Nom complet ▲ théodore néron de bussy. Lieu de naissance ▲ paris. âge ▲ vingt-deux ans. nationalité ▲ français. diplômes, études ▲ même pas un bac. métier ▲ assistant vétérinaire. statut matrimonial ▲ célibataire. orientation sexuelle ▲ hétérosexuel. situation financière ▲ moyenne. idole(s) de vie ▲ pete doherty. nombre d'amis facebook ▲ deux. moyen de déplacement ▲ une moto. groupe ▲ un autre monde. avatar ▲ colton haynes. crédits ▲ tumblr.

DE 8H00 à 12H00▲ Ca fait environ une heure que t’es levé. Mais t’es toujours allongé dans ton lit. Tu regardes toujours l’horloge accroché au mur, en face de toi. Et à chaque minute, tu comptes les secondes. Tu vérifies si elle n’avance pas trop vite. Ou trop lentement. Tu répètes cette action jusqu’à ce que ton manque de coke soit trop important. Et tu finis par te lever précipitamment et par te jeter sur ton bureau, où t’as déjà préparé un rail avant de te coucher. T’attrapes ta carte bleue qui traine sur le meuble. T’as l’impression que la ligne est pas droite. Et tu passes deux bonnes minutes à la refaire, plusieurs fois, pour qu’elle soit parfaite. A chaque fois, il y a un problème, et t’as envie de t’énerver à chaque essai. Tu prends trop de temps à ce qu’il soit impeccable, pour au final passer une seconde à le sniffer. Puis tu t’allonges sur le sol de ta chambre, et t’attends. Tu scrutes fixement le plafond, et si tu trouves qu’il bouge pas assez, tu t’allumes un joint. Maintenant, t’es debout. Tu fais les cent pas, en essayant de ne pas marcher sur les joints du carrelage. Et si par malheur, tu vacilles et en écrase une, tu cours à ta porte d’entrée et recommence du début. De toute manière, t’as le temps, tu sors pas de ta chambre avant 11h46, à part si t’as un truc à faire. Donc tu fais passer le temps. Tu mates des pornos et vides les paquets de mouchoir. Tu transformes ta chambre en aquarium géant. Jusqu’aux environs de onze heures, moment où tu t’installes confortablement sur ta chaise et laisses ta tête partir en avant, les yeux fermés. Et en l’espace de trente secondes, t’as le temps de t’endormir, recharger tes batteries et te réveiller. T’utilises un dernier mouchoir et il est l’heure de sortir de ta piaule. Tu descends et va mettre la table, histoire qu’il n’y ait pas un couvert de travers.


DE 12H00 à 14H00▲ Tu manges. Sans grande conviction, mais on surveille ton alimentation, donc t’es bien obligé. Tu fais attention à comment tu coupes tes aliments. Il faut qu’il y ait un nombre paire de morceaux, sinon, t’as tendance à t’énerver. Alors, tu calcules tout à l’avance en traçant la découpe avec ton couteau. Tes parents te parlent, te demandent comment tu vas. Tu réponds par des « hum hum ». En fait, t’as pas écouté ce qu’ils t’ont dit. T’es juste branché sur ta bouffe et sur le spliff que tu vas te faire après. Tu finis ton assiette. Tu vas prendre une douche. T’en profites pour te masturber une nouvelle fois. Tu t’habilles, et tu vas voir ton psy.


DE 14H00 à 17H00▲ Tu passes une heure chez le psy. Il te pose un tas de questions, et tu réponds à moitié. Tu écoules les minutes en faisant le tour de son bureau, afin de remettre les bibelots les uns parallèles aux autres. Puis, tu commences à parler. Mais tu dis de la merde. T’as envie qu’il arrête de te casser les couilles, du coup, tu racontes ce qu’il a envie d’entendre. T’es fourbe. Tu sais comment faire pour qu’il te lâche la grappe. Au final, il croit que tu vas mieux, mais t’es toujours dans un sale état psychologique. Du coup, tu vas te défouler à la salle de muscu. Au moins, là, tu ressembleras plus à un vieux squelette, et on arrêtera de te prendre la tête avec ça. Dix-sept heures, tu sors de la salle.


DE 17H00 à 20H00▲ Tu prends une douche, parce que tu pues vraiment trop la transpiration avec tous ces efforts fournis. Puis tu t’habilles, et tu fais bien gaffe de ne porter que trois couleurs. Tu passes un temps fou à te coiffer pour qu’il n’y ait pas un cheveu de travers. Et tu sors. Tu vas faire un tas de conneries qui te font oublier à quel point ta vie ressemble à rien et est dénouée de sens. Parce que ton rêve, c’est qu’elle soit normale, mais c’est impossible. T’es trop asocial pour ça. Tu vas taguer des murs. Tu vas fumer des joints. Tu vas voler des trucs. Tu vas profiter de la piscine d’un bourge pendant qu’il est pas là. Tu fais ta vie et t’en profites, tant que tu fais des trucs interdits.


DE 20H00 à 24H00▲ Tu rentres manger, et c’est le même cinéma qu’au déjeuner. Puis tu reprends une douche, tu te masturbes, tu t’habilles, tu te coiffes. Le rituel. Tu sors. Dans un pub. En boite. Dans un casino. Peu importe. Tu dépenses du fric. Tu bois comme un trou. Tu te défonces. Tes soirées se résument à ça. Puis, tu vas draguer quelqu’un. Puis quelqu’un d’autre. T’as ce besoin de plaire, même si ça va pas plus loin. T’enchaines les boissons. Les conneries. Les billets dépensés.


DE 24H00 à 8H00▲ Minuit passé, c'est le blackout. Tu te souviens jamais de ce que tu fais. Ou alors, t'as des flashs, mais ça reste flou. Tu rentres sur les coups de cinq heures. Et t'essaies de te rappeler. Ton porte feuille est vide. T'as deux emballages de préservatifs dans la poche. Et même si tu te souviens pas, t'es un peu satisfait. Tu fumes un dernier joint, tu prends un dernier rail. Tu prépares ce qu'il faut pour le lendemain. Et à six heures, tu t'endors. Pour te réveiller à sept heures. Et tout recommence. Bientot, le week end est terminé. Et la semaine, t'échanges ta glande du matin par ton travail. La muscu par le travail. La glande de cinq heures par la muscu. Et tu fais les mêmes soirées.

T’es allongé sur le canapé rouge – quel cliché. Les jambes en tailleur. Les mains croisées sur ton torse. Le regard dans le vide. L’esprit concentré sur le bruit de la trotteuse qui fait sa course habituelle. Comme à ton habitude, tu comptes les secondes. Ca fait déjà quarante-cinq minutes que tu fais ça. Quarante-six maintenant. Et t’as pas décroché un mot à ton psychologue qui te regarde sans broncher. « De l’argent facile », qu’il doit se dire. Tu fais toujours la même chose. Tu restes muet pendant la presque-totalité de la séance, et durant les dernières minutes, tu commences à t’ouvrir. Peut-être parce que tu dis que comme ça, t’en racontes le moins possible, et qu’il a moins de temps pour te faire chier avec ses questions. De toute manière, il te connait à force, et il essaie même plus de te brusquer. Il attend patiemment que tu commences à parler. La grande aiguille passe à quarante-sept, et tu finis par te lever. Sans un mot. Et t’avances. Tu vas jusqu’à la porte, et tu commences à tourner vers la gauche dans la pièce. T’évites les joints des carreaux, et t’analyses encore une fois la pièce. T’as ce besoin de parallélisme. Alors, t’observes chaque bibelot comme si c’était un projet en cours de réalisation, et tu y mets ta touche perso en le remettant droit par rapport au mur.
« J’ai encore pris un kilo. » Le toubib lâche un soupir de soulagement. Tes premiers mots, il les attendait depuis longtemps, comme un enfant qui se languit impatiemment de la sonnerie de l’école. Pourtant, il ne parle toujours pas. Alors, tu poursuis. « En vrai, j’me sens carrément mieux comme je suis maintenant. Mon corps me permet de faire plus de choses. J’suis moins fragile. J’me sens plus en sécurité. Puis, j’attire plus les gens comme ça. Ca me permet de me sociabiliser. » Blague. Tu sais même pas ce que ce mot veut dire. En fait, t’aimerais être sociable. T’aimerais aller vers les gens. Te faire des potes. Trainer avec eux pendant ton temps libre. Rencontrer une fille. Te mettre en couple. Être amoureux. Être heureux. Mais t’en es pas capable. T’es pas assez stable pour tout ça. Donc tu te contentes de ce que t’as. Du vide émotionnel qui a fait sa place en toi. T’as pas de sentiments. T’as jamais aucun ressenti. Tu t’attaches pas aux gens. Tu les repousses pour pas qu’ils aient à voir la sale personne que t’es. Parce que pour toi, t’es juste une bête de foire qu’on rêverait d’afficher dans une cage au zoo. Le genre de bestioles que tu nourris à base de cacahuètes et que tu mates en espérant désespérément qu’elles fassent ce qu’elles savent faire le mieux : être un animal. Au fond, c’est ça que t’es. Un animal. T’as aucun sens du « bon » et du « mauvais ». Tu t’en fous des répercussions que peuvent avoir tes actes. Et si tu fais du mal à quelqu’un, tu vas lui jeter la faute dessus, parce que « ils ont qu’à être comme toi et s’en foutre. »
« D’ailleurs, j’ai rencontré des personnes super sympas ce week end. » Tu te rappelles même pas d’eux. « On a passé la soirée … » nuit « … ensemble dans un café. » boite de nuit « On a pas mal rigolé… » à cause du trop-plein d’alcool et de coke « … et j’ai même rencontré une fille avec qui j’ai beaucoup sympathisé et qui me plait. » T’es un beau mytho. La nana, tu l’as connu y a un ptit moment déjà, et c’était dans la salle d’attente de ce cabinet. Tu partais, elle rentrait. En un coup d’œil, tu l’avais trouvé canon. Et t’avais attendu en bas de l’immeuble qu’elle sorte. Même aujourd’hui, tu sais pas pourquoi t’as attendu. Peut-être parce que tes yeux avaient été attiré par son ptit cul bien moulé dans son jean taille basse. T’avais proposé de faire tourner ton joint, elle a accepté. Et plus tard, tu la prenais sauvagement contre un mur, dans une ruelle. Si t’avais tenté de couper ton contact avec elle après cette expérience – comme à ton habitude –, la demoiselle avait décidé du contraire, et au final, ça s’était reproduit à plusieurs fois. La défonce. La baise. La chute au plus profond de la débauche. Tu l’entrainais. Elle te poussait. C’était un cercle vicieux interminable. Et si certains pourraient penser que tu t’étais attaché à elle, toi, tu savais que tu ressentais que dalle. Juste l’excitation de pouvoir te détruire avec quelqu’un. Parce que c’était ça, votre relation. Cette envie insatiable d’aller plus loin. De se faire plus mal. De dépasser les limites de l’impossible. T’as envie d’être violent avec elle. De la détester parce qu’elle te fait faire machine arrière sur les quelques progrès que t’as pu faire avec le toubib. Mais tu peux pas. T’es obligé de la revoir et de te venger. De la mettre au plus mal. Mais de lui faire du bien. De te sentir vivant. De la sentir vivante. De la sentir. Elle est mieux qu’un rail de coke aussi droit qu’une ligne tracée avec une règle. Qu’un spliff roulé à la perfection. Qu’une branlette devant un porno plus que bandant. Qu’une séance de sport intensive. Qu’une cuite magistrale à en vomir tes tripes. Elle est cette lumière dans ce trou noir, dans ce vide qu’est ta vie si inintéressante et glauque. Elle est cette résurrection que tout le monde rêve. Et tu te dégoutes de penser tout ça. Parce que normalement, les gens, t’aimes pas ça. Mais bon Dieu ce que c’est bon de ressentir quelque chose. D’exister. D’être. Puisque la vie, elle t’a jamais souri.

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