Tu es heureux. Enfin. Tu souris. Tout semble enfin s'arranger dans sa vie. Il t'aime. Tu l'aimes. Il n'y a rien de mieux. Tu peux enfin vivre cette vie que tu as toujours voulu. C'est tout, ce que tu as toujours voulu après tout? Lui et toi. Ensemble et rien d'autre. Mais quand tu y repenses, est-ce vraiment ce que tu veux? Oui, non? Tu ne sais pas. Tu l'aimes pourtant. Tu as voulu te battre pour lui. Seulement, maintenant que l'a, cette envie semble partie. Ton coeur ne semble plus battre pour lui. Pourquoi? Tout était si parfait. Tu regardes ton téléphone. Tu veux l'appeler. Mais que vas-tu lui dire? Serais-tu capable de mettre fin une fois pour toute? Oui. Tu dois le faire. Tu compose son numéro. Tu soupire. Et dire qu'il y a deux jours, c'est tout ce que tu voulais, être avec lui. Qu'est-ce qui t'as fait changé d'avis? Il faut bien une explication. Tu reflechis. Tu regardes par la fenetre. Les rues de Paname sont animées. Les gens rentrent de leur travail, retrouvant leur train de vie quotidien, leur famille, leur appartement. Et toi, ta vie, ou en est-elle? Tu vas mourir. Tu le sais. Cela fait presque six ans que tu sais que tu vas mourir. Six ans que tu te bats contre cette maladie. C'est cela non, qui te freine a t'engager avec lui. Surement. En faite, tu n'en sais rien. Il doit y avoir d'autre facteur. Cependant, c'est vrai que celui-ce en est un gros. La vie qui s'arrete. Ta vie. Tu trembles. Tu n'y fais même plus attention. C'est tellement devenu une habitude pour toi. Tu ne te rappelles même plus la derniere fois ou tu n'avais pas eu une journée normal. Tu pose ton telephone sur le rebord de la fenetre. Tu ne vas pas l'appeler maintenant. Plus tard. Tu t'assois sur le canapé allumant un joint que tu avais roulé au paravent. Tu tire dessus, laissant la fumée s'imprégner dans tes poumons. La douleur dans ta tete semble s'apaiser. Tu te laisse aller dans le siege confortable. Tu es serein, enfin. Calme. Le silence de la piece te plait. Il n'y a que le bruit des voitures et des pietons provenant de dehors qui cassent ce silence mystérieux. Tu finis ton joint, l'ecrase dans le cendrier se trouvant sur la table basse en face de toi. Tu leves, te repostant a cote de la fenetre. Tu regarde a nouveau ton telephone. Tu devrais l'appeler. Tu devrais lui dire ce que tu penses, ce que tu ressens. C'est le neant dans ta tete. Tu ne sais plus quoi faire. Un vertige te prend. Tu te tiens au rebord. Tu ne comprends pas ce qu'il passe. Tu trembles. Tu n'arrives pas a te controler. Ca persiste. Une douleur intolerable traverse ta tete. Tu cries a la douleur. Que se passe-t-il? Tu ne tiens plus. Tu trembles de plus en plus. Tu attrapes ton cellulaire, compose le numero des urgences. Seulement, tu n'arrives pas a parler. Ton corps ne repond plus. Un bruit sourd resonne dans la piece. Ton corps est la par terre. Tu t'es effondré.

Tu es la, couché sur ce lit d'hopital. Tu sembles dormir. Les moniteurs sont reliés a ton corps. Tu sembles si serein, si paisible. Personne n'oserait te réveiller. Mais vas-tu te reveiller? Personne ne le sait. Tu es plongé dans un sommeil sans avenir. Nul ne sait ce qu'il va se passer. Ta vie semble s'arreter pour de bon. Doucement, tu t'eteins.