Et dire que j'en avais terminé avec la cigarette, c'était pathétique n'est ce pas ? Là, allongé sur mon lit, priant pour que mes poumons me pardonne ce dernier écart. C'est l'inspiration avec le grand saut. Comment vous dire cela en un terme politiquement correct... Cela me trouait gravement le cul de devoir passer ma soirée, dans ma piaule, seul. C'était pathétique en faite, vous voyez, le genre de gars que vous avez envie de prendre dans vos bras pour le consoler. Mais non ce n'est pas grave, tu les verras demain. Que dalle. Un léger bâillement, puis un toussotement, et me voilà reparti, traçant de mes lèvres de continuels O, forme de cerceau dans lequel je m'imaginais un lionceau s'exercer. Je suppose que je ne pouvais pas tomber plus bas, n'est ce pas ? C'était un peu comme la taille de notre président actuel dans escabeau. On ne pouvait pas tomber plus bas. La pendule tiquant à chaque seconde, je regardais l'heure tourner, suivant la trajectoire de l'aiguille de ma main. Si j'étais défoncé ? Non, pas totalement. Aussi étrange que cela puisse vous paraître, je n'étais pas forcement le gars qui aimait boire, ou même sniffer tout et n'importe quoi. Non, j'étais plutôt clean de ce côté là. Je suppose que chaque personne a ses particularité, pour un fêtard, celle ci en était clairement une. Mais au final, je ne trouvais pas que se défoncer menait à quelques choses, on oubliait vite, trop vite. J'étais quelqu'un de curieux, je voulais tout savoir et me souvenir de tout. Et je le faisais. En cours, mes notes excellaient, mais vous savez, l'école n'a jamais été mon fort. Au point de vu discipline je parle. Après mon bac, j'ai juste décidé d'en finir. Et puis pourquoi j'vous parle de ça moi d'abord. Les yeux clos, finalement, je laissais mon esprit divaguait une bonne quinzaine de minutes, rappelé bien vite à l'ordre par l'inlassable et irritant bruit de ma sonnette de porte. Quel con pouvait bien se pointer à une heure pareille ? Me redressant tout en chassant les dernières traces de fumées qui pouvaient orner le décors, je passais par la suite une main dans mes cheveux, les ébouriffant légèrement, un style un peu négligé qui m'allait je dois l'avouer plutôt bien. En toute modestie bien entendu. Je traversais très rapidement mon petit studio et ouvrais la porte, un oeil fermé. Je mis bien quelques secondes à cerner le personnage. Chesire, qui d'autre. Non non, vous ne rêvez pas, j'avais bel et bien oublié qu'il y a à peine une demi heure, je l'avais invité à me rejoindre. Et détrompez-vous ce n'était pas pour me déplaire. M'approchant de lui avant même qu'il n'ait passé le pallier, je déposais mes lèvres sur les siennes, les liant en un langoureux baiser, d'un naturel à en découdre vos caleçons. Et le sien, ou du moins je l'espère. Me retirant, je lui adressais un de ces sourires en coin dont moi seul a le secret, mon charme naturel, très certainement, haha. « Vas-y entre. » dis-je en libérant l'entrée pour qu'il ne s'y avance « Je suppose que tu sais où tu dois te poser. » cela semblait presque ennuyeux au final, de voir les hommes venir et repartir, tous pour la même chose. Au final je n'y éprouvais qu'un désir à moitié partagé. Au moins je les rendais heureux, je sais, je suis trop bon. Dans tous les sens du terme. Dos à lui quelques secondes le temps de refermer la porte et de pousser quelques affaires, je lui fis bien vite face, le détaillant de haut en bas. « T'es toujours habillé ? » lâchais-je sur un ton mi-interrogateur, mi-blasé, un sourcil arqué. Pourquoi l'avais-je invité déjà ? Putain de trous de mémoire, même en étant sobre j'arrivais à la paumer cette conne.

J'crois pas, j'pense que faut demander à Camel, voire l'fouetter !