parce que j'ai tellement pas envie d'faire un putain de pavé sur ma vie, alors si tu me le permets, j'vais faire ça court. ★ on va éviter les conneries du genre « je m'appelle maddox, j'ai 22 ans, j'suis né à londres, ma maman et mon papa, ils s'aimaient, blablabla, blabla, blaaaabla{..}blablabla. » donc voilà, du temps que mes parents étaient encore en vie, j'étais encore capable d'écouter des films inoffensifs en m'disant que la vie était belle. j'avais un frère, de quatre ans mon ainé. je l'ai toujours, d'ailleurs, comme quoi c'est le moins important qui est toujours en vie. j'dis ça, mais malgré tout ce qu'il a bien pu me faire subir, je ne voudrais pas le voir mourir, parce que j'ai horreur de la mort, contrairement à lui. j'ai eu une enfance plus que facile. mes parents m'adoraient et je passais mon temps avec eux, aussi stupide que cela puisse paraître. j'étais un petit surdoué, j'avais des notes parfaites à l'école, les gens me trouvaient mignons, j'avais tout pour moi, quoi. mon frère me détestait, mais c'était le dernier de mes soucis. de toute, je ne le voyais jamais beaucoup, il restait planqué dans sa chambre à faire je ne sais quoi sur son ordinateur. eh puis, il y a eu cette fameuse journée, le genre de journée qui reste planquée dans ton cerveau comme la première fois qu'tu baises et qu'tes parents te prennent sur le fait. doooonc, mes parents voulaient voyager en famille et évidemment, j'adorais l'idée. mon frère, cependant, avait préféré rester à la maison pour faire l'amour à son ordinateur. j'avais encore cette impression qu'il ne venait pas parce qu'il me détestait, j'avais encore cette impression que je ne me trompais pas. le regard qu'il m'avait lancé lorsque j'avais quitté la maison était .. priceless. j'avais eu des frissons, même, parce que ouais, même quand je le croyais innocent, il me foutait la trouille. j'avais pris place dans le van, puis voilà, nous avions décollé. même pas quelques minutes plus tard, je n'ai même pas eu l'temps de réaliser ce qui se passait que le van était littéralement mort grâce à un putain de camionneur qui ne savait pas conduire. quand j'ai osé ouvrir les yeux, j'ai eu droit au visage de mon père totalement .. sanglant. j'avais du mal à le reconnaître, même. j'ai gerbé. j'me suis retourné, j'ai vu ma mère dans un sale état. elle était visiblement morte, elle aussi. j'ai pleuré comme un bébé. j'étais un bébé, après tout. j'avais quatorze ans, et j'avais toujours vécu avec mes parents, j'avais toujours été collé à eux comme un alcoolique à son alcool version un peu plus bisounours. j'venais de perdre ma vie, quoi, parce que pour moi, ils étaient importants à ce point. et puis moi, je n'avais absolument rien. comment est-ce possible? aucune idée, bien franchement, mais ça me fait royalement chier. j'me suis retourné, puis j'ai vu mon frère qui s'est précipité vers moi pour me secouer d'rage. « T'es qu'un enculé ! PUTAIN, CRÈVE ! C'est TA faute. TA PUTAIN DE FAUTE ! » mot pour mot. j'avais quatorze ans, et j'étais certain que je venais tout juste de tuer mes parents. parce que t'es tellement l'pire imbécile de c'monde que j'me demande comment ça peut être possible qu'on soit frère. ★ suite à la mort de nos parents, c'est ma tante qui m'a prit sous son aile. dreamcatcher est resté chez les parents, lui, seul avec ses trucs. la tante en question était gentille, mais en fait, on s'fiche totalement de c'que j'ai bien pu vivre dans cette nouvelle famille. C'qui nous intéresse, c'est l'année d'après, quand j'avais quinze ans. j'ai été surpris de voir mon frère se pointer pour m'amener je-ne-sais-où. il était couvert de tatouages, tellement que j'avais du mal à le reconnaître. même son visage, bordel, tout, absolument tout. j'ai honte de dire que j'ai pensé, l'espace de quelques secondes, qu'il m'avait pardonné. j'ai pas envie d'entrer dans les détails, vous voyez, mais .. mon frère, c'est plus qu'un délinquant. mon frère, c'est l'diable en personne, bien que je ne m'appelle pas mère térésa et que j'récite pas des prières matin et soir. tout ça pour dire qu'il m'a fait assister à son tout premier massacre. dans une ruelle de londres, il était avec des potes, ils étaient armés, et .. j'restais dans mon coin, les yeux ouverts, à regarder la scène, le film d'horreur en direct. j'avais juste envie d'pisser dans mon froc, j'me demandais s'il allait me tuer, à la fin. j'ai jamais eu aussi peur de toute ma vie, j'm'étais assis dans un coin, je regardais le visage des gens, j'avais même eu droit à du sang sur mon t-shirt et sur ma figure, j'ai .. voilà. j'voulais lui crier, lui demander pourquoi il me faisait ça, mais j'voulais pas recevoir une balle, j'voulais pas crever. alors, j'suis resté silencieux tout le long, retenant mes larmes comme j'le pouvais. fuck that, j'ai plus envie d'raconter la suite. mon frère a disparu, j'ai couru à la maison d'ma tante pour m'y réfugier pendant quelques années. j'ai refusé de retourner à l'école. j'me suis mis à entendre des voix, à délirer, à m'perdre dans l'alcool, à avoir peur de tout c'qui bouge incluant ta mère, à .. délirer, vraiment. vraiiiiment. puis à l'âge de 21 ans, j'ai décidé que londres, c'était terminé. trop d'mauvais souvenirs, trop de.. 'fin bref. j'me suis dirigé vers paname, c'était pas à l'autre bout du monde, mais c'était du neuf. j'me suis fait des contacts, j'ai trouvé un job, mais au fond d'ma tête, ça ne tourne toujours pas. les voix se sont éteintes avec le temps, jusqu'à ce que .. j'croise mon frère dans les rues d'paris. j'ai l'impression d'revenir au point de départ, j'ai l'impression qu'il va m'assassiner, j'ai l'impression qu'il va s'faire un plaisir de me faire souffrir avant d'faire un barbecue avec la chair d'mon corps. i'm just .. gonna die. allez, madd'. kill him first. jamais. jamais. jamais.