«Moscou, 2 janvier 1990. Je me souviendrais toujours du jours ou mon fils est ne. C'etait un soir d'hiver. Il faisait froid et il y avait beaucoup de neige. C'etait une tempete de neige et l'ambulance n'a pas su arriver a temps pour sauver Aleksandra, ma femme. Elle a eu des crampes, puis des contractions, puis tout est allee si vite. Du sang, beaucoup de sang, des cris, des pleures, de l'agitation, le premier cris de mon fils Tancrède Alexej, le dernier souffle de ma femme Aleksandra Ivanonva.»

J'ai souvent entendu ses paroles de mon père, sur comment ma mère est morte en me donnant naissance, du comment j'ai pris sa vie. J'ai cru qu'il allait me détester pour cela, de lui avoir ôté sa femme, ma mère. Je n'ai jamais connu ma mère, je ne sais pas à quoi elle ressemble. Je connais juste son nom. Je me rappellerai toujours de la première fois où j'ai vu son nom de famille sur cette tombe. Je devais avoir 5 ans que j'ai vu le nom de mes descendants. Ma mère est la fille d'un des plus gérant de l'industrie d'armements en Russie. C'est cool ça. Le seul truc, c'est que j'ai appris par mes grands-parents que de facto, je devais rentrer dans je sais pas quoi. Petit j'avais aucune idée de ce que c'était. Je me rappelle même plus du noms. Je sais juste que ça m'a valu de passer toutes mes vacances en Russie et d'apprendre tout sur ma famille. Le truc bien, c'est qu'étant petit-fils de je sais pas quoi, tu te fais pas contrôle. Quand t'es petit, c'est vraiment fascinant. Maintenant, c'est juste très pratique. Mais pas tant que ça. C'est difficile à expliquer et de toute presque personne ne sait.

J'ai jamais vraiment vécu en Russie. Après ma naissance et l'enterrement de ma mère, nous avons déménagé à Paris avec mon père, dans son pays natale. J'ai vécu là-bas toute mon enfance. J'ai fréquenté les meilleures écoles, primaires aussi bien que le collège. De toute façon en tant que diplomate, tu fais que les meilleurs écoles. C'est comme ça et pas autrement. Mon père m'a forcé à apprendre le russe, pour ma mère. Je n'y ai jamais fais opposition .pourquoi? Au fond, c'était la seule chose qu'il me restait d'elle et ses maquettes de maison. Oui, elle était architecte et moi aussi j'avais décidé de le venir. Sauf jusqu'au jour, où le pire est arrivé.

J'avais 16 ans, en première année de Terminale ES, oui pour devenir architecte -ne cherchez pas la logique- quand tout est arrivé. Je me souviens plus de grand chose. juste que je tenais un bic dans la main quand ma main s'est mise à trembler. J'avais perdu le contrôle total sur celle-ci. La prochaine chose dont je me rappelle, c'est moi dans une chambre d'hôpital. Avec mon père à côté de moi. Il m'a regardé attristé. J'avais aucune idée de ce qu'il s'était passé. Mon père m'a regardé, attristé puis il a ouvert la bouche. « Alex', je suis désolé...» Hein? Quoi? What the hell? « Papa de quoi tu parles?» « Tu es atteint du syndrome de Parkinson. » Je crois que la réaction que j'ai eu là valait au moins un million. J'aurais jamais pensé un jour que je sois atteint de ça. Je pensais que c'était que les vieux qui avaient cette maladie. Je crois que sur ce coup-là, je me suis royalement chier dessus.

Aujourd'hui, j'ai 22 ans. Je suis en fac d'architecture à Paris -oui j'ai jamais quitté ma ville-, je suis atteint du syndrome de Parkinson et je fais parti de la mafia -sauf que ça personne ne le sait et personne ne le saura. Par contre pour Parkinson, plusieurs personnes le savent. Josh, le seul et l'unique, sauf qu'avec lui c'est n'importe quoi. Je sais même plus où on est. Sinon, y a Cheshire, ou le mec que je connais depuis que je suis tout petit et a qui je dis tout -oupresque-. Y a des choses qu'on garde pour soi. Bref donc pour Parkinson, c'est cool quand t'as aucune idée quand ça va dégénérer, du coup, je vis au jour le jour. Je pense pas à l'avenir. Ca sert à rien de toute façon.


THE REASON WHY YOU ARE THE ONE.

Un nom résonne dans ma tête. Le sien. Josh. Il me rend dingue. C'est impossible. Je ne veux plus l'entendre. J'ai mis à notre relation à cause de ma maladie. Je ne veux pas qu'il vive, assiste à ma dégénération. Je veux pas qu'il voit comment je vais perdre tout contrôle, comment je vais devenir un vieux tas d'os qui ne peut plus rien faire. Personne ne doit savoir ça. Je me tuerai avant que ça ne parte trop en n'importe quoi, avant que je perde vraiment mon indépendance. Mais il y a lui. Ce mec, il me rend digne. J'ai jamais eu aussi mal quand j'ai fin à notre relation. jamais. C'est comme si mon coeur se brisait en mile morceaux et chaque morceau me transperçait déchirant mes organes. J'ai mal, mais c'est le bon geste. Je le sais. Enfin, c'est ce que je crois. Jusqu'à ce que je le revois. Mon coeur s'emballe. Je veux. je sais plus ce que je veux. Mon corps me dit de fuir, de pas m'aventurer là-dedans. mais j'y arrive. Figé dans cet rue, devant l'homme que j'aime plus que tout, j'ai mal et peur. Je veux fuir. Mais j'y arrive. Je l'aime tellement que ça devient plus que douloureux. Mon corps brule. Josh. Si tu savais ce que tu me fais. Si seulement tu savais à quel point tu m'importes, a quel point je veux te protéger. Mais j'y arrive pas. J'arrive pas à te protéger. Je suis faible quand ça revient à toi. Je perds tout mes moyens. Tu me rends dingue.