Sujet: la passion est une drogue dure Dim 29 Juil - 17:15
Ce qui serait bien, à présent, pour l'évolution de l'histoire du cinéma, ce serait de tourner un film porno où les acteurs feraient l'amour en se disant 'je t'aime' au lieu de 'tu la sens, hein, chiennasse'. il paraît que cela arrive dans la vie.
Comme les mendiants nourissent leurs vermines, j’m’intoxique à l’héroïne et toutes ses copines. J’ai la voix tremblante, le corps glâcé, l’âme brûlante. Gitane fumante aux lèvres, cul scotché sur le bitûme, j’observe les bourgeois blasés s’alignés devant l’immeuble pour l’show d’Baesyl, tel un pauvre illuminé laissé à l’abandon au détour d’une ruelle dégueulasse. La solitude m’bouffe, m’ronge ; c’est l’exil en plein Paris depuis qu’il est partit. Plus personne pour m’remarquer chavirer, crever. Plus personne pour m’prendre dans ses bras, m’dire que ça ira. Solal. L’manque d’amour est évident, comme l’manque d’meth’, comme une soudaine privation d’oxygène. C’est flagrant. Mon coeur saigne, c’est l’anéantissement de la morale, mort cérébrale. J’vais réellement péter un câble. Bonbon édulcoré posé sur la langue ; m’voilà chimiquement heureux. Limite, j’me sentirais foutu d’éjaculer des paillettes, au risque d’passer pour un junkie d’supérette. Dans ma tête, c’est le grand big-bang, le Pays des Massacres où des p’tits poneys gerbent des arcs-en-ciel ; c’est l’euphorie. J’me sens mieux que Churchill ayant gagné la seconde guerre mondiale, qu’Einstein quand il a découvert la théorie d’la relativité générale, mieux qu’Roméo quand il a enfin mit Juliette dans son lit. Y a rien d’meilleurs que l’héroïne. Le chagrin, mon existence frelaté, les trucs négatifs s’échappent de moi en flottant. Je m’en éloigne en flottant... Et je monte loin, loin... Du bout des doigts, j’frôle le firmament, baise les astres en passant. Montée d’adrénaline. Le monde tourne, vacille. Défoncé. La drogue parcourt mes veines, m’ravage de l’intérieur. Corps décharné, mental bousillé, j’suis qu’un macchabée. Je vole, je plane, projeté au sein d’un ailleurs glauque, d’un univers fantasmagorique, magique. Les lois d’la physique s’inversent, s’anéantissent. J’ai fait une chapka du lapin blanc d’Alice, j’ai bouffé ce qui reste d’ma sanité d’esprit et rend Baudelaire à ma grand-mère. J’abandonne toute délicatesse à Satan. Foutu pour foutu, autant littéralement aller m’faire foutre.
J’ai envie qu’d’une seule chose. Baiser. Violé une vierge effarouché, enculer l’diable jusqu’à la prostate, niquer le premier venu. Flinguez-moi, buttez-moi. Bad trip cosmic. Avachis dans l’canapé de sa loge, cigarette coincée entre mes lèvres, je trace de mes lèvres des ronds de fumés en attendant la fin de son show. Le moment où il viendra tirer son coup, m’enverra au septième ciel et m’fera oublier Solal, donc. Parce qu’en ce moment, il n’y a que lui qui soit foutu d’assouvir le moindre de mes caprices, de me faire sentir bien. Entre lui et moi, il n’y a que du sexe, ni plus, ni moins. En réalité, j’en sais rien. Baesyl me fait bander, c’est certain et parfois, j’aimerais qu’il y ait quelque chose. Je dégueule sur la facilité des sentiments. L’amour c’est tout ce qu’on a trouvé pour aliéner la déprime post-coïtum, pour justifier a fornication, pour consolider l’orgasme. Une belle connerie en somme. Eros planque une faux dans son carquois, c’est bien connu. La porte s’ouvre, son visage apparaît. J’esquisse un maigre sourire, me redresse et dépose mes lèvres dans sa nuque. Putain c’que sa présence me fait du bien. « Tu m’fais un strip privé ? »
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Sujet: Re: la passion est une drogue dure Dim 29 Juil - 20:30
Erf. Eurk. Naaaaan. Pourquoi ? Oh mon Dieu. Naaan. Maman au secours. Et merde, je n’ai pas de mère, fait chier. Être orphelin ça a que des inconvénients. On peut même pas jurer sur sa mère. « J'peux faire des tresses avec tes poils pubiens ? » ... Il déconne. Le vieux pecnot déconne quand il dit ça, j'espère ? Ce boulot, ça a ses inconvénients. Comme avoir les vieux papys homos refoulés le mercredi soir. Lorsqu'on lui avait annoncé un show privé réservé depuis des jours, Baesyl s'était imaginé un p'tit jeune et donc il s'était habillé de son célèbre costume de pompier. Cependant, lorsqu'il avait fait son entrée dans la petite salle, il avait eu le choc de sa vie. Un papi de cinquante ans, ressemblant fortement à un vieux crouton desséché qui déclamait des choses vraiment bizarres. Et lorsqu'il lui avait posé la question, Baesyl avait hoché la tête négativement. Aucune chance. Aucune chance que ce vieux pervers fasse des tresses avec ses poils pubiens. Namého. Avec insistance, le jeune parisien ondulant son corps contre la barre, fixait l'heure. Plus qu'une minute. « Vous pouvez me faire pipi dessus ? » Écarquillement des yeux. Ce gars-là ferait partie de ses pires clients. L'aiguille venait de tourner et avec un sourire faussement joyeux, Baesyl déclara : « D'solé m'sieur, c'la fin. »
Il avait pris ses jambes à son cou, s'enfuyant à toute vitesse de la salle en prenant soin de reprendre ses affaires. Il se plaindrait. Il informerait la direction que ce genre de choses n'était pas possible. Pas avec lui en tout cas. Il voulait des jeunes. Pas ... ce genre de choses. Pour l'amour de Dieu. Ce genre de clients avait l’effet d’une ventouse ultra-collante qui venait de plus en plus, jusqu’à apparaître tous les jours pour avoir un show privé. Et ce n’était pas dans le genre de la maison de refuser les offres. « Tout le monde avait le droit à son moment de plaisir. » Sauf qu’il y avait des limites, de grosses. A cinquante ans, on avait une vie rangée. On n’allait pas dans des clubs pour mater un jeune mec et lui demander de faire un atelier de couture ou autre. Whatever. Il avait demandé sa pause. Trop d’émotions fortes. Et Baesyl rejoignit finalement sa loge. Entrant à l’intérieur dans l’espoir de se poser un peu, il se fit finalement attaquer par quelqu’un. Le vieux pervers l’avait donc suivi jusque-là ? Un soupir de soulagement traversa ses lèvres. C’était ce Bacchus. Ce cher Bacchus. « Tu m’fais un strip privé ? » « Amen ! » avait-il répondu instantanément. Bacchus, c’était son rayon de soleil de la journée. Celui qui allait illuminait son moral maussade. Parce que c’était bien connu, il n’y avait que Bacchus pour apparaitre dans les moments où on le demandait le plus inconsciemment. Se laissant embrasser dans le cou, le jeune homme repoussa son partenaire, le faisant assoir sur le canapé. « J’te ferai tout ce que tu souhaites ! » D’un air pervers, Baesyl extirpa son tee-shirt, commençant alors à déboutonner son pantalon … Il ferait tout pour son Bacchus.
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Sujet: Re: la passion est une drogue dure Lun 30 Juil - 16:34
C’est injuste, Baesyl devrait être laid. Le genre de gars qui te fait détaler comme un lapin avec ses airs d’Elephant Man, l’type qui t’inspire tant de dégoût qu’tu changes de trottoir d’peur qu’il vienne à ta rencontre. Même moi j’offrirais pas mon cul à un specimen pareil. Donc ouais, faudrait qu’il soit indésirable, ça calmerait considérablement ma libido. Déjà qu’elle est naturellement élevée cette garce. Franchement, ce serait sympas d’me laisser régler le problème, à coup d’couteau, juste histoire de légèrement le défiguré. Le rendre indigne de l’attention d’ses vieux croutons, surtout de la mienne en fait. Parce ça m’emmerde prodigieusement de revenir pour ses beaux yeux, pour son corps. Ouais, parce que soyons clair, j’vais pas lui rendre visite pour qu’il me balance des conneries sur l’amour et ma gueule de rêve. On s’entend bien, physiquement parlant et c’est tout. Ouais, y a rien d’autre. Quedal. Alors pourquoi est-ce que mon coeur bat de façons si désordonné ? Ce doit-être les hormones, l'adrénaline, la drogue. J'en sais rien, mais c'est pas ça. Mes lèvres trouvent finalement les siennes, les caressent avec un désir sans pareil et je l’embrasse avec cette envie qui s’accumule depuis des jours. Il n’y a plus que lui, mes lèvres contre sa peau, mes doigts glissant sous son haut. Lentement repoussé jusqu’au canapé, je m’y asseois, me mordille la lèvre inférieure tandis qu’il commence à se déshabiller. Baesyl il m’fait bander, c’est une certitude. Suffit de le regarder bouger. Lentement, je l’attire à moi, mes mains sur ses hanches. « J’te ferai tout ce que tu souhaites ! » Oh. Et bien plus encore avec un peu de chance. Sa voix, son regard rivé sur moi, son torse musclé sont des appels au vice. Je veux qu’il me touche, qu’il m’embrasse, je veux être à lui le temps d’une nuit. « J’ai envie de toi… » Autant dire “prend moi tout de suite”. Faut dire que la patience n’a jamais été une de mes qualités. Je le veux. Ici et maintenant, sans plus attendre.