Je ne parviens point à me souvenir docteur... Comment en est-elle venue ici ? Ou avons nous fauté ? Pourquoi ce besoin de fuir alors que nous lui avions tout, absolument tout donné afin de la rendre heureuse ! Vraiment monsieur, nous somme l'une dès famille les plus riches de France, nous lui offrions tout, réalisions jusqu'au moindre de ses caprices et tout ça pour... pour la voir... Pour la voir nous renier ! Renier jusqu'à son nom vous rendez-vous compte ?!
Madame si je puis me permettre. Quelles étaient les caprices d'Opaline ?Et bien elle... Elle voulait toujours écrire. Elle passait des journées entière à écrire ! Je ne voulais pas qu'elle se renferme pensez-vous, j'avais bien trop peur des histoires qu'elle pouvait s'inventer alors je... Et bien elle avait un programme à suivre. Des heures d'équitation, de musique, de danse oh elle était très occupée pour sur et elle nous coûtait une somme mon Dieu si je vous le disait vos cheveux voudraient se lever sur votre tête !
C'est ici que vous, vous trompez madame de Lioncour. Revenez à ma question je vous prie et dîtes-moi si votre fille a déjà eu des caprices, autre que le besoin d'écrire.
Et bien. Non. Mais elle ne sait jamais plainte de tout ce que nous lui offrions, elle suivait son programme à la lettre enfin... Je crois.

Pauvre Madame de Lioncour... Jamais elle ne pourra véritablement comprendre ce qui se passait dans la tête de sa fille, jamais elle ne pourra saisir que la valeur de l'argent ne pèse rien à coté du besoin d'amour fondamental que possédait Opaline. Mais de cet amour fantasmé elle n'obtenue jamais que des miettes. Quelques attentions par-ci par là, mais rien de concret et jamais, oh grand jamais sa mère (tout comme son père) ne chercha à savoir comment elle se sentait.
Il en était hélas ainsi dans la majorité des familles riches. Chez les Lioncour, c'était la course au pouvoir et à l'argent. Il fallait être puissant et garder la main sur autrui, savoir se comporter en société afin de sauvegarder une réputation de fer. C'était le monde de l'illusion et du faux, le monde des sourires mondains qui cachaient une hypocrisie malsaine.
De ce monde là, Opaline a toujours refusé d'en faire partie. Elle, tout ce qu'elle voulait, c'était vivre loin des cloisons dorées de son superbe appartement. Elle rêvait de la ville, elle rêvait d'aventure mais, surtout, elle désirait parvenir à faire les beaux arts car, si Lili s'adonner au plaisir de l'écriture sa véritable passion se tournait vers le pinceau qu'elle faisait allègrement glisser sur la toile. Mais de cette passion ses parents ne voulaient pas en entendre parler. Leur fille une artiste ? Impossible, elle devrait faire comme sa mère, se trouvait un bon mari possédant une affaire importante et se glisser dans le rôle de la femme à la maison soutenant coûte que coûte son conjoint qui serait chargé de ramener l'argent à la maison et de faire tourner la boutique. Triste mentalité d'après guerre...

- Pourquoi vouloir mourir ?
- Je ne veux pas mourir.
- Mais vous êtes consciente que votre comportement vous mènera tout droit à la mort ?
- Et vous, savez-vous que chaque heure passée vous rapproche un peu plus de votre fin ?
- Mademoiselle de Lioncour...
- Lili, pas de politesse avec moi, pas la peine de vous faire passer pour quelqu'un qui ne veut que mon bien, si vous êtes ici c'est que mes parents ont alignés les billets voilà tout.
- Ils s'inquiètent pour vous, ils vous aiment.
- Ils s'inquiètent pour leur réputation, nuance.
- Voilà qui est intéressant, quel lien établissez vous entre leur réputation et votre mal être ?
- Pourquoi poser une question dont vous connaissez déjà la réponse doc ?
- Je ne connais rien mais je cherche à savoir, à comprendre.
- Non. Vous savez tout, vous êtes le psy de ma mère pas le mien, vous savez ce qui cloche mais vous aimerez me l'entendre dire, c'est peine perdue.

Le silence, voilà son arme, barrière infranchissable derrière laquelle elle se camoufle attendant que l'orage passe. Ses parents essayèrent encore et encore de la faire parler au sujet de son anorexie naissante et ses marques sur bras mais cela n'eu aucun résultat. La jeune adolescente de 15 ans demeurait emmurée dans son mal être observant d'un oeil amusé les deux corbeaux qui lui servaient de parents s'agitant sous son nez. Pourtant, elle aurait adorée les voir souffrir vraiment, elle aurait aimée que sa mère s'en veuille véritablement tout comme elle aurait rêvée que son père la prenne dans ses bras lui assurant que tout allait bien se passer. Cependant, rien de tout cela n'eu lieu et Lili se renferma un peu plus sur elle, déçut et fatiguée de se battre.

- Tu sais Opale, même si tu es une fille bizarre je suis vraiment contente de t'avoir connu, ce n'est pas tous les jours qu'on rencontre et qu'on s'entend avec un petit démon.
Opale esquissa l'ombre d'un sourire alors que son regard bleu d'habitude si électrique scrutait le visage creusé de sa jeune amie.
- Je suis contente de t'avoir rencontré aussi bien que j'aimerais que tu sortes demain avec moi. T'imagine le pied ? On prend nos valises et on se casse d'ici, à nous l'aventure et le pouce en l'air !
- Arrête de rêver gamine ! Je n'aurais jamais la force tu sais bien, moi je suis condamnée à rester croupir ici et c'est peut-être mieux, crois-moi.
- Je ne suis pas d'accord. Il suffirait que tu acceptes de reprendre quelques forces et nous pourrions partir vivre l'aventure !
- Opale... J'ai peur de la foule, je suis à deux doigts de me laisser tuer par l'anorexie et si je ne guérie pas c'est aussi parce que cet endroit me suffit. Je suis à l'abri du monde, prisonnière certes mais...
- Libre dans ta tête, je sais.

Papa, Maman,

Il est fini le temps où je vous obéissais au doigt et à l'oeil. Fini le temps où je supportais vos crises à répétition, fini le temps où j'espérais chaque jour, ne serait-ce qu'un véritable moment d'attention. Toi maman, tu n'es qu'une folle hystérique aimant plus ses fringues que sa propre fille et toi papa... Toi... Tu n'est pas grand chose en faite, un fantôme à moins que tu sois comme ce meuble juste bon à la décoration, utile à l’ameublement de notre famille mais, je crois que ton rôle s'arrête la.
C'est tout cela que j'ai voulu fuir et c'est pour cela que je suis partie il y a maintenant un an. Je sais que vous avez remuez ciel et terre pour me retrouver, j'ai vu les infos qui, par ailleurs, mon fait bien rire. Non mais franchement vous pensiez sérieusement que je garderais mon look de petite fille bien sage et BCBG ? Allons maman, ignores tu à ce point jusqu'à la personnalité de ta fille ? Qu'importe. A vrai dire, je ne sais même pas pourquoi j'écris cette lettre. Peut-être pour sauver ma bonne conscience qui me répète chaque jour que, quand même ! Vous êtes mes parents ! Oui, ça doit certainement être cela cependant, n'allez pas croire que je serais assez stupide pour vous écrire ma nouvelle adresse. Oh et puis, de toute façon je n'en ai pas, de nouvelle adresse. Actuellement, je suis en Espagne et je vous écrit en direct d'une petite chambre miteuse louée à la nuit. Je ne compte pas m'éterniser ici d'ailleurs, je quitte demain les lieux pour rejoindre l'Andalousie. Tu m'en as quelque peu parlé maman et il faut croire que je cours là-bas pour tenter de me rapprocher ne serait-ce qu'un peu de toi.

Oh je tenais aussi à vous dire que je vous rembourse le fric que je vous ai emprunté pour partir. Et oui, papa, maman, je ne veux pas de votre argent alors, je vous le rends et je suis sur que vous en serez heureux. D'ailleurs, vous vous en fichez certainement mais, sachez que votre fille vit comme une traîne la galère ! Je ne suis jamais sûr de pouvoir trouver où me loger et il m'arrive même de passer plusieurs jours sans me laver ! Par contre, il parait que je suis canon alors moyennement quelques petits billets j'ouvre la porte du Paradis à certains hommes... Papa, maman merci de m'avoir réussit ! Enfin quelque chose de positive dans cette putain de vie de merde.
Enfin, trêve de grossièreté je sais, maman, que tu n'as jamais supporté cela. Je vous embrasse malgré tout et espère qu'avoir perdu votre fille vous a permit d'ouvrir ne serait-ce qu'un peu les yeux.
Ne cherchez jamais à me retrouver, à présent je vis ma vie, vivez la votre et je crois que cela sera suffisant.

Bien à vous, votre fille assez folle pour vous aimer encore, malgré tout.


- Lili ! Je n'en reviens pas, tu es de retour !
Les maigres joues de la jeune femme se creusèrent un peu plus alors qu'elle esquissait l'ombre d'un sourire. Souriant à son tour, Opale se rapprochant doucement et laissa glisser ses doigts le long du visage de son amie.
- Alors c'est donc vrai...
- Hé oui, je ne me suis pas battue non plus il faut dire et puis... Je n'arrive plus à avaler quoi que ce soit, j'en ai marre tu sais.
- Je sais Jess', je sais... Ecoute, il fallait que je te vois pour te dire un dernier au revoir, je ne sais pas. Non, je ne pourrais pas venir à ton enterrement mais j'te jure que je ne t'oublierais pas d'accord ?
- Ecoute nous Lili, on parle de ma mort comme si c'était quelque chose de banale, comme si j'allais mourir puis revenir ensuite, c'est drôle, pathétiquement drôle tu ne trouves pas ?
- Oh si ma Jess ça l'est... Ecoute, tu sais que j'naime pas vraiment les adieux ou les trucs du genre hein ? Alors pour faire cours tient, c'est la bague que m'a offert ma mère pour mes 10 ans, un diamant dis-toi. J'ai jamais accepté d'la porter mais elle était toujours dans ma poche et je préférerais la savoir autour de ton petit doigt plutôt que dans la poche de mon blouson alors... Prends la s'teuplais.

Jessica prit la bague sans sourciller et murmura un simple petit merci. Il ne fallait pas contredire Opaline, elle le savait et ce geste, aussi banale soit-il lui réchauffait une dernière fois le coeur avant que la mort ne l'emporte.
- Tu vas rester sur Paris ?
- Ouaip, j'ai trouvé un petit appart' à squatter, il n'a rien de confort mais c'est toujours mieux que dormir sous un pont.
- T'as pas peur de croiser tes parents ?
- Mes parents ? Tu crois sincèrement qu'ils vont venir traîner en banlieue ou dans un des bars miteux ou je travaille ? Ils ne sont pas ambiance PMU et compagnie mes parents, je ne risque rien.
- Tu me raconteras tes voyages ?
- T'en fais pas, j'viendrais m'asseoir sur ta tombe et je te raconterais mes folles aventures mais là, je vais partir, j'veux pas te voir crever sous mes yeux il y a des choses que je n'peux pas encore supporter.
- Merci pour tout Lili.
- Merci de rien, si je t'avais sortie de ce pieu miteux et remit sur patte là, tu aurais pu me remercier mais là. Aller ma Jess, accorde moi une petite pensée avant de rejoindre notre papy gâteau et puis garde moi une ptite place bien au chaud, je sais que je te rejoindrais vite, une camé ne survie pas longtemps.

Dans un dernier sourire Lili se leva et déposa sur la joue de son amie un baiser vaporeux. Elle lui glissa un je t'aime à l'oreille avant de s'en aller sans se retourner.

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Grayson, Yannie, Ella, Lumen, Cheshire, Glagla, Jayden & Albane