21.30. Il n'était pas là ! Son nouveau barman n'était pas là ! Tournant comme un lion en cage devant le bar de sa boite, il grognait dans sa barbe en regardant les minutes passées. Il le savait ! Il n'aurait jamais dû, mais jamais dû engager un engin pareil ! Franchement ! Ce petit haricot n'avait rien à faire derrière un bar, il avait juste la tronche d'une minette ! Grogne et se retourne violemment quand il entend du bruit derrière lui, prêt à fusiller du regard ce petit con. Mais, non. Ce n'était qu'Arthur, son deuxième barman. Le plus doué et plus fidèle, il bossait ici depuis quatre ans maintenant, quatre ans était l'âge de la boite. C'était son premier employé et jamais il ne le laisserait partir ! Par contre l'autre... Son employé d'ailleurs fronça les sourcils en voyant l'état de son patron. Cela ne voulait dire qu'une chose, un, quelqu'un allait passer un mauvais quart d'heure, deux, il serait viré avant la fin de la soirée ! Regardant autour de lui, il grimaça. « Bonsoir patron, il n'est pas encore là ? » Cela ne servait pas vraiment à grand-chose de poser la question mais, c'était surtout pour être polis. Camille était un vrai monstre quand il était de mauvaise humeur ! « NON ! » Arthur esquissa un léger sourire avant de partir pour le vestiaire, la soirée allait être particulièrement rythmée si son patron ne perdait pas sa mauvaise humeur ! Passant une main dans ses cheveux, Camille, donna un coup de pied dans une chaise en grondant violemment, montant quatre à quatre les marches qui le menaient à son bureau, attrapant le téléphone. Il allait l'entendre ce moins que rien ! On ne posait pas de lapin dans sa boite ! On travaillait aux horaires indiqués, pas de retard ! Il allait faire quoi s'il n'arrivait pas ! Un vendredi soir ! La boite allait être bondée et si l'autre ne venait pas se serait la galère. La tonalité raisonna dans son oreille comme le cri d'un enfant strident et désagréable. Rien, pas de réponse. Il ne manque pas de lui laisser un message cru et cruel. En gros, il était viré. Raccrochant comme un bourrin manquant d'envoyer valdinguer l'engin électronique il ouvrit violemment son armoire de secours. Avisant les vêtements qui y étaient rangés. Bien.

« Oh ! Patron ! Il...il ne vient pas ?! » Pour toute réponse Arthur reçu le regard le plus noir de toute sa vie. Son patron habillé comme une bombe sexuelle passa derrière le bar, commençant à vérifier les stocks. « Il est viré ! » Un rire raisonna doucement dans la boite encore vide. Arthur riait et, Camille ne lui dirait rien, car, ils étaient aussi amis. Ce qui le faisait rire était le fait que son patron soit aussi direct, pas de seconde chance, non rien ! Et il imaginait bien le savon qu'il avait pu lui passer. Cet homme était un monstre ! Un ours mal léché ! Et pourtant... « Travail au lieu de rire ! » Le rire cessa aussi vite qu'il était arrivé et les deux hommes se mirent à travailler la soirée avançant lentement, les préparatifs se fignolant. Bientôt les vigiles arriveraient et les portes pourront s'ouvrirent. Ce soir, l'entrée était gratuite pour les filles. La soirée allait être bien remplit, c'était certain !

00.00. La musique battait dans l’air avec force alors que des corps enlacés se frottaient sans pudeur au milieu de la piste de danse déchainée. Les barmans se démenant pour combler les demandes des clients qui ne cessaient d’affluer. Camille jouant de son charme et de son habileté avec les bouteilles pour faire un petit show, jonglant avec dextérité, attirant le regard envieux et jaloux des hommes et les cris hystériques des filles. Il aimait voir ses clients contents, il s’était tué à la tâche pour ouvrir cette boite, pour la faire connaitre et la monter dans les boites les plus branchées de Paris. Jamais il ne ferait l’erreur de ne pas combler ses clients. « Et voici un Orgasme. » Un sourire enjôleur, des rougeurs sur les joues de la jeune femme, un petit clin d’œil et il était occupé par une nouvelle demande. La sueur glissant lentement dans son cou. Il aimait s’occuper du bar de temps en temps. Mais, ce n’était pas son boulot, plus maintenant. La gérance était une chose qui lui prenait un temps fou et, ce soir il aurait dû passer le nez dans les factures ! Mais non, un petit con allait le mettre en retard. S’il le revoyait… !

05.00. Son corps tomba lourdement sur le matelas moelleux qui l’attendait. Un soupire passant ses lèvres. Ce n’était plus de son âge de faire le bar toute la soirée ! Soupirant doucement, allumant d’un claquement de doigt la lumière, il se redressa lentement, son regard glissant sur la photo qui ornait sa table de chevet. Souriant un peu. Ses parents. Ils étaient restés à Londres. Mais, heureusement, ils se voyaient assez régulièrement, connaissant sa mère, de toute façon, il ne pourrait pas dire non à une visite même surprise ! Secoue la tête en riant d’un rire grave et rauque avant de se déshabiller tout en marchant, ses vêtements tombant lentement à ses pieds, laissant découvrir son corps puissant qui se glissa bien rapidement sous l’eau chaude et bienfaitrice d’une douche. Il était crevé ! Et il ne parlait même pas du fait qu’il se soit fait ouvertement dragué par une gamine de dix-huit ans ! Bon, forcément c’était agréable de voir qu’il avait encore du charme mais…franchement, d’où elle sortait cette midinette ! Habillée comme une Barbie, maquillée comme…un pot de peinture ! Frisonne d’horreur puis ferme les yeux. Profitant de sa douche, laissant son esprit partir un peu ailleurs, vers son ancien amant d’une nuit. Un sourire s’affichant sur ses lèvres. Ça lui ferait du bien tient…de se trouver un amant. Lentement, sa main glissa vers un plaisir certain…

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