Quand cet homme était rentré dans la boutique, mes yeux se sont figés sur sa personne. Il dégageait un truc bizarre, quelque chose d’attirant, d’intriguant. Un sentiment de vouloir en savoir un peu plus sur lui. Certes, c’était un homme charmant mais je ne pense que c’était la principalement chose qui me faisait me comprendre comme jamais je n’oserais me comporter. Oui, jamais je n’aurais oser fixer quelqu’un de la sorte, ni même plongé mes yeux dans les siens, même durant la conversation. C’était limite glauque, je ne comprenais rien à rien le concernant. Il cherchait un tableau. Il était venu à la boutique parce qu’il avait entendu dire qu’on pouvait très certainement trouver son bonheur, en peu de temps. J’étais flatté ce jour-là mais surtout curieux d’en savoir un peu plus. Il faut l’avouer, il n’avait pas forcément le fassies à cherche ce genre de tableaux mais j’aime quand les personnes ne correspondent pas à ce qu’on pourrait d’elle. Enfin, vous me comprenez quoi. Je tourne prêt du comptoir où se trouve le téléphone. Le tableau est appuyé contre celui-ci. Il voulait être prévu dès qu’on aurait reçu le tableau. Magnifique tableau au passage. Je fais les cents pas, je n’ose pas trop composer le numéro. Je me comporte bizarrement quand, je regarde le papier, Monsieur LeFèvre est là mais il ne faut pas pousser, je vais totalement changer quand même. Je respire à fond, peut-être que si je fais tout rapidement, ça sera plus facile. Je respire une nouvelle à fond, m’empare du combiné, compose le numéro à toute vitesse, la sonnerie retentie. Appel sortant.

« appel de siem à cassandre. »

Cela faisait maintenant une semaine ou deux que je m'étais rendu chez cette antiquaire dans l'espoir de trouver le tableau de mes rêves. Il ne l'avais pas dans son magasin mais m'avait certifié pouvoir me le trouver facilement sur le marché. j'avais accepté, donnant mon numéro. Que les nouvelles soient bonnes ou mauvaises, j'attendais ce coup de fil. Je voulais décorer mon appartement car l'un des murs semblait bien vide. Il manque juste cet objet, ce tableau pour satisfaire mon envie. J'étais justement chez moi, me réveillant après avoir dormi une bonne partie de la matinée puisque je travaillais désormais de nuit. Je contemplais précisément sur mur vide lorsque mon téléphone sonna. Numéro inconnu. Je décrochais. « Allô ? »

Sa voix ne mit pas des masses à se faire entendre. « Allo ? ». Il était toujours au sexy de la voix. Je souris doucement, perdu dans mes pensées, perdu dans ce tableau. J’étais tellement obnubilé par sa recherche que je n’ai même pas remarqué à quel point il dégageait quelque chose de fort. Je ne saurais pas dire quoi, mais je ressentais quelque chose de fort en le regardant. « Bonjour, ici la boutique d’antiquaires Maas et fils, je vous appelle au sujet de votre tableau. ». J’avais déballé tout ça en une seule respiration, et je m’étais étonné de ne pas avoir tremblé une seule fois. J’pense que j’étais tellement concentré sur l’encadré que je ne me suis même plus occupé du reste. Bizarrement, je voulais laisser un peu de suspens. J’attendais avant de répondre et jouais avec le fils du téléphone, comme à mon habitude. Quand mon regard s’éloigna du tableau, ma timidité reprit le dessus et je me remis à frissonner. « Euh ... et bien, il est arrivé. ». Ah mon dieu, ça changeait de tout à l’heure, carrément même. La honte, encore une fois. Je les collectionne je crois.

Je ne connaissais pas ce numéro. En tout cas, je pensais ne pas connaître le destinataire. Je me trompais mais je ne le savais pas encore. « Bonjour, ici la boutique d’antiquaires Maas et fils, je vous appelle au sujet de votre tableau. » Surpris, mais ravi d'avoir de leur nouvelle, je restais silencieux, attendant la suite. S'il m'avait appelé c'était pour une bonne raison. Soit la tableau était arrivé, soi il ne l'avait pas trouvé. Il n'y avait que ces deux solutions possibles. « Euh ... et bien, il est arrivé. » M'installant dans mon canapé, je souriais. « Ah ? Super ! Je peux venir le chercher à partir de quand ? » Demandais-je gentillement mais tout excité par cette nouvelle que cela devait se ressentir à l'autre bout du fil.

« Ah ? Super ! Je peux venir le chercher à partir de quand ? ». J’avais l’impression d’avoir un vrai petit gamin à l’autre bout du fils, c’était assez drôle. Ça me détendait parce que Dieu seul sait à quel point j’étais tendu au téléphone et même pas toute autre situation. Je souris doucement en pensant qu’il remettrait bientôt les pieds ici. « Euh ... dès maintenant. Nous sommes ouverts jusqu’à euh … vingt heures. ». Coincé, coincé, coincé, j’étais qu’un pauvre petit coincé. J’avais presque honte de moi, déjà que je n’avais aucune confiance en moi, là c’était le pompon.

Excité comme un gamin de 6 ans, je ne parvenais tout de même à me contrôler. Juste assez pour ne pas paraître fou allié mais encore trop pour ne pas être indifférent face à la nouvelle que l'antiquaire venait de me dire. « Euh ... dès maintenant. Nous sommes ouverts jusqu’à euh … vingt heures. » 20 heures. La poisse... « Je pourrais pas venir avant la semaine prochaine. J'ai des gardes à faire et je pourrais pas venir avant 20 heures. Bon... » Je réfléchissais à l'idée du siècle pour pouvoir récupérer ce fameux tableaux que j'attendais depuis quelques temps maintenant. « Ouais, non. Je pourrais pas avant la semaine prochaine... Vous fermez pas ? Vous ne partez pas en vacances ? J'espère en tout vas. » Un léger rire sortit de ma bouche.

« Je pourrais pas venir avant la semaine prochaine. J'ai des gardes à faire et je pourrais pas venir avant 20 heures. Bon... ». J'crois que j'fais la moue à l'écoute de ses paroles. Dommage qu'il ne puisse pas passer aujourd'hui. Peut-être une autre fois ? « Ouais, non. Je pourrais pas avant la semaine prochaine... Vous fermez pas ? Vous ne partez pas en vacances ? J'espère en tout vas. ». Ah, problème. Comment est-ce qu'on allait faire ? Mon voix était comme sérieuse, concernée par l'problème qui se posait. « Non non, nous ne fermons pas. Et bien, je peux vous le livrer sinon. ». Je pense que c'était la seule solution. Normalement, pour les personnes qui ont commandés des objets qu'on doit se débrouiller à trouver, nous ne faisons pas les livraisons mais là, c'était la seule solution je crois.

Et merde... Je ne pourrais pas avoir ma commande avant une semaine. Mon excitation soudaine redescendit presque aussi vite qu'elle était montée. C'était déplaisant. Très déplaisant. Cet ascenseur émotionnel était désespérant. « Non non, nous ne fermons pas. Et bien, je peux vous le livrer sinon. » Pas de fermeture ? Livraison ? Intéressant. « Je ne dirais pas non pour la livraison mais... » Je ne savais pas comment tourner la fin de ma phrase. « Mais j'aime bien trainer dans votre boutique donc je préfère venir. J'tomberais peut-être sur autre chose au passage. On sait jamais. » Je riais légèrement.

« Je ne dirais pas non pour la livraison mais … mais j'aime bien traîner dans votre boutique donc je préfère venir. J'tomberais peut-être sur autre chose au passage. On sait jamais. » Il ne voulait pas que je vois son chez lui ou quoi ? Je souris, même s’il ne pouvait pas me voir bien sûr. Je tapote sur le comptoir et je soupire doucement. « Vous voulez passer quand alors ? ».