Je suis camé. Je me sens tellement mal que je sens que je peux m'évanouir d'une seconde à l'autre, sans crier gare. Et je crèverai là, tout seul dans mon appartement, je crèverai de ma propre connerie, je crèverai d'être aussi minable. Détritus de l'humanité, parasite profitant du système, débauché affectif vicieux et sans coeur, on peut me qualifier de pas mal de noms. J'aime jouer avec le feu, j'aime me brûler les doigts avec la flamme et j'aime avoir mal à en crever. Pourquoi ? Parce qu'après tout ça, après avoir connu l'état le pire qui soit, on se sent vivre. On se sent tellement puissant qu'on peut pisser sur les chaussures de Monsieur le Président, puis baiser sa femme. Ce soir, une autre aiguille pénètre dans mon creux du coude, et je sens les effets de cette bonne vieille China White que trop familière à mes yeux se propager à vitesse éclaire dans mon sang. Elle s'empare de mes veines, elle remplace mon sang par de l'élixir divin, embrume mon cerveau et m'aveugle, et je me sens tellement bien et tellement mal à la fois. Je me sens planer, je suis Dieu et rien ne peut m'arrêter. Parallèlement, je me sens minable de devoir m'infliger ça pour enfin ressentir quelque chose. Merde, Manech, tu n'es qu'un déchet. Je jette la seringue à l'autre bout de la pièce, m'affale sur mon canapé et ferme quelques instants les yeux. Une heure s'écoule quand mes prunelles se posent enfin sur l'horloge qui pend lamentablement au-dessus de ma table de cuisine. Oh, il est vingt-deux heures et je n'ai rien fait de ma soirée. Mais finalement, ce n'est peut-être pas si mal, parce que je sors dehors après avoir enfilé ma veste et je constate les dégâts de la soirée qui s'annonce. Des filles, ou devrais-je dire des prostituées, elles ne doivent pas avoir plus de quatorze ans et elles déambulent dans les rues en titubant sur leurs talons hauts, au bras de mecs bien trop âgés pour elles, et qui vont certainement se les taper les unes à la suite des autres au détour d'une ruelle minable. Je hais cette société, système défectueux et de débauche dont moi-même je profite. Je suis scandalisé mais bien trop camé pour le dire et surtout pour le penser. Je n'ai qu'une seule envie, à l'instant. Et cette envie a un nom : Cassandre.
Comme c'est bizarre, à quel point certaines personnes peuvent vous apaiser. Je savais que le jeune homme serait chez lui, il l'était lorsqu'il n'était pas plongé dans ses urgences, dont il avait fait son métier. Le français avait seulement un an de plus que moi, et il était l'un de ceux avec qui prendre du plaisir était chaque fois une découverte. Ce n'était pas mon genre de faire des compliments à qui que soit, pas plus que je ne pensais qu'untel avait une réelle valeur au pieu, mais je devais admettre que le bel infirmier savait y faire. En plus d'être mon amant, le jeune homme était aussi devenu, au fil du temps, mon confident. Adeptes des petites confidences sur l'oreiller, des discussions « d'après », des charabias constructifs post-coïtaux.. je crois que je lui avais étalé ma vie en quatre couleurs, je lui avais ouvert cette brèche sur mon coeur, là où personne ne peut aller, où personne n'est autorisé ou toléré, et ainsi il avait pu découvrir quel était mon quotidien, mes « maladies » de mec borderline, mon moi intérieur et mes emmerdes, dans lesquelles je plongeais tout nu et sans protection. Puis j'avais appris à le connaître plus lui, ses peines et son histoire foireuse avec son ancien petit ami, qui l'avait conduit dans la dépravation et la drogue. Je ne voulais pas que mes agissements lui rappellent des souvenirs trop douloureux, dans le fond j'espérais qu'il puisse un jour aller mieux. C'était aussi pour ça que j'aimais lui faire l'amour, discuter avec lui, parce que dans le fond nous étions différents mais pas tant... Ayant quasiment le même âge, nous avions connu pas mal de choses similaires, à commencer par cette chute interminable dans le milieu des drogues, dont il était en train de récupérer. Mes pas me conduisirent donc devant son appartement.
J'arrivais au 22 rue Tolbiac, dans le treizième arrondissement. J'ai dû marcher au moins une heure après m'être trompé deux fois de métro, mais j'y étais enfin. Mes doigts me semblèrent se muer tout seuls quand ils s'écrasèrent sur la sonnette de sa porte d'entrée. J'étais sur le pallier, transi par l'effet de la China White héroïne qui commençait à me faire redescendre sur Terre, j'avais froid et peut-être aussi un peu chaud, j'avais soif mais plus faim. J'avais envie de dormir, mais encore plus de bouger et de faire la fête comme jamais. Et tout ça en même temps, ça donne un Manech neutre avec une tête palichonne et un regard un peu ébranlé. La porte s'ouvrit sur le français.
« Cass... je suis désolé de venir frapper à ta porte à une heure si tardive. En fait, j'suis désolé de te déranger tout court. Dis-moi, t'aurais pas besoin d'un peu de compagnie par hasard ? », soufflais-je, comme fatigué par cette longue tirade que je venais de sortir, et très peu sûr de moi. Mon éternelle confiance en moi venait de s'évaporer comme un rayon de soleil chassé par les nuages.
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Sujet: Re: Ҩ blood sugar sex magik Mer 9 Mai - 19:35
« Ҩ blood sugar sex magik »
Il n'était pas une heure tardive lorsque je me dirigeais dans ma chambre pour me coucher. J'avais regardé la télévision et, au final, s'était elle qui avait fini par me regarder. Je m'étais endormir devant, fatigué d'une journée non éprouvante. En effet, depuis que j'étais arrêté à cause de mon problème de drogue, je ne faisais plus grand chose de mes journées. De plus, le regard de certains de mes proches avaient changé. Je n'étais pas parfait comme il devait se l'imaginer et leur image du Cassandre Idéal avait été rompue par ma faute. Et ça, je le savais bien que c'était de ma faute. Je culpabilisais, 'javais même honte d'avoir agi de la sorte pour un homme qui, finalement, n'en valait pas la peine puisqu'il n'avait jamais été sincère dans ses sentiments amoureux. Notre décision de passer du statut de meilleur ami à petit-ami n'avait pas été judicieuse et, aujourd'hui, j'avais perdu les deux. Si je regrettais mon passage à l'acte ? Évidemment. La loque que j'avais été n'aurait jamais dû se montrer. Ce type qui était moi pendant quelques mois n'était pas un homme que je connaissais. je ne m'étais pas reconnu pendant tout ce temps. Pourtant, je n'avais pu m'arrêter d'être lui pour la simple et bonne raison qu'il ne connaissait pas la souffrance et qu'il profitait de la vie à pleine dent sans attache, ni sentiment.
Ce soir, je n'étais que Cassandre, ce pauvre gars qui s'était fait larguer après avoir été fait cocu. Heureusement que Pepsy, mon chat noir, était là. Il était actuellement la seule compagnie que j'avais. Je ne sortais pas de chez moi et personne ne venait vers moi pour me forcer à sortir. Qui plus est, c'était sans doute mieux ainsi car je n'avais aucunement envie de répondre à toutes les questions d'un proche ou pire de ma sœur et de Charlotte, ma meilleure amie. Donc heureusement que cette petite boule de poil était là, entre autre pour me réveiller alors qu'il n'étais que 22 heure 30 environ et que je somnolais déjà sur le canapé du salon. Je soupirais légèrement en constatant mon inactivité de la journée et mon envie de dormir. Allongé sur mon torse, je regardais un instant mon chat qui me fixait également en retour. Je caressais un moment, appréciant ces ronronnements. Au moins, lui, il ne voyait pas la différence. J'étais toujours son maître et propriétaire. C'était agréable, très agréable même. « Bon allez, viens là toi. On va se coucher. Enfin je vais me coucher et tu vas me faire chier. » Je riais légèrement. J'attrapais mon chat dans mes bras et marchais quelques instants avant de le remettre au sol sur ses quatre pattes. Il me tourna quelques secondes autour et me quitta pour rejoindre la cuisine. J'éteignis toutes les lumières et j'allumais simplement ma lampe de chevet pour ensuite retirer mon pantalon de pyjama et mon débardeur. Je rentrais nu dans mes draps et sous ma couette pour une bonne nuit de sommeille. Lumière éteinte, je pouvais désormais fermer les yeux et passer dans l'autre monde, celui des rêves et de l'inconscience.
Malheureusement pour moi, le destin, Dieu ou je ne sais pas qui ou quoi en avait décidé autrement. J'émis un certain gémissement de frustration lorsque j'entendis quelqu'un sonner à ma porte. Intérieurement, je me répétais : « Allez vous faire foutre, laissez-moi dormir ». Cependant, et comme un grand garçon bien élevé, je me levais. Sortir de cette chaleur qui s'était instauré sous la couette me tiraillait. Mais je ne voulais pas que l'inconnu qui s'acharnait sur ma sonnette continue son acharnement pendant des heures encore. A moitié éveillé, j'attrapais la première chose que je trouvais. J'enfilais rapidement mon caleçon que j'avais laissé trimbalé sur le sol de ma chambre toute la journée et je me dirigeais vers ma porte d'entrée. Je l'ouvris et surprise, Manech se trouvait derrière. « Cass... je suis désolé de venir frapper à ta porte à une heure si tardive. En fait, j'suis désolé de te déranger tout court. Dis-moi, t'aurais pas besoin d'un peu de compagnie par hasard ? » Désormais les yeux grands ouverts, je l'observais de haut en bas puis de bas en haut. Ayant du mal à me réveiller, je compris que partiellement ces mots. Sans poser une seule question, je m'écartais de mon entrée pour justement le laisser entrer dans mon humble demeure. Je lui souris malgré tout, malgré son état, malgré la tête qu'il me faisait.
Je comprenais rapidement que tout n'allait pas, qu'il m'avait demandé si j'avais besoin de compagnie parce que lui en avait surement plus besoin que moi. Je n'étais pas idiot. Je savais ce qu'il avait fait, ce qu'il s'était fait pour en arriver là. Je ne pouvais pas le sermonner, je ne pouvais que le soutenir. Ce qui était fait était fait. Maintenant qu'il était chez moi, je savais qu'il ne ferait plus de connerie. Tant mieux. Je le serrais alors dans mes bras. Il avait besoin de soutien. J'étais passé par là, je savais donc comment me comporter avec lui. Je ne disais toujours rien. Je me réveillais en douceur. Et ce n'est qu'au bout de quelques minutes que j'avais enfin retrouvé tout ma lucidité. Je nous dirigeais jusqu'au salon pour nous installer dans le canapé. Je me disais que j'aurais peut-être dû y rester finalement au lieu d'aller me coucher dans mon lit. Mais passons... « Tu veux qu'on en parle ? » Lui demandais-je gentillement. Je ne voulais pas le brusquer, ni même le braquer. Je souhaitais simplement qu'il se détende, qu'il soit bien et que les effets de drogues disparaissent avant qu'il ne rentre à nouveau chez lui. « De toute manière quoi que tu décides de faire, je ne te laisserais pas repartir comme ça chez toi. Ça, tu peux en être sûr, Manech. J'préfère même que tu passes la nuit ici plutôt que de te laisser partir dans cet état. » Entre lui et moi, ça n'avait été qu'une histoire de sexe, de sexe et encore de sexe. Puis de jour en jour, au fil de nos nuits et de nos ébats, une tout autre relation était née. Je me sentais bien avec lui. Si bien, que nous nous étions même laisser aller à quelques confidences sur nos vies respectives. Si bien que, désormais, il pouvait passer à l'improviste comme il l'avait fait ce soir. Nous nous rapprochions continuellement et c'était un véritable bonheur de découvrir le véritable Manech. Dans le fond, c'était un type bien, un homme comme tout le monde qui n'avait que des doutes en tête et des difficultés à surmonter les épreuves de la vie. Nous étions semblables lui et moi et c'était surement à cause de ces similitudes que nous étions si proche aujourd'hui. Je le regardais, silencieusement, posant ma tête sur ma main en attendant une réponse, une réaction de sa part. « Tu veux boire un verre d'eau ? » Lui proposais-je alors avec ce même gentillesse qu'il connaissait si bien maintenant.
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Sujet: Re: Ҩ blood sugar sex magik Ven 18 Mai - 10:58
Aller frapper chez les gens à une heure aussi tardive était pour ainsi dire assez fréquent à Paris, car cette ville semblait ne jamais dormir. Tous ses habitants allaient et venaient, et remplissaient les rues si bien que l'on aurait pu croire que les parisiens étaient tous de vulgaires somnambules. Personnellement, il était rare que je dérange le commun des mortels passées vingt-deux heures, sauf bien évidemment cas particuliers comme des invitations ou des rendez-vous pour « affaires ». sauf qu'il ne fallait pas oublier que « monsieur Cassandre Lefèvre », entendez-moi le prononcer avec mon léger accent de bon British qui se respecte, parce qu'avec lui c'était... différent. Il était sans doute l'une des rares personnes envers lesquelles je ne voulais pas montrer de réelle méchanceté. En réalité, je ne voulais pas vraiment montrer intentionnellement de méchanceté envers qui que ce soit, c'était juste que pour la plupart des personnes je n'en avais totalement rien à faire. C'était ça, j'étais trop individualiste, et Joshua avait raison parce que je ne pensais qu'à ma gueule et les autres pouvaient bien aller se faire voir ailleurs que je ne dormirais pas plus mal. Sauf que des fois tout ce « je-m'en-foutisme » semble me remonter au visage et répand en moi ce venin malsain et malfaisant, alors je deviens incontrôlable et je change d'humeur du tout au tout, comme la personne la plus lunatique du monde. Je ne voulais pas que Cassandre voit cette mauvaise facette de ma personnalité, ma vraie facette en fait, parce que je savais qu'il avait bon fond et qu'il s'était fait traité comme de la merde par son ancien petit ami. Je n'ai rien contre l'infidélité en temps normal, allez savoir pourquoi j'ai failli m'émouvoir en voyant le jeune homme se faire briser le cœur. Si je ne comprenais pas vraiment l'amour, en revanche je savais ce qu'était la déception, et Dieu sait à quel point le bel infirmier l'avait été, déçu. Lui faire du mal n'était donc pas dans mes plans, je n'en rirais pas du malheur d'autrui, je ne m'assiérais pas sur les larmes d'un homme, pas cette fois.
Je suis sur le pas de la porte, je suis totalement à l'ouest mais le français est compatissant et compréhensif, comme toujours. C'est ce qui me plaît chez lui : il me fait du bien, je lui fais du bien, on discute sur l'oreiller et on apprend à se connaître. Et dans le fond il est sans doute comme une sorte de meilleur ami et de confident pour moi, les bonus en plus. J'ai beaucoup d'affection pour le jeune infirmier, même si je n'ai pas l'habitude d'en avoir pour qui que ce soit. Car avoir des sentiments, ressentir de l'amour, ce n'était pas pour moi. Moi, j'étais sujet au désir, à l'envie, à la volupté des sensations, toujours en quête du plaisir charnel mais dans le fond, qu'est-ce que je comprenais vraiment au Bonheur, dans sa forme la plus belle et la plus pure ? Rien du tout, je n'étais qu'un pourri qui profitait du système et des gens et ça me convenait très bien comme ça. Cassandre ne posa pas une seule question, il se contenta juste de s'écarter pour que je puisse entrer. Je hoche la tête, puis pénètre dans son appartement sans broncher, sans ajouter un mot de plus, et j'attends que ce soit lui qui prenne la parole. Rapidement, on s'installe sur le canapé, et de la manière la plus attentionnée et la plus gentille qui soit – ce qui aurait dû me faire frissonner de dégoût en temps normal – il me demanda : « Tu veux qu'on en parle ? ». Je hausse les épaules, incertain de la réponse que je devais donner. Si je disais oui, je ne saurais pas quoi dire parce que, bordel, de toute façon ma vie n'était qu'un immense ramassis de bêtises et de non-sens, et de routes qui ne me menaient nulle part. Si je disais non, au moins je lui laissais la possibilité de parler plus que moi, parce que je n'étais pas tellement en état de tenir un long discours. Et de toute façon cela n'expliquerait jamais tout, c'était impossible. Je penche la tête dans sa direction et ose un sourire peu convaincu, mais pas moins mignon. « il faudra que tu m'expliques un jour pourquoi c'est toi que je viens voir quand je m'enfonce un peu trop dans mon bad trip. », soupirais-je doucement, ayant conscience d'éluder un peu sa question, mais qu'importe. Pourquoi c'était lui que je venais voir alors que je ne me sentais pas dans mon assiette ? Je pense que c'était avant tout une question de confiance. Je sais que je ne devrais pas faire confiance à un plan cul, mais Cassandre était, avec le temps, devenu bien plus que ça. Et de toutes les personnes de la capitale, il était l'une des seules qui n'essaieraient pas de m'extirper quelque chose, que ce soit du fric ou quelque chose d'immatériel, comme la monnaie de ma pièce pour ce que je leur aurais potentiellement fait subir. Mon côté parano est de retour, bonjour !
« De toute manière quoi que tu décides de faire, je ne te laisserais pas repartir comme ça chez toi. Ça, tu peux en être sûr, Manech. J'préfère même que tu passes la nuit ici plutôt que de te laisser partir dans cet état. », me confia-t-il, plein de bonnes intentions, limite paternaliste. J'ai bien eu envie de lui répondre « oui papa ! », mais cette figure paternelle avait disparu de ma vie depuis maintenant des années et j'avais grandi loin de toutes ces histoires. J'avais pour ainsi dire grandi tout seul, en me débrouillant et en apprenant à ne penser qu'à moi, parce que penser aux autres c'est dévoiler une faiblesse qui peut être fatale. Or, Cassandre était en train de me prouver qu'on peut parfaitement avoir une vie en prenant soin des autres, seulement fallait-il encore que ces « autres » le rendent bien. Mes prunelles se posent droit sur son visage que je scrute, en découvrant toute la gentillesse qui en découlait malgré le fait que je venais de le réveiller. « Est-ce que tu es un extra-terrestre, Cass' ? Tu sais, je suis vraiment en train de me poser la question. Parce que je te réveille comme ça, en pleine nuit, et toi tu m'ouvres ta porte, tu es compatissant et tu me laisses entrer. Pire, tu m'écoutes, tu es plein de bonnes intentions, sans doute plus que n'importe qui ne l'a jamais été envers moi. J'connais pas beaucoup de personnes qui auraient fait ça, tu ne dois pas être humain, dans l'fond c'est pas possible. », finis-je par dire, en un charabia qui pouvait s'apparenter à un compliment. C'était sans doute les effets de la drogue sur mon cerveau qui m'embrumaient les pensées et me faisaient dire des choses aussi... étranges ? Gentilles ? Maladroites ? Oui, maladroites était le maître mot. De ma bouche, cela ne me paraissait pas sonner d'une façon très naturelle, et j'ignorais comment le jeune homme avait perçu ces mots, et à vrai dire vu mon état je m'en fichais un peu, toujours était-il que je venais d'étaler un nouveau flot de paroles étranges.
« Tu veux boire un verre d'eau ? », me proposa-t-il. Je le regarde, mon visage est tendu presque crispé par l'attente de la réaction aux mots que je venais de sortir, puis soudainement mes traits prirent une toute autre forme, s'adoucissant peut-être, ou tout du moins devenant moins raides. Je sentais ma mâchoire se crisper puis se décrisper, mes dents claquer parce que je commençais à émerger. Au moins, je ne me « réveillais » pas dans un endroit que je ne connaissais pas, et cela faisait énormément de bien de savoir que j'étais quelque part où je ne risquais rien. J'acquiesçais d'un signe de tête pour accepter le verre d'eau que me proposait le français.
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Sujet: Re: Ҩ blood sugar sex magik Mer 23 Mai - 20:40
Être réveillé après seulement quelques minutes de sommeil était une vraie torture. Au final, et après ouvert ma porte d'entrée, je constatais que je n'étais pas à plaindre et que le torturé était loin d'être moi. Malgré un réveil difficile, je finis par percevoir l'état de Manech. Il s'était drogué. J'en étais sûr et certain. D'habitude, lorsqu'il était clean, il n'était pas cet état stoïque voire pitoyable. Je le connaissais. Je le connaissais de plus et plus et je savais bien qu'il valait mieux que ça, mieux que tout ça. C'était un mec bien qui ne faisait pas des choses bien. Il était perdu. Je le comprenais. Moi-même lorsque j'ai été jeté, je me suis réfugié dans ces états de défonce pour oublier, pour que le monde puisse continuer à tourner sans moi. Maintenant que j'en étais sorti, je voyais les choses plus clairement et j'espérais que le jeune homme s'en sorte également. Il méritait une vie calme et sereine. Et quoi qu'il arrive, quoi qu'il se passe, il pouvait toujours compter sur moi. « Il faudra que tu m'expliques un jour pourquoi c'est toi que je viens voir quand je m'enfonce un peu trop dans mon bad trip. » Il le savait. Je serais toujours là pour lui. Après avoir couché plus d'une fois ensemble, nous nous étions rapproché. Nu dans mes draps ou dans les siens, nous en étions venu aux confidences personnelles après des ébats inoubliables. J'étais en confiance et c'était réciproque. Nous étions devenu des amants confidents et notre relation n'avait jamais été aussi proche, aussi fusionnelle. « C'est peut-être parce que je suis aussi passé par-là et que tu sais très bien que je ne te laisserais jamais dans cet état tout seul dans la rue. Je serais toujours là pour toi et tu t'en souviens. Au moins comme ça je suis sûr que tu feras pas des conneries et toi t'es en sécurité avec moi. Comme j'te le répète toujours, ma porte te sera toujours ouverte quoi qu'il arrive, quoi que tu fasses. » J'aurais pu rajouté "comme mon lit" vu notre passé mais je préférais la jouer soft pour ce soir. Manech n'était pas dans son état normal. Il était complétement défoncé. Je n'avais pas besoin qu'il me le dise pour le comprendre.
Installé sur la canapé, je laissais aller mon regard sur le jeune homme. J'étais soulagé qu'il soit arrivé jusqu'ici sans problème car sous l'effet de certaine substance beaucoup d'évènements imprévus pouvaient survenir. La preuve, il m'avait réveillé. C'était déjà un évènement imprévu mais celui-là était gentil. Et je préfère que Manech me réveille plutôt qu'il ne perde connaissance dans la rue ou autre part. Il était mieux chez moi que seul dans les rues de Paris à une heure aussi tardive. « Est-ce que tu es un extra-terrestre, Cass' ? Tu sais, je suis vraiment en train de me poser la question. Parce que je te réveille comme ça, en pleine nuit, et toi tu m'ouvres ta porte, tu es compatissant et tu me laisses entrer. Pire, tu m'écoutes, tu es plein de bonnes intentions, sans doute plus que n'importe qui ne l'a jamais été envers moi. J'connais pas beaucoup de personnes qui auraient fait ça, tu ne dois pas être humain, dans l'fond c'est pas possible. » Je ris légèrement et j'affichais ensuite un grand sourire. Il existait au moins un avantage quand Manech était drogué. Il avait un humour qui ne me déplaisait pas. Un extra-terrestre, franchement, où a-t-il été cherché une telle idiotie ? « Tu sais, je suis aussi humain que toi. Sinon, je n'serais jamais tombé aussi bas. J'ai mes faiblesses. » Lui répondis-je avec sincérité. J'avais tout compris à son débit de parole. Je m'étais accroché mais j'avais tout compris du premier coup. « Un extra-terrestre... Et pourquoi pas un superhéros ? » Terminais-je en riant. Je ne me foutais pas de la gueule du jeune homme, je trouvais juste amusant le fait qu'il me compare à un alien. C'était bien la première fois qu'on me définissait comme étant venu d'une autre planète. J'étais peut-être le nouveau Clark Kent !
Suite à ma dernière demande et au hochement de tête que j'avais eu comme réponse à ma question, je me levais du canapé. Toujours simplement vêtu d'un caleçon, j'allumais les lumières de la cuisine, tout en gardant un regard sur Manech. Ce soir, je ne le perdais pas de vue. Je ne voulais pas qu'il termine comme moi. Je ne désirais pas qu'il me fasse une overdose ici, chez moi. Je ne voulais rien de tout ça pour son bien. Il ne devait pas tomber aussi bas que moi. J'attrapais alors un verre et le remplissait d'eau avant de revenir vers lui. « Tiens, voilà pour toi. » Je lui tendis le verre, attendant qu'il le prenne avant de le lâcher car je savais très bien que dans ce genre de situation il était difficile parfois de bien attraper les choses. Cependant, je terminais bel et bien pour le lui donner complètement. « Ca va aller ? » Lui demandais-je finalement.
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Sujet: Re: Ҩ blood sugar sex magik Jeu 5 Juil - 10:23
« C'est peut-être parce que je suis aussi passé par là et que tu sais très bien que je ne te laisserais jamais dans cet état tout seul dans la rue. Je serais toujours là pour toi et tu t'en souviens. Au moins comme ça je suis sûr que tu feras pas des conneries et toi t'es en sécurité avec moi. Comme j'te le répète toujours, ma porte te sera ouverte quoiqu'il arrive, quoique tu fasses. », dit-il. Le français avait tellement bon fond, une telle capacité de donner sans rien recevoir en retour était vraiment très rare de nos jours. Je connaissais peu de personnes qui feraient pour moi la moitié de ce qu'il faisait rien qu'en me disant ces mots. Lorsque j'étais sous emprise d'amphétamines, il était fréquent que je dise un peu n'importe quoi. J'avais beau avoir l'habitude de me shooter avec tout ce que je trouvais – bien souvent je choisissais avec attention ce que je m'injectais, quand même – je n'en demeurais pas moins sensible aux effets secondaires. Je crois que le corps ne s'habitue jamais vraiment, parce que les effets étaient toujours aussi forts. Quoiqu'il en soit, j'avais été assez lucide encore pour arriver sur le pallier du bel infirmier qui, au fil du temps, était passé du statut de simple amant à celui de confident. Je rapprochais lentement ma bouille de la sienne et avant qu'il n'ait eu le temps de dire quoique ce soit, je posais doucement mes lèvres contre les siennes, un baiser chaste, pur, simplement pour finir par lui dire « Merci ». J'avais pris une permission, comme d'habitude, je n'avais pas attendu qu'on me la donne. Mais là, c'était différent, c'était Cassandre. Il en savait plus sur moi que n'importe qui dans tout Paris, et je crois que j'étais dans un tel état à cet instant que j'étais plongé dans le monde des bisounours. Ouais, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Mais non, cette qualité ne s'appliquait à présent qu'à mon camarade, en face de moi, qui me regardait avec ses grands yeux bleus.
« Tu sais, je suis aussi humain que toi. Sinon, je n'serais jamais tombé aussi bas. J'ai mes faiblesses. Un extra-terrestre... Et pourquoi pas un superhéros ? », termina-t-il en riant à mes remarques quelque peu saugrenues. Cassandre, tu veux dire, un superhéros comme Captain America ? Ouais, ça me ferait bien rire. Tu veux bien enfiler aussi les mêmes petits collants que lui ? Je le regardais, à moitié mort de rire rien qu'à l'idée qu'il puisse mettre des collants et j'étais quasiment sûr qu'il avait pensé à la même chose que moi. Je repris rapidement mon sérieux, posant mon regard sur son torse dévêtu, puis dans ses yeux. « Si tu aimes les petits collants moulants et les longues capes flottantes, c'est ton trip, je respecte. Personnellement je te préfère comme ça, au... naturel. », fis-je, un sourire amusé sur les lèvres. C'était vrai, Cassandre était tellement beau. Même si à sa manière, il était un peu comme un superhéros, c'était vrai. Pas de Clark Kent, pas de Captain America, il était simplement le superhéros que personne ne soupçonne, il ne porte pas de cape, pas de collants, il est lui-même et c'est bien suffisant. Et en plus je me mets à faire des rimes ! Décidemment, la drogue...
J'adorais la manière dont Cassandre prenait soin de moi, ça me laissait l'illusion que nous étions proches. Comme pourraient l'être deux frères, deux amis, deux amants. Comme deux oiseaux dont l'un, camé à mort, volait trop haut pour son bien, mais savait aussi que l'autre serait là pour l'épauler au moment de la redescente. Parce que la chute, au final, était le plus douloureux dans toute cette histoire. Se sentir bien, se sentir planer, se sentir vivant, pour au final découvrir la supercherie : dans ce monde de merde, tu es seul. Tu nais seul, tu crèveras seul. Et si ça s'trouve demain je serai mort. Le français m'amena un verre d'eau, et je le remerciais dans un souffle de voix quasiment silencieux, inaudible. Il me demanda si ça allait aller. Je portais le verre à mes lèvres et en bus une longue gorgée qui descendit d'une traite dans mon estomac. Dieu que ça faisait du bien ! Ma gorge était sèche mais je ne m'en souciais pas, l'eau venait de l'hydrater, quel soulagement ! « Oui, merci, ça va aller. », répondis-je d'une voix un peu plus claire, audible cette fois. Je plantais mes prunelles sur le corps de mon confident avant de remonter une nouvelle fois à ses yeux, puis finis par dire sur un ton simple, sincère. « Tu es beau, Cass. ». Et c'était un compliment qui venait du coeur. Il était aussi beau à l'intérieur qu'à l'extérieur.
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Sujet: Re: Ҩ blood sugar sex magik Dim 15 Juil - 17:18
Manech... Passant d'amant à confident, nous n'avions cessé de nous rapprocher tout en continuant nos anciennes habitudes. J'étais la personne qui le connaissait le plus à Paris. J'étais l'homme dans la confidence, celui en qui il avait confiance et à qui il pouvait tout dire sans honte, ni gêne. J'étais sincère lorsque je lui disais que je serais toujours là pour lui. Je n'étais pas le genre de personne à dire des choses et à ne pas les faire. Je n'étais pas comme ça et le jeune homme le savait très bien. Il pouvait compter sur moi dans n'importe quelle situation. Mon numéro et ma porte seront toujours là s'il avait besoin d'aide ou de soutien comme ce soir. Lentement, son visage se rapprocha du mien. Je le regardais faire, sans bouger, et il déposa un chaste de baiser sur mes lèvres. Un léger sourire se dessina sur mon visage. « Merci » Je passais une main sur son épaule. Il n'avait pas besoin de me remercier. J'étais là pour lui et il le savait. Les remerciements n'étaient pas obligatoires. J'étais son ami, son amant, son confident. Entre nous, rien de tout cela n'était obligatoire car nous étions toujours là l'un pour l'autre. Pour parler, pour baiser ou pour se confier, nous étions présents. C'était rare mais c'était si important que je ne le lâcherais pour rien au monde. Manech était un homme formidable. Il devait maintenant s'en rendre compte et arrêter de se droguer.
Je le voyais qui me regardait. Après ce léger baiser échangé, son regard avait dévié sur mon torse. Ne portant qu'un caleçon pour lui ouvrir la porte, j'attisais ses yeux qu'il reporta rapidement dans les miens. Je lui souris. « Si tu aimes les petits collants moulants et les longues capes flottantes, c'est ton trip, je respecte. Personnellement je te préfère comme ça, au... naturel. » Je riais légèrement. Je ne m'imaginais comme tous ces superhéros avec les collants trop serré et les couleurs flashantes. J'étais moi, au naturel. Je restais moi-même et Manech l'avait bien remarqué. Cela m'amusa. Surtout la manière dont il l'avait dit. Naturel... J'étais encore plus au naturel avant qu'il ne vienne me réveiller en tambourinant sur ma porte d'entrée. Dormant quotidiennement dans le plus simple appareil, j'avais joué la sécurité en ne l'accueillant pas en tenue d'Adam. Et si la vieille voisine du 5ème étage était venu me voir... Et si une gamine de 7 ans s'était trouvé sous mon porche... Beaucoup de possibilités auraient pu se manifester. Et le jeune Loyd-Hampton était finalement arrivé dans mon appartement.
J'étais parti lui chercher un verre d'eau. L'hydratation était la clef de la rémission. Du moins pour ce soir. S'il décidait un jour d'arrêter complètement, le mieux serait qu'il trouve une place dans un centre de désintoxication ou que je l'aide. Seul, il ne pourrait pas le faire. La tentation serait trop grande et surtout trop difficile à gérer. Je le regardais boire, me réinstallant à ma place en effleurant sa cuisse de ma main. « Oui, merci, ça va aller. » Je lui souris à nouveau. S'il se sentait mieux, c'était le principal. Si tout rentrait dans l'ordre, j'étais heureux. Mais je le retiendrais tout de même pour la nuit. Je voulais être sûr que les conneries ne viendraient pas à lui ou que lui-même aille vers elle. Je jouais la sécurité en le gardant chez moi. Son regard se perdit une nouvelle fois sur moi avant de remonter vers mes yeux bleus. « Tu es beau, Cass. » Je passais une main sur sa joue, déposant de l'autre son verre sur la table basse. J'embrassais sa joue. « Toi aussi Manech. » Lui répondis-je avec sincérité. « Et tu l'es encore plus lorsque tu n'es pas dans cet état-là. » Je voulais qu'il comprenne que la drogue n'était pas la solution. Il devait s'en sortir sans elle, sans l'aide qu'elle lui fournissait. « Tu vaux plus que tu ne le crois. » Continuais-je dans ma lancée. Je caressais sa joue, glissant ma main jusqu'à son cou puis son torse, au niveau de son cœur. « Ce qu'il y a là est encore plus beau. Ne l'abîmes pas en te droguant comme tu l'as fait ce soir. Tu sais très bien que ce n'est pas la solution. » Je serrais le tissus de son haut entre mes mains, le froissant alors que je ne pouvais détacher mon regard de celui du Manech. « Tu peux tout me dire, tu sais... » Je restais silencieux un instant, approchant mon front du sien. « Pourquoi t'as fait ça ? » Lui chuchotais-je de manière douce et rassurante. Je voulais comprendre. Je voulais l'aider. Il n'était pas seul et je voulais que lui aussi le comprenne.
J'attrapais l'une de ses mains que je gardais dans la mienne. Mon front toujours contre le sien, j'attendais une réponse. Une réponse qui semblait ne pas vouloir venir. Je m'en étais douté. J'observais dès lors le jeune homme. Silencieux, j'attendais. J'attendais encore. Les secondes s'écoulèrent, les minutes aussi. Je ne disais rien. J'attendais une réaction de sa part. Toujours aussi proche de lui, je me glissais à califourchon sur Manech. Je voulais qu'il réagisse, qu'il fasse quelque chose, qu'il me parle. Je ne savais plus quoi faire. « Parles-moi. Fais quelques choses. Je sais pas... Mais réagis. » Mes deux mains sur ses pectoraux, j'attendais à nouveaux tandis que je cherchais son regard.
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Sujet: Re: Ҩ blood sugar sex magik Mer 25 Juil - 20:57
la température commence à grimper, cass' et man' vont faire des bébés, alors pour les rares âmes sensibles, abstenez-vous d'mater. bande de voyeurs.
Foutue drogue, foutue merde. Elle nous fait ressentir des émotions qui ne nous caractérisent absolument pas, le genre qu'on enfouit au fond de soi et qu'on finit par oublier. Jusqu'à ce qu'elles ressortent malgré nous, et là, on a bien l'air cons. Je ne suis pas quelqu'un de sentimental, je ne fais pas dans la dentelle, ce n'est pas mon habitude. Je suis sans attache et sans chaînes, libre comme le vent. Mais ça, c'est ce que je me dis et ce que je répète. Oh, à force j'ai fini par m'en convaincre. Seulement comme tout homme, comme tout être humain, j'ai aussi mes faiblesses. Ces fichus sentiments qui s'emparent de vous et qui font que vous ne devenez plus que la marionnette de vous-même, assistant impuissant aux désastres du tireur de ficelles. L'amitié, l'attachement, l'émotion face à de belles paroles, la tristesse, la joie. L'amour. Je ne parle pas tant de cet amour qui relie deux personnes et les rend complètement niaises, mais de cet amour même fraternel qui peut unir ensemble deux opposés, deux contraires, ou également deux âmes similaires. Y'a des tonnes de sentiments différents, des tonnes de possibilités, mais bizarrement quand tu es bourré ou que tu es défoncé, c'est pratiquement toujours les mêmes qui ressortent. Je me sens incapable de violence, je me sens tellement peace and love que je suis à la limite de partir en mission humanitaire en Afrique, mais parallèlement je ne quitterais ce canapé pour rien au monde. La présence de mon amant et confident m'apaise, me calme, me rassure même. Ce soir je sais que je ne suis pas seul, il est là comme je l'étais pour lui même si ces derniers temps cela n'allait que dans un sens. Je lui dis qu'il est beau, il m'embrasse sur la joue en me retournant le compliment, ajoutant « Et tu l'es encore plus quand tu n'es pas dans cet état-là. Tu vaux plus que tu ne le crois ». Je l'écoutais comme un enfant écoute les conseils de ses parents, attentif et captivé. Sa main se posa sur ma joue, je souris, il la descend dans mon cou pour terminer sa trajectoire à l'endroit où, à quelques centimètres plus en profondeur, bat mon coeur. « Ce qu'il y a là est encore plus beau. Ne l'abîmes pas en te droguant comme tu l'as fait ce soir. Tu sais très bien que ce n'est pas la solution. » je baissais les yeux, il n'avait pas entièrement tort, sauf peut-être sur le fait que j'avais bon fond. C'était faux, j'étais pourri de l'intérieur et jusqu'à la moelle et je vendais le corps des autres pour me démerder et vivre, ou plutôt survivre. C'était pas être pourri ça ? Les doigts du beau blond se ressèrent sur mon t-shirt, j'en ai presque des frissons. « Tu peux tout me dire, tu sais... Pourquoi t'as fait ça ? », me demanda-t-il. Il n'eut droit en guise de réponse qu'à un haussement d'épaules. Allez demander à un ivrogne pourquoi il aime l'alcool, c'est un peu le même cas de figure. Parce que c'est bon, parce que ça me fait oublier tout le reste, parce que mon corps me le réclame. Parce qu'on a tous une vie de merde et qu'on est pas heureux même si on s'efforce de le croire, voilà pourquoi. Et ça, ça me donne l'illusion du bonheur.
Cassandre était désormais à califourchon sur moi, je sentais mes muscles qui commençaient à se crisper. Ce n'était peut-être pas le moment mais une vague de désir venait de me prendre de court, pour toutes ces choses qu'il venait de me dire et pour le fait qu'il était diablement sexy. « Parles-moi. Fais quelque chose. Je sais pas.. mais réagis. », et ses deux mains venaient de se poser sur mon torse. « Que je réagisse ? », arrivais-je enfin à articuler. Mes mains aggripèrent ses cuisses que je serrais plus fort contre moi comme pour l'emprisonner. Non je ne voulais pas qu'il parte et je savais que ce soir je pouvais me le permettre. « Ce que tu viens de me dire, Cassandre, j'crois bien que tu es la première personne... », n'achevais-je pas. J'avais déjà capturer les lèvres du beau blond, dans un baiser d'abord doux mais qui se faisait un peu plus pressant, plus passionné. Je n'avais pas terminé ma phrase mais j'avais déjà oublié ce que je voulais dire. « Tu sais, je crois qu'en fait t'es juste quelqu'un de trop bien pour tout ça, pour cette vie. », soufflais-je contre sa peau. Je me pressais un peu plus contre lui, pour garder ce contact épidermal, sa chaleur contre moi. Je laissais mes mains se balader lentement mais sensuellement contre ses pectoraux, dessinant des petites formes géométriques, caressant tendrement mon amant. J'aimais cette relation que nous entretenions parce que nous étions proches mais pas que sexuellement. Le sexe était bonus, mais nous deux c'était quand même plus profond que ça. C'était humain, il était à la fois mon meilleur ami, mon amant et mon confident. Un peu comme un frère avec qui il y avait des bonus. Je ne pouvais pas me vanter d'aimer beaucoup de personnes mais j'offrais volontiers toute mon amitié et mon affection au bel infirmier. Je mordillais sa lèvre inférieur, empoignant fermement ses fesses dans mes mains et me redressant un peu plus pour mieux pouvoir l'embrasser. « C'est marrant, je commence à redescendre et pourtant je me sens bien. », avouais-je simplement. Oui, j'avais trouvé ça important de le lui dire.
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Sujet: Re: Ҩ blood sugar sex magik Mar 31 Juil - 15:34
Je n'aimais pas voir Manech dans cet état là. Il n'était pas celui que j'avais appris à apprécier, à aimer. Il n'était cet homme à qui je confiais mes secrets, à qui je dévoilais mes plus sombres pensées. Ce soir, dans cet état de défonce, il n'était que la moitié de ce qu'il représentait à la normal. Peut-être même moins que ça. Mais il restait lui-même. Ou presque car son silence était pesant. Je parlais. Je ne m'arrêtais plus et lui me regardais simplement. Je me glissais à califourchon sur lui. Avec juste un caleçon, je m'installais sur ses cuisses pour qu'il réagisse, pour qu'il me parle et réagisse face à tout ce que je venais de prononcer. Je savais qu'il était défoncé et que dans cet état son tempérament et son comportement en étaient modifiés mais je voulais qu'il redevienne lui, qu'il ne soit plus ce type éméché par les drogues. « Que je réagisse ? » Il parla enfin, accompagnant ces paroles d'un geste pour resserrer mes cuisses contre lui. Il s’agrippait à moi comme s'il refusait que je bouge, que je parte d'ici. Je n'en avais pas l'intention pas tant qu'il serait aussi stone. « Oui, parles-moi. Fais quelque chose. Je sais pas... Mais réagis. Depuis tout à l'heure, tu ne dis plus rien et tu me regardes. Fais juste quelque chose. Ne reste pas comme ça. C'est tout ce que je demande... » Je délaissais alors son torse, posant mes mains sur mes cuisses et effleurant celles de Manech. Je lui souris. Il sortait enfin de son mutisme.
« Ce que tu viens de me dire, Cassandre, j'crois bien que tu es la première personne... » J'attendais impatiemment la suite mais celle-ci ne vint pas. A la place, je fus surpris de rencontrer les lèvres du jeune Loyd-Hampton contre les miennes. Tout d'abord d'une douceur incomparable, le baiser se transforma rapidement en quelque chose de plus passionné, de plus pressant. Je me laissais complètement porté par Manech, ne cherchant même pas à tout arrêter. J'étais simplement bien et les lèvres de cet homme étaient particulièrement agréables au toucher et douces à effleurer. « Tu sais, je crois qu'en fait t'es juste quelqu'un de trop bien pour tout ça, pour cette vie. » Je sentais son souffle sur ma peau. C'était...excitant. Il était défoncé et je trouvais la situation excitante. C'était idiot. Mais le jeune homme semblait ne pas vouloir me lâcher. Il se colla à moi, cherchant le contact de nos deux peaux alors que ces mains caressait mon torse, nu, que je lui offrais. Ces sensations qu'il me procurait étaient exquises. Sentir les mains d'un homme sur moi me faisait toujours planer. Le contact de nos deux peaux m'excitait. Manech était là, face à moi. Je le regardais tendrement, me laissant mordre la lèvre inférieur alors que qu'il empoignait déjà mes fesses. Je ne pus retenir un léger gémissement qui se termina en un baiser langoureux lorsque mon amant se redressa pour venir à moi. Je passais mes bras derrière sa nuque, nous obligeant ainsi à rester le plus proche possible. « C'est marrant, je commence à redescendre et pourtant je me sens bien. » Je souris et, toujours collé à lui, je glissais une main sur sa joue. « Je suis bien content de te faire cet effet... » Lui avouais-je. Je me penchais alors vers sur oreille pour lui susurrer le reste de ma phrase. « Et je pourrais te faire redescendre plus vite, si l'on ne s'arrêtait pas là. » Je lâchais un léger rire avant de mordre le lobe de son oreille pour finalement me redresser en m'appuyant sur ses pectoraux.
Alors que je sentais encore la main de Manech sur moi, j'en concluais que je voulais également pouvoir le caresser, l'effleurer, l'admirer sans qu'un tissu ne vienne entraver mes désirs. Lancé dans ce petit jeu qui venait de naître entre nous, j'attrapais le bas de son tee-shirt, le relevant pour le lui enlever. Je gardais quelques secondes mon regard azuré sur ce torse que je connaissais bien maintenant. Et ses tatouages m'impressionnaient toujours. Je les aimais. Ils faisaient entièrement parti de lui et j'avais appris à ne plus les dissocier de la personne qu'il était. Je déposais mes lèvres sur son bras gauche. Chaque baiser suivait son tatouage pour remonter jusqu'à sa nuque que j'embrassais tendrement avant de terminer mon périple sur les lèvres de mon amant. Je collais mon torse au sien en même temps que je l'embrassais avec passion tandis que je me laissais aller à quelques mouvements de bassin contre son entre-jambe. Je ne désirais plus qu'une chose : Lui. Je le voulais contre moi, sur moi, en moi. J'avais des envies inassouvies, des besoins que seul un autre pouvait me donner. Manech était là et bien qu'il soit défoncé, j''avais envie de lui et de son corps. Je ne pus alors m'empêcher de glisser une main au niveau de la ceinture de son pantalon pour le déboutonner et effleurer son sous-vêtement. « Alors, veux-tu redescendre plus vite avec moi ? » Lui demandais-je, avec ce petit sourire en coin qui signifiait beaucoup. J'attendais sa réponse et lorsqu'il me la donnerait - car seul un oui était possible désormais - je laisserais mes doigts prendre possession de son intimité.