« I read somewhere...how important it is in life not necessarily to be strong...but to feel strong. »

Les Buttes Chaumont. Après le quartier de Montmartre, c'était sans nul doute un de mes endroits préférés à Paris. Le XIXème arrondissements et ses contrastes... J'arpentais les chemins de cet immense parc, en m'imaginant celui-ci à l'époque de la Révolutions. Paris, c'était tout une histoire remplie de souvenirs qui persistaient encore pour la plupart des gens. Il y a deux types de populations ici : les natifs, et les migrants. Je venais tout juste d'arriver, mais mon adoration pour cette ville était aussi proche que ceux qui avait grandis ici. Paris, une poésie.... Si j'étais ici, dans ce parc, c'est que j'avais osé proposé à un jeune homme que je ne connaissais pas de venir me rejoindre, pour simplement discuter autour du lac, sur un banc. Rien de très bling bling, mais il ne me semblait pas accorder beaucoup d'importance à tout ceci. J'accompagnais mes petits bouts au Musée d'Orsay il y a quelques jours, car je portais un grand intérêt à la Culture et à tout ce qu'elle peut apporter dans la construction de ces jeunes. Et il était là... Je n'y ai pas fait plus attention au départ, c'était une personne de plus que je croisais, ici c'était de l'ordre du quotidien de rencontrer des gens, sans même leur parler. Mais quelque chose en lui m'a interpellé, m'a touché. C'est totalement stupide de se baser ainsi sur l'apparence, mais il était si sensible, si sincère à la fois lorsqu'il regardait les tableaux sur le mur. Comme s'il était touché par leur beauté. Et c'est ce qui m'a plu. Nous regardions alors le même auteur, et il m'a regardé un instant, prenant ensuite la parole. Et ce qu'il a alors marmonné m'a presque subjugué. « La vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie ! » Phrase d'une réalité troublante. Nous avions alors discuté, malheureusement que peut de temps. Et j'ai alors fait ce que je ne faisais jamais : échanger mon numéro avec un étranger. C'est la raison pour laquelle j'étais assise sur ce banc, en face d'un manège enchanté, attendant ledit homme.

« I read somewhere...how important it is in life not necessarily to be strong...but to feel strong. »

Attendre. La plupart des gens détestent attendre, et leur impatience leur a sûrement, à de nombreuses reprises, éloignaient de bien des possibilités, des opportunités. Car en attendant, on réfléchit, et en réfléchissant, on y voit bien plus clair. Alors, attendre ne me gênait point, et surtout quand ça en valait la peine. Installée sur ce banc, j'observais les passants, remarquant alors que j'étais bien différente d'eux. Le passé vous forge, et les souvenirs vous reste. Je les voyais, se retourner, cherchant le regard des autres, comme si c'était l'autre qui pourrait les autoriser à vivre. C'était d'un pathétique. Et la nouvelle génération est encore plus pathétique que la nôtre, c'est certain. Je n'ai jamais compris comment on peut se regarder vivre, comme si nous n'étions que notre simple et triste reflet. J'avais connu cette période, et je ne la connaîtrais plus. En effet, on avance dans le temps, et on fait le bilan de ce que l'on a accompli, rectifiant le tir en continue. Et moi, je n'ai aucunement besoin des autres pour vivre. C'est ainsi que j'aime observer les autres, alors même qu'ils ne se savent pas observer. Les gosses criaient et courraient un peu partout ici. On sentait leur naïveté à plein nez. J'aurais aimé me lever, et hurlé pour eux ces quelques mots : « Vous n'avez aucune idée de ce que vous allait vivre, pitié de grandissait jamais ! » Quelques mots de prévention sans plus. Mais je ne l'ai pas fait. Croisant mes jambes découvertes au vu du temps éblouissant qu'il faisait aujourd'hui, j'attendais Igor, cet inconnu. Il portait en lui un lourd passé, je le ressentais si fortement que j'en avais presque mal pour lui. Et en même temps, cet homme, c'était l'Espoir. Voilà, l'espoir de s'en sortir, peut importe tout ce que l'on traverse. Je me faisais peut-être des films, très certainement même.Très certainement, il ne m'annoncerait rien de fort, rien de très triste dans son passé. Mais je ne pouvais le croire, il témoignait - sans même s'en rendre compte - des choses magnifiques. Et quand j'ai levé mon visage et que j'ai vu le sien, lorsque j'ai compris que ce que je pensais était vraie, j'ai alors souris. « Hey, ça va bien ? », a t-il alors marmonné. Il observait quelque chose droit devant lui, et ce qui me faisait rire, c'était qu'il était naturel. Sans ressentir le besoin de regarder les gens même s'ils étaient à côté de lui. Je l'ai alors imité, répondant ensuite à sa question. « Et bien, oui je vais bien merci. Mais c'est une question bateau. Est-ce qu'on a sincèrement déjà répondu " Non, je vais pas bien, je suis sur le point de m'éteindre, as-tu une corde ? " ? » J'aurais pu me taire aussi, d'autant plus que le sujet du suicide était sûrement pas un très bon sujet pour la découverte d'un autre. Mais tant pis, je disais ce qui me passait par la tête, et c'est ainsi que je continuerais à être. « Et toi ? » continuais-je ensuite, vraiment intéressée par sa prochaine réponse. Allez savoir pourquoi ...