« Dégage » je soupirais donnant un coup dans la personne à côté de moi. Je grognais en sentant sa main se plaquait sur ma cuisse. Je m’y a peine quelques secondes pour sortir du lit enfilant ma robe noire et mes converses n’accordant absolument aucun importance à mon look « T’as un souci bébé ? » je ris doucement en entendant ça, je me penchais vers lui mon éternel sourire d’allumeuse et mon regard de diablesse je frôlais ces lèvres, avant d’attraper ses cheveux d’un geste vif et de le fusilier du regard « Si tu me donnais mon fric plutôt connard » je souris en le jetant sur le lit ne prenant pas la peine d’attendre son avis pour attraper la liasse de billet que je venais de voir sur le pseudo bar qui trônait au milieu de ce salon merdique. C’était plus que prévu et je m’en fichais, j’attrapais une bière avant de claquer la porte de cet endroit. Je flânais dans les rues parisiennes à la recherche de quelques choses pour m’occuper. Je n’avais rien prit depuis plusieurs heures et l’affreuse sensation de manque commençait à me démanger. C’était une routine ainsi depuis des années désormais, cela avait commencé par une clope pour faire comme tout le monde devant un bahut au milieu de blondinettes toutes semblables et plus cruche les unes que les autres. Aussi loin que remonter mes souvenirs je n’avais jamais aimé l’école, j’étais de ces filles à s’installer au fond de la classe dessinant des conneries sur le papier blanc à attendre que le temps passe. J’avais maudit plus d’une fois le crétin qui avait rendu l’école obligatoire en France mais bon je faisais plus acte de présence qu’autre chose passant plus de temps en colle ou chez la principale qu’autre chose. Je n’avais même pas obtenu le moindre diplôme et je n’en voyais aucun intérêt. Epoque bien révolu pensais-je le rire aux lèvres en m’approchant d’un groupe de jeune racaille « T’a ce dont j’ai besoin ? » je n’étais pas du genre à attendre ou à me montrer polie. Je payais rapidement ma cam avant de me rendre dans l’endroit où je vivais depuis quelques temps. Je poussais la porte balançant mon sac au milieu de mes affaires sac me jetant sur le matelas ou se trouvait déjà Stan. Je souris, il était de loin la seule personne que j’aimais réellement et avec qui je pouvais me montrer douce « Réveille toi mon amour » j’embrassais lentement son cou. Je crois que nous étions si proches car nous étions ensemble depuis si longtemps.
J'ai peur du noir, je dors toujours avec une source de lumière, je crois que trop de mauvais souvenir sont attachés au noir. En fermant les yeux je n'entends que les bruits des canons et les cris strident de ma mère. Je me vois encore la regarder sans comprendre pourquoi elle cris à ce point, pourquoi elle me dit que je ne reverrais pas mon père, c'est abstrait aux yeux d'une gamine. Il est parti, enlevé par une guerre qui marque encore les esprits sans prendre le temps de pouvoir lui souffler un au revoir mais je ne m'en souviens pas, j'ai même oublié son visage, il m'arrive cependant de croiser son regard dans celui de Stan, des quelques souvenirs si vagues. Je me mords la lèvre en le voyant dormir, mon frère, mon âme sœur, mon amant c'est une chose que je fais souvent, me mettre dans un coin et le regarder dormir, de foyer en foyer c'était l'unique moyen de ne pas me sentir seule et sans famille. Nous sommes mains dans la main depuis son départ, fuir ce pays fut une torture humaine pour deux gamins incapable de comprendre tout ça. La France à un coté sympa, mais au fond j'irais au bout du monde pour lui. Je le fixe mon corps frisonne, mon cœur vibre, je l'aime.