✎ On dit toujours des mariages qu’ils sont ce qu’il y a de plus beau dans une vie, que pour les époux c’est un jour exceptionnel, qu’ils ne pourront jamais oublier… Quand on parle de mariage, on pense aux festivités, à la musique, aux danses, à l’ambiance… Au bon repas, aussi. A la belle robe que portera la mariée, aux photos… On pense à l’émotion palpable au moment où les amoureux se disent « oui » pour la vie.

Ce dont on parle moins, c’est d’une autre vérité sur le mariage : les crises ! Et croyez le, des crises de larmes, ce n’est vraiment pas ce qu’il manque dans un mariage. Et celles-ci s’ajoutent aux crises de panique de la mariée. Car la demoiselle qui s’apprête à dire oui et toujours très stressée et s’excite pour un rien. Deux minutes de retard dans la livraison du gâteau de mariage ? Et vlam, une crise d’angoisse. Sans parler des cauchemars qui peuplent la nuit d’avant la noce. Parce que oui, les mariées sont des angoissées qui, la nuit, imaginent que le lendemain sera catastrophique, que la robe se déchirera, qu’un talon cassera…

Pour Irydessa du Plessis Bellière, la crise de presque mariée avait commencé une semaine avant le mariage, soit aux alentours du dix Mars. Son père venait de lui apporter sa robe de mariée, imaginée spécialement pour elle et confectionnée à la main. Une véritable robe de princesse, avec une belle crinoline et un bustier très sexy. Sauf que les yeux de la brunettes s’étaient emplis de larme sitôt l’apparition de ce chef d’œuvre. Et en hoquetant, la demoiselle déclarait vouloir porter la robe de sa mère pour dire oui à Benjamin.

La crise de la jeune mannequin avait continué après cet épisode, qui finalement s’était terminé sur le fait que la demoiselle porterait sa propre robe de mariée et non celle de sa mère. Donc, la crise avait continué. En effet, trois jours avant les épousailles, la célébrité avait faillit tout annulée, perturbée par le fait que sa mère ne serait pas présente à la noce – et comment cette pauvre femme aurait elle pût y être alors que depuis seize ans, elle reposait dans un cimetière autrichien – Mais à la décharge de la demoiselle, c’était très dur que de se marier sans avoir sa génitrice auprès de soit. C’était un évènement si… Si important. Qu’une mère n’y puisse assister, ce n’était pas vraiment normal. Et Iris était affectée par cette absence plus encore que d’ordinaire.

Puis tout était à peu près rentré dans l’ordre mais l’approche des noces mettait le couple et leurs proches sur des charbons ardents. Surtout la future mariée. Parce que ses problèmes sentimentaux, bien qu’elle les reniait désormais avec l’approche de l’union, étaient toujours bien là. La demoiselle se mentait en se persuadant que côté cœur, tout allait bien. Car justement, rien n’allait. Mais même l’air tristounet arboré par Cédric depuis quelques jours ne réussit à lui faire ouvrir les yeux pour mettre un terme à tout cela. Pour se marier il fallait être sûr. Hors Irydessa se persuadait d’être sûre sans l’être. Ce qui était problématique dans la mesure où on ne se mari pas à la légère.

Le jour de la noce, finalement, était pire que tous les jours précédents. Pour commencer, Irydessa avait fort mal dormit, imaginant, en bonne future mariée qu’elle était, toute les catastrophes qui pourraient se produire au cour de la cérémonie religieuse du lendemain. Puis son père était arrivé à l’appartement du seizième très tôt, sur le coup des sept heures du matin, avec une bande composée d’un coiffeur, d’une esthéticienne, d’une maquilleuse… Bref, autant de personnel que s’il s’agissait d’un défilé. D’abord ils l’aidèrent à enfiler la robe pour ne pas tout défaire ensuite et passèrent à l’attaque. Mais au moins cette ambiance assez habituelle détendit la jeune femme, d’autant plus qu’elle connaissait chacune des personnes présentes qui, de par leurs blagues, la rassuraient. L’amusaient aussi. Alors que pendant ce temps, chez les parents de Benjamin, tout le monde préparait les voitures tandis que l’heureux élu se préparait peut-être. En tout cas, la jeune femme ne le verrait pas avant la cérémonie.

Puis vint le repas de midi et, avec, l’approche du mariage, dans trois heures. Le stress de la demoiselle ne cessait d’augmenter et c’est en mangeant, usant de toutes les précautions du monde, qu’elle décréta à son père qu’en fait, le mariage n’était pas le plus beau jour d’une vie mais le plus stressant. Ce qui amusa plus ou moins son père qui, d’ailleurs, devenait de plus en plus livide à mesure que l’heure approchait. Après tout, il allait marier sa fille unique… Tout à coup, il se rendait peut-être compte qu’elle avait énormément grandit. Peut-être avait il l’impression que ce n’était qu’hier qu’elle était encore un bébé…

Quatorze heure trente. Tout était prêt et Irydessa pouvait quitter son domicile, devant une horde de Paparazzis pour s’engouffrer dans une Limousine réservée par son père pour l’occasion. La voiture filait dans les rues de Paris, conduisant la jeune mariée jusqu’à Notre Dame, la mariage religieux étant célébré avant le mariage civil… Enfin, normalement c’était l’inverse mais Irydessa avait voulu faire autrement. Alors que le véhicule courrait Paris, la demoiselle regardait par la fenêtre, un air inquiet sur le visage, c’était follement stressant. Mais enfin la Limousine s’arrêta devant Notre Dame et la jeune femme put descendre. Quinze heure moins cinq. Alors les invités, venus en grands nombre, pénétrèrent dans le bâtiment alors que la mariée venait à côté de son époux, embrassant les petites filles qui jetteraient des pétales blanches, ainsi que Lumen, sa demoiselle d’honneur. Benjamin pénétra alors dans la bâtisse au bras de sa mère et la mannequin attendit patiemment de faire son entrée au bras de son père, bien que son estomac faisait des siennes. Une douce mélodie finit par s’élever et les petites filles firent leur apparition, suivit de Lumen, accompagnée du garçon d’honneur de Benjamin. Enfin, Irydessa fit son entrée, le visage à demi-caché par son voile blanc. La larme à l’œil, elle avançait jusqu’à l’autel au bras de son père, regardant droit devant elle, ce qui ne l’empêcha pas d’apercevoir Cédric parmi l’assistance. Et les enfants de l'orphelinat Japonais dont elle était la marraine.

Sa course se termina enfin et la future mariée fit face à Benjamin, très élégant dans son costume noir. Du coin de l’œil, la brunette observa la foule. Les gens étaient venus en nombre, vraiment. Il y avait les familles, les amis, les connaissances et même des gens avec qui la jeune femme avait travaillé une fois ou deux. Même ses amis people avait répondu présent à son invitation, ce qui ne manquait pas de la ravir. Détournant le regard, la brunette le reposa sur le visage de Benjamin, écoutant alors le prêtre qui commençait à parler.