Je suis née un 16 septembre 1993. Pour mieux comprendre mon histoire, comme toutes d'ailleurs, il faut bien commencer par le début. C'est pourquoi je vais même aller jusqu'à l'origine, c'est-à-dire, la rencontre de mes parents. Mon père, Alain, vivait en Bretagne, sa région natale et était issu d'une famille modeste. Quant à ma mère, Bonnie, née au Pays-de-Galles, était d'une famille un peu plus aisée que celle de mon père. Cependant elle du compter sur elle-même pour payer ses études de droit, qu'elle fit à Paris. Pendant ce temps, mon père lui, très bon élève et déterminé à sortir de la misère, déménagea à Paris dans une petite chambre de bonne et y fit des études d'architecture et d’ingénieur qu'il paya avec des petits boulots de serveur. Tout deux se rencontrèrent lors d'un mariage d'une amie qu'ils avaient en commun. Ce fut le coup de foudre, et ils décidèrent de ne plus jamais se quitter. Les deux tourtereaux se marièrent en été 91, et deux ans plus tard, badaboum ! Moi ! A cette époque là, mes parents venaient tout juste de finir leur études et ma mère était employée dans un grand cabinet d'avocat. Mon père lui, devint depuis un architecte de renom. Mon petit frère, Nathan, est né 3 ans et demi après moi. Il a maintenant 15 ans.


Nous pouvons dire que j'ai eu une enfance parfaite. Nous habitions dans un quartier huppé de la ville de Paris, dans le 7ème arrondissement, précisément. J'ai passé la majeure partie de ma vie (du moins jusqu'à mes 17 ans) dans ce grand appartement hausmannien, ou mon frère et moi avions l'habitude d'assister aux soirées mondaines que donnaient mes parents. Malgré le fait que mes parents travaillaient d'arrache pied pour nous assurer un avenir plus que comfortable Nathan et moi, nous avons jamais manqué de leur amour, ni de leur présence, et je ne les remercierai jamais assez pour celà. Ils m'ont inculquée des valeurs importantes, qui m'ont permis, et ce depuis l'enfance, d'aller au-delà de ce cocon que formait l'élite parisienne. J'aurais bien pu devenir une petite fille pourrie gatée, égoiste et suffisante, mais leur origine et l'éducation que j'ai reçue a fait de moi, je l'espère, une jeune femme humaine, sensée et ouverte d'esprit. Ma mère m'a inscrite à la danse classique à la naissance de mon frère, car elle me voyait toujours danser devant le grand miroir de ma chambre. Elle a eu raison, maintenant, je n'envisagerai pas ma vie sans la danse.

L'adolescence:

J'ai vécu une adolescence plutot normale, quoiqu'un peu mouvementée vers la fin. Enfin, disons que j'ai aussi fais ma crise, j'ai eu une bonne période d'émancipation. J'ai commencé à fumer, boire en soirée, et je dois dire que j'avais des amis, de très bon même, que j'ai gardé jusqu'aujourd'hui, et c'est avec eux que j'ai muri. Mes excellents résultats scolaires faisaient mes parents en quelques sorte fermer les yeux sur mon comportement parfois réprimandable. C'est aussi la période ou j'ai rencontré mon premier amour, j'avais 16 ans, Arthur en avais 18 à l'époque. Nous étions fou amoureux. Je crois que le problème était justement là. L'amour et la folie ne vont pas bien ensemble, et cette relation là, était devenue trop intense, trop passionelle. En tout cas elle n'a pas duré, et ce fut également mon premier echec sentimental.


Un jour, je me souviens, je devais avoir 16 ans et demi quand mon père, Alain rentra à la maison. Il avait l'air anxieux et ne tarda pas a révéler la mauvaise nouvelle qui s'avérait etre un cancer d'un stade bien avancé, il y avait des métastases. Mon petit frère à l'époque n'avait que 13 ans. Trop jeune pour vivre ça. Ma mère fondit alors en larmes comprenant ce que cela voulait dire, mais Nathan et moi restèrent calmes. A vrai dire, nous n'avions pas encore compris que l'issue de ce combat ne s'avèrerait pas aussi simple. En effet, un peu plus d'un an plus tard, mon père fut hospitalisé dans une maison de repos. C'est devant cette nouvelle que mon frère et moi surent que c'était bel et bien la fin, mais personne ne semblait savoir pour combien de temps encore. Mes larmes ne purent s'empêcher de couler la nuit ou j'appris son admission. J'avais pris conscience que mon père n'était pas infaillible et qu'une fois passé de l'autre coté, jamais plus il ne reviendrai. "Le plus flippant, c'est l'inconnu" disait-il "après, on s'habitue !" Malgré la faiblesse de sa voix, il trouvait encore le moyen d'avoir des intonations sarcastiques auprès moi. C'est ce qu'il m'avait enseigné. La maitrise de l'ironie. Au plus grand déséspoir de ma mère qui ne supportait pas du tout ce ton là. Cette semaine fut la plus longue de toute ma vie. Chaque jour, je venais voir mon père s'affaiblir de plus en plus. Et devant ces images, j'avais l'impression d'etre complètement vidée. J'avais l'impression de ne plus rien éprouver. L'agonie de mon père fut un véritable suplice pour moi. J'étais partagée entre la volonté de l'avoir encore auprès de moi et l'envie de ne plus le voir souffrir. Je ne supportais plus de le voir dans cet état, plus de voir dans la salle des familles un paysage macabre tel qu'un gigantesque cimetière derriere une lignée de pompes funèbres, le regard de sa mère plein d'incompréhension et de terreur ni les pleurs incessants de son petit frère. je voulais juste que tout s'arrête. Et tout s'arrêta un matin d'Automne.


Suite à l'enterrement de mon père, ma mère, mon frère et moi durent affronter l'énorme vide qu'il avait laissé. Au début, c'était facile, je ne me rendais pas compte. Comme si il était parti en voyage d'affaire, comme il le faisait de temps à autres. Ces moments là, c'est comme les gosses lorqu'ils se blessent mais qui ne pleurent pas avant d'avoir vu la blessure. La mort de mon père, c'était ça. Les premiers jours, je tenais le coup parcque ça me semblait irréel, mais lorsque j'ai compris qu'il était vraiment parti, là j'ai compris la souffrance. Je suis restée encore quelques mois avec les survivants de ma famille, puis décida de déménager, vivre seule, histoire de commencer une nouvelle page. Depuis cette année je suis étudiante en architecture et ingénieurie, une sorte d'héritage de la part de mon père, j'adore ça. Biensur, je vois ma mère souvent, je ne la laisserai pas tomber maintenant qu'elle est veuve, ni mon frère d'ailleurs. J'ai gardé mes bons amis et espère vivre et découvrir de nouvelles choses à partir de maintenant.

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