premier point ▲ ANONYMOUS ALCOHOLIC. Tu te racles la gorge comme un paumé dans le désert, la gorge déshydratée. T'as soif. Ton regard s'arrête sur la bouteille de scotch quasi entamée. Dehors, le tintement sonore des dix coups de minuit résonne jusqu'à ta bicoque. Un verre, un seul. Tu caresses du bout des doigts les courbes graciles de cette Dame en verre, assoiffé. T'en deviendrais fou. Une langue sèche essuie les tuméfactions de tes lèvres, en quête de substance vitale. T'en peux plus. Une goutte, une toute petite. Tu t'enfiles un verre, cul sec. Tu te sens béni. Assailli de soubresauts, tu cuves le fond de la bouteille. Le mal est fait. Au final, c'est chaque soir la même comédie. T'es qu'un faible.
deuxième point ▲ LIKE A ROLLING STONE. Tu trainasses dehors comme un sans-abri, les pieds nus sur le long tapis blanc qui recouvre le sentier. T'es cyanosé de partout, mais qu'importe, t'es en manque. Les pupilles dilatées, les narines palpitantes, tu renifles comme un cabot en quête de jouvence. Ta sœur est sûrement en train de pester contre toi, à se demander dans quel coin funeste tu signes ton arrêt de mort, encore une fois. L'espace d'un instant, tu l'oublies. T'es comme un loup affamé, une vraie charogne. Des volutes opaques s'échappent de tes lèvres. Le cou dégarni, les mains et les pieds nus, tu te sens tout de marbre. Une silhouette se dessine dans l'ombre. Elle n'évoque rien de rassurant, mais tu t'en approches. Le danger, c'est ta bouffe quotidienne. Tu lui tends un paquet de blé, il t'offre un échappatoire vers un monde meilleur. T'en fumes un coup et tout d'un coup, tu te sens bien, tellement que t'en aurais une érection. La noirceur envahit le blanc de tes yeux. T'as la tête d'un vampire shooté. Edward Cullen, c'est de la merde à côté de toi.
troisième point ▲ POLAK'S SONG. Au fond, t'as toujours été rattaché à ta nation. Chaque année, c'est le même refrain, tu retournes dans ta bonne Pologne. Le Polak on t'appelle, ici à Paris. T'as beau être énervé, stressé, angoissé, troublé, paumé, qu'importe... Elle et toi ne faites qu'un. Elle est ta lubie, ta muse. Assis sous un pont, tu sors ton suka, et tu joues. T'es seul. Tu te nourris de cette solitude journalière. T'aimes pas trop le monde. Une donzelle passe son chemin. Elle respirait à la fois l'élégance et la déchéance. C'était elle, ta nouvelle source d'inspiration, le temps d'un soir.
quatrième point ▲ PSYCHOACTIVE DRINK. Tu crois pas que t'es déjà assez mal foutu comme ça? Non. Faut que tu boives ton café au sortir du lit. Pas un décaféiné, t'es pas un chochotte toi. Tu carbures à l'italien. Le bon Expresso triple dose. T'en as besoin, sinon t'es amorphe. T'aimes bien te rendre dans ce vieux café qui puait le fumier. Cette pièce mal aérée te rendait nostalgique. Comme un vieillard ayant goûté aux joies de la guerre, tu ressasses de vieux souvenirs.
sixième point ▲ WEIRD GUY. T'as de drôles d'habitudes, t'sais ça? Je comprends quand certaines personnes décompressent par le sport ou par les poings, mais repasser un coup ou nettoyer les vitres pour se détendre, c'est bizarre. Tu kiffes ça en plus. T'aimes écouter du Bach devant un porno, à te branler comme un pauvre célibataire.
septième point ▲LE LISEUR. T'aimes cette fragrance millésimée, et sentir le papier raboteux sous tes doigts. Tu te délectes de cette effluve. Toi, l'apparence d'un inculte, t'aimes lire. Les gens te prennent pour un paumé, le genre égoïste à n'aimer que l'auto destruction. Pourtant, t'es un bon p'tit lecteur. T'aimes bien ce lieu tranquille, cet isoloir. Tu pourrais passer ta vie à dévorer ces détonations de consonnes et de voyelles. Ta cervelle est une poubelle dont les ordures enrichissent ton vocabulaire. Sous tes airs de paumé, tu sais délier subtilement ta langue pour taire quelques abrutis. Toi, le gueux, t'as parfaitement réussi à marier connerie et culture.
huitième point ▲ ARSEHOLE. T'as toujours eu un caractère de merde. Tu sais que tu vaux pas mieux qu'une crotte de pigeon. Au fond, c'est pas faux. Tu craches, tu mords, tu grognes. T'aimes bien foutre de l'huile sur le feu, ça te branche bien. Tu te rends pas vraiment compte à quel point t'es con, mais c'est pas grave, on te pardonne. T'es tellement fragile que tu casserais comme du verre. On craint pour ta vie, même si elle en vaut pas trop la peine. T'as la gueule d'un chiot abandonné. On en croquerait un bout.
neuvième point ▲HIS CLOTHES ARE ON THE GROUND. T'es pas un frileux toi. Les grosses laines, tu t'en balances les couilles. Tu dors nu, la paire de cojones à l'air, les poils du cul qui se hissent comme les voiles d'un bateau. T'aimes bien cette sensation de nudité. Tu te sens libre de toute contrainte et dénué de maux. Parfois, ça t'arrive d'accueillir des invités surprises la bite à l'air. Tu t'en moques. T'es pas du genre pudique. Tu matérialises ton corps comme un attrape-gain.
dixième point ▲ HUJ CI W DUPE. Ta bouche crache sans cesse des ignominies, surtout quand t'es en pétard. T'aimes baiser en polonais mais surtout, cracher dans la gueule des petits merdeux en polonais. Tu traites tout le monde de « Dwzika » ou de « Gowno », avec ton putain d'accent roulé.
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