« take another walk out of your fake world. » (Lucas)
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Sujet: « take another walk out of your fake world. » (Lucas) Sam 14 Jan - 12:54
« Ah, sinon je suis sur la route avec TOUTES mes affaires. J’arrive d’ici une heure. J’espère que tu seras là, il fait froid et il pleut. »
Ce soir là aussi il pleuvait et faisait froid. L’hiver n’était arrivé qu’au début du mois de janvier et avait surpris les habitants de notre magnifique capitale. Sephora se revoyait sur le pallier de son interlocuteur virtuel, en larmes, trempée et ravagée par ses sentiments. Allez savoir pourquoi elle s’était rendue chez lui. Après tout, ils n’étaient pas si proches que cela et elle n’était pas une habituée du Vème arrondissement. Ils avaient été amenés à travailler ensemble, chanter ensemble aussi et il lui avait littéralement changé les idées et aidé à tourner la page à propos de son ex-petit ami, entre temps le garçon lui avait même proposé de s’installer chez lui jusqu’à ce qu’elle retombe sur ses pattes. Elle avait beau avoir pesé le pour et le contre, mais au final une telle offre ne pouvait pas se refuser, c’était nettement mieux que de vivre chez ses parents à la campagne et puis, Lucas n’était pas un inconnu pour autant.
La jeune femme lâcha son téléphone et posa sa tête contre la vitre. Sa sœur n’était pas du genre bien bavarde aujourd’hui, d’ailleurs elle semblait avoir mal pris son envie de quitter la maison familiale et de retourner dans le Paris intra-muros. Entre nous, avec son travail, les soirées et les verres entre amis dans les bars, ce déménagement était plus qu’indispensable à ses yeux.
L’aînée de la famille de Brantes fila un coup de main à la brunette pour tout caler dans le minuscule, mais typique, ascenseur de l’immeuble, toujours silencieuse. Elles s’enlacèrent et la plus jeune fit finalement la promesse de leur rendre visite dès qu’elle aurait un moment de libre. Au moins ça s’était dit.
Pendant que les étages défilèrent face à ses yeux, Sephora consulta son téléphone. Toujours aucune réponse de son futur colocataire. Une fois arrivée à l’étage, une fois l’ascenseur vide de ses cartons et autres sacs, la jeune femme signala son arrivée en bonne et due forme, c’est-à-dire en tambourinant gentiment à la porte, avant de s’installer sur ses affaires et prendre son mal en patience.
Dernière édition par Sephora de Brantes le Dim 29 Jan - 12:30, édité 2 fois
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Sujet: Re: « take another walk out of your fake world. » (Lucas) Sam 14 Jan - 13:43
Un message sur mon mur Facebook m’indiquait que Sephora était en chemin. J’avais déjà rangé l’appartement et fais de la place pour ses affaires afin que tout soit prêt à son arrivée. J’avais encore du mal à réaliser ce qui se passait. Elle avait sonné chez moi un soir, en larme et tout s’était enchainé très vite. Ce qui m’a le plus surpris c’est qu’elle choisisse mes bras pour pleurer et mon canapé pour passer la nuit.
J’aimais beaucoup cette fille, mais je n’imaginais pas avoir à l’héberger un jour. Après une rupture difficile elle était partie de chez elle et d’après ses explications, le seul endroit où elle a pensé à aller fut chez moi. Je n’allais pas la laisser à la rue et voyant qu’elle allait vraiment mal et qu’il était impossible pour le moment qu’elle retourne chez elle, je lui ai proposé de venir s’installer chez moi un moment. Le temps que ça passe, le temps qu’elle s’en remette.
Nous nous étions rencontrés à une soirée qu’elle avait organisé pour son boulot et où je faisais partie des musiciens engagés pour l’occasion. Nous nous étions bien entendu et notre reprise de Cabrel reste un de nos plus jolis souvenirs communs. L’héberger n’était pas du tout un fardeau, je la savais sérieuse et nos caractères marchaient plutôt bien ensemble.
Quand on frappa à ma porte, je su tout de suite que c'était elle et alla ouvrir la porte. Elle s'était déjà assise sur un des nombreux sacs qu'elle avait amené et je souris en passant la porte pour l'aider à rentrer toutes ses affaires. « Il pleut dehors non ? » dis-je avec humour en désignant ses cheveux trempés. Après quelques allers retours, tous ses sacs occupaient maintenant mon salon. « Si tu veux te sécher et te changer, la salle de bain est au fond du couloir à gauche. Tu trouveras des serviettes dans le placard. »
Je ne pus m'empêcher de serrer Sephora dans mes bras. Ce qui lui arrivais n'était décidément pas une chose facile à gérer et je comptais m'occuper d'elle le temps qu'elle passerai à la maison, mon premier but étant de lui redonner le sourire.
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Sujet: Re: « take another walk out of your fake world. » (Lucas) Sam 14 Jan - 14:54
« Il pleut dehors non ? » L’expression de son visage se décomposa littéralement. Elle aurait presque pu le tuer à l’aide de son regard. Au lieu de ça, elle se jeta dans ses bras comme une furie. C’était à la fois un bon moyen de se « venger » de son humour, mais aussi un excellent moyen de se rassurer, de se dire que ce retour à Paris ne pouvait être que bénéfique, et qu’elle n’avait rien à craindre si elle laissait de côté les choses passées et se donnait le temps de tourner la page. « Ahahah. », fut la seule chose qui franchit ses lèvres. C’était tellement adorable de sa part de lui avoir rappelé ce détail. N’importe qu’elle humour était le bienvenue dans ces circonstances de toute façon. La jeune femme aurait probablement réagit de la même façon si elle s’était retrouvée à la place de Lucas. « Si tu veux te sécher et te changer, la salle de bain est au fond du couloir à gauche. Tu trouveras des serviettes dans le placard. » Elle suivit son conseil et s’exécuta sans broncher. En se dirigeant vers la salle de bain, la jeune femme attrapa un jogging hors d’un des sacs. Cette tenue, peu séduisante certes, suffirait pour aujourd’hui : elle ne comptait pas sortir de cet appartement, mais uniquement ranger son bordel.
« Tu veux que l’on commence par quelque chose en particulier, comme tout déballer ? Ou une première pause café ? » Son estomacs gargouilla, elle consulta sa montre aussi tôt. « On pourrait commander quelque chose à manger aussi… Enfin c’est toi qui vois. » En effet, Sephora était une professionnelle du grignotage sans prendre un gramme, le genre de détail qui ferait plaisir à n’importe qu’elle personne sur cette Terre faisait attention à sa silhouette, ce qui n’était pas particulièrement son cas. « Ne t’inquiète pas, je ne compte pas tout laisser en plan dans ton salon. » Ils ne pouvaient pratiquement plus mettre un pied devant l’autre. Et dire qu’elle voyageait « léger » en prenant seulement les affaires qui lui paraissaient nécessaires pour la vie de tous les jours.
Dernière édition par Sephora de Brantes le Dim 29 Jan - 12:31, édité 2 fois
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Sujet: Re: « take another walk out of your fake world. » (Lucas) Dim 15 Jan - 1:28
Sephora parti se changer pendant que je mesurais l’ampleur des dégâts dans mon salon. Pour être clair, il y en avait partout. A tel point que mon tapis n’était même plus visible. Et dire que je pensais m’être organisé pour la recevoir convenablement, je m’étais mis le doigt dans l’œil. Mon appartement était sympathique et pas trop petit pour un logement d’étudiant, mais j’ignorais comment j’allais bien pouvoir installer Seph tout le temps qu’elle allait rester ici.
Après avoir enfilé un jogging, elle revint à mes côtés et nous admirâmes en silence ses valises posées par terre. « Tu veux que l’on commence par quelque chose en particulier, comme tout déballer ? Ou une première pause café ? » « Une première pause c’est bien ! » dis-je en enjambant une valise pour atteindre la fenêtre que j’ouvris et m’alluma une cigarette. Sephora semblait être quelqu’un de facile à vivre, du genre à rester discrète et polie et je n’appréhendais pas du tout le temps que nous allions passer ensemble. « On pourrait commander quelque chose à manger aussi… Enfin c’est toi qui vois. » Et puis, pour dire la vérité, on était sur la même longueur d’onde, la seule que je voulais à ce moment-là c’était manger quelque chose. « Pizza ça te va ? Je meurs de faim aussi ! » Un jour je retrouverai une alimentation saine, promis. Mais pas maintenant, je n’ai pas le temps de me lancer dans de grandes conceptions culinaires !
« Ne t’inquiète pas, je ne compte pas tout laisser en plan dans ton salon. » « J’espère bien ! » lui répondis-je en souriant. « Ce qu’il y a c’est que je cherche la meilleure solution pour que tu sois bien ici. Je t’ai fait de la place dans des placards dans ma chambre, mais malheureusement je ne pensais pas que tu allais emmener toute ta garde-robe ! » Ah les filles ! « On va voir ce qu’on peut faire mais je dois pouvoir vider des placards dans l’entrée aussi… Et autre problème important, enfin ce n’est pas vraiment un problème puisque j’ai deux solutions à te proposer, mais il va falloir que tu choisisses, c’est où est-ce que tu préfères dormir ? » Oui, parce que je n’avais pas le luxe d’avoir une chambre d’ami chez moi voyez-vous. « Soit dans le salon, sur le canapé, soit dans ma chambre, j’ai un matelas très confortable pour toi, ce sera aussi bien qu’un lit. »
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Sujet: Re: « take another walk out of your fake world. » (Lucas) Dim 15 Jan - 12:26
La jeune femme le regarda avec un grand sourire se débrouiller pour atteindre la fenêtre. Vous connaissez le « bordel du lendemain de soirée » ? Dans le petit appartement « étudiant » du garçon, le rendu était le même. En écumeuse de bars presque professionnelle, la fumée de cigarette ne la dérangeait pas alors qu’elle n’y avait jamais touché, trop d’addictions à son actif. « Pizza ça te va ? Je meurs de faim aussi ! » Ils étaient définitivement sur la même longueur d’onde. Elle acquiesça à sa proposition lui laissant carte blanche quant au choix. Elle n’était pas bien compliquée. Cela pouvait être déroutant, car à elle toute seule, Sephora remettait en cause un grand nombre de clichés sur la Parisienne type : elle mangeait mal, elle s’assume physiquement et ne porte presque jamais de talons, et j’en passe, la liste serait longue.
« J’espère bien ! » La jeune femme regardait ses affaires, déjà gênée par cette promesse. Elle se gratta nerveusement l’arrière de sa tête. Effectivement, Lucas avait fait le nécessaire pour que l’appartement soit plus que correct lors de son arrivée, maintenant c’était comparable à l’après Tchernobyl. « Ce qu’il y a c’est que je cherche la meilleure solution pour que tu sois bien ici. Je t’ai fait de la place dans les placards de ma chambre, mais malheureusement je ne pensais pas que tu allais emmener toute ta garde robe ! » Un jour, la jeune femme sera vraiment capable de tuer quelqu’un du regard. Réflexion typiquement masculine, elle l’avait entendue à chaque fois qu’elle s’installait chez un petit ami du moment. Elle leva les yeux au ciel avant de pouffer de rire. « Rectification, il s’agit seulement de la moitié de ma garde robe. » Cependant, emménager chez Lucas lui permettrait de tourner la page, il serait donc peut-être temps pour faire un « ménage de printemps » dans ses affaires. Accro au shopping compulsive, une véritable maladie mine de rien.
« On va voir ce qu’on peut faire, mais je dois pouvoir vider des placards dans l’entrée aussi… Et autre problème important, enfin ce n’est pas vraiment un problème puisque j’ai deux solutions à te proposer, mais il va falloir que tu choisisses, c’est où est-ce que tu préfères dormir ? » Sephora le rejoignit à la fenêtre, avec autant de mal que lui précédemment. Elle lui prit la main pour le rassurer sur la question des placards et de ses fringues, mais également sur la question de l’endroit où elle dormirait. « Ne t’embêtes pas, une fois qu’elles seront tassées, ça prendra moins de place. Et puis, je ne veux pas paraître trop envahissante. » Elle avait cette image venant tout droit du film « Confessions d’une accro au shopping », vous voyez ces grands sacs où vous mettez toutes vos affaires et vous aspirez ensuite l’air à l’intérieur pour que cela passe ni vu, ni connu. Bref. Elle le laissa enfin terminer. « Soit dans le salon, sur le canapé, soit dans ma chambre, j’ai un matelas très confortable pour toi, ce sera aussi bien qu’un lit. » C’était vraiment une proposition adorable de sa part. « Je suis tellement fatiguée que je pourrai m’endormir dans la salle de bain, je connais le canapé et ça fera l’affaire. » Nouveau sourire réconfortant. « Et sinon, cette pizza, des idées ? » La jeune femme dégaina son Blackberry prête à appeler et commander.
« Il pleut dehors non ? » L’expression de son visage se décomposa littéralement. Elle aurait presque pu le tuer à l’aide de son regard. Au lieu de ça, elle se jeta dans ses bras comme une furie. C’était à la fois un bon moyen de se « venger » de son humour, mais aussi un excellent moyen de se rassurer, de se dire que ce retour à Paris ne pouvait être que bénéfique, et qu’elle n’avait rien à craindre si elle laissait de côté les choses passées et se donnait le temps de tourner la page. « Ahahah. », fut la seule chose qui franchit ses lèvres. C’était tellement adorable de sa part de lui avoir rappelé ce détail. N’importe qu’elle humour était le bienvenue dans ces circonstances de toute façon. La jeune femme aurait probablement réagit de la même façon si elle s’était retrouvée à la place de Lucas. « Si tu veux te sécher et te changer, la salle de bain est au fond du couloir à gauche. Tu trouveras des serviettes dans le placard. » Elle suivit son conseil et s’exécuta sans broncher. En se dirigeant vers la salle de bain, la jeune femme attrapa un jogging hors d’un des sacs. Cette tenue, peu séduisante certes, suffirait pour aujourd’hui : elle ne comptait pas sortir de cet appartement, mais uniquement ranger son bordel.
« Tu veux que l’on commence par quelque chose en particulier, comme tout déballer ? Ou une première pause café ? » Son estomacs gargouilla, elle consulta sa montre aussi tôt. « On pourrait commander quelque chose à manger aussi… Enfin c’est toi qui vois. » En effet, Sephora était une professionnelle du grignotage sans prendre un gramme, le genre de détail qui ferait plaisir à n’importe qu’elle personne sur cette Terre faisait attention à sa silhouette, ce qui n’était pas particulièrement son cas. « Ne t’inquiète pas, je ne compte pas tout laisser en plan dans ton salon. » Ils ne pouvaient pratiquement plus mettre un pied devant l’autre. Et dire qu’elle voyageait « léger » en prenant seulement les affaires qui lui paraissaient nécessaires pour la vie de tous les jours.
Dernière édition par Sephora de Brantes le Dim 29 Jan - 12:35, édité 2 fois
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Sujet: Re: « take another walk out of your fake world. » (Lucas) Lun 16 Jan - 22:05
Sephora vint me rejoindre à la fenêtre. Je voyais dans son regard qu’elle m’était infiniment reconnaissante et que pour rien au monde elle ne voulait se faire trop imposante. Mais je respectais tout de même un minimum Sephora pour ne pas la laisser dormir à même le sol. Elle me prit la main et ajouta pour me rassurer : « Je suis tellement fatiguée que je pourrai m’endormir dans la salle de bain, je connais le canapé et ça fera l’affaire. » « Bon, va pour le canapé alors ! » En soit ce n’était pas un si mauvais plan, j’avais pas mal économisé pour me payer le luxe d’avoir un canapé digne de ce nom et bien que je n'ai jamais passé une nuit entière dessus, j’imaginais qu’il ne devait être plutôt confortable ! « Et sinon, cette pizza, des idées ? » me demanda-t-elle en sortant son BlackBerry de sa poche. C’est vrai que je commençais à avoir vraiment très faim moi aussi. « Je te laisse choisir princesse, pour fêter ton premier soir officiel dans mon humble demeure. » J’ajoutais avec un clin d’œil « Mais n'en profite pas trop non plus, ma galanterie naturelle à des limites hein ! »
Je la laissai téléphoner pendant que je mettais les sacs de côté histoire de dégager un peu le salon. Non, je n’étais pas du genre maniaque mais j’aimais bien y voir clair et ce désordre me faisait un peu tourner la tête. Quand elle eut raccroché, je décidais de passer aux choses sérieuses. Malheureusement c’est aussi ce qui allait être déplaisant. Je me mordis la lèvre inferieure, le temps de trouver les bons mots pour lui poser ma question. Après tout elle avait débarqué chez moi à l’improviste avec apparemment un (plusieurs même) coups dans le nez et m’avait pleuré dans les bras une grande partie de la soirée. Lui proposer de rester chez moi, sans vraiment avoir compris ce qui s’était passé m’avait semblé naturel. J’avais passé la nuit à lui tenir la main et j’étais bien décidé à ne pas la laisser dans cet état. De ce que j’avais cru comprendre, il s’agissait d’une peine de cœur. Quoi d’autre pour mettre une aussi charmante jeune fille qu’elle dans cet état ?
« Dit moi Seph… On n’a pas eu l’occasion de vraiment parler de ce qui s’était passé l’autre soir. C’est peut-être encore un peu tôt pour toi, mais je serais là pour t’écouter quand tu en auras besoin. » Je m’étais approché d’elle pour lui caresser tendrement le bras. J’espérais sans doute que ça atténuerait l’importance de ce qu’elle avait gardé pour elle jusqu’à présent.
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Sujet: Re: « take another walk out of your fake world. » (Lucas) Mar 17 Jan - 23:23
« Je te laisse choisir princesse, pour fêter ton premier soir officiel dans mon humble demeure. » Princesse ? Elle ne s’était pas vue comme telle depuis des semaines, en bref, depuis qu’elle s’était fait mettre à la porte de son appartement. Pour la peine, Lucas était parvenu à lui décrocher un sourire. Elle était flattée. « Mais n’en profite pas trop non plus, ma galanterie naturelle à des limites hein ! » Sephora ne releva pas sa remarque, continuant de pianoter sur son téléphone afin de composer le numéro de sa pizzéria préférée, non loin du quartier où elle venait de s’installer : une quatre fromage ainsi qu’une mexicaine. Elle avait faim notre petite, haute comme trois pommes et l’appétit d’un adolescent en pleine croissance. Cela devait certainement être le cas pour Lucas. Une fois son coup de fil passé, la jeune femme le regarda essayer de ranger son salon et le sentiment de culpabilité qui la traversa ne fut pas suffisant pour qu’elle bouge. Elle se retourna pour fixer la vue. L’appartement de Lucas était assez bien placé pour faire rêver. Elle aimait voir les toits parisiens, retrouver cette ambiance. Ne cherchez pas à la comprendre, retourner à Saint Germain en Laye ces dernières semaines fut un véritable cauchemar.
« Dis moi Seph… On n’a pas eu l’occasion de vraiment parler de ce qui s’était passé l’autre soir. C’est peut-être un peu tôt pour toi, mais je serais là pour t’écouter quand tu en auras besoin. » La brunette fut étonnée qu’il lui pose une telle question. Elle se doutait que cela referait surface un jour, mais de là à ce qu’il s’y intéresse… Après tout, il devait avoir d’autre chat à fouetter. Elle prit une longue inspiration, profitant de l’air frais avant de fermer la fenêtre, ce n’était pas le moment de tomber malade. « J’ai du dramatiser, tu sais. Ce n’est pas si grave que cela. » En bref, il n’y avait pas eu mort d’homme. Elle haussa les épaules pour souligner l’absence de gravité. « Je me suis faite larguer et je devais être cocue depuis un bon moment il me semble. » En réalité, dire qu’elle allait mal l’autre soir aurait été un euphémisme. Beaucoup de personnes dans son entourage pensaient que Sephora était belle et bien mariée à son travail d’attachée de presse, elle était dans le fond une terrible romantique, un peu torturée par moment. Quant au fait d’avoir été cocue, la brunette en était persuadée : ce n’était pas son ex-compagnon qui aurait pu aussi bien plier certaines de ses fringues dans ses sacs. « Mais ça passe, ça se tasse, tu vois ? » La jeune femme le suivit et se lança à son tour dans le rangement. Celui là, on le pousse là, celui ci on le case là. Et ainsi de suite.
Dernière édition par Sephora de Brantes le Dim 29 Jan - 12:36, édité 1 fois
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Sujet: Re: « take another walk out of your fake world. » (Lucas) Jeu 19 Jan - 13:17
Son regard se décomposa d'un coup et long silence suivi ma question. Je faillis me fondre en excuse, dire que ce n'était absolument pas mes affaires et changer immédiatement de sujet mais elle me répondit d'une petite voix et d'un ton qui se voulait faussement assurer : « J'ai dû dramatiser, tu sais. Ce n'est pas si grave que cela. » Si ce qu'elle disait était vrai, dramatiser était un euphémisme. En arrivant chez moi l'autre soir elle avait l'air complètement perdu, comme si elle n'avait nul par d'autre où aller. Son regard était vide, sûrement à cause de l'alcool et dès qu'elle commençait une phrase un peu plus complexe que verbe, sujet, complément, les mots devenaient inaudibles et se perdaient vite dans ses sanglots. J'avais mis du temps à comprendre ce qui se passait, je n'ai pas l'habitude de voir des jeunes filles débarquer chez moi dans cet état à une heure si tardive. Je suis resté un moment bouché bé, la main toujours sur la poignée de la porte d'entrée encore ouverte pendant qu'elle prenait possession des lieux, errant tel un fantôme ou une âme en peine dans mon salon. Dans un premier temps elle ne semblait pas m'entendre, comme si elle n'était pas consciente de ma présence ici, dans mon appartement. Elle était calme, trop calme, de ce calme qui précède la tempête et lorsque je m'approchai d'elle, elle me tomba dans les bras et commença à pleurer, d'abord silencieusement puis en essayant de me raconter l'histoire. Inutile de dire que je ne comprenais rien à ce qu'elle racontait, d'une part parce qu'elle pleurait et que articuler n'était absolument pas possible à ce moment et d'autre part parce qu'elle ne suivait aucun ordre chronologique, elle citait différents noms que je ne connaissais pas et mêlait narration et dialogue en ajoutant parfois ses propres commentaires et ce qu'elle aurait dû ou ce qu'elle avait voulu dire à certains moment. Heureusement que personne n'avait été là pour assister à cette scène car j'avais dû avoir l'air totalement inutile. Il faut dire, pour ma défense, que je n'avais pas l'habitude de ce genre de situation. La seule chose dont j'avais pu être témoin et qui était à peu près similaire étaient les quelques ruptures que ma soeur avait vécus, mais cela remonte à loin, du temps où nous vivions tous ensemble à Toulouse. C'était toujours un moment de gêne dans la famille mais ma mère arrivait toujours à calmer le jeu en prenant totalement la situation en main et en trouvant quoi dire de réconfortant. J'avais essayé de me rappeler des bonnes paroles de ma mère pour les dire à Sephora mais rien ne me revenait. Ma mère disait toujours à ma soeur de pleurer, de ne pas essayer de contrôler les larmes qui coulaient toutes seules sur ses joues et qu'elle se sentirait mieux après. J'ai donc laissé Sephora pleurer en lui caressant le bras et en lui répétant sans cesse que tout allait bien se passer.
« Je me suis faite larguer et je devais être cocue depuis un bon moment il me semble. » Je hochai la tête. Il n’y avait rien à dire, rien à ajouter, elle n’avait pas envie d’en parler et vu mon inefficacité passée il valait mieux ne pas trop rentrer dans les détails. « Mais ça passe, ça se tasse, tu vois ? » ça c’était autre chose encore. Je ne connaissais pas les détails exacts de cette histoire mais je n’étais pas sûr que Sephora soit du genre à oublier d’un coup et à passer à autre chose. Il y a des histoires qui nous ronge contre notre gré et même si on essaye de passer à autre chose. « J’avais cru comprendre ça ouais… On en parle plus je suis désolé ! Bon alors dit moi quand même qu’elle est ton plan pour la suite. Tu es la bienvenue ici le temps que tu veux tu sais, mais faudra que tu penses à ce que tu veux faire après ! »
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Sujet: Re: « take another walk out of your fake world. » (Lucas) Ven 20 Jan - 20:58
Elle avait beau essayer de se montrer convaincante, certaines intonations de sa voix ou des mimiques sur son visage trahissaient sa soudaine perte de confiance ainsi que son malaise face au vide que la jeune femme ressentait. Toutefois, la jeune femme était certaine que cela passerait plus vite qu’auparavant : elle avait une occupation à plein temps et quelques amis sur qui elle pouvait compter, qu’elle les connaisse depuis longtemps ou non. « J’avais cru comprendre ça ouais… On en parle plus je suis désolé ! Bon alors dis moi quand même quel est ton plan pour la suite. Tu es la bienvenue ici le temps que tu veux tu sais, mais faudra que tu penses à ce que tu veux faire après ! » Sephora resta stoïque. C’était fou ce qu’elle était une mauvaise menteuse, elle allait finir par croire que quiconque pouvait lire en elle comme dans un livre ouvert. Néanmoins, elle tenait à ajouter une dernière chose, réellement sincère. « Ça va aller, de toute façon c’est nécessaire que je le dise à voix haute de temps à autre. Au moins, j’arrêter d’avoir tout ça en tête, tu vois. Et puis je me rends compte que c’est vraiment terminé, je prends de la distance. » Elle indiqua sa tempe à l’aide de son index. Désigner et gesticuler lorsqu’elle prenait la parole était nécessaire, c’est ainsi que Sephora était parvenue à mettre de côté sa timidité et son anxiété quand elle était adolescente. « Enfin, tu n’as pas tort : évitons les, ou du moins mes, sujets de cœur, ça va finir par t’ennuyer. » En résumé : la jeune femme accumulait les histoires désastreuses qui la laissaient toujours rêver au début, jusque là elle s’était toujours relevée. La jeune femme attrapa un sac poubelle vide qu’elle avait glissé tantôt dans l’une de ses valises : soyons réalistes, Lucas pouvait tenter de faire tout la place qu’il voulait, jamais il n’y en aurait pour caser ses affaires. Sephora assumait parfaitement son cliché de la fille bordélique et accro aux vêtements.
On vint frapper à la porte et elle y couru en évitant une valise de peu. Pas question que Lucas paye, il n’avait pas son mot à dire. Il s’était déjà arrangé pour organiser son arriver au dernier moment, la jeune femme ne s’imposerait pas autant dans cette colocation temporaire. « Pour ce qui est de l’après, disons que j’ai déjà commencé à éplucher les petites annonces d’appartement, mais je ne me sens pas encore capable de vivre toute seule, ruminer avec mes pensées… Bref. Dormir à l’hôtel ne m’intéressait pas non plus. Je vais essayer d’en toucher deux mots avec ma cousine qui vit ici, mais en tout cas il n’est pas question que je retourne chez mes parents. » répondit-elle enfin avec les deux grandes boites de pizza entre les mains, une fois que le livreur fut reparti. La brunette aimait bien trop son travail et tout ce qui gravitait autour pour se contenter d’horaires de bureau. Elle ne se voyait donc pas passer plus de trois heures dans les transports. « J’essaierai de faire tout mon possible pour ne pas être envahissante. Enfin, tu vois de quoi je parle. » La jeune femme fouilla dans un sac qui semblait être réservé à sa collection de chaussures et en sortit un pack de bières. « J’ai aussi essayé de ne pas venir les mains vides, ça te dit ? »
Dernière édition par Sephora de Brantes le Dim 29 Jan - 12:36, édité 1 fois
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Sujet: Re: « take another walk out of your fake world. » (Lucas) Dim 22 Jan - 14:22
Je voyais bien que le sujet la gênait et je n'allais évidemment pas l'obliger à en parler. Mais ça peut faire du bien de ne pas tout garder pour soi. « Ça va aller, de toute façon c'est nécessaire que je le dise à voix haute de temps à autre. Au moins, j'arrêter d'avoir tout ça en tête, tu vois. Et puis je me rends compte que c'est vraiment terminé, je prends de la distance. » Je ne savais pas quel genre de relation Sephora avait entretenu avec ce garçon, si c'était sérieux ou non, s'il y avait des sentiments, si cela faisait longtemps qu'ils étaient ensemble, mais vu sa réaction je supposais qu'elle était très attachée à lui et je ne pouvais que comparer ce qu'elle vivait en ce moment avec ce qui sétait passé avec Juliette. J'avais mis du temps à me remettre de son départ, beaucoup trop de temps. Je l'avais aimé comme un dingue et j'ai trop longtemps refusé de me détacher d'elle, même quand elle n'était plus là. Je comprenais ce que Sephora pouvait ressentir et je voulais qu'elle s'en remette plus vite que moi. « Enfin, tu n'as pas tort : évitons les, ou du moins mes, sujets de coeur, ça va finir par t'ennuyer. » « Quand tu auras besoin d'en parler, tu sauras où me trouver hein ! » Changeons de sujet, c'était assez pour ce soir. Sephora eu le même regarde que moi sur l'ensemble de la pièce. J'étais incapable de dire ce que nous devions faire pour ranger un minimum convenablement ses affaires.
Lorsque l'on frappa à la porte Sephora se leva aussitôt et courut ouvrir la porte. Je me levai d'un bond aussi et essaya de la rattraper par le bras mais l'énorme valise à mes pieds m'empêcha d'être assez rapide. « Seph laisse-moi payer ! » Trop tard, j'entendis la porte se claquer et Sephora revint en tenant les deux boites de pizzas dans les mains. « Pour ce qui est de l'après, disons que j'ai déjà commencé à éplucher les petites annonces d'appartement, mais je ne me sens pas encore capable de vivre toute seule, ruminer avec mes pensées... Bref. Dormir à l'hôtel ne m'intéressait pas non plus. Je vais essayer d'en toucher deux mots avec ma cousine qui vit ici, mais en tout cas il n'est pas question que je retourne chez mes parents. » Continua-t-elle comme si de rien n'était. J'essaierai de faire tout mon possible pour ne pas être envahissante. Enfin, tu vois de quoi je parle. J'ai aussi essayé de ne pas venir les mains vides, ça te dit ? » Sur ces derniers mots elle sorti un pack de bière d'un de ses sacs. « Ah mais si c'est comme ça tu peux rester à vie ici ! » dis-je en prenant la cannette qu'elle me tendait. « Et ton boulot alors, ça marche bien ? »
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Sujet: Re: « take another walk out of your fake world. » (Lucas) Dim 22 Jan - 23:52
« Quand tu auras besoin d’en parler, tu sauras où me trouver hein ! » La jeune femme avait noté sa proposition dans un coin de sa tête. Elle n’oublierait pas, ça s’était sur. Aujourd’hui, des amis sur qui l’on pouvait toujours compter, que ce soit pour les bonnes nouvelles comme pour les mauvaises, se faisaient bien rares, ceux que l’on compte uniquement sur les doigts d’une seule main : Aaron, Peter, sa meilleure amie Mia, sa cousine Albane et maintenant Lucas. Sephora l’aurait bien serré dans ses bras jusqu’à l’étouffer, mais se retint pour ne pas le bousculer, voire l’affoler. « Seph laisse moi payer ! » Il n’en était pas question. Que Lucas profite de sa générosité passagère. La brunette voulait faire bonne impression en payer ces deux pauvres pizzas, si un jour il était confronté à son incapacité à préparer autre chose que des pâtes ou des plats tout prêts, ou de réparer quoique ce soit dans cet appartement, alors il comprendrait son geste. Qui plus est, son métier lui permettait de ne pas toujours se soucier de ses dépenses et de son train de vie en cette période économiquement compliquée. Cependant, Sephora préfère rester plus discrète à ce sujet.
« Ah mais si c’est comme ça tu peux rester à vie ici ! » Elle éclata de rire tout en déposant le pack de bière sur la table. Comme quoi sa méthode pour faire bonne impression commençait à faire effet. La jeune femme avait beau essayé de se calmer sur la boisson, amener de la bière ou une bouteille était toujours un truc qui fonctionnait. « Ne t’y habitues pas mon cher ! J’essaie de me calmer et j’ai l’alcool plutôt mauvais comme tu as pu le voir. Mais merci de l’invitation. », dit-elle sur le ton de la plaisanterie, le thème de ce soir. Cela aussi la jeune femme le nota dans un coin. Avec ou sans argent, c’était la même galère pour tout ceux qui cherchaient un appartement en ville, non pas qu’elle soit particulièrement compliquée, mais presque. « Et ton boulot alors, ça marche bien ? » Comment dire, tout était relatif. « Ça peut aller. Heureusement que j’aime mon métier et ce monde, le directeur artistique et le directeur du service de communication m’en font voir de toutes les couleurs, surtout pour les grandes soirées. Non vraiment, heureusement que tu ne m’as jamais vu faire la lèche cul à mon patron perchée sur des talons. » Sephora avait haussé les épaules pendant son discours. D’un côté, elle aurait très mal vécu sa séparation sans son travail, elle avait eu besoin de cela pour s’occuper le corps et l’esprit. D’un autre côté, la jeune femme y consacrait corps et âme. Ses proches, sa famille notamment, commençaient à croire qu’elle était mariée à sa situation professionnelle et tout ce qui la composait. La brunette allait finir par y laisser sa peau, surtout si certains la forçaient à porter des talons hauts. Tout le monde connaissait sa maladresse et quelques uns devaient en profiter maintenant. En outre, Sephora craignait l’ouverture d’une nouvelle usine dans un coin un peu perdu du Sud Ouest du pays, vous savez pour le fameux « made in France ». Ce n’était pas une question de projet, c’était une question de savoir si elle serait envoyée sur place un moment afin de la promouvoir, ainsi que la marque pour laquelle elle travaillait. « Et toi, tu joues toujours ? » Vu le quartier dans lequel Lucas vivait, elle se doutait qu’il n’était pas seulement le simple musicien qu’elle avait embauché un soir pour une fête, mais n’étant pas au courant de façon officielle, elle ne s’aventura pas sur ce terrain.
Dernière édition par Sephora de Brantes le Dim 29 Jan - 12:38, édité 1 fois
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Sujet: Re: « take another walk out of your fake world. » (Lucas) Mer 25 Jan - 13:33
Je savais que Sephora était du genre à se donner à fond dans tout ce qu'elle faisait et son boulot ne faisait pas exception. C'est d'ailleurs par le biais de son travail que nous nous étions rencontré pour la première fois, elle avait besoin de musiciens pour une soirée qu'elle organisait et Dieu seul sait comment j'avais été embauché. Elle avait réglé la soirée aux détails près pour que rien ne soit laissé au hasard. Je ne la connaissais pas encore très bien mais j'avais vite compris qu'elle n'était pas du genre à plaisanter avec ça. Tout devait être parfait et tout l'avait été. Le seul moment de répit qu'elle s'était accordé avait été de monter sur scène lors du moment karaoké et nous avions tous les deux chanté Petite Marie. C'est à ce moment-là que j'ai découvert que Sephora devait être une personne beaucoup plus attachante lorsqu'elle ne travaillait pas. Son petit côté maniaque qui ne fait pas tellement confiance aux employés m'avait énervé mais de la voir s'amuser une fois la pression retombée m'avait fait changer d'avis. Elle avait peut-être ce qu'il me manquait dans le monde du travail : la motivation. Depuis que j'avais abandonné la musique je ne savais pas ce que j'allais faire de ma vie, je ne savais pas ce que je voulais faire de ma vie. Rien ne paraissait assez intéressant et épanouissant et j'étais pourtant assez ouvert d'esprit. Mais il faut croire que j'avais mis un peu plus que de l'espoir dans mon rêve de gloire et que j'arrivais mal à accepter cet échec. Pourtant cette période de ma vie était bel et bien derrière moi et il fallait que je trouve autre chose à faire. Je m'étais inscrit en Droit mais à peine une semaine après les premiers cours j'ai compris que ce n'étais pas du tout, du tout fait pour moi. Je restais un stéréotype d’artiste foireux et cette filière trop généraliste ne me convenait pas. Je suis maintenant en troisième année d’histoire de l’art, je m’éclate en cours, il n’y a rien à dire là-dessus, j’étudie ce que j’aime après tout, mais je n’ai toujours pas de projet d’avenir concret. Au début cela inquiétait seulement mes parents mais je commençais maintenant aussi à me poser des questions.
« Ça peut aller. Heureusement que j’aime mon métier et ce monde, le directeur artistique et le directeur du service de communication m’en font voir de toutes les couleurs, surtout pour les grandes soirées. Non vraiment, heureusement que tu ne m’as jamais vu faire la lèche cul à mon patron perchée sur des talons. » J’étais sûr d’une chose, elle n’était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds. « Mais telle que je te connais tu ne te laisses pas faire n’est-ce pas ? » lui répondis-je en souriant. « Et je t’imagine très bien faire la lèche cul à ton patron sur tes 10 cm de talons, c’est une image assez drôle qui ne me quittera sûrement jamais en fait ! » continuai-je sur le même ton. « Et toi, tu joues toujours ? » Je perdis quelque peu mon sourire, la situation n’était pas facile à expliquer. « Uniquement dans ma chambre maintenant. Enfin il m’arrive de monter sur scène quelques fois mais rien de bien glorieux, des petits bars quoi. J’ai plus ou moins abandonné l’idée de ne vivre que de musique et j’arrive à la fin de ma licence d’histoire de l’art. Et évidemment je n’ai pas la moindre idée de ce que je veux faire après ! Je bosse un maximum à côté pour mettre un peu d’argent de côté, et pour le loyer tout ça. Sur ce coup la j’ai de la chance, le proprio est un vieil ami de mon père et du coup je ne paye pas plein pot. Ce n’est pas donné donné mais pour un petit 30m² dans le quartier latin ça vaut carrément le coup ! » Je fis une pause avant de continuer « Dans l'immédiat j'aimerais bien trouver un boulot qui me plait tu vois. Quelque chose qui me passionne, un peu comme toi ! »
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Sujet: Re: « take another walk out of your fake world. » (Lucas) Ven 27 Jan - 21:53
« Mais telle que je te connais, tu ne te laisses pas faire n’est-ce pas ? » Sephora ne put qu’émettre un petit sourire soulignant l’exactitude des faits. C’est dingue la rapidité avec laquelle il l’avait cernée. Toutefois, elle avait beau essayer de contourner les obstacles qui faisaient irruption dans sa vie professionnelle, elle n’avait parfois pas d’autre choix que de se laisser faire : la preuve, elle n’avait pas toujours le choix quant aux chaussures qu’elle devait avoir pour tel ou tel événement. « Et je t’imagine très bien faire la lèche cul à ton patron sur tes dix centimètres de talons, c’est une image assez drôle qui ne me quittera sûrement jamais en fait ! » Malheur à elle. Lucas devait oublier cette image fictive par tous les moyens. La jeune femme avait eu de nombreux « accidents » dans de telles situations : se rattraper au premier venu — vous noterez qu’il s’agissait toujours d’un homme, pure coïncidence, se retrouver par terre pour finalement terminer la soirée avec les maudites chaussures dans une main.
Après avoir laissé la croûte de sa part de pizza, Sephora en attrapa une seconde et écouta son nouveau colocataire, attentivement. « Uniquement dans ma chambre maintenant. Enfin il m’arrive de monter sur scène quelque fois, mais rien de bien glorieux, des petits bars quoi. J’ai plus ou moins abandonné l’idée de ne vivre que de musique et j’arrive à la fin de la licence d’histoire de l’art. Et évidemment je n’ai pas la moindre idée de ce que je veux faire après ! Je bosse un maximum à côté pour mettre un peu d’argent de côté, et pour le loyer tout ça. Sur le coup là j’ai de la chance, le proprio est un vieil ami de mon père et du coup je ne paye pas plein pot. Ce n’est pas donné donné mais pour un petit 30m² dans le quartier latin ça vaut carrément le coup ! » Une gorgée de bière pour faire passer une bouchée avalée de travers. C’est vrai que l’appartement était très bien situé et vraiment adorable pour qui y vivait seul. À deux avec un sacré bordel féminin, cela s’annonçait plus compliqué, mais toutefois envisageable. Ayant étudié et passé le plus clair de son temps dans le Marais, la brunette ne connaissait peut-être moins le quartier latin que les touristes, mais elle en était tombée instantanément sous le charme. « Dans l’immédiat j’aimerais bien trouver un petit boulot qui me plait tu vois. Quelque chose qui me passionne, un peu comme toi ! » Elle ne put s’empêcher de rougir face à la comparaison. La jeune femme n’avait jamais envisagé pouvoir être prise comme exemple par quiconque. « J’espère que tu trouveras mieux quand même ! J’aime vraiment ce que je fais, au point que mon entourage pense que je suis mariée avec. Et dans le fond, ils n’ont peut-être pas tort. » Lucas semblait perdu, du moins c’est ce que son regard laissait envisager. C’était compréhensible : quelle personne, gagnant bien sa vie et aimait son travail à l’heure actuelle, pouvait se permettre de se plaindre ? La brunette lui devait bien quelques explications. « Regarde j’ai vingt six ans, je viens de me faire mettre à la porte par mon ex et mes parents ne cessent de rabacher qu’ils aimeraient avoir d’autres petits enfants que mes nièces. En bref, il y a des moments où je me demande si je ne rate pas ma vie, si je ne passe pas à côté de quelqu’un ou de quelque chose formidable. » Pour conclure, Sephora haussa les épaules. C’était probablement son côté pessimiste du moment qui la faisait voir les choses sous cet angle et il n’y avait rien à y faire pour le moment en dehors d’attendre quelques semaines, mois… « Ceci dit, je suis sure que tu trouveras ta voie et contrairement à ce que tu penses, tu ne devrais pas abandonner l’idée qu’un jour tu pourrais vivre de la musique. »
Une lueur d’espoir dans le ton de sa voix. Vous êtes largué ? Alors abandonnez la compréhension de l’esprit féminin.
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Sujet: Re: « take another walk out of your fake world. » (Lucas) Mer 1 Fév - 15:43
C’est après avoir prononcé mon petit speech que je me rendis compte de la démotivation dont faisait preuve mes propos. Ce n’était pas du tout l’image que je voulais donner de moi car au fond ce n’était même pas ce que je pensais de moi. Evidemment devoir abandonner la musique avait été plus que dur mais c’était couru d’avance. Quand à 18 ans j’avais quitté Toulouse pour tenter de devenir musicien à Paris je savais qu’il y avait très peu de chance pour que j’y arrive. Mais j’y avais cru, je m’étais répété tous les jours que Qui ne tente rien n’a rien. J’ai tenté mais je n’ai tout de même rien eu. Ça avait été dur à avaler mais je m’étais fait à l’idée. Je me demande encore ce qui avait bien pu me passer par la tête, car j’y avais vraiment cru, je m’étais donné à mon pendant un an. J’avais tout fait pour réussir… Sans résultat. Ce que m’avait dit mon père n’était pas totalement faux : je n’étais pas le seul idiot sur Terre à avoir eu cette triste idée de devenir un artiste. Combien de gens avant moi avait eux aussi « essayé » ? Et sur tout cela combien avait réussi ? Très peu. On ne s’appelait pas tous Jean Louis Aubert. Et encore JLA était de la gnognotte par rapport à d’autre mais je le gardais comme exemple pour ne pas être trop découragé.
Sephora me sourit gentiment et me dit de sa voix calme : « Regarde j'ai vingt-six ans, je viens de me faire mettre à la porte par mon ex et mes parents ne cessent de rabâcher qu'ils aimeraient avoir d'autres petits enfants que mes nièces. En bref, il y a des moments où je me demande si je ne rate pas ma vie, si je ne passe pas à côté de quelqu'un ou de quelque chose formidable. » « Arrête ça Seph, tu as 26 ans justement ! C'est mieux que ça t'arrive maintenant que quand dans 15 ans justement. Tu commences tout juste à te poser professionnellement parlant, c'est dur de gérer travail et vie privée. Pour le moment tu te concentres sur ton boulot et puis t'es pas le dernier des laiderons Seph, même en ayant fait tout un voyage sous la pluie tu restes canon. S'il y a un truc pour lequel je ne paniquerais pas si j'étais toi c'est bien de retrouver quelqu'un ! » Je pensais sincèrement ce que je disais. A force d'avoir trop voulu bien faire au niveau du boulot Sephora avait dû laisser un peu de côté sa vie privée. Mais elle allait remonter la pente, c'était évident. « Ceci dit, je suis sure que tu trouveras ta voie et contrairement à ce que tu penses, tu ne devrais pas abandonner l'idée qu'un jour tu pourrais vivre de la musique. » Je mis un certain temps à réagir. Je ne savais pas vraiment quoi penser... Bien sûr je n'avais pas arrêté totalement la musique, je continuais de jouer souvent pour moi et j'avais gardé contact avec pas mal de petits musiciens. Je n'avais donc pas totalement tourné le dos à cet univers mais j'avais réussi à imaginer une ligne qui séparait les artistes des spectateurs et à me situer uniquement du côté spectateur. Ça m'avait pris du temps, ça ne me plaisait pas totalement mais une part de moi c'était fait à l'idée. « Je sais pas trop Seph... Peut-être que c'est simplement une passion et que ce ne sera jamais autre chose. Evidemment j’ai envie de te dire que j’espère que tu as raison mais je sais pas si j’ai encore le courage de me battre une nouvelle fois en sachant qu’il y a très peu de chance que je réussisse. » Après une courte pause je repris : « Je voulais pas que cette soirée se transforme en bureau des pleurs hein ! On peut parler de choses un peu plus joyeuses ! »
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Sujet: Re: « take another walk out of your fake world. » (Lucas) Dim 5 Fév - 14:04
Elle ne s’attendait pas à ce qui relève sa réflexion. Après tout, Lucas avait certainement d’autres tracas à gérer en plus de son arrivée. « Arrête ça Seph, tu as vingt six ans justement ! C’est mieux que ça t’arrive maintenant que quand dans quinze ans justement. Tu commences tout juste à te poser professionnellement parlant, c’est dur de gérer travail et vie privée. Pour le moment, tu te concentres sur ton boulot et puis t’es pas le dernier des laiderons Seph, même en ayant fait tout un voyage sous la pluie tu restes canon. S’il y a un truc pour lequel je ne paniquerais pas si j’étais toi c’est bien de trouver quelqu’un ! » La jeune femme était restée bouche bée et cligna des yeux à plusieurs reprises. Ce qu’elle avait dit n’était pas un cri d’alerte ou de désespoir et Lucas venait de lui montrer qu’elle dramatisait encore une fois pour pas grand chose, qu’il s’agissait d’un état passager et qu’un jour, les choses rentreraient dans l’ordre. Elle avait esquissé un sourire quelque peu timide au début de son discours puis vira écarlate lorsqu’il aborda le sujet de son physique. Canon. Nerveuse comme tout, Sephora ne put s’empêcher d’éclater de rire. Un moyen d’évacuer la tension qui s’était installée en elle. Elle lui fit signe de ne pas mal prendre sa réaction. L’art de passer des larmes au rire incontrôlable. Il valait mieux ne pas chercher à comprendre. Elle but une gorgée de sa bière histoire de se calmer ce qui se révéla être un excellent moyen de s’étouffer. Le pire dans tout cela, c’est que Lucas pouvait avoir raison. Il n’était pas le premier à le lui avoir dit, pourtant cela ne voulait toujours pas rentrer dans cette petite tête.
« Je ne sais pas trop Seph… Peut-être que c’est simplement une passion et que ce ne sera jamais autre chose. Évidemment j’ai envie de te dire que j’espère que tu as raison mais je sais pas si j’ai encore le courage de me battre une nouvelle fois en sachant qu’il y a très peu de temps que je réussisse. » Sephora ou l’art d’être la bonne copine d’à peu près tout le monde, celle qui veut toujours être présente pour les autres. Oui, elle a le malheur de s’attacher, que ce soit en toute amitié ou sur un plan nettement plus personnel. Elle lui attrapa la main afin de lui montrer son soutien. De nos temps, percer dans le milieu artistique était dur, toutefois seuls ceux qui persévéraient s’en sortaient. « Je voulais pas que cette soirée se transforme en bureau des pleurs hein ! On peut parler de choses un peu plus joyeuses ! » Elle était bien d’accord à ce sujet. « Comme le fait qu’il m’arrive de ronfler dès que j’ai le nez bouché ? Ce qui, entre nous, ne devrait plus tarder vu la météo. », dit-elle en haussant les épaules. Après tout, il s’agissait d’une information comme une autre à son sujet. Elle jeta un coup d’œil par la fenêtre : toujours de la pluie.
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Sujet: Re: « take another walk out of your fake world. » (Lucas)
« take another walk out of your fake world. » (Lucas)