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| Sujet: Re: iyana c. ellis ϟ u.c. Mar 27 Déc - 0:23 | |
| ❥ How it all came to be – Kim – Han – Mère de Kim – Père de Kim – Lee, un ami de Han – Sasha – Iyana
Vous avez déjà aimé quelqu’un, jusqu'à vous en faire mal ? Jusqu'à ce que chaque jour vous brule et vous ronge, jusqu'à ce que votre cœur devienne si lourd que vous avez envie d’en finir, de vous ouvrir la poitrine et de l’arracher, encore battant, de vos propres mains ? L’amour c’est beau. Les amours qui tuent, c’est monstrueux. Mais cette histoire que je conte, n’est pas vraiment celle qui m’est demandée. Pardonnez-moi mon détour, mais pour comprendre le passé de notre petit Iyana, il va bien falloir étudier celle de ses géniteurs. Car après tout, la pomme ne tombe jamais bien loin de l’arbre.
Je disais donc, ses parents. Je vais commencer par son père, que nous allons nommer Han. Son père était un riche entrepreneur, qui avait profité de la fin de la fin de la guerre de Corée en 1953 pour fonder son entreprise et s’enrichir (Non, je vous rassure, ceci n’est ni un résumé généalogique, ni un cours d’histoire, mais posons simplement les fondations de notre histoire.) Sa mère était une fille d’un entrepreneur également riche, et leur mariage fut arrangé. Par chance, ils s’entendirent bien, et purent coexister en paix, et s’attachèrent l’un a l’autre, sans jamais tomber en amour, tout de même. Han fut donc élevé dans une atmosphère agréable, mais sans amour, dut aux absences trop nombreuses de son père, et à sa mère, qui rêvait éternellement d’une vie meilleure. Quant à la mère d’Iyana, nommée Kim, ses parents faisaient parti de la haute société coréenne, son père étant même un des conseillers du président pendant un temps. Cette société était pour le retour des castes, d’une hiérarchie bien marquée, et comme partout, les anciens nobles méprisaient les nouveaux riches. Cependant, la famille de Kim avait perdu ses richesses, et bien que vivant dans un palais, faisant tout leur possible pour cacher leur malheurs, la seule chance qu’ils avaient été que Kim, enfant unique, épouse un riche. De la noblesse, bien entendu. Ainsi, les bases de notre récit sont prêtes, je pense que nous pouvons commencer.
La jeune femme se pressait dans la rue, son joli visage masqué par une cape rouge, la protégeant de la pluie et des regards indiscrets. D’une main, elle empêchait le vent de happer son vêtement, et de l’autre, Kim blottissait un petit coffre contre sa poitrine. Elle se pressait, se pressant dans ces ruelles qui lui étaient peu familiers, sans regarder la foule qu’elle traversait, essayant de se rappeler le chemin qu’on lui avait indiqué, la ruelle qui mènerait au magasin de gage. Elle se devait de faire vite, elle avait besoin de cet argent, mais il ne fallait pas que ses parents s’en aperçoivent, qu’elle prenne l’argent et le rembourse le plus vite possible, afin de récupérer au plus vite les bijoux. Perdue dans ses pensées, Kim ne vit pas l’homme devant elle, qu’elle percuta de plein fouet. « Merde ! » L’impact lui arracha le coffret des mains, et son contenu se répandit dans la rue, milles colliers et bracelets dorés. Adressant un regard meurtrier à celui qui avait osé croiser son chemin, Kim se baissa, s’empressant de ramasser ses richesses. Apres une seconde d’hésitation, elle remarqua que le jeune homme d’en face en faisait de mal. Il les lui tendit, avec un sourire qui se voulait apologétique. « Je suis désolé, je ne regardais pas ou j’allais. » Han releva ses yeux, vers le visage de la jeune fille, et demeura comme figé, son souffle coupé par sa beauté. La belle s’empressa de lui arracher les bijoux, et de murmurer un : « Sombre crétin, sale paysan. » avant de s’empresser sur son chemin, laissant le jeune coréen en plan. Celui-ci demeura quelques minutes immobile, oubliant ses paroles blessantes, avant de reprendre ses esprits, avec une seule idée en tête : Il devait la revoir.
Quelques mois plus tard, Kim était dans sa chambre, regardant la vue que sa baie vitrée lui offrait. Ses yeux humides retraçaient la silhouette des montagnes, les nuages s’amoncelant au dessus d’eux. Comme elle aurait aimé être loin avec eux. Elle tressaillit lorsqu’elle entendit la porte de sa chambre s’entrouvrir, et la voix glaciale de sa mère trancher le silence qu’elle chérissait tant. « Ton père veut te voir. » Essuyant ses larmes sur ses manches, la jeune fille pivota, sa tête haute, gardant le peu de dignité qu’il lui restait, et surgit hors de sa chambre, aveuglement, et d’une façon ou d’une autre, navigua vers le bureau de son gendre, a l’étage supérieur. Elle hésita un instant devant la porte, puis frappa, timidement. « Entre. » Sa mère avait disparu, donc Kim pénétra seule dans le bureau, fermant silencieusement la porte derrière elle. Son père se trouvait de dos, lui aussi semblant plongé dans une contemplation des montagnes, au loin. Il y eut un instant de silence, que Kim se résout à briser, ses sanglots redoublants, sa voix flanchant, malgré tous ses efforts pour rester stoïque. « Je ne l’épouserai pas. » Son père poussa un soupira, puis se retourna lentement, posant son regard impassible dans celui de sa fille, puis articula d’une voix ferme, qui ne laissait pas de possibilité de négociation : « C’est dommage Kim, car, tu vois, tu n’a pas le choix. Notre famille est en détresse, et tu es la seule qui puisse y remédier. Tu ne va pas être égoïste a ce point, si ? C’est un très gentil homme, il te traitera très bien, j’en suis sur. » « Mais Papa, il a le double de mon âge, même plus ! » « J'en ai rien à faire. Le contrat a été signé, le mariage aura lieu dans six mois, tu a jusqu'à lors pour t’y faire ! » Sa voix soudainement agacée eut l’effet d’une claque sur la jeune fille, dont les pleurs redoublèrent, tandis qu’elle grappillait pour trouver la poignée de la porte. L’entrouvrant, elle se glissa dehors, puis courut dans les escaliers, dégondant le portail, et s’échappant dans la pénombre du soir. Kim ne savait pas ou elle allait, ni pourquoi, tout ce qu’elle savait, c’était qu’elle voulait s’éloigner d’eux, de leurs richesses et de leur mariages arrangés. Pieds nus, elle arriva jusqu’au village avant de s’écrouler dans une ruelle sombre, extenuée. Elle sanglota longtemps, jusqu'à entendre des voix. Des jeunes voix. « Hé, Han, regarde qui voila, la Miss du Palais ! » Kim releva son regard, espérant trouver un sourire accueillant qui fut tout de suite balayé par la vision de deux jeunes. Celui qui venait de parler se tenait au dessus d’elle, menaçant, un sourire mauvais sur ses lèvres. L’autre la regardait avec un air de surprise. « Depuis le temps que je rêve de ca ! Avoir une p’tite bourge m’obéir au doigt et à l’œil ! J’te dis, ma puce, tu va passer une nuit mouvementée, héhé … » Han se ressaisit, et tapota sur l’épaule de son ami. « Laisse tomber, Lee, tu à pleins d’autres meufs à martyriser au village. » L’autre lui adressa un regard étonné. « Quoi, qu’est-ce qui y a ? Tu la veux pour toi, c’est ca ? » Han reposa son regard sombre sur la jeune fille, qui demeurait silencieuse, tétanisée. « Oui, c’est exactement ca. » « Ah, bien, j’commençais à croire que t’étais pédé ! Amuse-toi bien, mon gars ! » Et avec un regard méprisant en direction de Kim, l’autre disparu dans l’allée. Kim et Han restèrent silencieux, jusqu'à ce qu’il soit totalement hors d’ouïe. Le jeune garçon lui tendit la main. « Allez, relève-toi, je t’aide. » Kim fixa sa main comme si elle regardait un serpent venimeux, tremblant comme une feuille. « Tu ne va pas … ? » murmura-t-elle faiblement. « Non. » Voyant qu’elle ne fit aucun mouvement pour se relever, Han laissa tomber son bras le long de son corps, et s’effondra sur les fesses a coté d’elle, glissant le long du mur. Il commençait réellement à faire noir, mais il distinguait encore son visage parfait. Pour éviter de la fixer, le jeune homme posa son regard sur le mur d’en face. La jeune fille l’imita, un peu sous le choc. Encore un silence, puis : « Qu’est-ce que tu fais ici ? On ne te voit pas souvent au village. » « Non, mes parents … ne veulent pas que je fréquente des gens comme … » Elle ne termina pas sa phrase, mais il la comprit très bien. « Je vois. Et ils ne vont pas s’inquiéter, si tu ne rentre pas ? » Kim lui jeta un regard hautain. Pourquoi lui posait-il toutes ces questions, ce paysan ignare ? Puis, elle se rappela qu’il venait en quelques sortes de lui sauver la vie. Elle s’efforça d’adopter un ton patient. Et surtout neutre. « Oui, mais je m’en fous. » Elle cachait mal ses émotions, Han crut percevoir sa lèvre inferieure trembler lorsqu’il mentionna ses parents. Décidant de se la fermer avec toutes ses questions qui ne les menaient nulle part, il lui tendit une nouvelle fois la main, en disant, d’une voix plus basse et plus douce : « Je suis Han. » Kim fixa de nouveau sa main, puis la saisit timidement dans la sienne, délicate et frêle. Ce contact la fit frémir, a quand remontait la dernière fois qu’un autre humain l’avait touché. « Kim, enchantée. Et … merci. » Le sang de Han se glaça a ce toucher, et il sourit malgré lui, bêtement.
Ils discutèrent un peu plus lentement, enfin Han parla, Kim répondant plus des hochements de tête ou des monosyllabes. Le temps passa, et elle dut repartir, mais avant de quitter sa compagnie, quelque chose en elle la poussa à lui donner rendez-vous, le lendemain soir, au même endroit. Car malgré son snobisme et ses préjugés, Kim, comme chaque être humain, avait besoin de contact, de parler, d’écouter. Et Han semblait prêt à lui donner tout ce dont elle avait besoin. C’est ainsi que ca débuta. Par une simple rencontre dans une ruelle, quelques minutes de partage, dans une vie qui en compte des milliers. Ils se retrouvèrent la nuit suivante, et la suivante, Kim allant même jusqu'à s’échapper de chez elle toute une nuit pour aller a son encontre. Des premiers mots, ils allèrent jusqu'à parler d’eux, à s’ouvrir vraiment. Lorsqu’elle sut qu’il était des nouveaux bourgeois, elle n’en fut pas repoussée, car à présent elle l’aimait pour ce qu’il était, mais redoubla ses efforts pour que leurs rencontres demeurent un secret. Et puis les choses devinrent plus sérieuses. Leurs mains qui s’effleurent, leurs doigts qui s’enlacent, leurs souffles qui se s’entremêlent, le premier baiser. Et le deuxième, le troisième. Et ils étaient bien, ils croyaient maitriser ce qu’ils faisaient. Et tandis que la date du mariage – chose dont Kim n’avait pas parlé a Han – approchait a grands pas, ils s’attachaient, se promettant de choses folles, d’aller au bout du monde, puis de revenir. Ils ne pensaient pas à autre chose qu’à rendre l’autre plus heureux, et a tomber de plus en plus en amour, jusqu'à vouloir se noyer l’un de l’autre. Vous imaginez bien que leur petite ruelle et leurs rencontres nocturnes ne leur suffisaient plus. Ils se refugièrent alors dans un des studios délaissés par le père de Han, leur premier chez eux. Alors âgés de quelques dix-huit années, ils firent finalement, ce qui semble si normal a notre époque. Des souffles rauques, des mains agrippés a l’autre, le plus torride des amours, le plus rongeant. Ce n’était pas rien, c’était le plus beau geste qu’ils pouvaient faire l’un envers l’autre, et ils le savourèrent. Ils se firent des promesses, de leur avenir. Han lui parla d’un pays magique, ou l’on portait des cannes et des chapeaux melons pour aller boire son thé. Ils rêvaient ensemble. Et pendant tout ce temps, le mariage se préparait, la culpabilité de Kim s’alourdissait, leur temps s’effilochait. Et la graine, semée au fond de ses entrailles, poussait, silencieusement pour l’instant.
Et puis arriva ce que devait arriver. Un soir, une servante du palais, souffrant d’insomnie, passait devant la chambre de Kim, et remarqua son absence. Elle s’empressa, d’alerter la maitresse de la maison, qui envoya immédiatement un groupe de servants à sa recherche. Et bien sur, l’un d’entre eux passait hasardeusement devant le studio, et par les grandes baies vitrées, vit Kim, allongée prés de son amant, dans le sommeil le plus paisible qui soit. Qu’elle elle profite, ce sera surement le dernier. On la traina jusqu’au palais, ou elle fut battue par son père, on menaça Han, qui réussit à s’enfuir. Et lorsqu’ils tirèrent enfin la vérité de Kim, lorsque ses parents apprirent que c’était un fils de la bourgeoisie, sa mère fit un mal aise. Han apprit du mariage, et en fut détruit, et fut défendu de mentionner sa liaison avec Kim, sous peine de représailles a son insu. Ainsi, il fut décidé que cette histoire serait tue. Et pendant les longs mois qui suivirent leur découverte, les deux amants furent cloitrés chez eux, sous surveillance constante, se languissant l’un de l’autre, seuls. Enfin, Kim, elle n’était pas seule. Et lorsqu’elle s’extirpa enfin de sa torpeur, et qu’elle remarqua l’absence de sa mensualité, le gonflement, et autres signes didactiques qui indiquent que l’on porte un enfant, elle pleura. De joie ou de peine, l’on de saura jamais. Il restait alors une semaine avant qu’elle épouse un autre, et malgré tout, puisqu’elle n’avait déjà plus rien à perdre, la jeune fille escalant son balcon une nuit, et s’enfuit, emportant le peu de richesses qu’il restait a sa famille. Elle alla trouver Han, et pendant les quelques heures qui les séparaient alors du petit matin, ils se serrèrent, et élaborèrent leur plan. Il lui confia a son tour, une part des richesses de son père, et lui indiqua de fuir, qu’il la rejoindrait plus tard. Kim le crut, et suivant leurs rêves, quitta la maison au lever du jour et prit le premier train en direction d’ailleurs, avant que qui que ce soit s’aperçoive de son absence. Han n’eut pas cette chance. Il avait tant cherché à rester pour expliquer son malheur à ses parents, qui n’avaient pas été mêlés à cette affaire. Avec surprise, il vit qu’ils le soutinrent dans sa décision et lui souhaitèrent la meilleure des chances. Hélas, dans la rue bondée qui l’aurait mené loin de ses angoisses et ses peurs, bagages en main, Han fut la malheureuse victime d’une voiture. Celle-ci ne s’arrêta pas, laissant le pauvre homme agonisant, et gémissant le nom de sa bien-aimée dans la gouttière. L’on ne retrouva jamais le coupable, mais les rumeurs firent bon feu, quelques témoins trouvant une ressemblance frappante entre le conducteur et l’habitant du palais, qui trônait au sommet du village.
Kim s’enfuit, comme prévu jusqu'à Londres, et y patienta plusieurs longs mois. Elle ne sut jamais ce qui était arrivé à son Amour, mais lorsque leur fille vint enfin au monde, elle se résigna, sachant qu’il ne viendrait jamais. Kim nomma sa fille Iyana, le nom que voulait Han pour elle, et Constance, en espérant qu’elle se serve de l’histoire de sa mère comme exemple, comme avertissement. Plus tard, Kim se remaria, par simple sécurité, et bien qu’elle s’attache à Andrew Ellis, elle ne l’aima jamais vraiment. Tout de même, il fut un père et un mari exemplaire, et il la combla dans toutes les façons, sauf une : Ce n’était pas Han.
Et c’est ainsi que l’histoire de Kim et Han se transforme en celle d’Iyana Constance Ellis. Fille du printemps, elle grandit comme n’importe quelle autre jeune fille, chérie par ses parents, peut-être un peu trop couvée par sa mère, mais soit. Très tôt, elle développa une passion pour la photographie, mais s’enferma rapidement dans une bulle, coupée du monde extérieur, de face a ce que, bien que généreuse et accueillante, elle n’eut pas beaucoup d’amis. Ce ne fut qu’au collège qu’elle trouva « son âme sœur », une personne qu’elle ne lâcherait plus d’une semaine, sous la forme de la petite blonde pétillante qu’était Sasha Wright. Le lycée fut d’une banalité sans relâche pour Iyana, malgré ses notes irréprochables, ses activités extrascolaires nombreuses. Elle allait occasionnellement en soirée avec Sasha, et aimait ca, cette façon de se lâcher, de ne plus se souvenir, jusqu’au lendemain, ou le train-train reprenait. Non, la vie d’Iyana fut totalement dépourvue d’événements – peut-être est-ce pour cela que j’ai conté celle de ses parents, avant de résumer la sienne. En effet, bien que sa vie a elle soit banale, l’histoire des ses parents eut beaucoup d’impact sur la jeune Iyana, qui se jura de ne jamais se laisser souffrir et dépérir pour autrui, d’une telle façon. Peut-être est-ce pour cela qu’elle se coupe un peu du monde, pour s’éviter ce genre de situations. En tous cas, le moment qui changea sa vie à tout jamais fut un des innombrables coups de fil de Sasha. « Iyana ? C’est moi. On se casse d’ici. » « Quoi ? » Et ainsi, la jeune coréenne fut propulsée dans la folle vie de la capitale française.
Dernière édition par Iyana C. Ellis le Mer 28 Déc - 2:15, édité 7 fois |
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