« ne riez pas, je suis amoureux. » ça pourrait être le film français typique. (Sylvain)
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Sujet: « ne riez pas, je suis amoureux. » ça pourrait être le film français typique. (Sylvain) Dim 29 Jan - 16:16
C’était comme une routine entre eux : ils se retrouvaient ici pour boire un verre ou un café et s’en allaient chez elle, la plupart du temps. Il y avait également des exceptions où tous deux se comportaient comme des êtres sociables et civilisés, se moquant des éventuels regards quant à leur différence d’âge, de milieu social, ou toutes les autres choses qui les séparaient. C’est Sylvain et Octave. Il est un homme en couple, ou marié qui sait, de trente cinq ans avec une fille, elle est une danseuse instable de neuf ans sa cadette et cela ne leur a jamais posé de problème de conscience. Du moins, jusqu’à aujourd’hui. Ils n’abordent jamais le sujet de leur vie privée, même si cette histoire commence à dater. D’ailleurs, ils n’ont jamais eu l’occasion de se rendre chez lui pour leurs galipettes. Au début, Octave n’avait rien contre ce style de vie. Cela devait certainement être une des conséquences de son ancienne instabilité. Toutefois, maintenant que les choses vont mieux de son côté depuis quelques mois, elle rêverait presque de pouvoir s’attacher à quelqu’un, compter pour et sur cette personne. Elle rêverait presque d’une vie « normale » où elle se poserait.
« Un noir sans sucre s’il vous plait. » Installée juste derrière la vitrine, la jeune femme but son café d’une traite sans vraiment l’apprécier, dans l’attente que Sylvain pointe le bout son nez. Il n’y avait jamais d’horaire particulier, ils s’envoyaient un message et se rejoignaient. Son regard se leva à chaque entrée dans le café, mais il s’agissait de touristes pour la plupart ainsi que des membres de l’Opéra qui la saluèrent d’un sourire et d’un hochement de la tête. Après un bon quart d’heure d’attente, et où ses nerfs furent mis à contribution ne chercher pas à savoir pourquoi, il arriva et s’installa en face. « Tu commandes quelque chose avant d’y aller ? »
À ce moment là, Octave ne remarqua rien d’étrange quant à l’expression du visage de Sylvain et au silence qui régnait entre eux. Si cela pouvait en perturber plus d’un, Octave ne s’attendait pas à déchanter sous peu.
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Sujet: Re: « ne riez pas, je suis amoureux. » ça pourrait être le film français typique. (Sylvain) Ven 10 Fév - 19:26
Sylvain se regarda une dernière fois dans la glace de la salle de bains afin de se refaire une beauté. Il avait rendez-vous avec une amie...Ou plutôt une amie et plus si affinités. Ils se connaissaient depuis pas mal de temps déjà et leur petit manège était très simple : à chaque rencontre, ils papotaient quelques instants devant une boisson fraîche ou chaude suivent la saison puis allaient tranquillement s'envoyer en l'air. Bref, de beaux plans en perspective. Mais il y avait un hic cette fois-ci. En effet, depuis le retour d'Amandine, notre ancien chauffeur de bus rêvait d'une certaine stabilité. Il était fou amoureux de la mère de sa fille et il avait décidé, après mûre réflexion qu'il était tant de mettre toutes les chances de son côté. En bref, il avait opté pour la fidélité et l'amour éternel. Certains diraient qu'il était fou, que cette Amandine l'avait abandonné avec un enfant sur les bras afin d'assouvir ses envies, de connaître la vie qu'elle avait toujours rêvé de posséder. Ces gens-là auraient les mêmes objections que Marie : elle t'a laissé comme une veille chaussette, et maintenant qu'elle a eu ce qu'elle voulait, elle revient comme si de rien était. Mais, voilà, Sylvain était amoureux. Du moins, il était persuadé l'être. Et personne ne pouvait rien y faire, même le chantage de sa tendre fille n'avait eu aucun effet. A croire que le retour de Mandy l'avait rendu un peu insensible à ce qui l'entourait.
Finalement, après quelques moments d'hésitations, se demandant s'il ne ferait pas mieux d'annuler ce rendez-vous avec Octave, il finit par enfiler sa veste. Il aurait pu ne rien lui dire, profiter encore de quelques instants de plaisir en sa compagnie avant de ne la quitter sans jamais plus la joindre. Mais il n'était pas ce genre d'hommes. Du moins, il ne l'était pas sciemment. Avançant d'un pas quelques peu incertain, il emprunta les transports en commun. Il faisait plutôt frais, et puis, il n'avait pas autant de forces qu'auparavant pour marcher de longues minutes. On a beau dire que Paris ressemble à un village, les kilomètres commencent vite à monter au compteur. Enfin, il descendit à une station non loin du café où ils s'étaient donnés rendez-vous, avec son amie. Poussant un large soupire, la buée quittant ses lèvres entrouvertes à cet instant, Sylvain ferma les yeux. Le brouhaha des moteurs lui titillait les oreilles alors qu'il s'avançait simplement tout droit. Tu dois le faire. Tu ne peux pas jouer avec elle. Ce serait mauvais de ta part.
Et le voilà qui entrait dans le bar, mais aucun sourire n'apparut sur son visage. La première question d'Octave le laissa quelques instants sans voix. Elle avait l'air de l'attendre vraiment, de vouloir absolument le serrer rapidement entre ses draps. Le trentenaire s'installa dans l'une des chaises se trouvant à proximité de la table qu'avait sélectionnée la demoiselle. « Je...Bonjour Octave, tu vas bien ? » demanda-t-il finalement, un peu timidement, un petit sourire apparaissant sur les traits amaigris de son visage. « J'ai un truc à te dire. » ajouta-t-il ensuite. Il fallait y aller vite. Plus vite il lui dirait tout, plus vite ça se terminerait. Plus vite les choses seraient comprises des deux côtés. « Je pense qu'on devrait arrêter de coucher ensemble. »
Et voilà. Il n'avait encore rien avancé d'autre pour le moment, attendant simplement que son interlocutrice lui permette de s'expliquer davantage. Certainement aurait-elle l'impression de se faire jeter, mais toute leur relation n'était-elle pas basée simplement sur un jeu ?
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Sujet: Re: « ne riez pas, je suis amoureux. » ça pourrait être le film français typique. (Sylvain) Dim 19 Fév - 12:04
Octave a même lâché un sourire lors de son arrivée. Comme quoi. « Je… Bonjour Octave, tu vas bien ? » À peine il ouvre la bouche que le ton est donné, peu importe son sourire qu’elle remarque tout juste. Ce café « pré-relation sexuelle » s’annonce anormal. La danseuse essaye d’en faire abstraction en évitant son regard. En guise de réponse, Octave hoche la tête, parce que jusque là elle va bien. Elle observe les touristes prendre des photos sur la place et fuit la situation du mieux qu’elle le peut. « J’ai un truc à te dire. » Là, cette histoire commence à vraiment sentir mauvais. Il se passe quelque chose chez lui, c’est certain. La jeune femme fixe Sylvain quelques secondes. Les jeux sont faits, rien ne va plus. Son rythme cardiaque s’accélère. Affronter la réalité la rend plus anxieuse que de monter sur scène. Elle pourrait presque faire une crise de spasmophilie dans le bar. Octave baisse son regard. Elle donnerait tout pour remonter dans le temps ou avoir la possibilité de jouer les autruches à ce moment précis. « Je pense qu’on devrait arrêter de coucher ensemble. » Elle ne comprend pas et ses yeux la trahissent. Où est le mal ? Bon d’accord, voir Sylvain dans le seul but de coucher avec sans sentiment… Tout le monde serait d’accord pour dire qu’il s’agit d’une relation malsaine. L’un comme l’autre savait que ça ne durerait pas. Pour une fois qu’elle arrive à contrôler chaque détail de sa vie personnelle. Aujourd’hui, elle a la sensation que tout lui échappe. De nouveau. « Je… J’comprends pas. On ne s’est pas attaché, il n’y a pas de problème dans ce que l’on fait, n’est-ce ? » Ce qu’elle est encore naïve cette petite. Un séjour chez les « fous » ne lui a pas suffit. La jeune femme essaye de garder son calme. Elle a même suivi les conseils qu’on lui avait donné petite : « tourne ta langue sept fois dans ta bouche avant de l’ouvrir. » Oui, ce n’est pas le dialogue qu’elle aurait pu sortir en temps normal. Elle n’est pas aussi calme qu’elle le laisse paraître, mais elle a fait la preuve de se montrer civiliser. On lui demande tellement de se canaliser dans sa vie professionnelle. Sylvain peut, éventuellement, avoir une excuse valable. Ils ont toujours une bonne excuse. Octave ne se doute pas que la nouvelle en question serait digne d’une réplique sortie tout droit d’un film à l’eau de rose. Quand des personnes s’aiment, on ne peut rien faire contre. C’est triste, mais c’est comme ça. Elle pourrait presque lui prendre la main pour lui faire comprendre que ce qu'il vient de dire ne peut-être qu'une connerie.
(j'ai honte de ma réponse )
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Sujet: Re: « ne riez pas, je suis amoureux. » ça pourrait être le film français typique. (Sylvain)
« ne riez pas, je suis amoureux. » ça pourrait être le film français typique. (Sylvain)