Souvent, les Hommes cachent la personne qu’ils sont réellement, préférant de loin rester à l’abri de toute blessure, qu’elle soit corporelle ou sentimentale. Et souvent, ils le regrettent, parce qu’il paraît qu’on n’a pas deux vies, et qu’il faut profiter de celle qui nous a été donnée. De mon point de vue, je suis loin de ce genre de personnes ; parce que je préfère simplement m’éclater et ne mettre de barrière nulle part, que ce soit entre une autre personne que moi et moi-même, ou encore avec les lois. Certes, ces dernières, je ne les aime pas tellement, et je préfère de loin défier les autorités, voir jusqu’à où ces poulets pourraient aller pour m’attraper. Salir l’honneur de ma famille et sa réputation ? Oh non, loin de là. Je ne sais même pas si mes parents sont en courant, ne serait-ce même que d’une seule des conneries que j’ai pu faire tout au long de ma vie. Vingt ans, c’est long, et on a largement le temps de faire les quatre-cents coups.

La famille, ce n’est pas tellement une chose importante pour une personne de mon âge ; mais c’est assez différent pour moi, et de bien des points de vue. Parce que mon histoire est compliquée, tout autant que ma relation avec mes parents et mon frère jumeau. Mon frère et moi, avons-nous un quelconque problème ? Oh que non, malheureusement, c’en est bien loin. On s’entend bien. Voire même très bien, ou encore parfaitement. Toucher à mon frère, c’est me toucher moi. Me toucher, c’est me faire perdre le contrôle de moi-même, me mettre dans un état inimaginable. Et c’est là que vous découvrirez ma violence ; j’ai beau être belle, mignonne, je ne me laisse en aucun cas marcher sur les pieds – et encore moins si j’ai des talons.

La vie n’est pas un long fleuve tranquille, et la mienne encore moins que celle des autres. Voyager a longtemps été l’histoire de ma vie. J’ai dû parcourir toutes les grandes villes de notre belle République, uniquement pour le travail de chacun de mes parents. Avoir une grande designer en tant que mère et un grand photographe en tant que père, ce n’est pas toujours de tout repos. Bercée dans l’art, je me vois déjà créatrice de mode et styliste auprès de mon très cher frère. Les dessins ont toujours fait partis de ma vie, et je ne le regrette pas ; mon imagination m’a permis de créer bien des choses et des vêtements peu communs. Mais là ne semble pas être le sujet principal. Durant notre enfance, nos parents n’ont pas réellement été présents, trop occupés par leurs boulots me semble-t-il. Mais je crois que le fait de nous voir nous rapprocher un peu trop, mon frère et moi, les a fait réfléchir quant à la présence dont ils devraient faire preuve. Ils ont sans doute dû remarquer qu’ils faisaient passer avant tout cette vie économique plutôt que la vie de famille que l’on aurait pu leur réclamer comme des enfants normaux. Tout du moins, je ne dis pas là que nous avons des problèmes mentaux, mais plutôt que pour ma part, leur présence n’avait pas été indispensable, du moment qu’on ne me séparait pas de mon jumeau, tout m’allait.

Certaines personnes aimeraient me ressembler, mais avant tout, pour être Pandorah Nevaeh Tran, il faut posséder plusieurs choses. Tout d’abord, des parents renommés. Ensuite, il faut être vip un peu partout. Mais aussi avoir de nombreuses origines : partant des coréennes, par ma mère, jusqu’aux vietnamiennes et françaises, par mon père. Il faut également avoir de l’ambition, du courage et être déterminé, sûre de soi, de chacun de nos faits et gestes. Continuons. Il faut être née à Lyon, en France, et avoir visité toutes les grandes villes, avant de finalement se poser à Paris avec sa famille. Aussi faut-il avoir un frère jumeau de qui on ne s’est jamais séparée plus de six heures. Avec qui on a déjà dormi, et ce à plusieurs reprises ; avec qui l’on partage tout, et même des sentiments. Pas des sentiments normaux que présentent un frère et une sœur. Plutôt des sentiments que l’on ressent pour son âme-sœur, des sentiments amoureux. Cela peut paraître étrange, mais j’en suis sûre, Alexander est l’homme idéal. Nos parents tentent, aujourd’hui encore, de nous séparer le plus possible, en nous emmenant chacun avec eux, en faisant en sorte que l’on soit bien dans nos chambres, allant même jusqu’à vérifier que l’on dorme bien lorsqu’eux-mêmes vont se coucher. Mais ne nous prenez pas pour des idiots, les défier, on aime ça. Et on aime surtout ne pas se séparer. Ce que j’aime encore plus, c’est passer mes nuits dans ses bras, me sentir à l’abri auprès de celui que j’aurais préféré ne pas avoir comme frère. Oui, je l’aime ; et alors ? On vous emmer…credi.