► OOH LA LA PARIS.
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ooh la la paris, réouverture. 02/11/14.
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 We're all mad here. I'm mad, you're mad. Ϟ JJ

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MessageSujet: We're all mad here. I'm mad, you're mad. Ϟ JJ   We're all mad here. I'm mad, you're mad. Ϟ JJ EmptyVen 20 Avr - 16:12

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J'étais de retour sur Paname, depuis quelques jours seulement. A peine avais-je posé un pied sur cette ville que s'était insinué dans mes veines une certaine rancœur, un goût amer dans ma bouche prononçait à lui seul mon dégoût à l'idée de revenir ici. J'avais, sur un coup de tête, laissé tomber toutes ces choses qui me raccrochaient à cette vie pour aller trouver un petit bout de liberté dans le sud de la France. Ouais, c'était sympa, cette sensation de légèreté infinie que procurait les paysages. Peut-être même trop. Je n'étais plus le gars paumé, le tueur désespéré ou bien le schizophrène totalement déconnecté de la réalité. Je ne représentais plus rien, personne ne me connaissait et me montrait du doigt. Je voulais me prouver que je pouvais vivre ailleurs, loin de toutes ces personnes et que la réalité en elle même pouvait avoir un autre sens. C'était une nouvelle façon pour moi de fuir, comme j'ai toujours eu l'habitude de faire. Je n'ai aucun remord à avoir fait cela, parce que pendant ce voyage, aussi éphémère fut-il, j'ai réussis à oublier Skeleton et toutes ces choses qu'il me fait subir sans cesse. J'ai renoué des liens avec Alecto, peut-être par charité ou tout simplement une envie égoïste d'être en paix avec moi même. 'Fin, pour une raison ou pour une autre, le résultat reste le même. C'est aussi là-bas, qu'après ma rupture avec Jéricho, celui-ci est venu me retrouver. Dieu sait que j'lui en voulais. J'aurais donné n'importe quoi pour lui péter la gueule. Lui faire du mal autant qu'il m'en avait fait. Parce que la rage d'un homme blessé est presque aussi dangereuse qu'une bombe. Destructrice et brûlante. Tornade de sentiments ravageurs. Le fait qu'il m'ai laissé seul comme on abandonne un chien au bord de la route m'a rendu fou de rage. C'est certainement l'une des principales raisons de mon départ. Parce qu'à nouveau, Skeleton aurait repris le dessus et à nouveau, j'aurai replongé dans cette profonde psychose. Mon regard vide se pose sur l'alliance fièrement enfilée autour de mon doigt. Témoin de ma réconciliation avec Jéricho. Mes yeux rougis fixent alors le plafond, gris et sale, comme tout ici. Le grognement d'un type bourré me fait légèrement sursauter. Je le fixe un moment, il est là, couché sous une simple couverture avec une barbe digne de celle de Jésus christ. Je me relève, grimace à mes courbatures avant de tousser à en cracher mes poumons. Connasse d'humidité. Il fait nuit mais je n'sais pas vraiment quelle heure il est, suffisamment tard pour que la morsure du froid me fasse frissonner. C'est alors que je me relève d'un geste las pour quitter ce squat miteux. Depuis mon retour sur Paname, je n'ai pas presque pas quitté cet endroit sombre et dégueulasse. Parce qu'ici, il y a toujours cette même impression, il ne s'y passe rien, tout est plat et sans intérêts. Il n'y a pas de quoi se torturer l'esprit parce que chaque objet posé dans ce vieux bâtiment n'a aucune valeur. Même pas les briques qui le constituent. Personne n'y fait attention, tout le monde le dégrade, comme impatient de le voir disparaître enfin. Impersonnel et distant, il sert seulement à abriter la population ratée de cette ville.

Cela fait des heures que je tourne et retourne sur ce matelas humide sans trouver le sommeil. J'peux sentir au fond de moi une petite voix me chuchoter. Non pas celle de Skeleton. Elle est bien plus douce et lointaine. Me pousse à sortir cette clope de ma poche et la caler entre mes lèvres. La fumée encrasse un peu plus mes poumons en me faisant légèrement tousser mais j'm'en balance. Après deux ou trois inspirations, la sensation désagréable de picotements s'estompe. Mes pas s'accélèrent sans que mon regard ne prennent le temps de s'attarder sur quoi que ce soit. J'me contente de fixer le sol sans jamais essayer de me retourner ou m'arrêter. J'ai l'impression qu'un vent glacial n'a cesse de me suivre. Très certainement le poids de la solitude sur mes épaules. Mais ce soir, ce putain de poids me devient insupportable, aussi insupportable que le silence autour de moi. Et si je marche à vive allure ce n'est que pour mettre fin à cette perpétuelle absence de sentiments et de couleurs. Stérile. Parce qu'il était temps que je retrouve Jéricho, que je cesse d'être aussi con et distant. Ouais c'est ce qu'on appelle apprendre à faire confiance, poser de l'espoir sur une relation qui a ses chances. Sa porte d'entrée est enfin devant moi. Ma respiration se coupe. Je recule d'un pas pour faire le vide dans ma tête. Ma clope s'écrase au sol, d'un léger coup de pied, je la jette un peu plus loin et recrache lentement fumée. Mon cœur fébrile se met à battre à vive allure. Et, ma main glaciale se pose sur la poignet pour s'empresser d'ouvrir cette foutue porte. Une vague de sentiments m'écrasent les entrailles, m'empêche de respirer correctement. C'pas grave, j'entre quand même et referme derrière moi sans faire un seul bruit. Malgré mes efforts, mes pas claquent doucement sur le parquet prévenant ainsi ma présence en ces lieux. Rapidement, c'est un cochon qui se retrouve à mes pieds. Je baisse les yeux pour venir lui déposer une caresse. Un faible sourire se dessine sur mes lèvres. « Je suis là. » Ma voix enrouée laisse à nouveau planer le silence tandis que je me relève en attendant de voir Jéricho. Mes poings se serrent dans mes poches, légèrement nerveux et impatient à la fois. Parce que c'est avec ce type que j'ai traversé des tas de choses. Parce que malgré toute la haine et la tristesse que j'ai pu ressentir à cause de lui, rien n'égalera la force des sentiments que j'éprouve à son égard. J'ai longtemps détesté ces conneries que je ressentais. J'ai essayé de fuir, de jouer la carte du connard puis, j'ai finalement compris que j'étais destiné à rester salement accro à un con dans son genre. Et, ni la douleur, ni la haine, ni la peur n'y changerait quoi que ce soit. Qui l'aurait cru ? Le psychopathe totalement dégoûté de l'humanité pris de sentiments pour un connard. Paradoxe quand tu nous tiens.
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MessageSujet: Re: We're all mad here. I'm mad, you're mad. Ϟ JJ   We're all mad here. I'm mad, you're mad. Ϟ JJ EmptyLun 30 Avr - 15:23

Ma main se pose sur moi poitrine où mon cœur n’a de cesse que de battre encore plus vite, encore plus fort. Je me tourne et retour dans ce putain de lit, dans ces putains de draps en soie. Chaque geste me procure une douleur vive dans le corps. Mes muscles sont tendus, raides, incapable de coordonner le moindre mouvement. J’ai chaud. J’ai froid. C’est d’un geste vif et maladroit que je rejette les couvertures et que je pose mes pieds sur le parquet. Pendant un instant je ferme les yeux, j’ignore cette douleur lancinante et poignante présente sur chaque partie de mon corps. Un soupir passe la barrière de mes lèvres lorsque je me lève et me traîne difficilement jusqu’à la salle de bain. Je me cale contre le marbre glacé, contraste entre ma peau brûlante. Frisson. Depuis combien de temps je n’avais pas pris une dose ? Sept heures. 420 minutes. 25 200 secondes. Je suffoque. Le besoin de sentir l’aiguille s’enfoncer dans ma veine, le liquide couler en moi devient presque vital pour mon corps. Et comme un con, j’ai tout jeté. Sur un coup de tête j’ai simplement balancé cette merde dans les chiottes. J’me souviens même plus pour quelles raison j’ai fait ça. Pour mon fils peut-être, il pensera quoi plus tard d’avoir un héroïnomane pour géniteur ? Mon poids se dérobe sous mes pieds, je me rattrape de justesse au lavabo. A cet instant, plus rien n’a de sens, si ce n’est trouver quelque chose qui puisse étouffer la douleur, atténuer les vertiges et cette irrépressible envie de gerber mes tripes. Le peu de lucidité qui me reste me rappelle qu’elle doit avoir sa morphine quelque part ici et immédiatement l’information monte jusqu’à mon cerveau, mes muscles ne réagisse plus qu’à l’ordre donné par celui-ci. Trouver la morphine. La salle de bain devient vite un vrai champ de bataille, je retourne tout jusqu’à enfin trouver le petit sac de Ella. Demain, en voyant qu’il manque une seringue, elle me tuera très certainement. Tant pis, pour le moment je m’en cale complètement. J’attrape négligemment un élastique pour faire un garrot. L’aiguille s’enfonce directement dans ma veine alors que je ferme les yeux en rejetant la tête en arrière. Euphorie. Mon cœur ralenti sa course pour redevenir régulier. Je suis toujours en proie à des tremblements mais déjà, mes muscles se détendent. Je jette la seringue, et passe de l’eau glacée sur mon visage. C’est à peine si j’avais remarqué la présence du cochon qui avait dû me suivre jusqu’à la salle de bain. « C’est bon, arrête avec ses yeux là. » Je fusille Maïté du regard et celle-ci décampe aussitôt. J’arque un sourcil, surpris. Il me faut quelques secondes pour comprendre qu’elle courrait en direction de bruit de pas. Ça ne pouvait qu’être qu’une seule personne pour qu’elle puisse réagir comme ça. Jack. Et merde. Je lève les yeux un instant devant le miroir pour me rendre compte que j’fais vraiment peur. Combien de temps avant que le peu de morphine injecté me tienne tranquille ?

J’descends les marches d’un pas malhabile. Ce n’était pas prévu de le voir ici ce soir. Depuis son retour à Paris, ses inquiétudes semblaient avoir eu raison de lui. Distant et froid, j’avais fait semblant de ne rien remarquer simplement parce que c’était mieux comme ça. Plus simple. J’pourrais bien tenter de le rassurer, mais j’le connaissais que trop bien pour savoir qu’il allait tout l’temps douter, alors je laissais simplement l’eau couler sous les ponts. Malgré tout, ce que je ressentais pour lui n’avait aucun égal et ce qu’on a pu traverser ensemble n’avait fait que nous rapprocher. Ce fossé entre nous, la différence notre classe social, notre caractère opposé, les épreuves, les ruptures, la douleur, n’avait pour eu d’effet, qu’accroitre mes sentiments pour lui. C'est la faible lumière de la lune qui filtre à travers le rideau qui laisse deviner son corps. Mon coeur s'emballe, l'effet de la drogue certainement. Dernier soupir pour me donner une constance avant de le rejoindre. « J'vois ça. En même temps, j'vois pas qui d'autre pourrai venir ici à une heure du matin.» Silence. Je m'approche de lui et instinctivement mes bras entourent sa nuque alors que mes lèvres viennent chercher la passion des siennes. Je retire son manteau en le laissant tomber sur le sol négligemment. Mon regard s'attarde quelques secondes sur le sien. « T'as un don pour te pointer toujours au bon moment » Pointe d'ironie dans la voix que je laisse entendre. Mais passons aux choses sérieuses maintenant. Je le pousse jusqu'à ce qu'il tombe dans le canapé, et aussitôt je m'assois à califourchon sur lui. Mon corps se colle au sien et me donne l'impression de brûler vif. « J'veux qu'on passe à autre chose Jack. On s'est assez testé tout les deux et j'en ai marre de ça. Je me lasse de ce petit jeu.» J'peux pas m'empêcher de laisse transparaître une légère hésitation dans ma voix. J'reprends d'un ton plus sûr. « Et j'veux en savoir plus sur toi. Sur ton passé. Et tente pas de te dérober cette fois sinon j'irais voir ce que ton frangin peut me dire. » Je garde cette impression que j'allais finir par regretter ce que je venais de lui demander. "Mieux vaut ne pas songer au passé ; rien ne le peut changer."
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MessageSujet: Re: We're all mad here. I'm mad, you're mad. Ϟ JJ   We're all mad here. I'm mad, you're mad. Ϟ JJ EmptyMer 2 Mai - 21:50

« J'vois ça. En même temps, j'vois pas qui d'autre pourrai venir ici à une heure du matin.» Sa voix brise enfin le silence, accompagnée par des bruits de pas. Ses pas. Mon cœur se serre, j'peux alors sentir l'acide monter dans mes veines brûlantes. J'reste planté là, à fixer le bas des escaliers en attendant qu'il arrive. Je peux enfin voir ses chaussures, j'me rends immédiatement compte qu'il est pas dans son état normal. Mes yeux suivent sa silhouette chancelante jusqu'à se perdre dans son regard sombre. Immédiatement, l'atmosphère devient lourde. J'ai l'impression qu'un poids vient de me tomber dessus mais je ne laisse rien paraître. Comme un feu follet, j'le laisse s'approcher de moi. Son corps se colle au mien, une vague brûlante secoue mon âme. Mes yeux se ferment instinctivement lorsque ses lèvres viennent chercher les miennes. Picotements. Je détruis un instant ce baiser brûlant pour reprendre ma respiration. J'peine déjà à respirer. Putain, t'es qu'un connard à m'foutre dans des putains d'états. J'laisse mes pupilles dilatées caresser les siennes. Ses mains passent sur mon corps pour enlever une épaisseur de vêtement. Pourtant, j'ai l'impression qu'il fait encore plus chaud. « T'as un don pour te pointer toujours au bon moment » J'prends pas la peine de lui répondre, j'laisse un faible sourire parler à ma place. Un pas en arrière, deux, trois, quatre … le poids de mon être s'étale sur le canapé tandis que Jéricho vient s'assoir sur moi. Mes mains baladeuses s'autorisent à venir se caler sous son t shirt. Incapable de se passer plus longtemps de la douceur de son épiderme. Le voilà qui continue à parler, sans cesse. J'hausse un sourcil et relève la tête pour venir lui quémander un nouveau baiser. « Et j'veux en savoir plus sur toi. Sur ton passé. Et tente pas de te dérober cette fois sinon j'irais voir ce que ton frangin peut me dire. » J'me laisse retomber sur le canapé lorsque le mot passé résonne dans ma tête, suivit de près par 'frangin'. L'esquisse d'une grimace se dessine sur mon visage pour montrer mon désaccord. Ces paroles là, elles m'font encore plus souffrir qu'un coup de hache dans la gueule. J'veux qu'il arrête de penser à toutes ces choses futiles. C'est terminé. T'entends ? J'sais même pas comment il peut me demander ça. J'suis pas ce genre de type à dégueuler sur la table ce qu'il a fait dans les moindres détails. En fait, j'ai limite oublié c'que j'ai pu faire dans le passé, j'en arrive à m'dire que c'est pas grave. C'est comme ça, j'suis irréel et j'déteste savoir que la réalité va m'exploser à la gueule. Mon regard lâche celui de JJ, attiré par une silhouette plantée dans un coin de la pièce. Semblable à un spectre, les muscles de mon corps se tendent un à un à sa vue. Skeleton. Il est là, à nous regarder, ou du moins, semble. Je n'sais pas, il fait trop sombre et ce n'est qu'une simple forme noire dans la nuit. Il ne dit rien mais j'sais qu'il n'est pas là pour rien. Tellement fier de ses actes passés, il ne peut s'empêcher d'intervenir. Je tends alors mon bras en sa direction pour lui servir un magistral doigt d'honneur. Provocation quand tu nous tiens. L'illusion éphémère qu'est Skel' s'approche de moi, mes ongles s'enfoncent nerveusement dans la peau de JJ. Les battements de mon cœur s'accélèrent et ma respiration saccadée m'empêche d'aligner un seul mot. Mes muscles me font souffrir tant ils se crispent. Puis soudain, alors que de la braise semble avoir pris place sous chaque parcelle de ma peau, j'peux sentir un froid glacial et ravageur s'accrocher à mon âme. Bam, la douleur, la rage, le passé … j'serre mes poings pour tenter de l'empêcher de me submerger.

Et soudain, l'être démesurément sadique renaît, combat perpétuel avec le peu de raison encore présente. Possession démoniaque. Toute trace d'humanité se fait la malle.

J'repousse soudainement Jéricho comme s'il me dégoûtait. J'me dégage de sa présence pour me sentir mieux. J'veux pas le sentir contre moi, j'le déteste. Je n'veux même plus le regarder droit dans les yeux. J'me contente de ronger l'ongle de mon pouce. J'demande une énième fois à Skeleton de s'casser mais il ne veut pas. Il s'accroche à mes pensées qui tente tant bien que mal de l'éloigner. Mais il est fort. Bien plus qu'on ne pourrait le croire. J'peux même sentir à chaque seconde qui s'écroule un peu plus de rage dans mon corps. J'pars en vrille mais je peux rien empêcher. L'indésirable s'invite. J'ai l'impression d'être un étranger dans ce corps. Je n'me sens plus à ma place au fur et à mesure que monsieur prend ses aises. Ma tête se tourne en direction de JJ, un sourire se dessine sur mon visage. Fin, si on peut encore dire qu'c'est moi. Ce sourire satisfait, le même qu'il laisse paraître à chaque fois qu'une situation est dérangeante. Parce que c'est comme ça, Skeleton aime ce qu'il ne faut pas, il jubile même souvent à l'idée de tout foutre en l'air. « Oh, comme on s'retrouve, ça m'fait plaisir. (: » Sa voix serait presque douce et apaisante sans cette pointe d'ironie palpable qui empoisonne le moindre mot traversant la barrière de ses lèvres mensongères. « comme ça, t'as envie de déterrer les cadavres du passé ? » Son rire sarcastique résonne dans la pièce. Il se lève même si je tente de le laisser assit sur ce putain de canapé. Skeleton parvient toujours à ses fins. Toujours. Le démon se dirige vers les escaliers, il se retourne une dernière fois. Clin d'œil provocateur. « bouge pas. » Il remonte une à une les marches pour arriver jusqu'à la chambre où se trouve un simple petit carton avec mes affaires. Ma main attrape alors un vieux caméscope ainsi qu'une K7 avec marqué « feux d'artifice » en guise de titre. J'tente de lutter pour qu'il la repose mais il n'veut pas. J'retourne sur mes pas en tentant encore de reprendre possession de mon être. Seulement, la soif de vengeance de Skeleton est plus forte que tout, elle aspire le moindre sentiment, les dernières forces, tout.Pour ne laisser qu'une tornade ravageuse et avide de souffrance. Détour vers le frigo où j'attrape deux bières. J'ne suis plus qu'un simple pantin. J'obéis et le laisse parler sans même avoir le droit de m'exprimer. J'ai cessé d'essayer de me battre depuis bien longtemps maintenant, il gagnera toujours, quoi qu'il arrive. Quoi que je fasse. Je le déteste. J'aimerais tellement le crever, me tirer une balle entre les deux yeux pour en finir une bonne fois pour toute. Détestable créature que je suis. J'm'approche de la télé où je branche le vieil engin et insère la K7. Et, avant de démarrer la vidéo, Skeleton ne peut s'empêcher de sourire à JJ. Juste histoire de le piquer un peu plus au vif et mettre l'accent sur la fierté de son massacre. « Tu d'vrais avoir un bon résumer de c'qui s'passe dans le cerveau du type que tu baises. Enjoy. » Impatient, ce connard met en route la vidéo avant de déserter à nouveau ce corps pour me laisser la responsabilité du reste. Parce qu'avec Skeleton, ça se passe toujours de la même façon, inlassablement répétitif. Il fait des erreurs et se casse, trop occupé à s'admirer pour assumer quoi que ce soit. Les coups de fusil se font enfin entendre. J'pose mon regard brillant en direction de la télé sans ajouter un mot, comme attendant la réaction de Jéricho. J'sais déjà que tout cela va mal se terminer, j'le ressens, au plus profond de mon âme. C'est comme ça, un rien peut nous faire décoller et partir en couille. Parce que chacun de nous possède son démon dont il n'a jamais su se débarrasser. En fait, c'est pas tellement un démon, on appelle plutôt ça la fierté, une fierté disproportionnée qui nous amène autant lui que moi à réagir d'une façon souvent répugnante. Y a plus qu'à attendre et voir lequel des deux donnera le coup d'envoi pour entrer dans l'arène.

Pauvres fous.
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MessageSujet: Re: We're all mad here. I'm mad, you're mad. Ϟ JJ   We're all mad here. I'm mad, you're mad. Ϟ JJ EmptyVen 4 Mai - 12:09

Stupide question. Stupide curiosité. A la minute où le mot passé s’est échappé de mes lèvres, nous savions tout le deux que les hostilités venaient de commencer. La fin est inéluctable, implacable et cruelle. Tout le monde sait qu’il ne faut jamais déterrer les cadavres de son passé au risque qu’ils nous rattrapent. On court aussi vite qu’on le peut vers l’avenir, peut-être sera-t-il plus clément. Douce utopie. Nous savions pertinemment tous les deux que notre présent, notre avenir sera aussi noir que notre passé. L’enfer est plus proche qu’on ne le pense, et nous en caressons déjà la chaleur insoutenable qui s’intensifie encore à chaque pas que nous faisons.

J’observe sa réaction dans le silence. J’analyse chacun des traits de son visage, de ses gestes, de son souffle. Je peux même sentir son cœur battre encore plus vite. Il ne tente même plus de cacher ses émotions. Alors que son masque disparaît, j’peux lire en lui avec une facilité déconcertante. J’le vois se battre contre son propre démon. Contre lui, contre sa partie sombre et cette connerie m’arrache presque un sourire satisfait de parfait connard. Putain de façade. Jack, Skeleton, quelle importance ? Au fond, ils se ressemblent plus qu’ils ne voudraient l’admettre. Je ne tente même pas d’y changer quoi que ce soit, d’essayer de faire taire le démon. Peut-être qu’on fond, c’est lui que je veux. C’est avec lui que je veux engager ce combat. Je me laisse tomber sur le côté. Expression froide. Impassible. Et cet perpétuel air supérieur tatoué sur mon visage. « Oh, comme on s'retrouve, ça m'fait plaisir. (: »Agaçant. Je grince légèrement des dents alors que la patience commence à me faire défaut. J’veux pas perdre mon temps à jouer avec lui. Je veux simplement des réponses. « Comme ça, t'as envie de déterrer les cadavres du passé ? » Je rétorque simplement pour un petit sourire amusé, arrogant et provocateur. Jeu puéril. . Mon regard le suis jusqu’à ce qu’il disparaisse en haut de l’escalier et remballe avec lui son énième provocation. Je m’autorise à laisser un léger soupir franchir la barrière de mes lèvres en sachant qu’il ne l’entendra pas. Bordel, qu’est-ce que j’suis encore en train de foutre ? J’ai seulement l’impression d’aider ce connard à tout foutre en l’air et je n’arrive même pas à éprouver le moindre remord. Je me laisse tomber sur le canapé, trop occupé à penser pour faire gaffe à ce que Jack fait. Et si j’faisais demi-tour ? Et passer pour un putain de faible ? Impossible. Tu d'vrais avoir un bon résumer de c'qui s'passe dans le cerveau du type que tu baises. Enjoy. » Sa voix lointaine résonne et le bruit des coups de feu me ramène soudainement à la dure réalité. Il était trop tard pour faire marche arrière. Que la fête commence.

L’ambiance devient lourde. Insoutenable et je ne traduis pas la moindre émotion. Froid. Dur. Imperturbable. C’est à peine si je cherche ce qui a pu lui prendre. Un premier passage attire mon attention plus que les autres. Je ne peux réprimer d’un haussement de sourcil surpris alors qu’il tire sans la moindre émotion sur la fille. Son corps tombe sur le sol dans un bruit sourd et ses mots raisonnent toujours dans ma tête. Je t’aime. Mon cœur se serre anormalement. Et cette fois-ci, rien à voir avec la jalousie. C’est une toute autre émotion que je redécouvre avec dégoût. « Arrête ça. » Je me relève soudainement, évitant le regard de Jack. J’veux pas en voir plus. J’ai juste envie de me défiler et de partir le plus loin possible d’ici. J’attrape ce putain de caméscope. Et soudainement le monde s’écroule sous mes pieds. A la seconde où je l’ai reconnu, plus rien n’avait de sens. La terre tremble, et m’emporte avec elle dans les profondeurs. Je me retrouve plus dans cette pièce, avec l’homme que j’aime. Je me retrouve en enfer avec l’homme que je hais le plus au monde. Paradoxe. Mon cœur arrête net sa course effrénée. Je relâche la caméra sur le sol et je m’écroule sur la plancher, incapable de ternir sur mes deux jambes. La vie est une pute. Elle nous baise au moment où on s’y attend le moins. Il me faut quelques minutes pour reprendre ma respiration et réaliser ce qui venait de se passer. J’me rends compte que mes jours sont humides, ruisselantes de larmes. J’passe rapidement une main dessus pour les sécher et je me relève. Mon cœur ne pompe plus le sang, mais la haine qui se repend comme un poison. Un seul mot n’a de sens. La vengeance. Je me lève comme un robot, plus mettre de moi-même. J’attrape le couteau dans la cuisine et je me jette comme un chien enragé sur lui. J’veux éclabousser les murs de son sang. J’veux l’entendre crier de douleur. Lui faire payer toute la souffrance qu’il a pu lui faire. La peur qu’elle a pu ressentir en voyant la mort l’embrasser. « I HATE YOU ! » Je le secoue de toutes mes forces pour le réveiller, pour lui faire prendre conscience. Je pose le couteau sur sa gorge, déterminé à en finir. « T’as même pas idée de combien de temps j’ai attendu ce moment. Un mois dans le coma. Un mois entre la vie et la mort par TA putain de faute ! » Mes cordes vocales se serrent à mesure que j’parle, et sur la fin, la phrase ne devient qu’un murmure de haine et de douleur. Je serre un peu plus le couteau. Qu’est-ce que j’attends ? Mon regard croise le sien. J’me refou à chialer comme un gosse. J’peux pas. Je relâche le couteau le plus loin possible sur le sol comme si il allait nous tuer. Si je tue Skeleton, je tue aussi Jack. J’aurais jamais les couilles de le faire. Indéniablement, je montre ma faiblesse à mon pire ennemi. Je fuis fasse à lui. J’abandonne. « T’as gagné. » sont les seuls mots que j’peux encore lui cracher avant de me barrer lâchement de l’appartement. « Une bataille est un drame en trois actes. On commence par s'ennuyer ferme, puis on est terrifié et pour finir on est mort. »

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