Paris est un rêve pour plein de gens, surtout pour ceux qui n'y vivent pas. Pourtant les embouteillages, la pollution, l'absence d'étoiles dans le ciel et le stress, c'est pas vraiment très attrayant. Mais moi j'y suis allée quand même, j'ai quitté la petite ville où je vivais depuis ma naissance, près de Nantes, pour débarquer ici quand j'avais quatorze ans. Mes parents ont du déménager ici pour le travail et je les ai suivis, il faut avouer qu'au début je n'étais pas super enthousiaste de quitter les amis que je m'étais faite depuis toute petite mais c'était pour Paris tout de même ! Je m'attendais à quelque chose de grandiose et finalement, c'était juste bien.
Aujourd'hui je connais Paris comme ma poche, enfin presque. Je vis toujours chez mes parents - honte à moi, il va être temps que je me bouge parce que j'ai quand même vingt-trois ans, bientôt vingt-quatre. Et vivre chez Papa Maman c'est encore moins évident quand on doit cacher sa vie. Oui parce que j'ai un grand secret international de la mort qui tue : j'aime les filles ! Je ne sais pas si c'est à cause de Julien - mon premier bisou-sur-la-bouche-sans-la-langue - c'était en sixième, ce gars était amoureux de moi et moi je le trouvais sympa, on est "sortis" ensemble pendant quinze merveilleux jours jusqu'à ce qu'il décide de m'embrasser, c'est sûrement à ce moment-là que je me suis rendu compte que Julien n'était pas fait pour moi mais que j'aurais pas dit non à ma voisine de classe, Julie... Depuis ce jour j'ai totalement lâché l'affaire de sortir avec des hommes, la plupart de mes nouvelles amies Parisiennes sont au courant pour moi et l’acceptent bien. En fait je m'assume carrément, c'est juste que ma famille n'est pas au courant, j'ai jamais eu l'occasion de leur présenter qui que ce soit en fait et ça me fait un peu flipper de faire l'annonce officielle devant mon père, ma mère, mon grand frère et ma petite sœur, je ne sais pas du tout comment ils pourraient réagir.
Bref, mis à part ma vie amoureuse qui pour l'instant est plus ou moins en stand by mais je ne perds pas espoir, je suis coiffeuse, ma passion depuis un tas d'années. J'ai commencé ma formation en arrivant à Paris et aujourd'hui je travaille dans un joli petit salon dans le troisième arrondissement et j'envisage d'ouvrir le mien qui serait couplé avec un salon de massage, les Parisiens sont trop stressés, je suis sûre d'avoir des clients !