Chanceuse. Tu as la citoyenneté américaine !

C’est ce que les français disent en général, lorsque je raconte que j’ai vécu la majorité de ma vie à San Francisco. À l’inverse, lorsque je suis dans ma ville natale, c’est plutôt le contraire. San Francisco est considérée comme une ville snobe, une ville à la gaypride à tous les coins de rue, la ville la plus « mal vue » de la terre, ou du moins l’une d’entre elle. Alors que, Paris, Ô Paris… Si belle endroit, la ville de l’amour et du romantisme… L’endroit où tout le monde aimerait vivre. Enfin bref… Étant de moitié française, de moitié américaine, à l’un ou à l’autre je ne trouve pas particulièrement de décor très alléchant. Bon… je l’avoue, la première fois que j’ai mis les pieds à Paris j’ai tout de suite eu envie de voir les endroits les plus connues, comme la tour Eiffel, Disney Land, le mur des je t’aime ou le Champs-Élysées.

Alors, c’est comment de voir des mimes partout et des pains baguettes ?

Les stéréotypes. Mes études, je les fais en France. J’ai décidée d’emménager lorsque j’avais 17 ans –à même temps que Yannie- afin de, premièrement, suivre mes cousins et deuxièmement faire des études en hôtellerie. Je n’ai pas particulièrement de rêve, mais j’ai toujours trouvé ça « cool » de travailler dans un endroit sérieux comme un hôtel. Aujourd’hui, je suis femme de chambre dans un grand hôtel, j’ai été engagée grâce à mes études, bref. J’ai eu beaucoup de chance, ou alors beaucoup de mérite, comme je travaille très fort.

Bref, il m’arrive souvent lors des vacances que j’ai visité ma famille anglophone aux États-Unis. Ma mère, étant Américaine, est restée chez elle. Alors j’aime beaucoup aller la voir… Et c’est marrant, comme à chaque fois elle a du mal à me trouver à l’aéroport.

- T’as encore changé tes cheveux !?
- Tu ne me connais pas encore maman ?

Et après, c’est le fou rire total. Ma mère a toujours été très « ouverte » à mon style, qui n’est pas spécifiquement ordinaire. Rose, bleue, vert, violet, orange, rouge, blond, brun… Bref, il n’y a pas une seule couleur que je n’ai pas eu dans la tête. Mais après tout, j’ai les cheveux blonds très clairs au naturel ! Pourquoi je n’en profiterais pas un peu ?

Même que, je retiens un peu ça d’elle, après tout. Elle changeait aussi la couleur de ses cheveux très souvent, et même la couleur de ses yeux. Ma mère, plus jeune, collectionnait les lentilles de couleurs… Elle en avait de toute sorte ! Je suis très contente d’être sa fille. Quand j’étais adolescente, on m’enviait pour ça, parce que la plupart des mères sont sévère alors que mes parents à moi ne le sont pas du tout.

Contrairement à beaucoup de gens ici, mes deux parents sont toujours bien vivant, bien en santé. Ils sont divorcés, certes, mais ils sont assez matures pour arriver à se parler. Je vie actuellement avec mon père à Paris et ça ne cause aucun problème à ma mère à condition que je la visite de temps en temps –ce que je fais, comme je vous disais un peu plus tôt-. Ils sont mes modèles, mes idoles. Mes parents, sont mes héros. Je sais qu’entre eux ça n’a pas toujours été facile, mais dès qu’ils ont reconnus ne plus être « bien » ensemble, ils ont divorcés mais sont resté amis pour mon bien. J’aimerais tellement être comme eux, si un jour je décide d’avoir des enfants et que je divorce. Eh bien bref, je n’en suis toujours pas là alors…

La vie à Paris… Mon père est un homme occupé. Il est gérant, justement, de cet hôtel où je travail. J’ai tout fait, absolument tout fait pour faire mes stages à son hôtel. Mon père, est du genre réaliste. Il ne me fera pas travailler chez lui juste parce que je suis sa fille. Il a fallu que je lui prouve que j’étais capable de le faire. Et me voilà. Il m’a tout apprit et aujourd’hui je suis considérée comme étant une employée modèle. Mes collègues ont également comprit que je n’étais pas « privilégié » parce que j’étais la fille du boss, et heureusement, car ce n’est pas du tout le cas.

Oh et, je vous ai dit que Yannie et Grayson sont mes cousins ? Ah, brièvement, n’est-ce pas ? Eh bien, je suis venue ici à même temps que Yannie qui voulait faire des études en médecine. Gray’ y était déjà, pour des études en musique, si j’ai bien compris. Je suis un peu plus d’affinité avec Yannie qui est de mon âge et avec qui j’arrive à avoir des délires incroyable. C’est mon cousin, mais beaucoup de gens nous considèrent un peu comme frère et sœur… On se ressemble tellement, on a des traits identiques et même au niveau caractère. On est toujours ensemble un peu comme un pot et son couvercle… Il m’est indispensable.

Grayson, c’est un peu pareil ! On s’entend vraiment très bien, même si avec Yannie y’a une petite complicité que je ne retrouve pas avec Grayson. C’est une question d’aise… probablement à cause de l’âge. Lorsqu’on était plus jeune, Gray’ m’intimidait, il était plus grand, il a eu des poils plus tôt que Yannie et moi et sa voix a changé plus tôt aussi. Bref, la puberté, quoi. Outre, c’est mon cousin et je l’aime à mourir, il me surprotège énormément. Parfois ça me gave mais d’autre fois je vous avoue que ça me touche beaucoup.

… Mais notre relation ne s’arrête pas que là. Il y a eu bien plus durant notre jeunesse. Alors que Gray’ avait 17 ans et que j’en avais à peu près 14, nous avons un peu pratiqué l’inceste. Encore aujourd’hui c’est un secret entre nous deux, un secret qui nous arrache parfois les mots… Qui crée beaucoup de moment de silence et de malaise lorsqu’on est que nous deux, seuls. Si nous avions été 6 ans plus tôt nous aurions profité de ce moment seul pour s’embrasser et pratiquer nos premières relations sexuelles. C’est étrange, mais ce n’est tout de même pas la première fois que l’on entend ce genre d’histoire ; des cousins qui tombent subitement amoureux ou désirent obtenir un peu plus d’expérience, bref. C’était notre cas à nous, mais après quelques mois de cachette j’en ai eu marre et nous nous sommes violemment disputés. Toute la famille se posait la question, pourquoi nous étions en froid mais jamais nous en avons parlé.

Avec le temps, nous avons grandi, mûri, apprit à vivre comme des adultes et oublier le passé. Voilà la relation qui s’est inséré entre nous.

Breeeef. Y’a ce hard rock café en face de l’hôtel où je bosse. Un de leur employé –jenesaispascommentils’appelle- termine son shift juste à même temps que moi tous les week-ends ! Ce qui est vachement étrange, c’est que nous prenions également le même métro pour rentrer. Une fois, alors que j’allais chez mes cousins –leur nouvel appart-, nous sommes débarqués au même arrêt et nous nous sommes même rendus au même appartement… Drôle de coïncidence. C’est là, que j’ai compris qu’ils étaient colocataires. Ce garçon s’appelle Damian. On a pleins de choses en commun et aujourd’hui on a appris à être amis. Du coup, je me sens un peu moins seule dans le métro, c’est quand même pas mal.

le reste à suivre...