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 DUNST ❥ Last day of magic, where are you?

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MessageSujet: DUNST ❥ Last day of magic, where are you?   DUNST ❥ Last day of magic, where are you? EmptyMer 28 Mar - 12:16


Melissa Rose Prescott

❝ Et si l'on rejouait toutes les scènes, dis moi encore que tu m'aimes. ❞



ye m'aime, pas toi?

J'suis née à Londres il y a vingt-six ans et on m'a appelé Melissa Prescott. Je suis d'origine anglaise. Dans la vie de tous les jours, je suis journaliste et blogueuse musicale à mes heures perdues. En dehors de ça, faut pas chialer hein, mais j’suis hétérosexuelle , j'suis également en couple avec un homme marié et j’le vis bien (parfois). Je fais partie de la Javanaise et j’en suis particulièrement fière. On m’dit que je ressemble souvent à Kirsten Dunst et je remercie Tumblr et Google en général.
je veux en savoir un peu plus.

❥ Ne fait confiance à personne
❥ Est (très) pessimiste
❥ Est solitaire et n'est pas du genre à parler d'elle
❥ Sait faire semblant d'aller bien
❥ Est fidèle en amitié comme en amour
❥ A le besoin d'écrire et de jouer de la musique quand elle ne se sent pas bien
❥ Conserve tous ces écrits dans différents cahiers que personne n'a jamais vu
❥ Aime le vin blanc et les macarons (sauf ceux à la framboise)
❥ Se déplace toujours en musique. Elle est de ces personnes qui roulent avec le volume de la radio monté au maximum
❥ N'a plus de contacts avec sa famille
❥ Est en pleine rupture (d'amitié) avec N. Aaron Parker (donc évitez de mettre ce sujet sur le tapis)
❥ A tendance à se ronger les ongles jusqu'au sang lorsqu'elle est inquiète, angoissée, stressée ou les trois à la fois
❥ A une passion très prononcée pour les chaussures (elle est victime du trop n'est jamais assez)
et toi, et toi, et toi ?

Votre pseudo sur le net ⇝ Mini ou Sabby. Où avez vous connu OLLP ⇝ De bouche à oreille. Age ⇝ 19 ans. Présence sur le forum ⇝ Je passe dès que j'ai un moment. Votre avatar ⇝ Kirsten Dunst.
Pour nous aider
Code:
[color=#FF0080]▬▬[/color] <b>Kirsten Dunst</b> ◈ Melissa R. Prescott





Dernière édition par Melissa R. Prescott le Dim 15 Juil - 14:13, édité 13 fois
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MessageSujet: Re: DUNST ❥ Last day of magic, where are you?   DUNST ❥ Last day of magic, where are you? EmptyMer 28 Mar - 12:16



ohlala paris
❝ il était une fois ... ❞



Suis-je devenue la personne que je voulais être ? Bien sûr que non !

Petite, je ne rêvais pas forcément de me marier et d'avoir une colonie d’enfants. Tout ce que je voulais, c’était être heureuse. J’ai beau avoir passé ma vie à me jurer de ne pas finir par moisir dans la tristesse comme ma mère l’avait si bien fait, qu'au final, je suis dans la même situation qu’elle. Le mariage raté, les gosses et la tentative de suicide en moins.

Comme la plupart des gens, j’ai eu une famille : des parents qui ne s’aiment plus (ou plus suffisamment), un frère qui tentait de me protéger sans y arriver. Ajoutez à ça le cadre idyllique de l’hypocrisie bourgeoise où le « tout va bien, je vais bien » fait office de règle de vie et vous arriverez au fiasco Prescott.

Le fiasco Prescott, qu’est-ce que c’est ? Un mari qui se fait tellement chier avec sa femme et ses enfants qu’il tente l’expérience de la double vie, expérience qui lui plait tant qu'il part vivre sa vie avec sa deuxième et vraie famille, une femme au cœur meurtri qui, une fois larguée comme un boulet après une quinzaine d’années de mariage, décide de se laisser mourir plutôt que de faire face à la vie et d’aider ses propres enfants, la chair de sa chair, à construire leur vie, et des gamins livrés à eux-mêmes. Autant dire que j’étais foutue d’avance.

Disons qu’à partir de l’annonce du divorce – faite à table et lâchée comme un vulgaire « bon appétit » avant d’entamer l’entrée – j’ai dû grandir plus vite que prévu. C’est aussi à partir de cet instant que le jeu de masques mis en place au sein de ma propre famille - censée être un « cocon » mais qui s’avérait être finalement tout sauf rassurant – stoppa net.
Mon père est parti, mine de rien, sans laisser d’adresse ni même nous jeter un ultime regard avant de passer le pas de la porte et de disparaître à jamais. Ma mère a sombré dans une dépression tellement profonde que j'étais sensible à sa douleur. Je souffrais autant qu'elle, si ce n'est plus. Voir ma mère dans un tel état était loin de me laisser de marbre, mais je devais faire avec. Mon frère s’est senti obligé de jouer le rôle de l’homme de la maison, mais il n’avait pas compris que c’était perdu d’avance. Ce n’était certainement pas du haut de ses quinze petits printemps au compteur qu’il allait pouvoir faire quelque chose. Des gosses peuvent rien faire face à des soucis d’adultes. On était capable de comprendre les choses, mais pas d'arranger la situation.

Et moi, dans tout ça, j’ai vu. J’ai assisté au spectacle le plus monstrueux qu’il pouvait être donné à quelqu’un de voir : la décadence d'une famille. De ma famille.
Je voyais et comprenais tout, perdant trop rapidement mon innocence qui m’avait protégé jusqu’à lors de la dure réalité. Je me savais impuissante face à la situation, mais j’étais assez naïve pour me penser capable de pousser ma mère vers la surface, à la force de mes maigres bras d'enfant. Mais ce que je ne savais pas encore, c'est qu'on ne peut s'en sortir dans la vie sans volonté, sans niak. J’ai dpnc essayé de l'aider aussi fort que j’ai pu mais à chaque fois, elle me repoussait, encore et encore. Moi, sa fille qu’elle avait sentie grandir dans son ventre durant neuf mois. Moi, qu’elle avait aimé. Elle me repoussait alors que j’avais besoin d’elle. J’avais besoin de cette mère qui était la seule personne sur cette terre pouvant me noyer d’amour. Mais elle n'a pas cherché à se battre sous peine qu'elle se pensait finie. Et je souffrais tant de la voir dans un tel que de voir qu'elle était trop égoïste pour s'occuper de mon frère et moi. J’en souffrais tellement que j’en souffre encore. Je lui en veux parce que j'aimerai lui raconter ma petite vie parisienne, lui demander des conseils sur tout et n'importe quoi. Je me damnerai pour entendre ne serait-ce que quelques seconde sa voix. Son absence me cause une douleur telle que dès que je pense à elle - souvent - et bien je me sens mourir étouffée et je finis toujours par me réfugier en boule sous ma table et à pleurer, comme je le faisais enfant. Je l'aime mais je lui en veux trop pour cet abandon infâme et son égoïsme qui l'aveuglait à lui en faire perdre le sens de la réalité, de ses responsabilités de mère. Elle était tellement égoïste qu'elle en n'est venu à faire l'impensable.

Je me rappelle encore de ce jour où j’étais partie à l’école avec ce nœud au ventre et ce mauvais présentement. Mon inquiétude me hurlait de rester chez moi, juste au cas où… Mais j’avais fini par aller en cours, parce que c’était moins pire que de rester dans cette immense villa glacée comme la mort. Mais la demi-journée de cours avait été presque invivable. Je me sentais mal parce que mon instinct me faisait penser truc n’allait pas. Et au final, je m’étais retrouvée à faire le mur pour rentrer chez moi et me tentant durant tout le trajet de me persuader que cette angoisse profonde que j’éprouvais n’était pas justifiée. Je me souviens encore de ce temps d'arrêt que j'avais eu en arrivant devant la porte de chez moi. Je sens encore mon cœur taper violemment contre ma cage thoracique, à en briser mes côte, de cette peur qui m'avait envahi soudainement. Ce stress et cette envie - ce besoin même - de croire que mon esprit voyait le mal partout et qu’une fois que j'ouvrirai cette foutue porte, je me sentirai stupide d'avoir peur pour rien. J'étais entrée dans cette maison dans laquelle je me sentais presque étrangère d'un pas hésitant, le corps tremblant. Je hurlais de sorte à interpeller ma mère mais j'eus pour seul réponse un silence morbide. Définitivement angoissée, je dévalais les escaliers pour me diriger à l'étage où se trouvait la chambre de ma mère, les tripes nouées et le cœur au bord des lèvres. J'espérais encore à cet instant que ma mère faisait une sieste. Mais ce mince espoir s'envola d'un coup lorsque je la vis allongée sur ce lit tel un cadavre. La panique s'empara de moi lorsque mon regard se posa sur sa table de nuit où était alignée une tripotée de boites vides de médicaments. Une puissance montée d’adrénaline s’empara de moi, mettant mon cerveau sur off, et je courus auprès d’elle enfonçant mes doigts dans sa gorge pour qu'elle rejette ces merdes qui allaient enlever la seul pilier (vacillant) de ma vie.
Un appel aux urgences, un lavage d’estomac et une admission à l’hôpital plus tard, ma mère daigna se réveiller, le regard vide, dépourvu de vie. Mon sang se glaça à la vue de ce spectacle horripilant. Il fallut attendre que son regard croise le mien pour que quelque chose paraisse à travers ses prunelles. Son regard était empli de haine. Ce regard noir me traversant de part en part eu l'effet d'une lame me transperçant le cœur. Et les propos qui suivirent n'arrangèrent rien à mon mal-être soudain.


« T’aurais dû me laisser mourir sale fouineuse ! Je te hais ! »


Mal-être qui me pèse encore lourdement. Mais à cette époque, je n'avais pas le temps de me préoccuper de ce détail. La terre ne s'arrêtant pas tourner au moindre problème, on est dans l'obligation de s'accrocher, coûte que coûte, sous peine d'être un mort vivant. Et je ne voulais absolument finir comme ma mère, telle un fantôme errant dans son passé à la recherche de l'erreur.
La vie après ça a donc repris son cours. Comme si de rien n’était, ou presque. J'étais traumatisé de cet évènement, et je ne pouvais même pas en discuter avec qui que ce soit. Ma mère voulait à tout prix garder ça secret - une question d'image il parait. Mon propre frère n'était pas au courant - et ne l'est toujours pas à l'heure actuelle - donc je devais vivre avec ça sur la conscience. Je devais vivre avec cette appréhension de retrouver ma mère pendue au plafond de sa chambre ou de notre salon puisque madame s'était promis de ne pas se rater à la prochaine tentative. Mais bon, j'ai fini par m'habituer à l'incertitude de la vie malgré moi.

Le temps a couru, me laissant à la traîne derrière lui le fourbe. Trois années se sont écoulées en un battement de cils depuis la « chute dans les escaliers » de ma mère – oui, être dépressif n’était pas encore quelque chose à la mode à l’époque – et j’étais devenue majeure. C'était l'âge où ma mère auquel elle avait gentiment jeté Ashley lui disant d'aller où il voulait bien aller, tant qu'elle n'avait pas de nouvelles de lui. Je n'ai pas eu de traitement de faveur et j’ai suivi mon frère à Paris, sans vraiment le vouloir. Mais la peur de me retrouver seule m'a persuadé que ce choix était le meilleur que je puisse faire. Après tout, Paris est l'une des plus belles villes du monde et en plus de ça, elle est très romantique. Mon côté fleur bleu a tout de suite signer, même si je parlais aussi bien français qu'un français parle anglais.
La vie avec mon frère n'a pas été facile. Disons qu'il était devenu un vrai parisien, avec un entourage bien défini et j'étais arrivée là-dedans, moi qui débarquais sans rien, tel un cheveu sur la soupe. Mon frère a très mal supportait ça, parce que forcément, je m'étais mêlée à son groupe d'amis - j'avais fait bien plus que ça en fait. Du coup, une forte dispute a éclaté entre Ashley et moi. Il m'accusa de lui voler sa vie, de n'être qu'une pauvre assistée et qu'il en avait marre de moi. Il ne m'en fallait pas plus pour me dissuader de partir. Il osait penser que je vivais dans son ombre alors que c'était complètement faux, comme le fait que je sois une assistée. Je ne lui demandais pas de m'entretenir. Je m'étais toujours débrouillée pour payer des factures et faire les courses. Je n'étais certainement pas la meilleure sœur qu'il pouvait avoir, mais je n'acceptais pas cette image qu'il avait de moi.

Je me suis donc achetée un appartement grâce aux diverses fonds qui m'étaient à disposition - merci maman. Et de là à commencer ma vie de femme si je puis dire. Je jonglais entre mes études, mes amis. En bref, je vivais une vie de petite étudiante.
Je réussis mes études de musicologie sans trop de difficultés étant donné que la musique est une passion pour moi. Que dire mise à part que je ne peux m'en passer et que ma curiosité dans ce domaine n'est jamais rassasiée ? Donc forcément, aller en cours était tout sauf une corvée pour moi. Ma soif d'apprendre m'a permis de décroché une mention à chaque semestre et d'arriver major de promo ma dernière année.
Entre temps, je m'étais amusée à tenir un blog qui critiquait les artistes que je pouvais écouter au quotidien, ou aller voir en concert. La chose à laquelle je ne m'étais pas attendue est que ce dernier prenne une ampleur telle que j'arrivai, malgré moi, à me créer une place de choix dans la blogosphère. Cela dit, même avec une rémunération conséquente, j'ai refusé de m'adonner à un quelconque étalage médiatique. Ma petite vie me convenait très bien. Je refusais que mon rôle de Rylee prenne le devant de la scène de ma vie.
Sinon, je suis arrivée à me trouver une place de pigiste pour les Inrockuptibles mais j'ai récemment démissionné car en plus de l'ingratitude du boulot, je ne pouvais pas supporter l'ingratitude de ces personnes qui me prenaient pour leur esclave. Depuis peu, je suis journaliste à l'essai chez le concurrent qu'est le magasine Rock & Roll. Je peux espérer d'obtenir, d'ici un mois, ma petite carte de journaliste.

Il est bon de préciser que durant tout ce laps de temps, soit six (longues) années très précisément, je n'ai jamais eu de nouvelles de mon frère.


Tout va bien dans le meilleur des mondes possibles.


Mais comme un mal pour un bien, la perte de mon frère me donna l'occasion de connaitre un type génial qui n'était rien d'autre que son grand rival de toujours : Aaron. Même si le premier contact fut piquant (pas forcément dans le bon sens du terme), lui et moi avons très vite accroché par la suite. Nous avions le même humour, nous avions tous deux été déçu par mon frère - oui parce qu'il faut préciser que celui-ci s'est peu à peu coupé du monde depuis le jour où il s'est casé. Du coup, notre "ennemi" commun nous a grandement rapproché Aaron et moi. Etant un être entier, très doux et très protecteur, je me laissais peu à peu aller en sa compagnie. Disons que je ne pouvais que lui faire confiance car je sentais qu'Aaron n'était pas capable de simuler les sentiments. Et c'est cette honnêteté qui fit qu'on devint si proche lui et moi. Il remplaçait peu à peu mon frère et notre relation était très solide puisqu'elle tenait sur notre complémentarité. Lorsqu'on était ensemble, je me sentais de taille à affronter le monde, parce que je savais pertinemment qu'en cas de problème, Aaron n'était pas loin et jamais il ne me laisserait seule. Jamais. Et tout ça faisait qu'au final, je l'aimais comme mon propre frère.
Mais comme le dicton le dit si bien : toutes les bonnes choses ont une fin. Et ma relation avec Aaron ne fit pas exception.
Toutes ces années de bons moments, de rigolades, de soirées enflammées, de grande complicité, et surtout d'amour et de bonheur, furent balayés d'un revers de la main. Du jour au lendemain, mon cœur heureux mourut suite à une dispute qui a pris des proportions énormes. Tout est parti d'un reproche qu'Aaron m'avait fait. Monsieur se plaignait du fait que je ne me confiais pas soudainement, alors qu'il avait été capable de le supporter durant huit années. Mais je comprenais qu'il veuille que je lui fasse plus confiance - même si je lui faisais entièrement confiance en réalité. Sauf que je sais très bien comment fonctionne Aaron : si je lui parlais de mes problèmes - ici le retour de Nolan - il allait forcément y fourrer son nez dedans, sans se ménager. Et en ce temps, il avait déjà certains problèmes qu'il devait arranger alors j'avais évité de lui parler de ça de peur qu'il s'implique trop. Je n'ai jamais le voir se donner corps et âme pour les autres au détriment de ses propres besoins, donc je ne refusais catégoriquement qu'il en fasse de même avec moi. Mais monsieur ne comprenant pas mon point de vue a pris la mouche et est parti sans même se retourner, comme si notre amitié n'avait jamais existé. Comme si je n'étais personne à ses yeux. Ce départ a été comme tous les autres : douloureux tant il était injuste. Je savais pertinemment que j'étais très difficile à supporter et que je n'étais pas une tendre. Je savais que j'étais bourrée de défauts mais j'étais aussi consciente de ne pas mériter un tel traitement de sa part. A croire qu'il avait oublié tout ce que j'avais bien pu lui dire, ou tout ce que j'avais bien pu faire pour lui. Il m'avait rayé de sa vie au bout d'une journée tandis que moi, j'essayais désespérément de combler cet énorme trou qu'il avait creusé de ses propres mains dans mon cœur. Je passais mes journées à être bourrée tout en faisant le triste constat que n'avais rien été à ses yeux au final. Je m'étais rendu compte de cette amitié illusoire à laquelle j'avais cru dure comme fer. Les masques étaient tombés, une fois de plus, et ce que j'y avais vu était décevant, comme toujours.
De là, s'est mis en place un jeu de tractions et de poussées interminable et juste insupportables et très épuisant nerveusement. C'était comme remuer vivement un couteau dans une plaie. A vrai dire, je ne me souviens plus vraiment de l'enchainement des évènements, de ce qui avait été dit tout simplement parce que je n'en pouvais plus - et je n'en peux toujours plus d'ailleurs. Je ne supportais pas que lui, cet ami à qui je faisais une confiance sans limite, lui que j'aimais par-dessus tout se permette de s'amuser avec moi de la sorte. Tout ce qui lui importait au fond, c'était d'avoir une pigeonne à disposition. Et j'avoue avoir eu ma part de torts là-dedans. Je n'aurais jamais dû revenir de New-York pour sa poire. J'aurais dû le laisser croupir dans sa merde comme il l'avait si bien fait avec moi durant ces deux mois de silence. J'aurais dû mais, contrairement à lui, le savoir complètement démoli me détruisait.


J'aurais préféré avoir un cœur de pierre.


J'étais revenue sur Paris, et Aaron et moi essayions tant bien que mal - mais avec énormément de mal surtout - de recoller les morceaux. Mais lui avait continué à faire sa vie, sans moi alors forcément, je n'avais plus de place dans tout ça. Je n'avais plus de place et je n'avais pas envie de batailler pour m'en trouver une, parce que j'étais épuisée, parce que j'avais perdu foi en cette amitié et toute la confiance que je portais à Aaron. J'avais tout perdu en somme.
Et comme pour un peu plus me faire comprendre que je n'avais plus d'être dans la vie d'Aaron, j'ai eu droit à l'apparition du copain super envahissant - Grayson. Manque de peau, Aaron en est follement tombé amoureux et notre envie - qui pour moi était en fait de l'ordre du besoin vital - de vivre en collocation avec le fantôme de mon ami partie en fumée avant même que la collocation soit effective.
Parce que monsieur le drogué était jaloux, et pour tout le reste, j'ai définitivement perdu mon seul ami.


Il en faut peu pour être heureux.


Et Aaron avait trouvé son "âme sœur" alors je suis partie. Je n'avais définitivement pas ma place là-dedans.

Et comme si cette amitié foirée ne suffisait pas, j’ai eu droit au retour de l’ex revenu de nulle part – de New York en fait.
Nolan Austin Cooper. Un nom qui sonne anglais, des yeux bleus à se damner, une personnalité tant intéressante qu’agréable, et je ne m’étendrais pas sur son physique d’apollon. Je me tuerai si seulement il osait me le demander. Je suis raide dingue de cet homme au charisme fou. J’en suis raide dingue malgré notre situation plus que complexe. Je l’aime comme je n’ai jamais aimé un homme. Je l’aime comme j’aime le futur père de mes enfants, comme l’homme de ma vie. Seulement cette dernière a décidé que cette romance ressemblerait tout, sauf à une histoire hollywoodienne puant l’eau de rose dans des draps de soie. J’ai seulement droit à un film de guerre entrecoupé de quelques répits.

Tomber amoureuse d’un homme marié manquait jusqu’à présent à mon palmarès… Jusqu’à l’arrivée de Nolan. D’ailleurs, je trouve ça plutôt ironique sachant que ma propre famille s’est déchirée pour une histoire de mœurs dans le genre.
Tout a commencé par un échange intense de regards et je me suis rapidement retrouvée dans ses bras, ivre de bonheur. J’étais encore à la fac en ce temps-là, alors c’est vrai qu’on ne se voyait pas plus que ça en y repensant. Mais je m’étais toujours dit que c’était son boulot de trader qui lui accaparait tout son temps. Jusqu’au jour où je commençai enfin à voir que son comportement avec moi dans la rue était différente de celle qu’il avait quand on était tous les deux, chez moi puisqu’il avait toujours refusé qu’on aille chez lui. Ces deux éléments me mirent la puce à l’oreille mais j’étais trop bien dans ce couple que je ne voulais pas tout gâcher, même si ça me gênait un peu de ne pas pouvoir entremêler mes doigts dans les siens à la vue de tous parce que contrairement à lui, je voulais hurler mon bonheur au monde entier. Et puis les jours, les semaines passèrent et rien ne changeait. J’éprouvais une distance injustifiée et ça me blessait. Alors un jour, après une nuit d’amour, je profitais qu’il aille prendre une douche pour regarder son téléphone. Je voulais être certaine que la chose louche que je sentais au sein de mon couple n’était que le fruit de mon imagination. Mais il me suffit d’ouvrir le dernier message qu’il avait reçu pour comprendre que le mal aise que je ressentais n’était pas une folie de ma part. Je ne pourrais jamais arriver à décrire cette sensation que j’eue en lisant ce message. Je subis tragiquement un condensé de sentiments tellement puissant que la mort à côté m’aurait paru douce à ce moment-là. J’étais détruite de voir qu’il avait une autre femme dans sa vie, qu’il l’appelait Chérie, qu’il avait des enfants et tout ça.


Je n’étais qu’une parenthèse dans sa vie alors qu’il était ma raison de vivre.


Après ça, je suis partie, sans rien. Pas de dernier baiser ni même un au revoir. J’étais trop anéantie pour oser l’affronter. Il m’avait menti depuis tellement longtemps ! Je me sentais si sale et si stupide d’avoir osé penser qu’un homme était capable de me voir comme autre chose qu’une blonde baisable. J’ai atrocement souffert de cette histoire.
Après quelques disputes téléphoniques en guise d’explication, la vie a repris son cours. Plus de nouvelles de Nolan, incapacité de me remettre en couple avec qui que ce soit.

Deux ans après cette rupture, j’eus la surprise, un soir, de trouver Nolan sur le pas de ma porte. C’est clair qu’à ce moment-là, j’eus l’envie de lui arracher ses attribues et de les lui faire bouffer. J’avais toujours aussi mal et bien sûr qu’au départ, quand j’eus la stupide idée de le faire entrer chez moi, tout ce que je voulais c’est lui dire d’aller trouver une autre greluche. Mais plus le temps passait et plus la nostalgie ainsi que mon amour pour lui, resté intact malgré les mensonges et l’absence, me poussèrent à me jeter sur lui. J’avais tant besoin de retrouver la chaleur de son corps, la douceur de ses lèvres et le plaisir de ses baisers sur mon corps. J’en avais besoin même en sachant qu’il était toujours marié, qu’il avait un troisième enfant en route et que je resterai la femme de l’ombre. Sa fille de joie.

A présent, je me fiche de me répugner – parce que oui, ne plus avoir d’amour propre me dégoute de moi-même. Tout ce dont j’ai besoin est de sa présence, de son amour. Et même si ça me coûte énormément d’accepter si peu de considération de sa part, je reste là car le bonheur que j’éprouve lors de nos tête à tête n’a pas de prix. Même si j’ai l’impression de mourir dès qu’il me quitte, même si je passe mon temps à compter les minutes passées ensemble et à compter les semaines avant notre prochain rendez-vous, je me dis que ça en vaut la peine. Qu’il en vaut la peine. Parce que l’on s’aime, malgré tout. C’est vrai que je n’aurai jamais droit à un nous, mais au moins, j’ose espérer détenir son cœur comme il détient le mien.


« L'amour sans l'espoir devient une chose morte. »





Melrose ou l'échec de toute une vie



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