartement. Pourquoi est-ce que je me sentais mal à l'aise? Après tout, c'était chez moi et cette histoire remontait à loin. Rachel devait avoir tout oublié. Après avoir inspiré un bon coup, je poussais la porte de l'appartement.

Comme si ce petit malaise ne m'avait jamais affecté, j'entrais chez moi du même pas boudeur que lorsque j'étais entrée dans l'édifice. Tout de suite, une odeur de pizza me fit grogner. Je n'avais pas faim, ce n'était pas le problème. Cette odeur me rappelait cette rencontre que j'avais déjà oubliée. Quand je vous dis que j'oublie rapidement les gens que je trouve insignifiants, ce n'est pas qu'une belle phrase dite à la légère. « Prochaine fois, commandez ailleurs. Ce con de livreur me rend complètement malade. » J'avais parlé tout en me dirigeant vers le réfrigérateur pour sortir une merveilleuse bière importée du Québec. Hum, une bonne maudite! Quoi de mieux qu'une belle rousse pour avaler cet embarras qui me tord les entrailles? Tout en enlevant le bouchon de ma quille, je regardais le frère et la soeur parler. Qu'est-ce que je fichais ici? Après m'être rempli un verre, je retournais dans le salon pour rejoindre ce beau monde! En soupirant, je me laissais tomber sur ce sofa qui me servait maintenant de lit depuis que Léa avait eu la brillante idée de venir vivre avec nous. Dans mon mouvement de chute, je laissais monter mes jambes pour faire atterrir mes talons sur la table basse.

« Ne pas commander celle là aurait été un blasphème ! » Le blasphème, c'était plutôt la quantité d'associations horribles qui était faite sur cette pizza que je jugeais immonde. A croire que le mec foutait tous ses restes sur sa pâte, la foutait au four et la vendait au prix fort. Sans doute faudrait-il penser à vérifier qu'il ne planquait pas des trucs un peu plus immondes encore, là bas dedans. Je n'avais évidemment jamais fais part de mes soupçons à ma soeur. Elle semblait vouer un culte hors normes, à cette satané pizza. Apparemment elle devait même la préférer à celles que je faisais moi même. Et elle prétextait, pour ne pas me vexer, que ça m'évitait simplement de bosser encore un peu plus. La vérité, c'était qu'elle aimait les trucs dégueulasses qui n'étaient pas fait par de vrais cuisiniers. La vérité c'était que ma soeur jumelle n'avait aucun goût en matière de bouffe, contrairement à moi. Point à la ligne ! Sans autre forme de procès, nous nous installâmes confortablement sur le canapé, ses jambes sur les miennes. Et je mentionnai vaguement Léa, avant de m mordre la langue. Quel crétin je faisais. Pourquoi parlais-je d'elle au juste ? A croire que je n'étais même pas capable de ne pas penser en elle ou de parler d'elle, plus de quelques heures. Cette fille allait finir par me taper violemment sur le système, si je n'étais pas capable de m'en débarrasser au moins par la pensée. Et le fait qu'elle n'y était, en réalité, pour rien du tout ... Ne me faisait ni chaud ni froid quand je tentais quand même de la chasser de mon esprit. « Un chaton vraiment ? où une belle blonde un peu garce ? » Surpris, j'arquai un sourcil et posai le regard sur ma soeur. Garce ? Léa était garce ? « J'ai vu un tweet qu'elle a fait à Nico genre : Trop contente de vivre avec mon grand frère adoré. C'est cool vous avez une plaie à la maison maintenant ! » Bon ok, elle détestait vraiment Léa, notre charmante nouvelle colocataire. Comme elle semblait détester toutes les femmes qui avaient droit à un peu trop de place à son goût, dans ma vie. Pourtant, je ne lui avais pas encore avoué mon attirance pour cette jeune femme là. Parce que j'avais peur qu'elle ne me prenne pour un fou, un faible, un suicidaire ou un parfait idiot. « Les gens sont cons, c'est pas à nous qu'on va l'apprendre ! » Je levai vaguement les yeux au ciel, avant de reporter mon attention sur elle. J'étais quand même amusé par son comportement. Il n'y avait qu'à ma soeur que je pouvais pardonner le côté bitch de service qui dit du mal dans le dos des gens. « Tu m'expliques un peu ce qu'elle t'a fait ? Elle, garce ? Franchement, elle t'arrive pas à la cheville sur ce point ! » Lui fis-je remarquer avant de laisser échapper un léger rire narquois. Elle savait que je la taquinais, bien entendu. C'était l'évidence même d'ailleurs. Comment dire du mal de façon sérieuse, sur ma soeur adorée ?

Ma soeur qui me connaissait assez pour remarquer que j'avais l'air fatigué. Maintenant, restait à savoir si elle allait supporter la version longue ou si je devais résumer pour elle. J'écoutai son théorie avec un grand intérêt et laissai apparaître un sourire qui s'étirait de seconde au seconde au fil de ses mots. A la fin, je laissai éclater un léger rire amusé. Parce qu'elle me connaissait vraiment mieux que personne et parce qu'il y avait énormément de vrai dans tout ça ! « Bon d'accord, t'es vraiment très prêt de la vérité ! J'me suis tapée la dernière stagiaire en date. Une grande brune vraiment bien roulée, des yeux couleur chocolat, des lèvres pulpeuses et ... Bref, t'aurais adoré ! Mais tu m'connais ! Une fois dans un coin de la cuisine, on a aimé alors on se retrouve dans son appartement. Mais après ça, c'est terminé. J'me lasse vite. Ce que j'avais pas prévu, c'était le harcèlement sans fin. Les coups de fil en pleine nuit, les regards suggestifs au boulot, les guet-apens en fin de service pour qu'on se retrouve seuls en cuisine ... J'ai du la virer. Et en ce qui concerne le banquier ... La seule chose notable, c'est que c'est une femme maintenant. Le genre de femme qui te file un tas de fantasmes de dingue avec ses petits tailleurs et ses petites lunettes. Mais sur ce coup là, j'vais peut être éviter de jouer au con. » Enchaînai-je bien vite en affichant une légère grimace, avant de poser un regard inquisiteur sur elle. « Toi aussi t'as une brune qui te harcelait ? Et t'as trop dépensé l'mois dernier ? » Demandai-je finalement. Parce que je devinais que c'était ses propres petites aventures qu'elle venait de me raconter. Assez semblables aux miennes d'un côté. Comme à tous les coups. A croire que nous étions vraiment pareils tous les deux, jusqu'au bout ! Je finis par quitter le canapé pour lui proposer à boire, tout en lui apprenant que j'avais fais une forêt noire. Je savais combien elle pouvait adorer ça. « Are you kidding me ? Avec la chantilly maison et les bonnes cerises et tout.... Hmmm Miam ! » J'eus un rire franchement ravi devant son exclamation. J'aimais ses réactions. Elle ne lésinait pas sur les moyens pour me prouver qu'elle était contente en général. « Non aujourd'hui ce sera Chantilly en bombe, achetée à l'épicerie au bout de la rue. » Répondis-je sur un ton faussement sérieux. Plutôt crever que de commettre une telle abomination ! « Alcool OH ! Je suis pas ta soeur pour rien, t'as encore de la vodka cerise en y pensant ? C'était bon ça avec de la limonade et du citron vert !» A croire que nous étions deux alcooliques ! « Et sans glaçons, ça casse les bulles !» Elle avait vraiment un sacré caractère en plus d'être une alcoolique finie. Certes c'était de famille ça aussi. « Oh hey on s'arrête p'tit chef ! » Lâchai-je sur un ton faussement mauvais. Ce qui ne m'empêcha pas de sourire en coin et d'obéir sans tarder. Je la rejoignis avec nos boissons, dans la minute et me réinstallai sur le canapé et écoutai sa petite histoire, renouant bien vite avec le rire.

Pauvre gosse qui se cherchait encore ! J'imaginais sa tronche quand il s'était retrouvé face à ma soeur. Dans le genre 'je n'y vais pas par quatre chemins', il n'y avait pas mieux qu'elle ... « Sérieusement, il était trop mignon... Je l'aurais bien dépucelé de partout moi si il voulait ! » Bon, là c'était un peu moins drôle. J'eus même un frisson de dégoût et une grimace. Impossible de la faire taire. Ca aussi c'était tout elle. « Nan je suis pas pédophile... quoi que... » Le regard que je posai sur elle, était totalement ahurit. « Parfois, j'aimerais mieux être sourd plutôt que de t'entendre dire de telles conneries. T'es au courant ? » Demandai-je sur un ton faussement choqué. « Et sinon, pauvre gosse ! Je suis certain que tu l'as fais flipper mais qu'il reviendra dans quelque temps pour te remercier et te dire combien il a aiiiiiiiméééééé cette expérience ! » Nous finîmes par trinquer une fois nos verres en main et je portai le mien à mes lèvres, pour une longue gorgée. « J'ai trop faim. » Et pile à cet instant là, on sonnait à la porte. Ce qui eut le don de faire exploser de joie, ma soeur. Trop expressive parfois, peut être ... Elle ne tarda pas à se lever, à aller ouvrir et à régler les pizzas. Elle revint ensuite en faisant encore une fois, sa chieuse et sa pointilleuse. « Mets un film homme ! » J'eus une nouvelle grimace devant l'ordre. Pourtant, je mis en route le film que j'avais déjà préparé à l'avance. « Quand j'te vois j'comprends pourquoi on est toujours célibataires et pourquoi on ferait mieux de le rester ! » M'exclamai-je, un sourire aux lèvres, avant d'ouvrir l'une des boîtes pour récupérer une part. « C'est trop parfait... J'aime cette soirée... » Et pour sûr, je l'aimais également ! C'était du moins ce que j'étais en train de me dire, quand la porte s'ouvrit sur Nicholas. Je fronçai les sourcils. N'était-il pas supposé faire la fête comme un dératé ce soir là ? Et en toute logique ...Terminer sa nuit dans le lit de la première bombe venue ? Si, il était supposé faire ça. Alors pourquoi était-il maintenant dans notre appartement ? Bon Dieu, j'allais devoir arrêter de boire. Sans quoi, arriverait un moment où j'irais aux toilettes. Or, ça revenait à les laisser tous les deux seuls dans le salon. Et ça ... Je refusais catégoriquement ! Jamais ensemble sans moi. Je le suivis du regard alors qu'il allait dans la cuisine pour se remplir un verre. Il nous rejoignit ensuite dans le salon et s'installa sur le canapé. MAYDAY MAYDAY, il allait falloir que je me place entre eux. Même si Rachel était collée à moi et lui de l'autre côté. C'était encore trop près pour moi ! « Prochaine fois, commandez ailleurs. Ce con de livreur me rend complètement malade. » En guise de première réponse, je pris une nouvelle part et me laissai aller contre le dossier du canapé, pour la dévorer, regard fixé sur l'écran en face de nous. « Info du soir bonsoir : Nicholas Tomassian était censé avoir mieux à faire que de traîner dans l'appartement ! » Remarquai-je en reposant le regard sur lui, avant de laisser apparaître un sourire franchement narquois. « La pêche a été si mauvaise que ça ? Y'avait que du thon en boîte ? » Connard de goujat que j'étais !