► OOH LA LA PARIS.
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ooh la la paris, réouverture. 02/11/14.
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 ✗ nobody ever used to care about me. Ft. Aaron

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MessageSujet: ✗ nobody ever used to care about me. Ft. Aaron   ✗ nobody ever used to care about me. Ft. Aaron EmptyVen 24 Fév - 19:30



i'm not used to all this people-caring-for-me thing...

Une semaine et demi, une semaine et demi que j'étais enfermée chez moi avec cette foutu infection pulmonaire. Grippe, ouais c'est ça. Mon médecin il pouvait aller se la faire mettre sa grippe à la con. En plus, maintenant que grand-père était à l'hosto, grand-mère serait plus à la maison. En fait, ils étaient déjà pas beaucoup à la maison histoire de pas se faire "contaminer par mes microbes". Bah merci mais moi entre-temps, je crève dans mon lit à devoir prendre des médicaments dégueulasse de la taille d'une pièce de 50 centimes. Je pense que s'il y avait pas eu Grayson, j'aurais fait une connerie. C'était le seul qui était là; à se pré-occuper de mon misérable état. Puis, il y avait son ami, le médecin Aaron Parker. Il m'avait accompagné à l'hôpital hier alors qu'il avait absolument pas faire ça. Il avait été là pendant que le médecin me consultait. Les deux seuls qui avaient été là alors que je me faisais bouffer par cette infection. C'est horrible quand meme de se retrouver toute seule, sans quelqu'un pour s'occuper de toi, pour t'aider à oublier que t'es malade. Non toute seule. Comme toujours. Sans parents, sans famille, sans rien. Quatre ans que ça dure. On pourrait croire que je m'y suis habituée maintenant. malheureusement non, plus le temps avance, plus j'ai envie d'avoir mes parents, plus j'ai envie de faire la merde pour attirer leur attention. Et si je les avais pris ces somnifères hier soir. Peut-être qu'ils auraient remarqué que j'avais foutu une vraie connerie pour une fois, que je souffrais vraiment de cette solitude. En faite, je crois plutôt qu'ils en auraient rien eu à faire, comme toujours. On s'en fiche de la petite Fien, elle peut crever dans son coin et personne remarquera la différence. C'était toujours la même histoire. Le même scénario. Moi toute seule sans personne.

La porte sonnait. Aaron. Il venait passer l’après-midi avec moi. Histoire de me faire changer les idées et de me permettre de m'aérer un peu. Je suffoquais dans ma chambre. J’enfilais rapidement un hoodie histoire de lui montrer que je m'habillais chaudement. En vérité, ça faisait juste une heure que j'étais prête et que je tenais plus en place parce que je voulais tellement sortir et me défouler. J'ouvris la porte laissant Aaron entrée. je restais tout de même loin. Je voulais pas vraiment lui refiler ma maladie. Un petit sourire timide s'afficha sur mes lèvres. « Salut...vas-y entre. Y a personne à la maison sauf moi. »


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Dernière édition par M. Fien Enguerrand le Sam 17 Mar - 13:01, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: ✗ nobody ever used to care about me. Ft. Aaron   ✗ nobody ever used to care about me. Ft. Aaron EmptyMer 7 Mar - 17:31

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Clés en mains, je claquai la porte de mon appartement et dévalai les escaliers quatre à quatre, les sourcils froncés. Préoccupé que j’étais. J’avais à peine eu le temps de finir ma journée, de rentrer poser mes affaires et de manger un morceau que je repartais déjà. J’avais l’impression de vivre à cent à l’heure ces derniers temps. Entre le boulot et tout ce qu’il se passait en dehors, j’avais la sensation d’être embarqué dans un train d’enfer dont je ne contrôlais plus rien. C’était effrayant mais je n’arrivais pas à me dire que je devais en être effrayé. Et je l’étais pourtant, assurément. Mais je crois que je ne m’étais jamais senti aussi vivant. Aussi épuisé aussi. Je n’allais pas forcément très bien, peut-être même que j’allais mal mais pas pris le temps d’y penser. Par peur, par lâcheté. Pour ne pas me rendre compte que j’étais sur le point de m’effondrer. Mely avait finalement raison quand elle disait que j’étais le roi du déni. Parce que si j’avais pris le temps d’y réfléchir, je me serais rendu compte que j’étais essoufflé, au bord du gouffre. Mais peu importait, parce que je devais m’occuper de la petite Fien pour le moment.
La petite protégée de Grayson. Je l’avais prise sous mon aile un peu par hasard - syndrome de Superman quand tu nous tiens - en me mêlant encore une fois de ce qui ne me regardait pas et, depuis, je tentai de prendre soin d’elle autant que je le pouvais. Ce qui n’était pas chose aidée sachant qu’elle comme un animal sauvage et blessé - elle repoussait les mains qu’on lui tendait. Mais, petit à petit, j’arrivais à l’amadouer, à la laisser m’accepter à ses côtés, dans sa vie. À accepter mon aide. Et je crois que c’était ce dont elle avait réellement besoin - d’aide et de quelqu’un pour la soutenir. Je ne savais pratiquement rien de sa vie, je ne pouvais que faire des suppositions mais j’étais parfaitement conscient qu’elle manquait d’une présence parentale. Ses grands-parents ne semblaient pas vraiment se préoccuper d’elle et le fait que sa maladie la cloître chez elle dans sa chambre, dans son lit, ne l’aidait en rien. Je voyais bien qu’elle ne guérissait pas aussi bien qu’elle aurait dû, son état m’inquiétait et Grayson n’était pas là. Je savais qu’il tenait à elle, beaucoup ; elle le considérait comme un père, comme cette figure paternelle dont elle avait terriblement besoin. Alors je n’avais pas eu besoin d’y réfléchir longtemps pour décider que j’allais m’occuper d’elle comme il l’aurait fait.

Sans tarder, j’avais alors pris la direction de Neuilly pour la rejoindre chez elle et la sortir un peu comme je le lui avais promis. J’étais assez inquiet de l’état dans lequel j’allais la trouver à vrai dire. Je ne savais pas trop si je faisais bien de l’emmener dehors pour quelques heures vu son état de santé déjà fragile mais elle avait besoin de changer d’air. De se changer les idées aussi. Et je me présentai à sa porte avec un petit nœud d’appréhension au creux de l’estomac. J’eus même l’impression d’attendre plus longtemps qu’il n’en fallait pour que Fien ne m’ouvre sa porte. Elle était pâle, très pâle, j’avais la sensation qu’elle pouvait s’évanouir à tout moment ou tomber à la renverse parce qu’elle ne tiendrait pas sur ses jambes. Je lui adressai un doux sourire tandis que j’entrai dans l’appartement.

« Alors, comment tu te sens ? Pas trop faible ? demandai-je, sourcils froncés. »

Je jetai un coup d’œil alentour, cherchant ses grands-parents du regard alors qu’elle m’apprenait finalement qu’ils s’étaient absentés. Je retins une remarque acerbe sur le bout de mes lèvres et restai silencieux. Je me demandais encore comme ils pouvaient laisser une gamine d’à peine dix-huit ans toute seule alors qu’elle était malade et qu’il pouvait bien lui arriver n’importe quoi pendant leur absence. Ils étaient inconscients et j’avais l’envie furieuse de leur dire ma façon de penser. Vraiment.

« Bon, on va te transformer en esquimau puis on fera un petit tour, ok ? Pas trop long non plus, je ne veux pas te fatiguer plus que nécessaire, proposai-je en souriant posément. Tu as mangé quelque chose aujourd’hui ? Je vais peut-être nous préparer un petit pique-nique pour plus tard, non ? Qu’est-ce que tu en penses ? »


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Dernière édition par N. Aaron Parker le Mer 25 Avr - 12:49, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: ✗ nobody ever used to care about me. Ft. Aaron   ✗ nobody ever used to care about me. Ft. Aaron EmptyJeu 29 Mar - 21:17



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« Alors, comment tu te sens ? Pas trop faible ? » Non, j'ai juste l'impression que ma tête va exploser, que mes poumons et ma gorge sont en feux et que je vais m'effondrer à tout moments. Je suis faible. J'aime pas cette sensation de faiblesse, d'être vulnérable à tout, de pas pouvoir avoir le contrôle entier sur moi, de sentir quelque chose en moi qui me détruit. Oui parce que c'est comme cela que je le vois. Une chose qui me détruit, me suffoque, me brise en mille morceaux. Chaque toussotement me faisait mal, me brulait les poumons. C'est comme si il y a une boule de feu qui scintille au fond de ma gorge et qui explose à chaque toussotement, arrachant tout sur son passage. je n'aime pas cette sensation. Je la hais. Je veux qu'elle parte et qu'elle ne revienne plus jamais. Je veux plus être malade. Je veux revenir en arrière et ne pas tomber malade. Je déteste ça "être malade". Je suis pas du genre à l'être mais faut croire que quand je le suis, j'ai la dose. Youpi. Bref, c'est pas vraiment le moment de penser à ce qui me détruit. Je devrais être heureuse. Je veux dire. Aaron est là et il va me faire sortir. Je suis contente qu'il soit là. Il me rassure. C'est pas comme ces autres médecins qui me font carrément flipper. Il est gentil, attentionné. Je l'aime bien. En plus, il est très proche de Gray alors c'est encore mieux. Il me manque Grayson. Beaucoup. Faut pas que j'y pense. Il va revenir bientôt et tout sera bien. Je ris intérieurement à la remarque d'Aaron. "Esquimau". Je vais être sexy en Esquimau. Sauf que j'ai pas vraiment de quoi devenir esquimau. Et après on se demande pourquoi je m'attrape une infection. Logique. Je souris à Aaron. Il me demande si j'ai mangé. oui, des restes de pâtes. Pas vraiment la meilleure chose mais bon moi ça me nourrit et puis c'est bon les pâtes Alfredo Poulet. « Ouais j'ai mangé des reste de pâtes pour midi et un p'tit déj habituel. Et j'ai pris les anti-biotiques, si tu veux savoir. » Je préfère prévenir au cas où qu'il demande. Je lui montre la cuisine. «Ouais, un pique-nique c'est pas mal. Enfin, j'ai pas tellement faim mais why not. » Je me dirige vers ma chambre, cherchant mes UGGs que j'enfile directement et ma veste en cuir. Mon sac à main est devant avec mes clés, le bonnet et l'écharpe. Je retourne rejoindre Aaron dans la cuisine. Je m'assois comme à mon habitude sur le comptoir. Mes grand-parents me tueraient si ils me voyaient faire ça, sauf qu'as usual, ils sont pas là, donc je fais ce que je veux.


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MessageSujet: Re: ✗ nobody ever used to care about me. Ft. Aaron   ✗ nobody ever used to care about me. Ft. Aaron EmptyMer 25 Avr - 18:44


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Ma question resta sans réponse mais je voyais bien à sa tête, à son visage pâle et fatigué qu’elle n’était pas au mieux de sa forme aujourd’hui. Et puis son petit air blasé me disait bien que ma question était stupide. Sans doute, mais il fallait bien que je m’enquiers de son état de santé. Je savais qu’elle traversait une période difficile et j’étais donc inquiet de comment elle se sentait, physiquement et moralement. J’aurai tout le temps de vérifier lors de notre après-midi en tête à tête. De toute façon l’étudiant en médecine en moi me forcerait à poser encore toute sorte de questions sur sa maladie et son évolution. C’était devenu comme une seconde nature chez moi depuis la fac. En plus, je me savais du genre à m’inquiéter de tout, pour un rien et ça prenait même parfois des proportions énormes alors qu’il n’y avait pas de quoi s’inquiéter outre mesure. Mais j’étais comme ça et il était d’ailleurs trop tard déjà pour me changer - un superman dans l’âme.
Fien partie chercher son sac et son manteau, je m’affairai en cuisine pour préparer de quoi faire un petit pique-nique en extérieur comme je l’avais prévu. Je dénichai du pain de mie - et quatre céréales, le pain de mie, des tomates, de la salade en sachet, du jambon, des bêtons de surimi, du pâté et même de la mayonnaise en tube. Quelques œufs plongés dans l’eau mis sur le feu et je m’occupai de préparer les sandwichs, cependant que Fien, assise sur le bar de la cuisine, me regardait. Elle semblait fatiguée, à bout. Comme sur le point de baisser les bras et d’arrêter de se battre - et il lui en faudrait si peu pour abandonner. Parce qu’elle n’avait pas la force, parce qu’elle était seule et qu’elle devait sûrement s’être mis en tête que ça ne ferait rien à personne si elle disparaissait. Mais elle ne se rendait pas compte que des gens étaient là pour elle, pour veiller sur elle parce qu’elle était importante à leurs yeux. Je ne pouvais donc pas décemment accepter qu’elle se laisse aller. Son infection pulmonaire était sans doute longue, douloureuse et dérangeante mais ça ne restait qu’une maladie. Une maladie qu’elle devait affronter, combattre. Et elle finirait par elle mieux.

« C’est juste au cas où on ait un petit creux, précisai-je dans un sourire. Et puis tu n’as pas mis les pieds dehors depuis un bon moment et comme tu n’es pas au top de ta forme, notre petite sortie en plein air risque de t’épuiser rapidement. »

Je n’étais pas sûr que ce soit une très bonne idée que de l’emmener à l’extérieur. Après tout, elle semblait vraiment épuisée, elle était fragile et le temps n’était pas des plus chauds qui soient. Mais elle m’avait presque supplié de la sortir de cet appartement et, même si je n’étais pas entièrement d’accord avec cette idée, je n’avais pas pu le lui refuser. Ça lui ferait du bien au moral et elle ne serait pas seule au moins pendant quelques heures. Je supposais que, vu sa situation familiale quelque peu étrange et particulière, ça ne devait pas être facile tous les jours pour elle. Je n’arrivais pas à comprendre comment ils pouvaient la laisser se débrouiller seule alors qu’elle était malade et surtout si jeune. Elle avait besoin de soins médicaux, d’attention, de la présence des personnes qu’elle aimait. Et c’était finalement moi, Aaron, presqu’inconnu rencontré par l’intermédiaire de Grayson, qui me trouvais chez elle, à vouloir m’occuper d’elle. Étais-je le seul à penser que tout ceci n’avait aucune logique en soi ?
Quelques sandwichs enveloppés dans du papier aluminium, je retirai les œufs de la gazinière avant de les plonger sous l’eau froide. Je me rappelai avoir laissé une ou deux bouteilles de jus de fruits dans mon coffre en plus d’avoir pris le paquet de chips que j’avais acheté deux jours plus tôt. Ça devrait être suffisant pour un simple casse-croûte en cas de petite faim - et puis nous avions déjà mangé tous les deux alors il n’y avait pas vraiment besoin de prévoir énormément au risque de devoir gaspiller de la nourriture. Le repas placé dans un panier que j’avais spécialement apporté pour l’occasion, je m’attelai à ranger la cuisine pour la laisser dans l’étant dans lequel je l’avais trouvé. Je n’étais pas tellement sûr que les grands-parents de la petite Fien soient très heureux d’apprendre qu’un inconnu était entré chez eux et avait fait la cuisine comme s’il avait été chez lui. Je ne préférais pas apporter plus de problèmes à cette pauvre gosse qui n’avait finalement rien demandé sinon un peu d’attention de la part des gens qui l’entouraient.

« Tes grands-parents savent que tu seras avec moi ce soir ? demandai-je tout de même bien que la réponse ne soit pas une surprise pour moi. On devrait peut-être leur laisser un mot au cas où ils reviennent avant nous, non ? Même si tu penses qu’ils s’en fichent, je n’ai pas envie qu’ils se posent des questions. »

Surtout qu’ils ne me connaissaient ni d’Eve ni d’Adam et que j’allais emmener leur petite fille avec moi. Il ne manquerait plus qu’ils me prennent pour un espèce de pervers pédophile et que je me retrouve avec les flics lancés à ma poursuite. Je passai une main sur ma nuque tendue et fatiguée, avec la pensée que je m’angoissais réellement pour rien. Sans doute ce côté un peu fugitif en moi qui reprenait le dessus de temps en temps tellement j’avais pris l’habitude de me méfier de tout et de tous. Je n’avais pourtant rien à craindre et puis c’était un peu dramatique pour ma vie assez simple. Je n’étais pas un méchant garçon, je ne ferais pas de mal à une mouche. Je ne voulais qu’aider cette gamine à s’en sortir, à garder courage et à ne pas baisser les bras parce qu’il était bien trop tôt pour elle pour abandonner la vie. Ça n’avait rien d’un crime. Mais je supposais que ce ne serait pas le point de vue de tous ces parents à qui on avait enlevé leur enfant, kidnappés et jamais retrouvés ou presque.
Secouant légèrement la tête, je rédigeai finalement une petite note à l’attention des grands-parents, sans prendre en compte l’avis de Fien, que je laissai bien en évidence sur la table de la cuisine avant d’enfiler ma veste et d’enrouler mon écharpe autour de mon cou.

« Bon, couvre-toi bien surtout, fis-je en observant sa tenue d’un œil critique. Tu es sûre que tu ne vas pas avoir froid ? Mmh, va te chercher un autre pull au cas où. Et puis, je dois avoir quelques couvertures dans le coffre de ma voiture, ajoutai-je d’un air pensif. Sinon, tu as tout ce qu’il te faut ? C’est bon, on peut y aller ? »


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MessageSujet: Re: ✗ nobody ever used to care about me. Ft. Aaron   ✗ nobody ever used to care about me. Ft. Aaron EmptyLun 7 Mai - 0:00



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Je souris. La réaction d'Aaron me fait sourire. Mais à la fois ça me fait de la peine. Jamais personne n'a été aussi attentionné pour ma part. Ca fait bizarre que quelqu'un fasse attention à mes simples faits et gestes, à ce que j'aille bien, à ce que rien ne m'arrive. J'étais toujours assise sur le canapé en voyant Aaron préparer les petits sandwich et tout le reste. On aurait dit un père qui préparait tout pour sa petite fille pour faire en sorte que tout soit parfait. Ca me faisait rire, et en même temps, ça me faisait mal. Ne pas être habitué à ça. J'ai l'impression d'apprendre toutes ses choses, l'amour familiale et encore, pas vraiment. Je me suis jamais considérée comme ayant une famille. Pour moi, je n'avais que des gens qui s'occupaient financièrement autour de moi, et qui viellaient à ce que j'avais un toit et de la nourriture mais rien de plus. Je ne valais rien pour eux. Je ne leur importais nullement. A se demander, ce que je faisais là à les attendre, à leur dire bonjour quand ils rentraient, à leur sourire, à manger avec eux. Je n'avais même plus envie. Je voulais ne plus les voir. Je crois que une fois guérie, je vais déménager. Je vais aller aménager l'ancien appartement de grand père. Je doute qu'il refuse. De toute façon, techniquement il me revient dès que j'ai 18 ans, c'est ce qu'ils ont dit et comme c'est dans un mois, bah, je peux y aller sans problème maintenant. Alors, bon je me dis, je vais pouvoir commencer à plier bagages et à faire mes cartons et tout ça. En fait, j'ai presque hâte de partir d'ici. D'abord, je vais plus être aussi loin du centre-ville, et je ne les aurais plus sur le dos. Je vais pouvoir faire ce que je veux. Bien sure, je crois que j'irais quand même diner une fois au moins chez eux, juste par principe mais sinon, à moi la liberté totale. Enfin. C'est tout ce que je veux. Depuis le début. Aaron a finit. Il grouille quelque chose sur un morceaux de papier. Il n'a même pas attendu ma réponse. Mes grand-parents en ont absolument rien à faire et ça va juste leur faire encore plus bizarre si quelqu'un prévenu que je sortais que si il n'y avait rien. Ils avaient l'habitude que je sorte sans rien dire et de revenir comme si de rien était. Je descendis du comptoir après qu'Aaron soit sorti de la cuisine, prenant le morceau de papier et le jetant à la poubelle. C'était mieux qu'ils ne sachent pas. Puis ils le liraient même pas. J'enfilais ma veste ma veste en cuir ainsi que mon écharpe et mon bonnet avant de sourire à Aaron. « Non, c'est bon, j'ai deux t-shirt en dessous de mon pull dont un à manche longue. Je crois que ça va aller. » Je pris mes clé sur la table du salon avant d'ouvrir la porte.


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MessageSujet: Re: ✗ nobody ever used to care about me. Ft. Aaron   ✗ nobody ever used to care about me. Ft. Aaron EmptyMar 15 Mai - 0:36


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Son sourire fatiguée me fit un peu mal au cœur mais j’étais heureux de voir au moins ses lèvres fines s’incurver en un joli sourire. J’espérais que d’ici la fin de cette journée, ce sourire ne s’effacerait pas. J’espérais qu’elle oublie sa maladie pendant un temps, qu’elle oublie la situation tendue chez elle. Qu’elle profite de prendre l’air et laisse ses soucis quelque part en route. Je savais bien qu’il était utopique de croire que tout s’arrangerait avec une simple promenade et un pique-nique mais si au moins pendant ce temps-là, Fien se disait que la vie pouvait parfois lui être agréable alors ça me suffirait. Le fait qu’elle passe un moment plaisant pendant lequel elle pourrait se détendre était le plus important pour moi.
Acquiesçant à la description sommaire de sa tenue, je tapotai gentiment sa tête en souriant narquoisement avant de baisser le devant de son bonnet sur ses yeux par simple jeu. Je ris comme un gosse et ouvris la porte cependant que la brunette prenait ses clefs sur la table du salon. La porte de l’appartement verrouillée, nous descendîmes jusqu’à ma voiture que j’avais garée juste en bas de chez ses grands parents. Je restais un moment silencieux, perdu dans mes pensées. Je ne remarquais qu’à peine les quelques rayons de soleil qui transperçaient les nuages cotonneux. Le froid me piquait les joues mais ça restait une belle journée. Et j’allais la passer avec une adolescente complètement paumée en manque d’attention et d’amour. Était-ce moi ou parfois - souvent - ma vie n’avait pas de sens, pas de logique ? Pour un esprit scientifique et rationnel comme le mien, il était parfois difficile de voir à quel point l’existence pouvait être incompréhensible et tout sauf logique. Elle n’avait rien d’une équation mathématiques sauf peut-être une de ces équations avec inconnues. Mais je supposais que c’était ce qui faisait toute la saveur de la vie sur cette Terre - ou pas en fait.

« En venant, j’ai vu un petit coin sympa où on pourra se poser tranquillement, fis-je après avoir repris la route. C’est à une dizaine de minutes de chez toi. J’espère que ça te plaira. »

Un petit sourire effleura mes lèvres tandis que je gardais les yeux fixés sur la route. Qu’étais-je censé dire maintenant ? Je ne la connaissais pas, cette gosse ; je ne savais rien d’elle, de sa vie de famille qui semblait compliquée. Des dizaines de questions me venaient en tête, se bousculaient jusqu’à rouler sur ma langue mais je décidai de garder le silence plutôt que de la mettre mal à l’aise à cause de mon intérêt mal placé. Elle était censée passer un moment tranquille loin de ses tracas habituels, loin de son infection pulmonaire qui lui menait la vie dure. Je m’étais toujours dit qu’avoir été renié par mes parents à seize ans avait sûrement été la pire - mais aussi la meilleure, ironiquement - chose qui me soit arrivée ; je me rendais compte qu’il devait être plus dur, plus douloureux aussi, de vivre avec des personnes de votre famille qui ne vous accordaient aucune importance. Ça faisait plus mal de voir l’indifférence chaque jour, il était plus difficile de passer outre, d’avancer si elle nous était mise en face, jeté à la figure sans ménagement. Il était sans doute plus facile de continuer sa route si on était libéré de ce genre de relation néfaste, j’en étais la preuve vivante. J’avais réussi à rebondir depuis mon départ de Londres. Sans être véritablement parfaite, ma vie n’était pas si mal ici, à Paris. Je m’en sortais plutôt bien et je deviendrais bientôt neurochirurgien à part entière, mon rêve depuis bien des années. C’était pour le moment mon seul et unique but, je ne me concentrais que sur la fin de mes études qui arrivait à grands pas. C’était le plus important pour moi.

« Ça fait longtemps que tu connais Grayson ? demandai-je tout à trac, faute de mieux. Vous avez l’air proches tous les deux et il semble vraiment s’inquiéter pour ta santé. »


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MessageSujet: Re: ✗ nobody ever used to care about me. Ft. Aaron   ✗ nobody ever used to care about me. Ft. Aaron EmptyVen 18 Mai - 22:03

Etre dehors. Ne plus être enfermée. Je me sentais tellement libre en ce moment. Un moment de bonheur parmi tout ceux de malheur. Cette liberté qu'on voulait tous. Je pense que c'est en ce moment-même que je me sentais libre. Les moments où je peux m'évader, où je ne suis pas obligée de faire face à cette illusion dérisoire qui me déchire chaque seconde de chaque minute de chaque heure de chaque jours. Je les voyais à chaque fois. Il me lançait leur reproche. ce reproche d'exister, d'être un fardeau, d'être une adolescente rebelle sans limites. Tout les jours, je me fais envoyer cette figue à la face. C'est encore pire maintenant que je suis malade. Aucune attention. Rien. Je suis laissé à moi-même, enfermée dans les quatre murs de ma chambre. J'ai l'impression de suffoquer, d'étouffer, de devenir claustrophobe. Je suis perdue dans mes rêves. Je regarde les maisons défilées devant mes yeux pendant qu'Aaron conduisait. Je ne connaissais même pas cette homme et pourtant je lui faisais confiance. Peut-être parce qu'il était proche de Grayson. Plus que proche même. Gray, il est loin. Il me manque. Il est seul à vraiment être là. Il est le seul à s'occuper de moi. Je soupire doucement. J'aimerai tellement qu'il soit là, mais je sais qu'il a d'autre priorité. Je sais que je ne dois pas m'appuyer que sur lui. J'ai tendance à m'appuyer que sur une personne et au finale, je suis toujours déçue par cette personne. Je m'évade dans mes souvenirs. Gray, c'était longue histoire compliqué qui n'était pas si compliqué en vérité. C'était juste une histoire de malentendu qui avait terminé plutôt bien. « Ça fait longtemps que tu connais Grayson ? Vous avez l’air proches tous les deux et il semble vraiment s’inquiéter pour ta santé. » Aaron me sortit complètement de ma rêverie. Je m'étais laissé échapper, l'instant de quelques secondes pour partir loin de cette réalité, de monde que je hais tant. Je le hais. Je les hais tous. Tous ses gens qui sont là entrain de sourire, d'avoir la belle vie, je les méprises. Ils ne savent nullement ce que c'est que de devoir se battre chaque jours pour le peu d'attention que les proches pourraient vous donner. Je tourne ma tête doucement vers lui et souriais timidement. Comment est-ce que j'avais connu Gray et pourquoi on etait si proches? « Ca doit faire plus d'un an. J'avais seize ans a cette epoque la. Il ne connaissait pas mon age. J'aimais pas le dire. Pour la simple est bonne raison, qu'on ne parle pas a une adolescente comme on parle a une personne majeure. Je voulais me rebeller. Attirer l'attention de mes parents. Grayson etait comment dire... On est sorti ensemble. C'etait pas vraiment de l'amour comme on qualifirait l'amour dans un couple mais plutot celui de deux amis. Bon j'avoue que c'etait aussi pour le sexe parce que personne pourra le nier, Gray baise tres bien...» Qu'est-ce que j'etais entrain de raconter? N'importe quoi. Mais bon je m'en fiche, je ne pense pas qu'Aaron soit du genre a juger. « Et fin après, il a decouvert pour
mon age et c'est devenu tres tendu. Cependant, il semblait toujours vouloir que j'evite de faire des conneries. Et puis maintenant que...»
Je m'arretais continuant la phrase dans ma tete : depuis que j'ai su que mes parents ne veulent plus de moi il a pris la place de ma famille dans mon coeur. Je ne voulais pas en dire plus. Ca faisait trop mal de realiser a nouveau que mes parents me haissaient et ne voulaient plus jamais me voir.
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MessageSujet: Re: ✗ nobody ever used to care about me. Ft. Aaron   ✗ nobody ever used to care about me. Ft. Aaron EmptyMer 30 Mai - 11:44


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Du coin de l’œil, j’aperçus l’ombre d’un sourire. Timide, mais je le voyais bien qui fleurissait doucement sur les lèvres de la petite Fien. C’était un début. J’allais me concentrer sur ça, ses sourires. Je ne préférais plus voir son teint pâle, ses joues un peu creuses ou les cernes sous ses petits yeux fatigués. C’était plus rassurant ainsi, même si je n’étais guère dupe. Son état restait préoccupant, quoiqu’on en dise. Le collègue qui l’avait examinée n’avait pas fait un rapport des plus positifs. Fien avait besoin de soins, rapidement, et surtout de repos. D’attention aussi. Il fallait qu’on s’occupe d’elle parce qu’elle devait faire le minimum d’efforts mais j’avais pu remarquer sans trop de difficulté que ses grands parents n’étaient que très peu présents pour leur petite fille. Seulement, ça ne pouvait pas continuer de cette manière, surtout en sachant que la maladie de la jeune fille pour très bien empirer si personne n’y était attentif. Je devrais sûrement trouver une solution avant la fin de la soirée – juste pour m’assurer qu’elle finirait par être hors de danger.
Pourquoi je faisais tout ça pour une parfaite petite inconnue ? Je crois que je ne le savais pas moi-même. C’était peut-être une nouvelle fois ce syndrome de Superman qui m’avait poussé à venir en aide à la brunette ; ou bien c’était parce que j’avais compris que Grayson était vraiment inquiet de la santé de Fien et qu’elle ne semblait pas s’en préoccuper plus que ça. Je savais aussi que Grayson traversait une sale période ces derniers temps. Son frère ne semblait pas au mieux de sa forme et lui en faisait apparemment voir de toutes les couleurs, ce qui l’amenait à se sentir mal la plupart du temps. Je supposais que si je pouvais au moins lui retirer son angoisse concernant Fien alors ce serait déjà un poids en moins pour le brun. Et la jeune femme me touchait quelque part ; elle me rappelait un peu moi à son âge. Elle se sentait seule, elle réclamait un peu d’attention et rien de plus. Elle voulait juste qu’on penne un peu soin d’elle pour être rassurée. Pour ne plus se sentir seule, abandonnée.

Seulement, il y avait certains moments où le Noah adolescent refaisait surface, surgissant de nulle part alors que je pensais l’avoir oublié. Et c’était précisément dans ce genre de situations que je me sentais le plus démuni. Comme par exemple face à la brunette. C’était stupide et pourtant, je me sentais comme bloqué. Je ne savais pas réellement quoi faire, quoi dire, comme à chaque fois que je me retrouvais en face d’étrangers dans un environnement autre que le travail ou les bars. Mes barrières se dressaient à nouveau, je me renfermais sur moi-même et, généralement, je mettais un petit temps avant d’entamer une conversation. Après tout, de quoi pouvais-je parler avec elle, une adolescente d’une vingtaine d’années à peine que je ne connaissais pas ou presque ? Je ne voulais pas la fatiguer avec un sujet de conversation qui ne l’intéresserait pas, je ne voulais pas non plus lui poser des questions trop personnelles qui la mettraient mal à l’aise. Alors de quoi pouvais-je parler ?
Alors entamer notre conversation sur Grayson me parut être une idée comme une autre. C’était, à vrai dire, la meilleure idée que j’avais eue sur le moment. Après tout, il était notre seule connaissance commune et j’avais bien vu qu’ils étaient plutôt proches tous les deux. Je supposais qu’il valait mieux parler de lui plutôt que de sa famille, de sa maladie. Et je fus un peu étonné d’apprendre qu’ils étaient en quelque sorte sortis ensemble – juste pour le cul qu’elle disait. Je ne savais cependant pas si c’était récent ou non mais je me demandai soudainement si Grayson avait seulement eu conscience de sortir avec une mineure. Sans même avoir à poser la question, Fien me raconta qu’elle avait délibérément occulté ce détail à ce moment-là – je le compris comme tel en tout cas – et je ris légèrement. J’imaginais la tête qu’avait dû faire le brun en apprenant la nouvelle. Je devais avouer que ça avait de quoi choquer, rendre furieux n’importe qu’elle homme de savoir que celle avec qui une relation se mettait en plus – pour le cul ou pour une question de sentiments – avait menti, caché sa minorité. J’avais aussi fait semblant de ne pas relever son commentaire un peu inapproprié sur les performances du tatoué dans un lit qui m’avait laissé un petit nœud à l’estomac. Je n’avais pas vraiment besoin de savoir ça, pas alors que monsieur s’amusait à me complimenter sur mon physique – et qu’il était foutrement hétéro ce con. Mais c’était mieux ainsi, sans aucun doute.

« Et ça t’arrive souvenant de ne pas dire ton âge aux garçons avec qui tu sors ? demandai-je, le ton malicieux. Grayson a dû être en colère lorsqu’il l’a découvert, non ? C’est pour cette raison que votre relation s’est terminée ? »

Je finis par me garer dans un petit coin au bord de l’eau, à l’ombre. C’était plutôt calme à cette heure. J’aperçus un couple de retraités qui se baladait, quelques solitaires par-ci par-là mais l’endroit restait tranquille. J’avais eu de la chance de l’avoir remarqué en venant chez la brunette. Ce n’était pas très loin de chez elle, l’endroit paraissait plus qu’agréable et le temps tut à fait propice à un petit pique-nique en plein air.

« Bon, attends-moi là. Je vais installer les couvertures et tout notre petit festin et ensuite, tu pourras venir. Je ne préfère pas que tu restes debout trop longtemps. Tu es encore toute pâle et je ne pense pas que tu tiennes bien sur tes jambes, fis-je avant de descendre de voiture et de m’occuper de mettre en place le petit coin puis de revenir chercher la jeune fille. Si mademoiselle veut bien se donner la peine. Tout est prêt, elle n’a plus qu’à poser ses royales fesses sur ma modeste couverture, annonçai-je de façon pompeuse, exagérant mon accent anglais, un sourire malicieux aux lèvres. »


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MessageSujet: Re: ✗ nobody ever used to care about me. Ft. Aaron   ✗ nobody ever used to care about me. Ft. Aaron EmptySam 9 Juin - 16:49



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Ca faisait tellement du bien d'être là. Ici, dans cette voiture avec cet parfait inconnu. J'étais toujours mieux ici qu'à la maison de toute façon. Puis je n'avais pas peur. j'étais habituée de faire des rencontres tout les jours, dans le métro, en boite, dans les soirées. Paris était une grande ville et chaque jour nous faisions des rencontres qui changeraient ou non notre vie. Celle-ci allait pour sûre la changer. Cet homme qui était entrain de s'occuper de moi alors que je connaissais absolument rien sur lui, seulement son nom, son âge et qu'il était médecin à l'Hôpital de la Pitié. Sinon rien. Pas un seul détail sur sa vie, sur ce qu'il était sur son passé. Au fond, j'en avais absolument rien à faire. Ce n'était pas mes affaires et je n'avais pas à lui demander ces sortes de choses. Je ne savais absolument pas quoi dire. Je n'étais pas du genre timide ou quoi que ce soit. Non au contraire même, j'avais une grande gueule, j'adorais faire la fête sortir, parler à des gens, être autour de gens. J'avais horreur de la solitude. Ca me faisait peur. Je ne me sentais jamais bien quand j'étais toute seule. Cela a toujours été comme cela. Vous l'avez déjà eu, vous cette peur de se retrouver toute seule et de n'avoir personne? Moi je l'ai constamment cette peur. Ca devenait presque une phobie. Mon regard était toujours rivé dehors. Aaron me demanda si ça m'arrivait souvent de mentir sur mon âge. Hm, disons, deux fois sur trois je le faisais. Non, en fait, j'étais plutôt du genre à pas rectifier ce qu'on pensait être mon âge. Donc quand quelqu'un pensait que j'étais majeure, je ne faisais rien pour nier cette affirmation. Je laissais échapper un petit rire. Oh oui Gray avait été en colère et massivement. Ca me faisait rire maintenant. J'avais quand même eu un certain culot de mentir sur mon âge. Heureusement que c'était bientôt fini, que bientôt je ne devrais plus mentir, que tout devenait légal. Je n'ajoutais rien de plus, et me contentait de regarder où Aaron m'emmenait. Je n'étais jamais allée là. Je ne trainais pas vraiment dans Neuilly pour tout dire. Je devais déjà passer assez de temps avec mes grand-parents dans ce trou à rat que je préférais passer mon temps libre sur Paname, là où j'avais des amis et où je pouvais décompresser. Aaron se gara enfin dans un petit endroit que je n'avais jamais vu. Je devrais peut-être faire plus attention de ce qu'il y avait autour de moi. J'étais ur le point de sortir lorsqu'il me dit d'attendre là. Hm. Bon, en temps normale, j'aurais déjà fait ma chieuse. Seulement, là, je n'avais ni la force ni la foi. J'étais complètement fatiguée, et je me demandais si cela avait vraiment été une bonne idée de sortir. Cela me faisait certes du bien, et j'étais plus que contente d'avoir pu sortir prendre l'air. Je restais là assises dans la voiture à attendre qu'il revienne ce qu'il fit quelques minutes plus tard. Aaron exagéra son accent. Il me faisait rire. Je l'aimais bien déjà. D'un côté, je m'attachais bien trop vite aux personnes alors je ne disais rien. Je sortis de la voiture en souriant. « Disons que je n'ai jamais pensé à les rectifier. » J'inspirai l'air frais et doux et le laissant remplir mes petits poumons. Je restais là debout à admirer le petit parc. Je ne voulais pas rentrer. Si je pouvais, je voulais rester ici à jamais et ne jamais revoir les quatre murs de ma chambre. « Oui c'est pour ça que notre relation a terminé. Mais au fond, je me dis que c'est mieux. J'aime Gray plus que tout, et je le remercie d'être là pour moi en ce moment. Je n'ai jamais eu quelqu'une dans ma vie. Mes parents m'ont envoyé vivre avec mes grand-parents, il y a 4 ans et depuis je n'ai rien entendu d'eux. » Je n'étais même pas sûre pourquoi je lui disais tout ça. Peut-être que j'avais besoin d'en parler. Je n'en avais parlé à personne de ce qu'il s'était passé avec mes parents. Je ne savais même pas pourquoi les choses avaient tourné tels avec eux. J'étais un rejeton et plus jamais ils ne voudraient me revoir.


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MessageSujet: Re: ✗ nobody ever used to care about me. Ft. Aaron   ✗ nobody ever used to care about me. Ft. Aaron EmptyJeu 5 Juil - 1:20


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Je n’avais pas pour habitude de faire ressortir mes origines britanniques – je n’en avais pas honte, loin de là, mais je voulais toujours éviter les questions personnelles au maximum. Et en plus de dix ans que j’avais vécu en France, je n’avais jamais perdu mon accent anglais alors je n’avais pas vraiment besoin de ça pour que l’on sache que j’étais étranger – je ne comptais plus le nombre de fois où l’on m’avait demandé si j’étais anglais. Seulement le faire avec la petite Fien me parut tout à fait naturel, comme si le fait de vouloir la voir sourire, rire était plus important que toutes les questions qu’elle pourrait me poser à propos de moi. Son rire était clair et franc. L’air soulagé, heureux qui s’afficha sur son visage quelque peu cireux me fit plaisir. C’était agréable de voir son regard s’éclairer juste au contact de l’air frais et à la vue du parc que l’endroit lui offrait. Je crois que c’était la première fois que je la voyais sourire réellement – avec les yeux. Envolé l’air mélancolique assombrissant ses traits fins, chassé le voile terne sur ses yeux.
« Oui, bien sûr. C’était une erreur tout à fait innocente de ta part, répliquai-je d’un ton amusé. » J’avais vraiment du mal à croire qu’elle avait vraiment oublié de ne pas rectifier Grayson sur son âge. Elle n’était pas la seule jeune fille à faire ça. J’avais déjà eu des clientes encore mineures se faisant passer pour des jeunes femmes de vingt ans afin de louer mes services. C’était assez déstabilisant, je ne comprenais pas vraiment l’utilité d’un tel mensonge. « C’était surtout un joli mensonge par omission, c’est ça ? » Mon sourire fut rieur, le ton sans reproche aucun. Lentement, un début de complicité s’installait entre Fien et moi. On apprenait à se connaître l’un l’autre, doucement, tandis que je l’écoutais me parler de sa vie de famille atypique. Surpris, je me rendis compte que nous avions tous deux le point commun d’avoir été rejeté par nos parents. Et qu’on n’en souffrait tous les deux. Je supposais que ça resterait une cicatrice ouverte toute notre vie, qu’on ne guérirait jamais vraiment de cet abandon. Comme une marque au fer rouge, on garderait la trace devenue indélébile de cette douleur en nous. « Je suis désolé de l’apprendre, fis-je doucement. J’imagine que ça ne doit pas être facile de vivre avec ça tous les jours. Surtout que tu es encore jeune… » Je ne pouvais que comprendre ce qu’elle ressentait.
En silence, je déballai nos sandwichs. J’étais pensif. Qu’est-ce qui pouvait pousser des parents à se débarrasser de leur fille comme ça ? Que s’était-il passé pour qu’ils en arrivent là, à une telle extrémité ? « Tiens, ton sandwich, proposai-je tout en tendant le carré d’aluminium avec un sourire engageant. Et je n’veux plus voir une miette ! Sinon, pas de dessert ! » Je n’osais pas lui poser de plus amples questions sur sa situation. Je ne voulais pas gêner la brunette ni avoir l’air de me mêler de ce qui ne me regardait pas – même si je faisais exactement ça en fait. Pourtant, je voyais bien qu’elle avait besoin de parler de tout ça, que ça lui ferait du bien. Je le sentais. Ça la soulagerait sans doute. Et puis je restais un parfait inconnu pour elle, ce qui aidait lorsqu’on voulait parler – non ? C’était toujours plus facile face à des inconnus. « Et dis-moi, tes grands-parents t’aident à t’en sortir ? Ou tu dois réellement te débrouiller toute seule ? finis-je par demande avec précaution, jaugeant ses réactions. Tu veux m’en parler ? »



Dernière édition par N. Aaron Parker le Mer 18 Juil - 14:54, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: ✗ nobody ever used to care about me. Ft. Aaron   ✗ nobody ever used to care about me. Ft. Aaron EmptyDim 8 Juil - 18:46



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Mensonge par omission. Oui si on voulait. En vérité, c’était tout autre chose. Je ne cachais rien. Si je cachais tout en vérité. Je ne parlais jamais de rien en ce qui concernait ma vie, mon passé. Cela faisait trop mal. Chaque jour, je voyais comment mes grands-parents me méprisaient, comment ils préféraient que je ne sois pas là avec eux. Je n’étais qu’un fardeau inutile dont mes parents ne voulaient plus, et qu’ils avaient donc envoyé vivre avec les grands-parents. Ça m’avait tellement fait mal, ce jour où ils m’ont envoyées loin d’eux, pour ne plus jamais revenir. Je m’assis par terre, remontant mes jambes contre ma poitrine. Je posais ma tête sur mes genoux et regardai dans le vide. Je repensais à toute ces fois où j’avais cru que mes parents m’aimaient, que je leur étais précieuse. Ces moments dans mon enfance qui n’aurait jamais laissé présager ce qu’il s’était passé en vérité. Et pourtant, hormis, tous les bons moments que j’avais pu passer avec mes parents, ils m’avaient rejeté, laisser à me débrouiller toute seule dans une grande capitale européenne. Je restais là un moment à rien dire. Je sourirai à Aaron lorsqu’il me proposa un sandwich. Je le mis sur le côté. Je n’avais pas vraiment faim. Enfin, pas faim du tout même. Cela faisait plusieurs jours que je ne mangeais rien. Mon appétit s’était complètement envolé avec ma maladie. Je ne savais même pas d’où ça venait. C’était juste là, apparu et ne partait pas. « J’ai pas très faim. Désolé. » Je n’ajoutai rien de plus. Je ne savais pas quoi dire. Je ne connaissais rien sur cet homme. Il n’y avait aucun sujet de conversation qui me venait en tête. J’aurai voulu parler à quelqu’un. Parler de ce que je ressentais en ce moment, de ma solitude, de ma haine envers mes parents, et de ma maladie. Cette chose qui me rendait tellement vulnérable en ce moment. Seulement, je ne savais pas si je devais. Je ne voulais pas le déranger avec mes problèmes personnels. Je n’aimais pas vraiment ça, déranger autrui. Alors je restais là, assise par terre dans ce petit parc à respirer l’air frai. Je toussais légèrement. A nouveau, j’avais cette sensation qu’on m’arrachait les poumons, et que mes organes étaient en feu. Je la détestais cette maladie. Je détestais tout ce qui avait en rapport avec elle. Si seulement, je pouvais la faire disparaître en un rien de temps. Aaron me posa plusieurs questions. J’ai failli me mettre à pleurer. Non, je n’ai personne. Mes grands-parents n’en avaient rien à faire. J’aurais pu fuguer si je voulais, et ils ne le remarqueraient pas. J’hochais la tête silencieusement. J’avais presque envie de pleurer. Je sentais cette boule de sanglot se former dans ma gorge. Cette boule qui me faisait sentir tellement mal. Personne ne m’a jamais demandé comment j’allais, et si je voulais parler de mes malheurs. J’essayai de ne pas craquer. Je ne voulais pas. « Tu sais que personne ne m’a jamais demandé si je voulais parler de ça. » Je m’arrêtais quelques secondes. « Merci. » Je ne savais pas quoi dire d’autre. J’essayai d’afficher un petit sourire chaleureux.


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