► OOH LA LA PARIS.
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ooh la la paris, réouverture. 02/11/14.
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 un sourire ou un sort ✿ en cours

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MessageSujet: un sourire ou un sort ✿ en cours   un sourire ou un sort ✿ en cours EmptyLun 4 Juil - 21:25

un sourire ou un sort ✿ en cours 611816queen
« Oh Gosh ! This guy is so cute... » C'était ainsi que Odelia, toujours en train de danser, avait été amenée à jeter son premier regard vers le bar où un homme, dos courbé et yeux plantés en direction de ce qui devait bien être son quatrième verre au moins, buvait seul... Et sa première pensée le concernant fut qu'il était bien trop craquant pour être seul, et triste. C'était plus fort qu'elle, il faudrait qu'elle y remédie... enfin dès qu'elle serait lassée de se trémousser sur la piste avec ses copines mannequins.

L'une d'elles, celle à qui Raphaël avait tapé dans l'œil, fêtait son enterrement de vie de jeune fille et elle profitait comme il se devait de ces dernières heures en tant que célibataire. Tenue indécente, talons d'une hauteur vertigineuse, regards aguicheurs... oh bien sûr, elle était fidèle et ne commettrait aucun impair, mais combien il était agréable de plaire encore un peu. Elle croyait dur comme fer à la légende qui voulait que, une fois l'alliance au doigt, vous deveniez invisible aux yeux des hommes célibataires et mignons. Comme l'homme mystérieux du bar qui avait bien été le seul à ne pas payer un verre au groupe de jeunes mannequins qui avaient investi le Queen ce soir-là.

Le DJ mixa sur ses platines et le dernier tube des Black Eyed Peas fut remplacé par une chanson que la jeune Israélienne n'aimait pas. Sandales dorés à haut talons glissés à ses pieds, robe bustier de couleur corail de chez Chanel ne recouvrant que ridiculement son corps bronzé, Odelia prit donc la direction du bar à petits pas rapides – de peur que sa proie ne s'envole. Son look provocateur n'était pas sans rappeler celui d'une call-girl mais madame se permettait depuis toujours toutes les excentricités qui lui plaisaient, et ce n'était pas prêt de s'arrêter pour une quelconque question de 'regard des autres', et puis quoi encore ? Ça ne faisait pas d'elle une femme moins sérieuse que les autres ou moins à cheval sur les principes, bien au contraire.

Elle prit possession du tabouret qui était juste à côté de celui du garçon à l'air de jeune poète torturé et commanda un cosmopolitan au serveur pour se rafraîchir. Depuis qu'elle était arrivée, elle ne faisait que danser, et le temps d'une petite minute, s'éloigner des enceintes qui menaçaient de lui faire exploser la tête et de la foule pour prendre le temps de se rafraîchir en discutant en compagnie d'un garçon qui voudrait bien faire connaissance autrement qu'en se collant derrière elle pendant qu'elle se déhanchait ; ça avait le goût du paradis.

Après avoir bu trois gorgées de sa petite boisson rosée, elle reposa sa coupe pour poser doucement sa main sur le bras du garçon dont ni elle ni ses copines n'avaient réussi à attirer l'attention, et dès qu'elle capta enfin son regard – qui était encore bien plus triste que ce qu'elle s'était imaginée – elle lui lança un large sourire enjoué. Autant dire que le contraste entre eux pour quiconque les observait était une réelle délectation des plus inspirantes. Et, sans parvenir à dissimuler son accent israélien, elle essaya tant bien que mal de lui adresser une phrase dans un Français qui serait, sinon parfait, au moins compréhensible : « Hey ! Je suis ici pour la … hum... - fête de célibataire ? - d'une copine. Et elle est complétement une folle de toi ! Tu veux pas venir avec nous ? Je suis assez sûre qu'elle rêve d'embrasser un petit frenchy un peu avant de retourner dans Londres... » Ses yeux dévièrent simplement vers sa dite amie, une jolie brunette aux longs cheveux raides, qui adressa un petit coucou de la main à Raphaël avant d'exploser de rire pour son audace, l'alcool et l'ambiance festive aidant. Odelia rit doucement en secouant la tête de droite à gauche. Toutes les copines qu'elle pouvait se faire avaient toujours un point commun : celui d'être complétement folle. Elle passa sa main dans ses cheveux dorés et les glissa derrière sa nuque, ayant la désagréable sensation que des petits cheveux collaient contre ses épaules dénudés. Et simplement, elle retrouva le regard de Raphaël pour lui adresser un nouveau sourire qu'elle souhaitait communicatif : « Alors ? » Combien de fois s'était-il fait inviter à passer une soirée en compagnie de cinq mannequins complétement éméchées ? Odelia n'envisageait même pas qu'il puisse décliner. Peut-être aurait-elle fait preuve de moins d'assurance si elle avait pris le temps de jeter un coup d'œil à l'index du dit petit frenchy autour duquel prônait une discrète – mais fatale – alliance ...
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MessageSujet: Re: un sourire ou un sort ✿ en cours   un sourire ou un sort ✿ en cours EmptyMer 6 Juil - 21:34

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« un sourire ou un sort »
Odelia A. Delorme&Raphaël A. Rimbault

Et encore un verre. Il ne savait absolument pas combien il en avait bu et il s’en fichait éperdument. Il n’avait rien de mieux à faire depuis bien des soirs que d’aligner les verres sans se soucier des conséquences. Il se fichait d’à peu prés tout de toute façon. Il n’était plus vraiment sûr d’avoir quelque chose à perdre dans sa fichue vie de merde. Il n’avait plus de parents, il avait un boulot qui ne lui plaisait pas vraiment et sa femme avait couché avec son meilleur ami. Être plongé dans un bon coma éthylique ne lui ferait pas vraiment grand-chose, il pouvait très bien mourir de toute façon que ça ne pourrait être que mieux, mais n’étant pas du genre suicidaire, il préférait boire jusqu’à oublier que sa vie était nulle, c’était plus simple. Pour l’instant, il était encore conscient d’être assis au comptoir dans un club avec de la musique presque désagréable qui faisait un bouquant du diable. Musique de sauvage. Il n’écoutait pas de la musique classique mais quand même. C’était peut-être l’effet de l’alcool qui lui donnait cette impression que la musique était à la limite du supportable. Malgré tout il restait accoudé au bar, avec ce look de gars qui n’a rien à faire ici il avait presque l’air de l’intello du coin avec son jean, sa chemise et son gilet de costume, il ne manquait plus que la cravate et il serait parfait ! Quoi que, sa chemise ne soit pas adaptée au port de la cravate d’autant plus qu’elle n’était pas forcément bien repassée et qu’en plus il avait un peu oublié de se raser depuis quelques jours, là on pouvait voir le côté négligé de l’homme qui passe ses soirées au bar. Comme s’il avait mieux à faire de toute façon ! Il pouvait bosser, finir l’article qu’il avait commencé depuis quelques temps déjà et qui ne demandait qu’à être terminé et publier plutôt que de rester coincé dans le disque dur de son ordinateur. Pour ce qu’il valait de toute façon, un bout de papier pourris que personne ne lirait, comme toujours. Il n’était pas un journalise forcément très connu, en fait il n’était même pas connu du tout, s’il criait dans la rue « je suis Raphaël Rimbault » ça ne ferait pas le même effet que si George Clooney se pointait en hurlant qui il était. Normal dans le fond, Raphaël écrivait des articles pourris et George Clooney avait été le pédiatre le plus connu de l’histoire de la série américaine, maintenant il était même la vedette d’une pub pour du café, enfin bref. Tout ça pour dire que, même s’il n’avait jamais rêvé de célébrité, il n’était qu’un pauvre gars dont tout le monde se fichait éperdument, donc non, il n’avait définitivement rien de mieux à faire que de se bourrer la gueule. Peut-être aurait-il pu prendre ses photos de mariage et les foutre au feu, ça lui aurait fait du bien et ça lui aurait évité la gueule de bois le lendemain matin, mais il n’avait pas de cheminée dans son appartement et puis il ne prendrait pas le risque de prendre une allumette pour les cramer, il serait capable de foutre le feu à l’appartement. Déjà, il avait pris le temps de mettre toutes les photos de lui et sa femme qui servaient de décoration quelque part dans l’appartement, au fond d’un carton dont il avait la ferme intention de se débarrasser un jour où il n’aurait pas trop la flemme. Cela dit, ce n’est pas en passant ses soirées à boire qu’il se débarrasserait de sa flemme, mais qu’importe. Il avait des tonnes de raisons de ne pas perdre son temps à picoler comme le dernier des trou du cul de la ville, mais elles n’étaient pas encore suffisantes pour compenser la seule qu’il avait de le faire : l’oublie. Il voulait tellement oublier quelque petite partie de sa vie qu’il avait raté, chaque chose qui faisait de sa vie une pure connerie. Il n’y avait que l’alcool pour remédier à ça. Juste l’alcool pour tout oublier. Alors, tous les soirs il se pointait au bar avec son look d’intello de moins en moins intello et il buvait sans vraiment faire gaffe aux gens autour de lui, autant que les gens autour de lui, la plupart du temps, ne faisaient pas gaffe à lui. Il n’avait pas besoin de leur compassion, pas besoin de leur morale, si tant est qu’ils soient bien placés pour la lui faire, après tout, ils étaient dans un club, pas dans une église. Il n’avait pas non plus besoin de leur aide. Qui pouvait l’aider de toute façon, à part Merlin l’enchanteur qui pourrait lui effacer définitivement la mémoire, ou bien le génie de la lampe qui pourrait lui accorder trois vœux qu’il avait déjà bien en tête. Bref, il était donc condamné à vivre ça tout seul et il ne voyait même pas pourquoi ça ne pourrait pas être le cas, après tout, c’était lui le seul gogole a avoir cru aveuglément en sa femme et en son meilleur ami. C’était lui le crétin et il était tout seul. C’était peut-être pas plus mal, après tout, les gens n’étaient peut-être pas digne de confiance et en restant seul, il évitait la trahison, à moins de s’auto-trahir, ce qui, avouons le, serait quelque peu étrange et révélerait un comportement à la limite de la schizophrénie.

Raphaël soupira, sans doute las d’être confronté à ses pensés, s’ils pouvaient les faire taire celle là, il se sentirait peut-être mieux. Ha mais tiens au fait ! Il pouvait les faire taire. Sur cette pensée là, il avala une nouvelle fois le contenu du énième verre posé devant lui. Il adressa un petit signe au barman pour lui demander de le resservir, celui-ci s’exécuta sans poser de question, peut-être habitué aux types qui boivent comme des saoulards sans dire un mot à personne parce qu’ils ont parfois l’impression que tous les êtres humains sont des connards eux y compris. Oui Raphaël n’échappait pas à la règle, il était aussi un connard. Pourquoi ? Il n’en savait rien. Il n’avait jamais rien fait de mal dans sa vie, il avait toujours été un type bien et respectable et pourtant il était un connard, en cet instant il en était persuadé. Il était un connard parce qu’il avait forcément du se comporter comme tel un jour pour que sa femme décide de se taper son meilleur ami sur leur canapé. Il avait forcément merdé quelque part à moins qu’eux deux n’aient toujours été que des connards aussi et qu’ils ont fait ça juste pour lui faire du mal. Il n’en savait rien et il ne voulait pas savoir. Nom de dieu, il voulait seulement qu’on le débarrasse de ses pensées de merde qui lui pourrissait le cerveau ! Et comme si elle avait été envoyée par dieu pour éviter qu’il ne craque et qu’il ne se tape la tête contre le comptoir, la voix d’une jeune femme vint le sortir de ses pensées. Il releva la tête vers elle, ne pu s’empêcher de la regarder de bas en haut, un sourcil arqué, juste parce qu’elle était très peu vêtue, très jolie et qu’elle s’adressait à lui alors que lui il ne ressemblait pas à grand-chose, ils n’avaient rien en commun, d’ailleurs vu son accent, elle n’était même pas française, vu la qualité de son maquillage, de son brushing, de tout ce qu’elle avait sur elle, elle ne devait pas être une clocharde elle, enfin bref, ils étaient tout à fait opposés et elle venait de lui adresser la parole. « Fête de célibataire ? Dites lui de le rester célibataire, c’est sans doute la meilleure chose qu’on puisse avoir dans une vie, le célibat, en plus, si maintenant ça se fête, c’est encore mieux ! Et puis, je suis sûre que c’est une femme charmante mais je suis plutôt d’humeur à embrasser les litres de whisky, désolé. De toute façon, elle n’aura sans doute pas trop de difficulté à en trouvé un plus sexy … » Un nouveau soupire avant de se replonger dans son verre de whisky. Il n’avait aucune idée de qui était l’amie de cette jeune femme, mais il était quasiment sûr qu’un type normal aurait profiter de la situation. Lui, il préférait de loin broyer du noir comme le parfait imbécile. il était un parfait imbécile, mais un imbécile qui ne voulait pas avoir à s’occuper des femmes avant quelques millions d’années.
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MessageSujet: Re: un sourire ou un sort ✿ en cours   un sourire ou un sort ✿ en cours EmptyJeu 7 Juil - 1:22

Sitôt sa question posée – d'ailleurs, c'était d'avantage par convenance qu'elle avait demandé la permission à l'homme appuyé au bar de la suivre que par véritable intérêt pour la réponse – Odelia avait descendu cul sec la coupe déjà à moitié vide de son cosmo. Et elle était prête à quitter son tabouret et à amener le petit frenchy jusque dans les filets de son amie pour devenir l'héroïne de sa soirée. Quelle ne fut pas sa surprise de se heurter à tant de cynisme et pessimisme. L'homme ne paraissait pas seulement triste, il l'était bel et bien... assez en tout cas pour qu'un groupe de mannequins à ses pieds ne le remette pas d'aplomb. Car c'était bien le ton, plus que les mots durs contre des concepts clairement démodés aux yeux de son interlocuteur d'amour et de bonheur, qui l'avait interpellée. Et elle reconnaissait bien l'amertume dans sa voix, cette vieille amie qui l'avait déjà habitée il y a de cela deux ans avant qu'elle ne rencontre celui qui était aujourd'hui son époux et ne reprenne espoir. Était-ce donc cela qui l'empêchait de repartir ? Toujours est-il que pour toute réponse elle ne quitta pas sa place et commanda un second cocktail qu'elle souhaitait d'avantage s'autoriser à déguster.

N'osant tout d'abord pas vraiment croiser son regard, elle s'autorisa un court moment de réflexion durant lequel elle espérait que sa gorge se dénouerait. Elle avait pour la première fois l'impression de comprendre cette étrange expression française, se faire couper le sifflet. Il faut dire que pendant longtemps, le rapport d'Odelia aux autres hommes avait été compliqué et loin de grands mots tels que le respect et les sentiments. Son premier petit-ami, elle l'avait rencontrée à dix-sept ans, tandis que lui approchait de la quarantaine. Il avait été son agent. Oh il n'avait ni abusé de la force, ni de son pouvoir ; et c'était d'ailleurs Odelia qui avait fait le premier pas, trop jeune pour comprendre que rien n'était sain dans cette union. C'était ainsi que cela marchait dans le milieu. Pas pour tout le monde bien sûr et certaines mannequins s'en sortent très bien sans tomber dans de vieux mécanismes douteux pour obtenir des contrats en or. Tout vient à point à qui sait attendre et a une bonne étoile. Mais Odelia était du genre impatiente et n'avait jamais cru à la chance. Alors elle avait bâti toutes ses relations avec les hommes sur un schéma purement vénal et sa réussite sociale actuelle était étroitement lié aux petits-amis qu'elle avait décroché dans le milieu. Jusqu'à arriver à l'âge de vingt ans, au sommet de sa carrière, sans n'avoir jamais été véritablement aimée. Et arrivée au sommet, on ne peut que redescendre... et emprunter ce chemin, cette pente, aussi douce soit-elle avec une sale image des hommes et de soi, ça avait ouvert dans sa vie une bien sombre parenthèse. Et c'était là où elle avait croisé cette mauvaise fée, appelée amertume ainsi que son acolyte le dégoût... et où elle s'était égarée en chemin, jusqu'à rencontrer son mari, son preux chevalier blanc et il lui avait véritablement sauvé la mise. Alors clairement, ce soir où elle recroisait ses vieux démons, habitant un autre être perdu, elle ne pouvait pas leur tourner le dos et les laissait achever leur triste ouvrage. Elle réengagea la conversation avec un léger sourire : « Tu es le seul sur qui elle a complétement craqué ; alors je pense que son fiancé sera le futur garçon pour qui elle fera un bisou. Et il est pas du tout autant sexy... trop dommage pour elle ! » Mais ce n'était pas là où elle voulait en venir, et elle n'avait plus espoir d'ameuter le jeune homme sur la piste pour qu'il s'amuse avec elles. D'ailleurs, elle n'avait soudainement même plus envie de danser.

C'est étrange comme le regard qu'on porte sur un lieu peut varier au gré de votre humeur, les néons lumineux, les silhouettes qui se dessinent dans le flot de fumigènes, les enceintes crachant le dernier tube à la mode ; tout peut soudainement devenir comme... agressif. Mais rien qui ne puisse faire perdre à Odelia son sourire ; malgré sa bonne centaine de terribles défauts, ressortait de chez elle une profonde sensibilité qui s'exprimait à travers un véritable don d'empathie. Et c'est alors qu'elle remarqua l'anneau autour de l'index de l'homme mystérieux, autant dire que cette histoire sentait le drame et la trahison. Elle ajouta simplement : « Je ne sais pas la personne qui t'a fait souffrir. Mais je sais qu'elle ne mérite pas que tu souffres aussi fort comme ça. Si quelqu'un te fait du mal, je veux dire... beaucoup trop du mal... alors il ne te mérite pas ; c'est logique, vrai ? Et si tu es d'humeur à me dire pourquoi tu ne vas pas bien, alors je suis sûre que ça sera la preuve que ma conclusion est la bonne. Je suis même très prête pour le parier, même si je dois payer toutes les prochaines tournées. » Non, non, Odelia n'est pas du genre à encourager à l'alcoolisme, même si elle faisait de toute évidence dans la psychologie de comptoir. Elle était tout simplement sûre d'elle, et puis très têtue aussi. Et quand bien même sa conclusion – d'une logique imparable à ses yeux – ne s'appliquerait pas à l'histoire, elle trouverait le moyen que ça puisse coller. Peu importe le passé de cet homme, elle ne prenait pas un réel plaisir à le voir se mettre dans un si sale état. Et avec un léger sourire, elle demanda simplement : « Quel est le nom d'elle ? Ou de lui ? Je n'oublie pas que tu as dit non à la plus jolie fille, reine de la soirée en plus ! » Elle rit doucement, elle y arrivait toujours – le plus sincèrement du monde – et même dans les situations qui s'y pliaient le moins.
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MessageSujet: Re: un sourire ou un sort ✿ en cours   un sourire ou un sort ✿ en cours EmptySam 9 Juil - 13:19

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« un sourire ou un sort »
Odelia A. Delorme&Raphaël A. Rimbault

Il était devenu bien pitoyable depuis quelques temps, il s’en rendait bien compte. Les gens devaient presque avoir pitié de lui tellement il était ridicule à s’apitoyer sur son sort comme le dernier des idiots. Il était dans un club avec plein de jeunes femmes sexy, dont une qui apparemment voulait l’embrasser et lui, il était comme un con en train de broyer du noir. Un bon nombre d’hommes auraient d’ores et déjà sauté sur l’occasion, encore plus un homme dans sa situation. Sa femme l’avait trompé alors à quoi bon resté au bar à boire pour dix quand on avait l’opportunité de passer la soirée très bien entouré ? Il n’avait pas à craindre les foudres de sa femme, elle serait bien mal placée pour lui faire le moindre reproche et pourtant il était soumis à une force qui l’empêchait de se lever de ce tabouret et de profiter de la vie. Il était trop déçu par cette dernière pour avoir envie de profiter d’elle, coup qu’il fasse, il avait l’impression que la vie finirait par s’acharner contre lui. Depuis ses premiers instants la vie était contre lui, la preuve, la première chose que ses parents avaient fait, c’était de l’abandonner, génial comme début de vie non ? Et un jour, puisque tout allait bien dans sa vie, elle devait décidé de tuer ses parents adoptifs dans un fichu accident de voiture, après ça, il avait connu les échecs de la vie professionnelle et maintenant ceux de la vie amoureuse. Il y avait de quoi croire que sa vie était définitivement pourrie et qu’elle devait le rester car si ce n’était pas le cas, s’il y avait quelque chose qui intervenait pour faire de lui un homme de nouveau heureux, un beau jour, encore une fois tout volerait en éclat et il se retrouverait encore en train de toucher le fond. La chute était douloureuse, pénible et à la limite du supportable alors, autant rester à terre ce serait moins difficile. Il était au fond du gouffre, il ne pouvait presque pas tomber plus bas alors autant y rester et continuer de broyer du noir malgré chaque petite opportunité qu’il aurait de pouvoir se relever. Après tout, il était bien tout seul dans son coin avec ses litres d’alcool. Personne pour le faire chier, personne pour lui dire qu’il avait tord, ou peut-être que si mais trois fois sur quatre il était trop bourré pour se souvenir des reproches qu’on pourrait lui faire. D’habitude il passait ses soirées tout seul à son bar, les gens l’ignoraient autant qu’il les ignorait et c’était parfait. Personne ne venait déranger son pseudo havre de paix et c’était exactement ce qu’il voulait, il n’avait pas besoin qu’on lui dise quoi faire, qu’on lui pose des questions ou qu’on lui parle tout simplement il était très bien tout seul avec son désespoir. Vous savez ce qu’on dit, la première étape de la guérison c’est d’admettre qu’on a un problème, il l’avait admit et avait presque appris à s’en accommoder, il allait finir complètement alcoolique, il allait peut-être finir en coma éthylique et c’était parfait comme ça il n’aurait plus à se soucier de quoi que ce soit, il ne souffrirait plus, il n’aurait plus l’impression qu’une folle furieuse avait piétiné son pauvre cœur, il n’avait rien besoin de changer, sa situation lui convenait, ou du moins semblait lui convenir, quand le gueule de bois arrivait le lendemain matin, il avait tendance à regretter un peu d’avoir trop bu, mais ça ne l’empêchait pas de recommencer le soir venu. La deuxième étape de la guérison serait d’admettre que l’on a besoin d’aide. À ce niveau là, il n’était pas sorti de l’auberge, n’importe qui remarquerait que le pauvre type accoudé au bar avec son air de dépressif avait on-ne-peut-plus besoin d’aide mais lui, il avait décidé de le nier. Non monsieur n’avait pas besoin de l’aide des gens, pas plus qu’il n’avait besoin de leur pitié. Sa vie était pourrie et personne ne pouvait l’aider un point c’est tout. Il avait perdu les gens en qui il avait confiance alors personne ne pouvait l’aider. Les gens étaient tous les même des hypocrites finis qui n’attendent que de vous poignarder dans le dos ! Même Raphaël était peut-être comme ça au final. La tromperie, le mensonge et l’hypocrisie c’était la nature même de l’homme, un certain Blaise Pascal l’a d’ailleurs confirmé dans un bouquin que Raphaël n’a pas lu jusqu’au bout et que très peu de gens ont le courage de lire jusqu’au bout de toute façon et pourtant Raphaël en avait lu des tonnes des bouquins. Enfin bref, il voyait désormais l’être humain ainsi, menteur, manipulateur, hypocrite qui ne méritait pas qu’on lui fasse confiance, la pensée précise du gars qui s’est fait tromper par les deux personnes au monde en qui il avait le plus confiance. Il rejetait les tords sur le reste de l’humanité ça lui permettait de justifier qu’il n’avait besoin de personne pour aller mieux, qu’il n’avait même pas besoin d’aller mieux de toute façon, car un jour il finirait par redevenir pathétique comme il l’était en ce moment, alors que personne ne vienne l’emmerder c’était parfait.

Cette solitude n’était peut-être pas faite pour durer et il y avait des gens qui étaient entrés dans sa vie avec la volonté de l’aider et Raphaël les avait laissé faire sans vraiment les écouter, juste trop déconnecté du monde à cause des litres d’alcool qu’il avait dans le sang. Ce soir, une nouvelle inconnue était venue vers lui, une femme très charmante, peut-être qu’il l’avait déjà vue quelque part d’ailleurs, il n’en savait rien et même s’il n’était pas encore bourré il n’avait pas envie de mettre son cerveau en état de marche. Elle était très jolie et d’origine étrangère de toute évidence, reconnaitre son accent était mission impossible, il n’avait définitivement pas envie de réfléchir, pourtant ce n’était pas la culture française ou étrangère qui lui manquait, il en avait plein la tête mais ses neurones n’étaient pas connectés entre eux, alors tant pis. Elle ne s’était sans doute pas attendue à ce qu’il refuse sa proposition, normal beaucoup d’hommes aurait accepté sans hésiter. Lui non. Son amie avait certainement le même âge qu’elle ou un âge très proche, et a vu de nez, elle devait avoir facilement dix ans de moins que lui, ce serait presque déplacé pour un type comme lui d’aller passer une soirée avec des filles de dix ans de moins, et puis, il était toujours attaché à sa solitude. Cela fit, il ne pu s‘empêcher de sourire légèrement à cette jeune femme, un sourire ne suffisant pas à masquer toute sa peine, mais un sourire quand même « Fête de célibataire, je viens de comprendre on appelle ça un enterrement de vie de jeune fille. Qu’elle en profite pour embrasser un garçon qui n’aurait pas au moins dix ans de plus qu’elle, c’est ma dernière fois de sa vie qu’elle peut profiter des autres hommes, enfin, ça devrait du moins … » Il avait presque envie de crier que le mariage c’était bidon et qu’il fallait mieux pour elle qu’elle renonce à se marier, mais ce ne serait certainement pas très correct, si elle avait envie de foutre en l’air sa vie avec un mariage pourris qui finirait par voler en éclat, qu’elle le fasse, il ne connaissait pas cette ville alors il n’allait pas lui dire quoi faire, ni lui montrer sa version ô combien pessimiste de la vie. Il avala une gorgé de son nouveau verre avant de jeter un regard en coin à la jeune femme à côté de lui. Elle avait raison, Annabelle ne méritait pas qu’il soit en train de broyer du noir à cause d’elle, c’était accorder trop d’importance à une traitresse, mais il se sentait trop mal pour rester fier et brave face à cette épreuve qu’il était en train de traverser. « Vous avez sans doute raison. Je devrais pas m’apitoyer sur mon sort comme un imbécile, mais j’y arrive pas. Ce serait facile si on pouvait juste aller bien quand on retrouve sa femme et son meilleur ami en train de … Je pense que vous voyez ce que je veux dire. » Elle avait demandé des explications elle les avait, il avait beau être attaché à sa solitude, nier qu’il avait besoin d’aide, ça faisait un moment qu’il n’avait plus aucune difficulté à dire à des inconnus que sa femme s’était tapée son meilleur ami, la plupart du temps au moins ça lui permettait d’avoir leur compassion quelques secondes et de vite se retrouver seul avec son verre de whisky ou d’autre chose tout autant ou plus alcoolisé. La nouvelle réplique de la jeune femme arracha un léger rire à Raphaël. Il lui lança un nouveau regard en coin, un léger sourire toujours accroché sur ses lèvres. « Elle. Annabelle. Si ça avait était lui j’aurais eu moins de problème vu que le mariage homosexuel n’est pas légal en France, y aurait pas eu d’emmerdes de divorce au moins. » Il devrait peut-être décidé de se reconvertir et de devenir gay, comme ça pas de mariage et pas de divorce, s’il y a trahison on se sépare et on en discute plus ! Encore qu’il y avait le pacs mais c’est plus facile de se dé-pacser que de divorcer. Enfin bref, de toute façon Raphaël était hétéro alors pas la peine de se dire que se serait plus simple s’il avait était gay. Dans un presque effort il se tourna pour regarder la piste de danse, son verre à la main. « Laquelle est votre amie ? » Pure curiosité, après tout si quelqu’un dans la salle avait la soudaine envie de l’embrasser, c’était légitime pour lui de savoir de qui il s’agissait.
Spoiler:


Dernière édition par Raphaël A. Rimbault le Lun 11 Juil - 12:57, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: un sourire ou un sort ✿ en cours   un sourire ou un sort ✿ en cours EmptyDim 10 Juil - 19:05

« Enterrement de vie de jeune fille... » Odelia avait répété l'expression d'un air plutôt dubitatif tandis qu'elle cherchait à l'ancrer dans son esprit. Finalement, après une petite moue exprimant toute son incompréhension, elle rit doucement : « Enterrement.... Vous les Français, vous êtes beaucoup drôles. » Cette expression avait quelque chose d'extrêmement fataliste et d'un peu triste, c'était comme mettre en terre celle que l'on était avant et avec, dire adieu à une vie pleine d'amusement pour se transformer en femme... mature et responsable. Il fallait croire que le concept de mariage n'était pas le même pour tout un chacun. L'homme à qui elle faisait face semblait porter en horreur cette institution tandis que elle, elle se souvenait de ce jour comme du plus beau de sa vie. Peut-être aussi, était-elle encore touchée du syndrome de la lune de miel qui vous fait voir la vie en rose. Et, plus certain encore, Odelia avait d'incroyables capacités dans l'art du déni.

Elle savait, comme tout un chacun que un mariage sur deux se poursuit par un divorce. Elle connaissait si bien l'inconstance des hommes et elle en avait toujours joué pour arriver à ses fins. Partant du principe que tous, sans exception, étaient des collectionneurs. Elle cernait les qualités dont devaient, pour eux, être dotée une pièce maîtresse ; et elle jouait la comédie, parlant politique à l'un, voitures de sport à un second, ne disant jamais mot à un troisième... Et jamais, elle ne se rendait disponible. En plus de les voir comme des collectionneurs, elle les regardait comme des chasseurs. Alors elle construisait un parcours rempli d'obstacles et puis, le jeu était lancé, la chasse dont elle avait dessiné chacun des contours était ouverte. Et pendant quelques mois, des années pour les plus fidèles, ils la voulaient constamment à leur bras, dans leur quotidien, toujours présente au petit matin... jusqu'à ce que. Jusqu'à ce que quoi ? Jusqu'à être gagné par l'impression de ne plus rien avoir à découvrir de l'autre, jusqu'à être gagné par un certain ennui dont les tire le regard d'une autre femme, parfois plus jolie, parfois non, mais toujours plus jeune. Alors pourquoi son époux aurait-il été différent ? Y avait-il réellement une exception qui vienne confirmer cette règle ? Elle ne pouvait pas s'empêcher de le trouver différent. Et malgré le fait que leur mariage si neuf débute par des absences à répétition de Nathaniel pour qui elle avait pourtant accepté de tout quitter pour s'installer à Paris, elle restait – et ce, certainement pour la première fois de sa vie – gagnée par l'optimisme et la foi. Elle l'aimait, alors elle pouvait bien fermer les yeux sur les statistiques, sur les sacrifices qu'elle avait jusque là été la seule à faire. L'infidélité ? Ce n'était absolument pas un remède qu'elle envisageait, ni pour pimenter leur vie de couple, ni pour le faire revenir plus tôt, ni pour le fâcher comme parfois elle pouvait en avoir envie dans un pur excès de colère égoïste et enfantine, pour qu'il réalise qu'il ne voulait qu'elle et quitte tout pour ne se consacrer qu'à leur couple. Et elle était persuadée de ne jamais s'y abaisser, non seulement parce qu'elle était folle amoureuse d'un homme qu'elle idéalisait, mais également parce que les autres hommes l'effrayaient, la dégoûtaient.

Et les exceptions parmi ces hommes qui, dès qu'elle croisait leur regard, lui déclenchaient des frissons d'horreur ; elle en faisait ses meilleurs amis. Bien sûr, elle ne se serait jamais aventuré à dire qu'ils étaient tous des hommes respectables, mais ils la respectaient elle et son alliance, et elle savait s'en satisfaire. Cet homme accoudé au bar à qui elle parlait, il avait suffit d'un regard échangé pour qu'elle le range parmi ces exceptions. Selon quel indice ? Pas un seul, une simple intuition plus forte que le reste. Elle avait toujours fonctionné ainsi. Odelia n'aimait pas réfléchir, analyser, décortiquer ni même psychoter. Elle s'accordait le luxe de simplement ressentir et d'agir en fonction. Et elle aimait bien cet homme. Et elle voulait lui parler.

Et c'est ainsi qu'elle apprit le pourquoi du désespoir de l'homme égaré. Une tromperie. Et pas la moindre, l'adultère. Ce qui confirmait une nouvelle fois les nombreuses divergences de regards portés sur le mariage et ses valeurs. Tout en fronçant les sourcils, elle but une gorgée du verre de martini qu'elle venait de commander. L'adultère... voilà bien une notion qu'elle n'avait jamais compris. Certes, elle avait enchaîné les petits-amis différents, laissant entre chacun d'eux, un laps de temps parfois très court. C'était d'avantage le mensonge qui la dérangeait. Pourquoi se cacher derrière une alliance si c'est pour ne pas respecter l'autre ? Et c'était sans parler du rôle du meilleur ami. Certes, elle s'était bien évidemment attendue à ce qu'il ait reçu un coup dur pour boire autant... mais la trahison qu'il avait enduré dépassait ici les limites de son imagination pourtant féconde en matière de coups bas. « Dégoûtant. Et tu mérites une soirée à ne rien faire, mais boire. Peut-être deux. Une pour traiter ta future ex femme .... Et une autre pour traiter ton meilleur ami. Tu en es à combien ? » L'air anéanti, le regard d'habitué que lui lançait le barmaid... quelque chose lui faisait penser que le seuil avait été dépassé et sa question avait comme quelque chose de rhétorique. Et Odelia regarda le verre maintenant vide qu'il avait sous les yeux d'un oeil attristé. Il buvait trop. Beaucoup trop. Elle n'avait pas traversé ce que lui avait vécu, mais elle avait trouvé d'autres moyens tous aussi peu originaux pour chercher à se détruire à petit feu. Peut-être ne le réalisait-il pas, mais c'était bien ce qu'il était en train de faire. Boire pour oublier, pour se brouiller l'esprit, pour fuir la réalité, se laisser couler. Mais se laisser couler quand on sait nager, n'est-ce pas précipiter sa fin ? A cet instant, il était devenu plus que évident pour elle qu'elle ne le quitterait pas des yeux avant un sacré moment. Elle ne pouvait pas l'écouter puis le laisser enchaîner des verres qui lui bousillaient foie et neurones... pour reprendre son chemin paisible, passer à autre chose, et oublier. Quoi que si, elle l'aurait pu ; mais elle ne le voulait certainement pas. Il avait fallu qu'elle croise une personne, elle, une seule personne, pour arrêter toutes lamentations et reprendre sa vie en main. Si elle ne l'avait pas croisé, elle ne préférait même pas imaginer où elle serait aujourd'hui. Peut-être aussi dans ce bar, dans le même état que cet homme trompé, … depuis deux années.

Elle suivit finalement son regard en direction de son groupe d'amies maintenant installées dans un box, en train de trinquer en l'honneur de la future mariée. Elle eut un court instant un certain sentiment de malaise en se demandant si à eux trois, ils ne représentaient pas une fresque de ce que représente la vie de couple. Son amie, heureuse et insouciante, trinquant à son futur mariage. Elle, à ses débuts de la vie de couple, enfermée dans un certain déni. Et lui, quelques années après, trompé et affaibli. Elle répondit simplement : « Dans le box, à l'opposé. C'est la brune qui est au milieu ... dans une robe rouge. Plutôt mignonne, vrai ? » Elle lui sourit légèrement, espérant qu'il se sentirait flatté car après tout, il y avait bien de quoi. « Elle est en plus très agréable, amusant, romantique, très amoureux et honnête. Et il y a beaucoup d'autres comme ça ! Et pas toutes sont en train de ... hum ... enterrer la vie de leur jeune fille. » Elle ne s'habituerait jamais à cette expression et secoua doucement la tête de droite à gauche... Les Français... « Et dix ans de plus, c'est pas un gros problème... ça ne se voit pas beaucoup tant que tu ne dis pas 'vous' à l'autre. Quand tu dis 'vous', je me sens comme si je vieillis. » Elle rit doucement, faisant évidemment référence au fait qu'il n'ait pas cessé de la vouvoyer depuis qu'ils avaient commencé à parler. Encore une stupide règle de Français ça ! Elle ne savait jamais lequel employer à la place de l'autre et dès lors qu'on lui avait dit que le 'vous' introduisait une distance, elle avait préféré le bannir de son langage dans la plupart des circonstances pour éviter de se compliquer l'existence. « Mais pour revenir à ce que j'ai dit, il y a beaucoup de bonnes filles qui ne demandent qu'à trouver un bon garçon qui préfère passer ses soirées à lui raconter qu'elle est belle, plutôt que de boire au bar. Il y a de vraies filles qui ne trompent pas leurs maris, et il y a de vrais garçons qui ne trompent pas leur épouse. Parfois juste une rencontre peut tout changer, et passer son temps à boire ne rend pas les jolies rencontres plus faciles. Enfin ... parfois si ! Mais je suis une exception qui aime embêter les squatteurs de bar ... surtout quand il s'agit de stopper leur consommation et de leur trouver un taxi, pour dire la vérité. » Pas vraiment décidée à jouer la carte du mystère, elle posa la paume de sa main sur le nouveau verre que venait de servir le barmaid à l'homme qui avait déjà bien trop bu, exprimant ainsi clairement sa volonté de ne pas lui donner accès à une dernière boisson.... mais elle comptait bien se faire pardonner avec son léger sourire. En général, ça marchait plutôt bien... et puis, c'était un risque à prendre. « Au fait, mon nom est Odelia. »
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