"J'ai perdu les eaux, merde!" Je l'avais d'abord pas cru, après tout 6 mois c'était beaucoup trop tôt pour qu'il vienne au monde. C'était des simples coups de pied du bébé pour moi, mais c'était ce que je pensais avant qu'elle ne me dise avoir perdu les eaux. La panique, la peur, l’appréhension m'avait envahi dans une vague de chaleur presque insoutenable. J'attrape les clefs de la bagnole, tente de respirer calmement, le combiné calé entre mon épaule et mon oreille. " ça va aller Ella, je suis là dans même pas deux minutes". Pas le temps de réfléchir, pas le temps de penser, j'appuie sur l’accélérateur comme un dingue tout en parlant à Ella pour tenter de rassurer. Je lui indique chaque rue que je passe pour la rejoindre tout en tentant de garder toute ma contenance alors que j'avais juste envie de chialer de trouille. " Plus que deux rues et je suis là. Je viens te chercher et je t'emmène aux urgences" Murmure à peine audible. Je passe les deux dernières rues qui me sépare d'elle avec un soulagement non dissimulé. J'oublie même les clefs de la bagnole, laissant tourner le moteur alors que je gravis en courant les marches de l'immeuble. La clef tourne dans la serrure et je pousse la porte de l'appartement. " Ella ?!" Mes yeux se pose sur elle, et rapidement je réagis aussi vite que mon corps me le permet. J'attrape la couverture du canapé et l’enroule autour d'elle avant de la prendre dans mes bras, laissant tomber mon téléphone sur le sol. Je savais même pas si Ella avait pensé à préparer des affaires, et quand bien même elle l'avait fait, on avait pas vraiment le temps d'aller les chercher. "C'est bon. On y va" Je pose délicatement mes lèvres sur son front et descend les escaliers rapidement. Je l'allonge sur les sièges arrières de la voiture et remonte à côté conducteur. Encore cinq minutes de perdu pour l'emmener aux urgences. Dix minutes pour convaincre de médecin d eme laisser à côté d'elle. Un besoin presque vital de vivre ça à deux, ce moment nous appartenait à elle et moi, et pour rien au monde je laisserais passer ça.

Je lui tiens la main alors qu'on l'emmène directement au bloc opératoire. Je serre sa main fermement pour lui montrer que je suis avec elle. Et même les quelques minutes de séparations, le temps d'enfiler la tenue stérile m'est insupportable. Je panique comme jamais, mes jambes ont du mal à me porter. J'ai juste envie de faire demi-tour et de courir loin d'ici. Impossible, c'est pas le moment de flancher Jéricho. J'inspire, j'expire et j'entre dans le bloc opératoire. Je lève les yeux vers les machines qui indiques les constances de Ella et le bébé, le médecin répond à ma question avant même que je n'ose la poser "Souffrance foetale, il faut vite le sortir". Je prends la main de Ella alors que le chirurgien continu de donner les directives. J'ai envie de gueuler de se grouiller en voyant l'oxygène du bébé diminuer mais je me la ferme, ne voulant prendre aucun risque qu'ils me virent. "Tout se passe bien Ella, ça va aller." Mensonge évidemment, je sais que ça se présente mal, mais je veux surtout pas qu'elle panique. J'évite soigneusement de tenter de regarder derrière les draps bleus où ils pratiquent le césarienne en me répétant sans cesse que tout ce passe à bien, que Ella et le bébé vont s'en sortir. Inspiration, expiration.

Un bruit attire mon attention en quelques secondes c'est comme une grosse goute d'eau tombant sur un sol sec, un " splash " ou quelques choses du genre. Plongé dans mes cours avec une concentration presque spectaculaire, je ne remarque même pas le liquide coulant le long de ma jambe et trainant sur le sol, il me faut au moins deux bonnes minutes pour fixer l'eau sur le sol. Je ne comprend pas de suite, je reste à fixer ce qui se trouve sous mes yeux en me demandant quand je réalise ce qui est en train d'arriver " Oh mon .." je ne fini par la phrase et attrape rapidement le téléphone à coté de moi composant le numéro de Jayden que je connais par cœur. Les deux sonneries qui s'offre à moi sont une éternité, le son de sa voix s'offre rapidement à moi " J'ai perdu les eaux merde " je ne réalise même pas à cet instant que je suis n train de lui hurler dessus, une boule au ventre me tiens, je réalise que la peur est en train de me gagner et que je suis dans ma chambre incapable de descendre les escaliers. Je reste là, essayant de ne pas paniquer, je respirais le plus calmement du monde possible " Dépêche toi ! " je ne lui ai jamais parlé comme ça mais je n'ai jamais eu aussi peur non plus. Il arrive rapidement, plus vite que ce que je pensais. Je passe ma main autour de son cou, me reposant sur lui n'ayant pas la force nécessaire pour marcher aujourd'hui. Ma main droite se pose sur mon ventre alors que j’enfouis ma tête dans son cou me laissant installé sur dans sa voiture.

La peur me serre le ventre et la gorge, je ferme les yeux me disant que tout va aller bien, j'entends encore les paroles d'Aaron hier mais la peur me fait tout oublié. Je regarde Jayden dans le rétroviseur les larmes aux yeux " J'ai peur " j'ai du mal à parler, je respire tellement fort que si il arrive à m'attendre c'est un miracle. Mes mains tremblent et cela semble si long. Je suis tout de même heureuse de savoir qu'il est là, que sa rancune envers moi ne l'a pas empêcher d'être la aujourd'hui. Je vois le feu se mettre au rouge et je lâche un hurlement de douleur, j'ai peur et mal au ventre et tout ceci ne semble pas me rassurer " Je t'aime tellement ... je veux que tu le sache au cas ou " je n'ai plus envie de me battre avec lui, être loin de lui est une chose difficile et la tension qui est entre nous me rend malheureuse. Je soupire en sortant doucement de la voiture, je m'accroche si fort à lui. Sans surprise ils sont tous là autour de moi, je ferme les yeux sentant que ma tête va rapidement explosé, je me laisse faire totalement, je ne suis plus pudique devant les médecins, je suis presque sure qu'ils connaissent mieux mon corps que moi. Rapidement le bloc est à moi, j'ai besoin de voir, d'entendre anesthésie partielle je hoche doucement la tête serrant de toutes mes forces sa main, mes yeux sont à la fois fatigués et rougit par les larmes " Hé ... si je m'en sors pas dis lui que je suis désolée et que je l'aime d'accord ? Et promets moi de le protégé quoi qu'il arrive " je le supplie du regard, je suis terrifié et j'ai besoin de ça, de sa promesse. Je ferme les yeux, me vidant la tête, une seule idée survivre, pour lui, pour nous, pour tout les trois. mes souvenirs se balancent dans ma tête, la voix de ma mère la dernière fois que j'ai croisé son gars, mon père sortant de prison et me serrant contre lui, lui faisant battre mon cœur pour la première fois, réalisant au fond de ma chambre que je suis en train de tombé amoureuse et aujourd'hui. La voix des médecins et le bip des machines me stress plus que prévu. Je ne réalise pas encore que je suis en train de broyer la main de Jayden. Les secondes, les minutes défilent jusqu'à ce qu'un hurlement me sors de mes pensés lutant contre l'épuisement, c'est lui, notre fils. Je n'ai pas le temps de le voir que les médecins l'emmènent un peu plus loin alors que j'ai le ventre ouvert et que mon seul désir c'est le de le voir. Trois, deux un, mon rythme cardiaque devient de plus en plus faible, je ne ressens presque rien " On la perd, tablette " je ferme les yeux alors que je sens a peine mon corps se soulevé sous le choc des défibrillateur. Je lutte.