we used to be one

Les bips continuent du monitors résonnent dans la pièce. J'attends. Le silence. Il n'y a qu'eux qui font du bruit. J'attends. Je veux qu'il se réveille. Les médecins m'ont dis que ça ne devrait pas tarder. Il a montré un signe de vie ce matin. C'est pour ça que je suis ici d'ailleurs. Je devrais être en Italie avec Iseult, être là pour elle et sa fille. Mais Josh reste ma priorité. Il l'a toujours été. C'est pour ça que je suis montée dans le premier avion. Enfin avion, je dis ça mais c'était plus un jet privé. Quand on a les moyens et l'argent de se payer ce genre de choses, tu en profites dans ce genre de situation. Je suis pas du genre à profiter de ma situation familiale, d'être fils de diplomate, d'avoir beaucoup d'argent, d'être un cousin éloigné d'un homme qui est à l'origine de la fin de l'URSS, j'aime pas du tout. Mais bon on choisit pas sa famille, comme on dit. Ouais, donc jet privé. Retours express à Paris, même pas le temps de passer déposer les valises à l'appartement, je me dirige directement vers l'hôpital. Je ne demande même pas sa chambre. De toute façon, je la connais par coeur. Chaque recoin, chaque partie. Rien n'a changé depuis que je suis venu ici dimanche lui dire au revoir. Je viens tout les jours depuis qu'il est dans le coma, espérant qu'il se réveille. J'espère vraiment que ça va être le cas. J'en peux plus d'attendre, de venir chaque jour et le voir là, couché dans ce lit d'hôpital immobile, entre la vie et la mort. Ca me rappelle moi. Est-ce que je lui ressemblais quand c'était moi dans ce lit d'hôpital à moitié mort? Je suis déjà à moitié mort de toute façon. Chaque jour que je refuse de prendre mes médicaments. Je suis faible. J'ai abandonné bien que Ches me dit que non. Lui seul sait vraiment. Ne pas abandonner. Rester fort. C'est simple à dire quand t'as tout ce que tu veux. Un fils, un mec. Tout. Puis y a moi, qui a rien, qui est condamné. Il est vraiment drôle Ches. J'ai envie de lui en foutre une. Je sais pas. Juste pour lui montrer que je peux pas. Je peux pas. Je peux plus me battre. Pour moi, j'ai perdu la force de me battre. Enfin sauf pour lui. Il n'y a que pour lui que je me battrai. Sauf que, il va se passer quoi quand il se réveillera. Ca va redevenir comme avant, des amants secrets qui ne peuvent pas se voir publiquement car il y a trop d'enjeu. Je veux pas que ça redevienne comme cela. je veux pas. Ca serait trop douloureux. Mais y a tellement de facteurs qui font que ça ne sera pas possible. Tellement de choses que ça me donne la gerbe. J'ai envie de vomir à l'idée qu'il se souvienne de toutes ses choses, de la drogue, de la protection. D'ailleurs, j'ai vomi en l'apprenant. Pour la première fois, j'ai jamais été aussi dégouté et mal de quelque chose. C'est juste…y a même pas de mot pour décrire. Bref, c'est pas vraiment le moment de parler de ça. J'attend. Le moment où il se réveillera, je serais là. Pour lui. Pour lui prouver à quel point, je tiens à lui. Je veux qu'il sache enfin qu'il est le seul à compter pour moi. Et ça je lui dirais à son réveil.