« Une envie de sécher les cours... »

Juliette E. Halliwell&Raphaël A. Rimbault

Un léger grognement s’échappa de la gorge de Raphaël. Il venait d’être tiré de son sommeil assez brutalement. Sur sa table de chevet son portable était en train de s’agiter, vibrant contre le bois, faisant suffisamment de bruit pour le sortir de son sommeil. Les yeux toujours fermés, la tête encore enfoncée dans son oreiller il attrapa l’engin de malheur, décrocha et le porta jusqu’à son oreille, ou le plus proche possible de son oreille. « Allô ….? » Un soupire c’était son patron. Il était à deux doigts de se rendormir avec qu’il était en train de lui crier dessus, il avait l’habitude à force de se faire engueuler par l’abrutit qui lui servait de patron. Enchainant soupire sur soupire et réponses simple est courtes style oui et non, le jeune homme avait juste envie de lui dire d’aller se faire foutre, de raccrocher et de terminer sa nuit. « D’accord, je vous apporte ça ce soir, dix huit heure dernier délais » Un dernier soupire et il soupira avant de balancer son téléphone au pied de son lit. Encore un putain d’article à pondre en un temps record parce qu’il était considérablement à la bourre. Fait chier. Il se retourna pour fixer le plafond, les yeux enfin ouverts et cette fichue migraine qui lui déchirait le crâne. Il pencha la tête pour regarder l’heure affichée par son réveil. Onze heures passées de quelques minutes. Il devait vraiment se dépêcher. Pris d’un soudain élan de courage, il repoussa ses couvertures pour sortir de son lit et direction la douche froide dans le but de se réveiller et d’atténuer un tant soit peu la nouvelle gueule de bois dont il était victime. La douche ne fut pas totalement efficace, mais il devrait faire avec. Il attrapa des fringues rapidement pour s’habiller avant de filer dans la cuisine avaler un bon café noir et plusieurs cachets d’aspirine. Presque midi et il n’avait toujours tapé aucun mot. Il risquait son poste dans une boite de merde s’il ne rendait pas cet article. Certes, il ne tenait pas tant à son boulot, mais il ne voulait pas non plus se faire virer, il avait un boulot pourris selon lui, mais un salaire qui lui permettait largement de vivre. Il avait d’ailleurs l’impression d’être trop payé par rapport aux articles pourris qu’il pondait, mais il n’allait pas non plus se plaindre. Il se décida enfin à allumer son ordinateur portable, qui resta une bonne demi-heure allumé sur une page restant aussi blanche qu’un cadavre ! Il ne savait absolument pas quoi écrire, il avait juste envie de retourner se coucher et pourtant il était condamné à faire ce putain d’article le plus rapidement possible. Quelle idée à la con de faire un article sur l’université. Les gens n’en avaient rien à foutre en plus de l’université. Raphaël était persuadé qu’à part Faustine, la plupart des gens lisant ses articles étaient des retraités qui n’avait rien de mieux à faire de leurs journées que de lire des magazines pourris. Même Faustine n’était plus concernée par l’université alors le fait est que c’était débile de faire un article là-dessus. Soit dit en passant à chaque fois qu’on lui donnait un nouveau sujet à traité il disait ça. Le journalisme ne l’intéressait pas c’était un fait ce n’était que la bouée de secours d’un mec qui n’avait même pas étudié le journalisme, mais qui avait un doctorat en lettres moderne, avec un niveau d’étude pareil il avait de quoi détester son boulot. Enfin bref, il n’était pas assez talentueux pour réaliser son rêve de devenir écrivain alors tant pis pour sa gueule, il n’avait plus qu’à faire des articles tout pourris sur l’université. Génial.

Les heures passaient et sa page était toujours aussi vierge. Il avait eu des idées, il avait écrit, tapés des phrases, des paragraphes et au final il avait tout effacé, rien ne correspondait à ce qu’il voulait et son cerveau ne semblait pas à même de réfléchir correctement. Il était presque quatorze heures et il était toujours au point mort. Dernière solution à son problème : aller voir sur place ce qu’il en est. Quelques minutes de réflexion et il referme son ordinateur, attrape sa veste et ses clefs de voiture. Il y avait des tonnes d’université à Paris, il avait l’embarras du choix et finalement il avait opté pour la Sorbonne tout simplement parce qu’il l’avait visée plus jeune, la Sorbonne, l’excellence il paraitrait. Il aurait pu y aller d’ailleurs plus jeune, mais tout bien réfléchit, Paris, c’était trop loin de sa famille, alors il avait fait ses études dans la petite ville de Tours. Malgré la circulation Parisienne un peu, beaucoup même, bordélique, il avait fini par arriver à bon port avant quatorze heures, il avait eu de la chance de pas rester coincé dans les embouteillages que l’on trouve un peu partout dans la capitale, à n’importe quelle heure. Il lui restait environ quatre heures pour faire tout un article, il ne devait pas chômer. Il sortit de sa voiture, ses lunettes de soleil sur le nez, vu le soleil qu’il y avait et sa migraine, les lunettes étaient plus que nécessaires. Presque motivé, il se dirigea vers la grande université, sans vraiment savoir ce qu’il allait bien pouvoir faire là bas. Il avait besoin de trouver une idée et vite. Arpentant les couloirs de cette grande université qu’il ne connaissait pas du tout, Raphaël tachait de réfléchir au mieux, pour trouver une idée lumineuse, ou au moins une idée ayant l’air lumineuse ou une idée tout court parce qu’il en avait définitivement besoin. Finalement, il s’arrêta dans un couloir pour observer les jeunes étudiants qui rentraient dans leur salle de cours. Soudain son regard se posa sur une jeune demoiselle, celle qui devant la salle avait l’air d’hésiter à y entrer. Un léger sourire se dessina sur les lèvres du jeune homme. Il venait d’avoir son idée lumineuse. Cette fois, avec une vraie motivation il s’avança vers elle, remontant ses lunettes de soleil pour les mettre sur sa tête il lui sourit avant de s’adresser à elle. « Bonjour, Raphaël Rimbault. Je suis journaliste je peux vous poser quelques questions ? » Il n’était pas vraiment sûr qu’il allait vraiment lui laisser le choix, en tout cas, elle avait l’air hésitante et là, il lui proposait presque de l’aider à faire un choix, ce serait bête de refuser non ?

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