Sujet: J'ai cherché un sens à ma vie, et j'ai appuyé sur la gâchette. Mer 26 Oct - 13:08
Jill-Annah Rebecca Rosendahl
« fiche technique »
▪ Date de naissance : 08/08/1988 ▪ Ville natale : New York, U.S.A. ▪ Surnom : Jilla ▪ Emploi : Animatrice radio & Tueuse à gage. ▪ Statut : Célibataire ▪ Groupe : un autre monde ▪ Avatar : Dianna agron
▪ Pseudo : Bloody Lullaby ▪ Note du forum : 17/20 *-* ▪ Validation : partie pour le staff
« il était une fois... Moi »
“ Il avait une maitresse ! Putain, je crois que je me suis faite repérer. Ce gros porc baisait sa secrétaire… C’est tellement cliché ! ”, s’écria-t-elle dans le cellulaire alors que sa bugatti filait dans les rues de Paris. Elle s’arrêta dans une ruelle, enleva l’élastique qui tenait ses long cheveux blonds tout en écoutant son interlocuteur puis elle rangea le pistolet sous son siège de voiture : “ J’ai tout nettoyé. Il n’y a plus aucune trace. Ils les retrouveront que demain matin. J’ai fait en sorte que ça passe pour un crime passionnel. … …. ….. Oui Papa. A demain. ”
“ Bonsoir et bienvenue sur le Moov’rock’n’roll, fréquence 102.7 ! Ici Jill-Annah pour vous servir. Alors ce soir, je vais vous présenter un nouveau groupe, les Yellow qui viennent de Los Angeles. Ils se sont formés en France, trouvant leur bassiste dans notre beau pays, et vont nous faire écouter leur premier single qui sortira le mois prochain sur toutes les plateformes de téléchargement gratuite, Come back now. Mais avant, écoutons un titre déjà bien connu de tous, Such a lonely day de System of a down afin de bien nous lancer en ce vendredi soir… ”, elle fit le compte à rebours à la régie alors qu’elle finissait de parler et enleva le casque sa tête tout en repoussant le micro avec un petit sourire, regardant le programmateur qui entrait dans le petit studio. Ils discutèrent, autour d’un café noir avec une touche de lait pour la demoiselle, de la programmation de ce soir. Du métal principalement, un peu de hard-rock en fin de soirée et un invité surprise pour les courageux qui écouteront jusqu’au bout. La chaine de Jill était beaucoup écoutée. Du mardi au vendredi, de 21h à minuit, ils avaient un très bon taux d’écoute comparé aux autres chaines. Elle adorait son métier. Ca fait deux ans qu’elle animait cette station dans ce créneau horaire après avoir été assistante chroniqueuse pour une radio locale. “ Pour la suite, tu as pu caser sur metallica ? Je fais un article sur leur carrière, alors un bon nothing else matters fera pas de mal… ”“ J’ai pu respecter le planning à la lettre. Celui que tu voulais. Des chansons vont être un peu sucré au début, commençant quand tu finis de parler et terminant quand tu reprends l’antenne. Sinon, on va boire un verre après le taf ? ”, demanda-t-il avec un sourire en coin alors qu’elle leva ses yeux marrons-verts au ciel avec un ptit sourire : “ Look into my eyes, You’ll find your answer… ”. Il lâcha un petit soupir malgré un sourire en coin et se leva pour retrouver derrière ses vitres et platines. Jill lui envoya un baiser avant de pouffer légèrement de rire. Holden était très gentil, un américain s’étant exilé ici après des problèmes familiaux et la demoiselle le trouvait très charmant. Mais elle ne voulait pas tout mélanger. Le travail, c’était le travail. Mais lui ne semblait pas vouloir faire cette différence vu le nombre de rencards proposés avant de tomber à l’eau. Et puis cette nuit, elle devait voir Emrys.
“ Parles moi un peu de toi. ”, demanda le jeune homme en avalant un bout de nuggets, tournant la tête vers la blondinette. Elle leva un sourcil en posant son regard dans le sien et répondit : “ Te parler de moi ? Pourquoi ? ”“ Parce que notre type n’est pas là, et qu’on se fait chier. Et parce que je vais manger tout le poulet si je ne trouve pas comment m’occuper. ”“ Manges ton poulet et fous moi la paix crétin. ”, rétorqua-t-elle avec un sourire en coin avant de monter le son en entendant un titre de AC/DC. La nuit était tombée depuis bien longtemps, il était près de deux heures du matin. Planté dans la bugatti de la jeune femme, ils attendaient. Emrys était un protégé à son père. Il est arrivé à Paris il y a des années, pour devenir flic, mais il était à la rue. C’est le père Rosendahl qui l’a prit sous son aile, et au lieu de devenir flic, il est lui aussi devenu tueur à gage tout en travaillant au ranch de la famille. Jill l’appréciait, il était parfois un peu trop bavard quand elle voulait de la tranquillité, mais elle l’aimait bien. C’est vrai que dans le fond, ils ne se connaissaient pas tellement. Jill-Annah est partie jeune du ranch, elle avait 18 ans quand elle s’envola pour un quartier moyen de la ville et commencer sa vie. Ce n’était pas une fille très collé à sa famille, même si elle adorait ses parents, elle avait besoin de respirer. Emrys est arrivé un peu avant son départ donc forcément, ils ne se connaissaient pas tellement. Mais c’était mieux comme ça, elle ne voulait pas de lui comme frère de cœur ou autre connerie comme ça. Un simple coéquipier pour les missions périlleuses. Jill était une âme solitaire, préférant les nuits pluvieuses à regarder les gouttes s’éclater contre les vitres de son appartement plutôt que s’extasier sur une piste de danse en boite de nuit où la musique était à chier. Elle était même assez asociale dans l’âme. Et puis ce soir, ils travaillaient, pas là pour déconner. Elle tapotait sur son volant sur le rythme de la chanson et Emrys la regardait faire, un petit sourire aux lèvres : “ Tu es bizarre, comme fille… On te l’a déjà dit ? ”, elle afficha un sourire en coin, repensant à un souvenir d’enfance : “ Oui… J’avais dix ans. ”
TREIZE ANS PLUS TOT : Parce que lorsqu’on habite dans la campagne, le moyen de transport le plus pratique pour des enfants, ça reste le vélo. Jilla et Sonia, sa voisine, s’adoraient. Elles étaient très proches, comme des meilleures amies. Elles avaient grandis ensemble dans ses champs. Le père de Sonia était agriculteur, celui de Jill s’occupait du ranch familial avec son grand-père, et c’est le paternel de Sonia qui fournissait le foin pour les chevaux. Une histoire de voisinage qui fonctionnait très bien, les bons comptes font les bons amis. Les Rosendahl s’entendaient à merveille avec tous les environs. Très bons voisins, très bons dresseurs, très bons amis, des gens respectables et sans histoire. Du moins, en apparence. Jilla était leur seule enfant. Sa mère n’a jamais voulu en avoir d’autres à cause d’un accouchement difficile, et puis donner tout son amour à une petite fille était pour elle tellement plus simple que de devoir le partager… Elle vivait, vagabondait. Il y avait toujours des yeux pour la surveiller, la mini Rosendahl. Fille des campagnes, elle marchait toujours pieds nus, elle vivait de la terre et des blés et riait à gorge déployé quand il s’agissait de se rouler dans l’herbe. Mais elle avait aussi ce côté mystérieux, comme quand elle montait dans un arbre pour lire un livre qui n’était pas de son âge, bien trop intellectuel, et qu’elle semblait perdu dans son monde. Et puis il y a aussi ce fameux jour… Fameux jour qui avait refroidi la plupart des enfants du quartier à jouer avec elle. Une belle journée d’été, alors que la demoiselle venait de fêter ses dix années. Sonia et elle parcouraient les grandes routes de campagnes en vélo, les fesses sautillant sur la selle à cause des cailloux, les cheveux s’emmêlant dans le vent. “ Jill ! Viens ! Viens voir viiiite! ”, s’écria la petite Sonia, alors qu’elle freinait son vélo du mieux qu’elle pouvait. La petite blonde arriva à toute vitesse, freinant à côté d’elle et leva un sourcil quand elle vit un petit chaton qui semblait blessé. Sonia afficha une moue : “ Il doit avoir une patte ou deux de cassé le pauvre regarde, il n’arrive plus à bouger… Une voiture l’a surement percuté ! ”. Jill descendit de son vélo et mit la béquille pour ne pas qu’il tombe et s’approcha de la petite bête. Le chaton miaula douloureusement, et tandis que Sonia manqua de pleurer, la petite brune attrapa un gros caillou sur le bord de la route : “ Jill, qu’est-ce que tu fais ?! ”, et elle lâcha la pierre sur la tête, du chaton, une fois, deux fois, trois fois, jusqu’à ce qu’il ne bouge plus. C’était pas beau à voir, l’animal avait du sang qui coulait de partout. La jeune fille jeta la pierre rouge et enleva la béquille de son vélo : “ Mais ça va pas ?! Pourquoi t’as fait ça on aurait pu le soigneeer ! ”, s’écria-t-elle en laissant des larmes couler sur ses joues. Jill-Annah planta son regard dans le sien avant de répliquer d’un ton las : “ Il était blessé, il allait mourir. Et puis vaut mieux la mort que grandir dans la douleur. Je lui ai épargné une vie difficile. ”. Elle chevaucha son armature de ferraille tandis que Sonia la dévisagea quelques secondes avant de rétorquer, à demi-voix “ T’es bizarre… Bizarre et effrayante… Comme un monstre. ” Et elle partit dans le sens opposé. Jill haussa les épaules et s’éloigna, comme si de rien n’était.
“ Ha ouais… Pas mal. En effet, tu es réellement bizarre comme nana. Et tellement difficile à cerner… ”, il laissa son regard sur elle, tandis qu’elle se contenta de hausser les épaules en guise de réponse. Jill n’était pas du tout préoccupé de ce que les autres pensaient d’elle. Une femme qui roule en Bugatti, qui s’habille de manière hétéroclite, qui a une certaine classe mais à la fois une simplicité détonante. Et puis Emrys la connaissait sous cette femme fatale au cœur dur et sans émotion, qui n’hésitait pas à appuyer sur la gâchette quand il le fallait. Cette froideur perturbante, cette manière d’agir avec précision et sans état d’âme… C’était impressionnant, quand on contrastait avec la fille de la campagne qu’il avait connu pour la première fois au ranch. Celle qui montait à cru sa jument pour s’évaporer dans les plaines… Il prit de nouveau un poulet et mordit dedans, guettant les rues avant de dire, piqué par la curiosité : “ Quelqu’un sait, ce que tu fais ? J’veux dire, quelqu’un sait que tu as déjà tué des dizaines de personnes, que tu deviens une tueuse terriblement sexy quand la nuit tombe ? ”, la blondinette leva un sourcil avec un sourire en coin en posant son regard sur lui avant de lever les yeux au ciel, amusé. Elle hocha négativement la tête, avant de répondre : “ Ma vie ne regarde personne, et les gens qui me voient avec un flingue ne sont plus là pour le raconter… Et je t’interdis de dire que je suis sexy. ”“ Sinon quoi ? ”, demanda-t-il avec un sourire au coin des lèvres, provoquant la demoiselle. Elle se pencha vers lui, près de son oreille et murmura : “ Sinon je t’arrache les couilles et je te les fais bouffer par le nez… ”“ Hmmm ! Charmant ! J’adore ta délicatesse ! ”, souligna-t-il tandis qu’elle commença à rigoler. Elle n’était bien entendu pas sérieuse –quoi que- mais elle adorait lui envoyer des piques de ce genre, tout comme lui aimait la complimenter. Or elle avait du mal, avec les marques de gentillesse. jill n’était pas du genre à s’attacher à un homme, à avoir une relation et à aimer. Alors les compliments à part pour les plans dragues bidons, elle n’était pas habituée. Et Emrys adorait la voir gênée de cette manière, répliquant toujours d’une manière cinglante qui l’amusait. “ C’est ton père, qui t’a obligé ? ”“ Obligé à quoi ? ”“ Tuer pour du fric… ”, demanda-t-il en baissant légèrement le son de la radio, vu que ce n’était que de la pub et qu’il voulait l’entendre convenablement. Jill esquissa un sourire qui était assez contrariant, énigmatique. Comme si elle se replongeait dans un passé qui semblait lui plaire mais la troubler en même temps. “ Non… Mon père m’a juste ouvert les yeux. Je veux dire, il m’a aidé à trouver quoi faire, comment avancer, à me sortir de mes petits problèmes puérils d’adolescente complexée. ”
SEPT ANS PLUS TOT : « Je suis à la maison dans 30 minutes, mon prof est absent. Bisous à toute ! » Ecrivait-elle sur son téléphone, qu’elle envoya à sa mère pour lui souligner qu’elle rentrait. La demoiselle marcha jusqu’à l’arrêt de bus, quand elle entendit des ricanements derrière elle. Elle tourna la tête et vit deux filles et un mec, qui était en troisième année au lycée. Elle baissa le regard, se cachant le visage avec ses cheveux tout en accélérant légèrement le pas : “ Hey, Rosendahl ! Détends toi, on veut parler avec toi… ”“ Je… Je suis pressée, je dois attraper le bus… ”, murmura-t-elle sans oser lever le visage : “ T’as raison, brûle tes graisses ma grosse, tes cuisses sont tellement énormes… ” , lâcha la plus grande et plus fine des deux filles. Jill ne répondit pas, retenant les larmes qui perlaient à ses yeux. C’était ça, à longueur de temps. Elle se sentait mal dans sa peau, elle ne savait pas pourquoi ils s’en prenaient à elle, à chaque fois. Alors elle accélérait le pas, tentant de faire abstraction des ricanements tellement oppressant de ses « camarades ». Le bus arriva de suite, elle l’attrapa au vol pour retourner dans sa campagne. Jill se glissa entre les sièges et alla s’assoir tout au fond, mettant ses écouteurs dans ses oreilles. Du hard-rock à fond, tentant de ne pas montrer ses yeux mouillés, elle regardait le décor défiler sous ses yeux. Elle était perdue. Adolescente torturée, elle ne savait pas quoi faire de sa vie. En seconde année, elle n’avait aucune idée d’avenir, aucune perspective. La seule chose qu’elle aimait, c’était le rock. Quoi faire la dedans hein ? Elle ne supportait pas les cours, elle se sentait minable, elle n’avait jamais eu de petit copain tant elle détestait son corps… Jill-Annah était le genre d’adolescente qui avait hâte de quitter le lycée, de tout plaquer pour commencer une nouvelle vie, mais sans savoir quoi faire. Le bus s’arrêta à un arrêt, et elle sentit quelqu’un s’assoir à côté d’elle, lui enlevant un écouteur pour se le mettre dans l’oreille. Elle esquissa un sourire et pivota vers lui. Leon, un étudiant à la faculté de Buenos Aire qui habitait non loin de chez elle et qui prenait le même bus, tous les jours : “ Hello Pretty girl… ”, dit-il avec son accent américain qui faisait fondre la petite blonde. Elle rougit légèrement, comme à chaque fois, et répondit avec un petit sourire : “ Tu vas bien Leon… ? ”“ Oui et toi… ? Hmm… Du Coldplay, des yeux légèrement rougis, tu as eu des soucis je me trompe… ? ”Elle secoua négativement la tête, mettant du Ozzie Osbourne sur son mp3 avant de répondre : “ Non non ça va, je suis juste un peu fatiguée… Tu rentres chez toi ? ”“ Ouaip… On descend un arrêt plus tôt, pour marcher un peu… ? ”. Elle acquiesça d’un signe de tête avec un petit sourire gêné. Leon, le type le plus beau qu’elle n’est jamais connu, le plus gentil aussi. C’était un garçon très intelligent, étudiant la médecine. Grand aux yeux bleus, les cheveux tirant sur le blond, il avait tout pour plaire. Beaucoup de conversation, d’humour, elle se demandait souvent pourquoi il perdait son temps avec elle. Elle ne devait être que la fille passe-temps du bus pour rentrer dans sa campagne… Ils écoutèrent de la musique jusqu’à l’arrêt d’avant le leur, commençant à marcher dans le sentier de terre. Le jeune homme saisit la main de Jill regardant ses doigts peints de vernis noirs. Elle sentit ses joues rougir quand il garda sa main dans la sienne avant de dire : “ Du noir… C’est classe. Un peu trop foncé peut être, comparé à ton teint de porcelaine… ”“ Je ne suis pas blanche ! ”, rétorque-t-elle avec une moue avant de continuer : “ Mais bon, le vernis noir c’est… Noir. Je n’aime pas mes ongles. Ni même mes mains. ”“ Bah elles sont petites, elles sont mignonnes je trouve… ”“ C’est sûr que comparé à tes grandes paluches, j’ai des petites mains… ”. Il rit légèrement en regardant sa main sur la sienne. Il fallait avouer que la différence était flagrante. Il manquait une phalange à la demoiselle comparé à celle du blondinet. Et un coup de tonnerre gronda, déchirant le ciel dans une pluie torrentielle. Jill s’immobilisa sous l’eau glaciale, surprise par le changement soudain de climat et commença à rire, attiré par Leon qui commença à courir en la tenant toujours par la main, l’entrainant dans un champ pour se protéger des voitures qui ne les verraient pas. Ils arrivèrent devant chez la petite blonde, et s’abritèrent sous le parvis du ranch. Trempés de la tête aux pieds, vêtements et cheveux collants au corps, Leon lâcha un petit rire en passant une main dans ses cheveux mi-longs : “ Bon sang ! Foutu climat ! Demain on va se revoir avec un rhume à mon humble avis… ”, elle afficha un petit sourire, enlevant son gilet trempé pour le laisser sur la chaise “ Je confirme… J’aime la pluie, mais quand je suis dans mon lit ! ”“ Tu m’étonnes… Bon allez, je retourne braver le torrent du ciel, sur mes deux jambes vaillantes.. ! ”, Jill afficha un sourire amusé tandis qu’il plongea son regard bleuté dans le sien, ce qui la déstabilisa. Il s’approcha d’elle, remit une mèche de cheveux derrière l’oreille de la demoiselle et glissa doucement sa main sur sa joue en disant à demi-voix : “ J’ai envie de t’embrasser là, mais je me dis que ça fait très cliché hollywoodien, et je déteste les clichés…”“ J’avoue que c’est très cliché… ”, dit-elle avec les joues virant au pourpre tant elle était gênée par les paroles du jeune homme. Il afficha un petit sourire et approcha son visage du sien, déposant un baiser sur ses lèvres avant de se reculer : “ Cliché mais trop tentant… La suite au prochain épisode ! Soit demain matin, je te récupère. ”. Il lui adressa un clin d’œil et s’éclipsa sous la pluie diluvienne. Jilla resta immobile sur son parvis, se surprenant à sourire débilement. Ben quoi, c’était son premier baiser, de quoi être choquée même si c’était aussi bref. Elle le regarda disparaitre dans la brume de la pluie et entra dans sa maison de campagne, un sourire aux lèvres qu’elle perdit aussitôt pour blêmir comme un linge. Son père, au milieu du couloir, la chemise rouge de sang en train de s’engueuler avec son grand-père. Elle aperçu une crosse de pistolet dans la poche arrière de son paternel, et la demoiselle eut du mal à déglutir : “ Papa…. ? Tout va bien… ? ”, il se tût, arrêtant d’hurler concernant un homme d’affaire crapuleux, lui faisant volte-face avec un air surprit : “ Jill-Annah ?! Qu’est-ce que tu fais ici !?! ”, maugréa-t-il contre elle, en colère. Elle resta les yeux rivés sur le sang frais de la chemise, et son grand-père s’approcha d’elle, posant une main sur son épaule : “ Jill, viens dans le salon. ”“ Je… J’ai fini plus tôt, je t’ai envoyé un message pour te dire… Papa, c’est quoi ce s… ”. Elle écarquilla les yeux et poussa un cri en voyant des pieds dépasser de la porte de la cave. Des pieds. Des chaussures de riche bien ciré, du sang sur le sol. Son grand-père saisit son bras et l’emmena dans le salon tandis que Valentina, sa mère, déboula dans la même pièce : “ Jill ?! Ce n’est pas vrai ! Juan ! ”, cria-t-elle à l’adresse de son père tout en claquant la porte, fermant la vue vers le couloir. Jill était blanche comme un linge, et son grand-père l’assit sur le canapé tandis que cette dernière bégaya : “ Il. Il. Est mort ? Papy, il est mort ?! ”Tremblante comme une feuille, se tordant les doigts par nervosité à s’en faire presque mal, son grand-père lui saisit les mains pour la calmer un peu puis répondit sur un ton très calme : “ Jilly… Calme toi, s’il te plait, on va t’expliquer. ”“ Elle n’a que seize ans !! ”, s’écria sa mère qui apportait un verre d’eau à sa fille avec un cachet. Jill refusa d’un signe de tête, mais sa mère lui enfonça le cachet dans la bouche et la fit boire, son grand-père tenant toujours ses mains : “ Anti anxiolytique, pour l’aider à encaisser.”“ La droguer ne sert à rien… Jill, écoute. Cet homme est mort, oui. C’est une affaire de famille ma chérie. Il était mêlé à des affaires louches, et on a été payé pour le tuer. ”. Elle le regardait, comme si elle voyait un étranger, un fantôme. Le silence s’installa pendant quelques secondes puis elle retira ses mains de celle de son grand-père avant de cracher : “ Payer pour le tuer ?! Mais vous êtes qui ? Qui vous ?! C’est quoi ce délire ? Y’a un type mort chez moi… ”. Elle hallucinait, elle n’arrivait pas à comprendre. Choquée, perdue, elle n’entendait même pas son grand-père parler. Ses oreilles sifflaient de colère, son cœur battait trop fort, et elle sortit par la porte de la cuisine malgré les appels déchirants de sa mère. La pluie tombait fortement, mais elle courrait, loin, très loin. Elle avait besoin de respirer. Les minutes passaient, les heures ensuite et le ciel s’éclaircissait de plus en plus. Assise sur un banc, près d’une falaise qui donnait une vue magnifique sur la ville de Paris, Jill voyait encore et encore ce sang au sol, les paroles de son grand-père résonnaient dans sa tête. Payer pour tuer… Et un crissement de pneus la sortit de ses pensées sans pour autant décrocher son regard de la grande tour qui se démarquait d’un quartier de la ville. Son père vint s’assoir à côté d’elle, silencieux, et finit par briser cette tension : “ Tu dois nous voir comme des monstres… ”“ Pire. ”“ Jill… J’ai réagi comme toi, quand j’ai apprit que mon père était tueur à gage… ”“ Tueur à gage hein ?! Vous vous êtes cru où ? Dans un film ?! ”Persifla-t-elle d’un air mauvais en fixant son père. Ils tuaient des gens. C’était tellement improbable, son père si doux, gentil, attentif… “ C’est la réalité de la vie ma fille. Il y a des gentils, et des méchants. Nous ne sommes pas des justiciers, nous sommes le milieu. Nous ne prenons pas partie. Nous ne cherchons pas à connaitre qui a fait quoi. Un dealeur peut être mauvais pour nous, mais bénéfique pour ses clients. Ce que je veux te dire c’est qu’on n’a pas de camp. On tue pour le fric… Ca peut paraitre ignoble, oui. Mais c’est notre vie ma puce. Notre business. Le ranch est une passion, pas notre gagne pain. Une affaire nous rapporte dix fois plus que le ranch en un mois… ”“ Combien ? Combien de gens as-tu tué pour le business ? ”, trancha-t-elle en replongeant son regard au loin. “ 127. En 20 ans. ”. Elle afficha un air horrifié. Comment pouvait-il lui dire ça comme ça, sans aucun remord sur le visage ?! Elle se recula, se leva même du banc et son père se leva : “ Attends ! Jill-Annah, attends… Je suis sûre que tu as ça dans le sang, aussi. ”“ JE NE SUIS PAS UNE MEURTRIERE !! ”, hurla-t-elle avec les larmes qui perlaient au coin de ses yeux. Le chaton, ça ne comptait pas. Les insectes en tout genre non plus ! “ Je n’ai pas dis ça ma Jolie ! Mais tu as l’esprit clair, droit. Tu es raisonnable, tu es juste et franche. Tu as le sang-froid qui faut, le caractère… Prends cette arme. ”, dit-il en lui tendant le revolver qu’elle avait vu plus tôt dans sa poche. Elle secoua furtivement la tête de gauche à droite, apeurée par cet objet, mais il lui saisit la main et lui posa dedans. Elle voulut le lâcher mais le regard de son père, confiant, avec un petit sourire l’intriguait : “ Maintenant vises. Vises l’arbre la-bas, et appuie sur la gâchette. Allez Jill-Annah. ”. Elle le fixa, longuement, et puis elle finit par lever le bras et pointer l’arbre. Sans même trembler. Quelle étrange sensation que d’avoir une arme à feu dans les mains… Elle ferma un œil, puis opta pour fermer plutôt l’autre avant d’ouvrir les deux. Et elle tira.
“ Ca t’as fait quoi ? De tirer ? Tu avais seize ans, et tu as utilisé une arme à feu… ”, dit Emrys à demi-voix, comme si quelqu’un pouvait les entendre. Elle haussa les épaules, esquissant un sourire pensif tout en guettant la rue adjacente à celle où ils se trouvaient. Il comprit qu’elle ne comptait pas répondre, son haussement d’épaule voulait tout dire. La jeune femme se laissa porter par la musique, silencieuse. Elle avait eu une sensation de pouvoir, de force. Quand elle a tiré pour la première fois, pour comprendre pourquoi son père et son grand-père tuaient des gens, elle a alors comprit qu’elle avait trouvé sa voie. C’était la même qu’eux. Intérieurement, elle le savait, même si elle avait eu peur d’elle-même. Et elle a discuté avec son grand père, qui lui avait expliqué alors qu’ils n’étaient pas Dieu. Ils rendaient service, mais ils ne décidaient pas de la vie et de la mort, parce que tout le monde meurt un jour. Et en tuant, il faut accepter d’être tué un jour. Jilla avait mit beaucoup de temps à comprendre. Et puis finalement, elle les a accompagnés au stand de tir. Elle sortait avec Leon, et lui-même avait remarqué la confiance en elle qu’elle avait acquise. La petite fille qui rougissait avait rapidement laissé place à cette femme sûre d’elle, cette demoiselle qui disait merde quand il le fallait et souriait quand elle en avait envie. Elle ne se souciait plus du monde autour d’elle. Jill apprenait les valeurs de la vie, à faire la part des choses. Et elle décida de se lancer dans la même carrière. Pas volontairement, non, c’était venu tout seul. Un soir où elle était avec son père, sans savoir qu’il était sûr une affaire. Elle a assisté à une mise à mort. Et ça ne lui avait fait ni chaud ni froid. “ Tu sais, dans le fond… Je pense qu’il y a des gens capable de tuer, d’autres non. Ce n’est pas donné à tout le monde, de porter la gâchette sur la tête de quelqu’un, ou de l’empoisonner. Je pense qu’il faut être formaté pour ça… ”“ Je pense surtout qu’il faut garder une part d’humanité pour garder les pieds sur terre… N’oublie jamais ça, Jill. Garde ton humanité… ”, elle tourna les yeux vers lui, sans expression concrète sur le visage, et ce dernier lui adressa un petit sourire : “ J’ai tué un homme pour la première fois, je n’étais même pas majeur… Tu crois que ça fait encore de moi quelqu’un d’humain ? ”“ Je ne sais pas… A toi de le savoir. Tu as tes raisons de t’être lancé là-dedans. ”“ Family Business. C’est venu tout naturellement. ”“ Un poil de remord quand tu tue quelqu’un ? ”“ Non. ”“ Une once de culpabilité? ”“ Non. ”“ Tu me fais peur ! ”, déclara-t-il avec un rire léger avant de reprendre: “ Tu es humaine, Jill-Annah… Sinon tu m’aurais déjà tiré une balle dans la tête avec toutes mes questions ! ”“ Exact ! Estime toi heureux de pouvoir encore mater mon petit cul. ”. Il acquiesça d’une moue affirmative et la demoiselle le frappa derrière la tête avec un sourire. Son job ? Aucun regret, elle savait que ce n’était qu’un travail. Elle se salissait les mains, elle serait incomprise si un jour ses proches savaient ce qu’elle faisait. Mais la tune tombait, et elle avait son travail. Enfin, son second travail car elle était avant tout animatrice radio. Elle n’avait que peu d’affaires concernant son statut de tueuse à gage, deux par mois au maximum parce qu’elle ne voulait pas faire trop de bruit. Elle se rendait souvent en Amérique pour travailler, voulant éviter son pays. La demoiselle mit un bonbon prit dans sa boite à gant dans sa bouche, pensive. Elle n’avait pas été franche, tout à l’heure. Quelqu’un d’autre que sa famille savait qu’elle tuait pour de l’argent.
QUATRE ANS PLUS TÔT : “ Jill ! Où t’échappes-tu comme ça ? ”, demanda le grand-père à la jeune femme qui s’éclipsait silencieusement par la porte de la cuisine après avoir piqué une pomme. Elle pensait être discrète, mais son grand-père arrivait toujours à la capter. Elle afficha une petite moue avant de répondre : “ Je vais voir une copine avant d’aller bosser… Pourquoi ? ”“ J’ai un contrat pour toi ma puce… Tout à l’heure. Ca arrondira tes fins de mois… ”, dit-il avec un sourie malicieux. Jill esquissa un sourire, mordit dans sa pomme et alla s’assoir à côté de son grand-père. En réalité, elle allait retrouver Leon, il voulait la voir car il avait quelque chose d’important à lui dire. Invitation au restaurant, ça promettait ! Mais bon, il allait certainement devoir attendre un peu… Sa famille n’était pas au courant qu’elle fréquentait le même homme depuis trois ans maintenant. Ils ne voulaient pas qu’elle s’attache, qu’elle aime parce que c’était dangereux avec son « métier ». Elle s’en fichait, elle l’aimait, et elle ne comptait pas le quitter. Après tout, il est rentré dans sa vie avant son job non ? Son grand-père l’avait formé au tir mais aussi à la discrétion, la manipulation. Il avait fait d’elle la digne héritière des Rosendahl, de « l’entreprise » de famille. C’était le papy qui gérait les contrats, les contacts, ayant prit sa retraite sur le terrain en voyant que sa petite-fille se débrouillait à merveille. Le changement était flagrant. Bien plus sûre d’elle, la petite fille qui avait peur de ses camarades de classe était bien loin. Dur à croire que cette petite blonde aux yeux indéfinissables était à présent une véritable machine à tuer. “ Okay, ça consiste en quoi ? ”“ Pas beaucoup de détails à dire vrai. Un gros riche qui refuse que son fils soit dépassé. Pour faire court, son fiston doit être le meilleur, fac de médecine, il veut en faire un futur chef d’hôpital mais y’a de la concurrence… Une tronche. Donc il veut l’éliminer. J’veux du travail propre. Et une belle mise en scène pour les médias. Il sera vers minuit à la falaise, selon des sources sûres. Evite tout témoin. ”“ Comme d’hab. Okay, j’assure tout ça. A demain, je t’appelle pour faire le compte rendu. ”. Il acquiesça d’un signe de tête avec un sourire et déposa un baiser sur son front. Elle se leva et s’éclipsa dans le garage pour mettre un revolver équipé d’un silencieux dans son sac à main. Très classe hein ? Elle prit sa voiture et disparut dans la nuit tombante, arrivant jusqu’au fameux restaurant où le grand blond l’attendait. Elle afficha un petit sourire et l’embrassa à peine la voiture fermée, lui sautant au cou. Ca faisait près d’une semaine qu’ils ne s’étaient pas vu, le jeune homme étant parti en vacances en Amérique avec ses parents. Il esquissa un sourire, entrelaça ses doigts dans les siens tout en posant son front sur le sien : “ Tu m’as manqué Joli cœur… ”. Son sourire s’agrandit, manquant de dévoiler ses dents tant elle était contente de le voir et d’entendre ses quelques mots : “ Toi aussi tu m’as manqué… Qu’est-ce que tu as tant à me dire ? Tu m’inquiètes avec ton texto. ”“ Tu verras. ”, dit-il simplement avec un sourire malicieux. Il lui avait envoyé qu’il devait absolument lui parler, de quelque chose d’important. La demoiselle s’était fait une quantité de film, qu’il voulait la quitter, qu’il avait trouvé une demoiselle en Amérique, mais vu sa réaction quand il l’avait vu, toutes ses idées noires s’étaient envolées… Elle voulu entrer dans le restaurant, mais il l’attira vers lui avec un sourire en coin : “ Non non non… J’ai trouvé mieux. Viens, suis-moi. ”. Jill fronça des sourcils avec un petit sourire, intriguée, et le suivit jusqu’à sa voiture. Ils traversèrent Paris, tout en discutant, lui racontant ses vacances, elle lui parlant des dernières nouvelles du ranch tout en surveillant discrètement l’heure. Dans un peu plus de deux heures elle devait être à la falaise pour son contrat… Fallait bien que ça tombe ce soir ! Elle trouverait une excuse, d’une manière ou d’une autre. Ils arrivèrent au niveau d’un carrousel en pierre, dans un jardin public alors qu’ils avaient marché tranquillement. Il ouvrit le sac à dos qu’il avait prit où se trouvait dedans des sandwich faits maison, des compotes de pommes pour enfants et deux sucres d’orge. Jill ne put s’empêcher de rire en voyant qu’il déballait le pique-nique, avec même la petite nappe en prime : “ Moi qui m’attendait à un bon petit repas ! Au moins il y a la touche romantique… ”, dit-elle avec un sourire amusé en regardant le carrousel de pierre avec un petit sourire. C’était mignon comme endroit, très intimiste. Il y avait des petites lumières pour éclairer le tout : “ Mes sandwichs sont les meilleurs de la région, mademoiselle. Parce qu’un étudiant devient professionnel de sandwich en trois ans. ”, dit-il avec un sourire en coin tout en enlevant les aluminiums autour du pain : “ Et puis des restaurants, j’en ai un peu ma claque… Une semaine à goûter les spécialités du coin et tout… Non, franchement, mes sandwichs me manquent ! ”“ Ils te manquent plus que moi… ? ”, demanda-t-elle en posant ses mains sur les hanches du jeune homme, glissant sur son torse avec tendresse tout en déposant un baiser dans son cou : “ Hmmm… C’est kiffe kiffe. ”. Elle le tapa gentiment avec un air outré alors qu’il commençait à rire puis il l’embrassa avec tendresse. Ils mangèrent en tête à tête, sur la typique nappe à carreau sous ce dôme de pierre. L’impression d’être seuls au monde… Faire abstraction de tout ce qui les entourait. Elle lui parla de son travail dans une petite radio de la région, il lui parla de son master, de l’orientation qu’il comptait prendre. Elle savait qu’il deviendrait un grand neurochirurgien. Elle en était convaincue. Elle, elle avait arrêté les cours après le lycée pour se lancer dans la radio, elle rêvait d’avoir sa propre émission qui porterait sur le rock et elle y arriverait, elle ferait tout pour. Vingt-trois heures, les lumières du square s’éteignirent. C’était un moyen du quartier pour éviter les squatteurs dans le parc la nuit. Jill fronça les sourcils avec un petit sourire, alors que le noir se faisait quasiment absolu : “ C’est presque flippant… ”, dit-elle dans un murmure alors qu’elle sentit la main de Leon passer autour de sa taille. Il déposa un baiser dans son cou avant de dire : “ Moi j’aime l’obscurité… ”, elle sentit les bretelles de sa robe descendre sur son bras et elle ne put s’empêcher de rire légèrement : “ Tu n’es qu’un pervers. ”“ Ouaip, mais un pervers fou amoureux de sa copine. ”. Et il l’embrassa passionnément tout en l’allongeant au sol. Les deux amoureux firent l’amour sous le carrousel, sans même se soucier si des gens pouvaient passer malgré le manque de lumière. Ils voulaient être ensemble, rien de plus, ils avaient complètement occulté le reste. Et le temps passaient, plus rapidement que prévu. La demoiselle entendit une courte sonnerie de son téléphone, signe qu’il était presque minuit. Elle lâcha un petit soupir et déposa un baiser sur l’épaule de Leon, affalé sur elle, et saisit son Iphone pour désactiver l’alarme : “ Leon, je dois y aller, je dois rentrer… ”“ Naaan… La soirée n’est pas terminée. ” Dit-il avec un sourire en lui volant un baiser : “ J’dois te kidnapper encore un peu, je t’ai pas dit ce que j’avais à te dire. ”“ Bah dis le moi ici, maintenant… ”. Il hocha négativement la tête avec un sourire en coin, attrapant une lampe torche dans son sac pour éclairer le coin. Ils se rhabillèrent, et la demoiselle commença à stresser. Elle devait absolument être à l’heure, sinon elle allait avoir des problèmes. Ils rejoignirent la voiture, n’arrivant pas à protester plus longtemps à l’insistance de son petit ami et regardait le paysage défiler. Elle fronça les sourcils au fur et à mesure qu’ils avançaient tournant son regard vers lui : “ On va où ? ”. La route lui disait étrangement quelque chose. Comme si elle l’empruntait assez souvent, malgré la difficulté de se repérer avec la nuit. Il esquissa un petit sourire, posant sa main sur la cuisse de la demoiselle : “ Un endroit que tu affectionnes beaucoup, où je dois parfois venir te chercher vu que ton téléphone ne capte pas… ”. Son cœur loupa un battement. Elle secoua doucement la tête de gauche à droite, voyant alors la falaise. Elle regarda l’heure, minuit approchait à grand pas. La demoiselle eu soudainement la nausée, elle sentait la chair de poule la parcourir : “ Arrête la voiture. On ne peut pas aller à la falaise, je, arrête la voiture s’il te plait. ”“ Ca va détends toi on est arrivé… ”. Dit-il en reposant son sourire bienveillant sur elle. Il avait le regard qui pétillait, comme si l’excitation du moment s’emparait de lui. Elle lâcha un soupir, tendu comme un piquet, tandis qu’il arrêtait la voiture sur la falaise, donnant sur la grande ville illuminée. Elle sortit de la voiture, manquant d’air frais alors qu’il laissa les phares allumés pour avoir de la lumière. Ce n’était pas possible. Minuit. La falaise. C’est ici qu’elle devait attendra sa cible. Qu’elle devait tuer son contrat. Il n’y avait qu’eux… Elle sentit ses yeux se mouiller. Leon était un des meilleurs étudiants de sa promotion. Il lui avait déjà parlé d’un étudiant qui lui collait aux fesses au niveau des résultats… Elle sentit les larmes lui monter aux yeux tandis qu’il s’approchait derrière elle. Ce n’était pas possible. Ce n’était pas lui. Elle ne devait tout de même pas éliminer son Leon ? Pas lui ! Il passa ses bras autour d’elle, tenant une petite boite entre ses mains. Il posa son menton sur son épaule, ouvrant l’écrin où se dévoilait une bague. Elle fronça les sourcils, se tourna vers lui tandis qu’il afficha un petit sourire assez tendu : “ J’me suis toujours dit que j’étais jeune et que je voulais m’éclater. Mais que le jour où je trouverais celle que j’aime, et bien je ne la laisserais pas filer… Je veux qu’on se fiance, je veux qu’on emménage ensemble et qu’on se marie l’année prochaine, ou même l’année d’après je m’en fous… Mais je veux dire « ma fiancée » parce que ma petite amie ça devient lourd.”. Et il souriait, tandis qu’elle avait les larmes qui coulaient sur ses joues. Elle baissa le regard, sanglotante, et se recula de lui. Leon fronça les sourcils, lui tenant la main pour ne pas qu’elle s’éloigne trop de lui : “ Je savais que tu risquais de pleurer, je m’y étais préparé, mais pas cette tête de déterrée… Hey Joli cœur, te mets pas dans cet état, laisse tomber si… ”“ Non ! Non ce n’est pas ça Leon c’est juste que… ”. Elle n’arrivait pas à réaliser. Il la demandait en fiançailles, et elle, elle devait lui mettre une balle entre les deux yeux juste parce qu’on l’avait payé pour ça. Elle devait le faire. Elle n’avait pas le choix, elle avait un contrat à tenir et elle savait que si elle n’agissait pas, ça pouvait avoir des conséquences tellement plus lourde… Ca ne pouvait être que lui… L’heure, le lieu, la situation, tout concordait. Elle sortit son revolver de son sac à main, sans le pointer, le posant sur le capot de la Bugatti de Leon. Il fronça les sourcils, ne comprenant pas tout en refermant l’écrin : “ Pourquoi tu as une arme dans ton sac… ? ” . Comment dire ça ? Comment arriver à sortir les mots sans trembler, sans avoir envie de vomir face à la situation ? Elle ferma les yeux quelques secondes, respirant doucement pour calmer la détresse intérieure : “ Leon… Tu ne peux pas te fiancer avec moi… Car dans le fond, tu ne connais pas grand-chose de moi… Je… J’accepte des contrats pour tuer des gens. Je ne cherche pas le comment du pourquoi, je m’exécute. Je suis une tueuse à gage… ”. Le jeune homme laissa le silence planer, levant un sourcil avant d’afficher un sourire en coin : “ Tu plaisantes là ? …. …… Jill-Annah, dis moi que tu plaisantes… ….. Tu ne plaisantes pas. Putain de merde. Tu butes des gens pour du fric. Putain de merde ! ”. Il mit sa tête dans ses mains tandis que les larmes continuaient à couler sur les joues de la demoiselle. Elle s’approcha de lui, voulant attraper son bras mais il se recula d’un geste brusque en continuant sur un ton explosif : “ Pourquoi tu me dis ça, maintenant, hein ?! Pourquoi ?! Tu avais besoin de gâcher cette soirée ?! ”“ PARCE QU’IL Y A UN CONTRAT SUR TOI ! ”, s’écria-t-elle, énervée, en colère contre elle-même, culpabilité, remords, elle ne savait même pas comment elle arrivait à rester debout tant ses épaules étaient lourdes. Il la regardait, la bouche entrouverte. Encaisser. “ Il y a un contrat sur toi… Je suis censée te mettre une balle entre les deux yeux, là maintenant, et faire en sorte que ça ne se sache pas… Quelqu’un a payé pour te tuer, Leon. Pour une raison de concurrence à la faculté et de gros sous… ”“ Ce n’est pas possible. Je suis en plein cauchemar. Comment ça peut être possible ? Ma petite amie, une tueuse à gage ? Moi qui suis un simple étudiant à la faculté, j’ai une petite amie tueuse et en plus, elle doit me buter parce que je suis trop bon en cours. Mais c’est du délire. ”, il afficha un sourire tendu, ironique s’appuyant contre le capot de sa voiture. Le silence s’installa. Jill n’arrivait pas à arrêter les larmes sur ses joues, Leon, son Leon… Il saisit le revolver, le regard impassible et lui tendit. Elle fronça les sourcils, interrogative puis déclara : “ Vas y. Tue moi. Tu dois le faire, non ? Alors vas y. Je me suis toujours demandé pourquoi tu me battais au tir à la foire du coin. Je comprends mieux. Tueuse à gage… Allez vas-y, je crois que je préfère crever qu’accepter ça. ”. C’était comme un coup de poignard en plein cœur. Il fallait s’en douter, il n’allait pas sourire, acquiescer et l’embrasser après une nouvelle pareille. La demoiselle saisit le revolver et le mit dans son sac. Elle s’approcha de lui et se colla contre le jeune homme, plongeant son regard dans les yeux froids et noirs de colère de Leon : “ Je ne peux pas…. Je ne peux pas faire ça… On va simuler un suicide. On va faire croire que la pression à la fac était trop forte. Que tu n’arrivais pas à supporter. Tu vas écrire une courte lettre et on va faire croire que tu t’es jeté dans la rivière. Vu la force du courant, le temps avant de retrouver ta voiture, ils n’insisteront pas trop niveau recherches pensant que tu es dans l’océan. ”, son cerveau réfléchissait à la vitesse de la lumière, elle devait trouver quoi faire, pour qu’il vive. “ Je te donnerais du liquide, et tu te payeras un billet pour je ne sais pas où, sous un faux nom. Si tu veux vivre, tu dois disparaitre… Tu dois tout quitter et disparaitre de Paris, de l’Europe… ”. Les perles salées tombaient au fur et à mesure qu’elle parlait, et Leon se sentait soudainement mal. Il ne savait pas comment réagir, l’impression que tout ça n’était pas vrai, qu’un rêve… Ou qu’un cauchemar. Elle glissa sa main sur la joue du jeune homme, qui se faisait trop silencieux et elle continua : “ Je suis désolé mon Amour… Je n’aurais jamais du me mettre avec toi… ”“ Ca fait combien de temps ? Que tu fais… ça ? ”. Demanda-t-il, la gorge nouée, n’arrivant pas ajouter quoi que ce soit. “ J’ai tué pour la première fois à 17 ans. C’est une affaire de famille… Ecoute Leon. Je n’ai malheureusement pas le temps. On va m’appeler dans peu de temps pour boucler le contrat. Soit tu acceptes, tu pars, on simule ta mort. Soit tu décides de me vivre, de me vendre aux flics, mais tu mourras car le contrat est sur ta tête. Si ce n’est pas moi, ça sera quelqu’un d’autre qui te tuera… S’il te plait Leon… ”. Il regardait ses yeux rougis, avala sa salive et posa ses mains sur sa nuque. Il déposa un baiser sur ses lèvres avec une certaine tendresse malgré une retenue perceptible et la repoussa légèrement pour ouvrir sa boite à gant. Il prit un papier et un stylo, et écrivit d’une main tremblante quelques mots avant de poser le papier sur le tableau de bord. Jill-Annah regarda la lettre, acquiesçant d’un signe de tête mais sans arriver à parler. Elle éteignit les phares, claqua la portière de la Bugatti et elle essuya en vain les larmes qui coulaient sur son visage. Leon la regarda, silencieux, et elle commença à s’éloigner alors qu’il prit la parole : “ J’ai toujours su que tu me cachais quelque chose… Tes parents qui ne devaient pas savoir notre relation, tes disparitions pendant parfois plusieurs jours, les fois où tu avais des cernes sous les yeux alors que tu avais soit disant dormi chez toi… Je n’aurais jamais cru ça. ”, il marcha à côté d’elle sur le sentier de pierre pour quitter la falaise. Elle n’osait pas répondre, ne sachant pas s’il attendait une quelconque réponse de sa part. Elle continua de marcher et une fois arrivée en bas de la colline, alors que les lumières de la grande route pour Paris apparaissaient, il reprit la parole : “ J’vais partir par là, direction la ville voisine… ….. Je crois que le plus bizarre dans cette histoire, c’est que le plus dur à encaisser c’est de te quitter. Au revoir Jill. ”. Il lui donna la bague avec un sourire presque forcé, pour cacher sa peine, et tourna les talons vers une petite route. Elle le regarda s’éloigner, pleurant de nouveau en serrant l’écrin dans ses mains. Elle mit près d’une heure à rejoindre la ville à pied, montant dans sa voiture pour retourner chez elle. Elle entra dans le ranch, son grand-père encore debout dans le salon. Elle hurla alors, s’époumonant en plus de pleurer devant cet homme si humble : “ TU SAVAIS ! TU SAVAIS QUE C’ETAIT LEON ET TU M’AS QUAND MEME ENVOYE LA BAS ! ”. Il posa son regard sur elle, et d’un ton tout à fait serein, il répondit : “ Et je savais que tu le fréquentais, alors qu’on t’avais interdit toute relation sérieuse… Que ça te serve de leçon. ”
Pensive, le regard pointant la rue mais sans réellement regarder, elle repensait à tout ça en manquant d’avoir les larmes aux yeux. Ce jour là fût certainement le pire de sa vie. Elle avait retrouvé Leon tôt dans le matin pour lui donner de l’argent, pour ne pas qu’il retire sur son compte et que la police suspecte quelque chose, et quand cette dernière vint interroger Jill à la demande des parents du jeune homme, elle déclara ne pas avoir mit un pied en dehors de chez elle, ayant la gastro. Ses parents appuyèrent ses dires, et l’affaire fût très rapidement classée comme suicide. Le client pensait que Leon avait une balle dans la tête avant d’être jeté dans la rivière. Tout comme son grand-père, et ses parents. La mère de Leon était la seule au courant de leur relation, et la jeune fille la soutenait au maximum. Elle a hérité de la Bugatti. La mère du jeune homme était convaincue qu’il aurait voulu qu’elle l’ai. Jill avait eu beaucoup de mal au départ à l’utiliser, parce qu’il n’aurait certainement pas voulu qu’elle roule dans sa voiture après tout ça. Et puis après des mois, elle s’était dit qu’il n’aurait pas voulu que son bébé pourrisse dans le garage… Et c’était en sa mémoire, en la mémoire de leur couple. Elle comptait bien entretenir cette voiture, parce qu’elle vivrait tant que Leon vivrait. C’était un lourd secret, dangereux. Car Leon pouvait à tout moment revenir et la balancer à la police. Il devait la détester pour lui avoir caché ça. Il devait la considérer comme un monstre. Et pourtant, elle n’a pas arrêté. C’était sa vie, elle ne pouvait pas s’en détacher car elle était parfois demandée, elle, pour s’occuper d’une affaire. Alors c’était peut être tordu, peut être malsain, mais c’était sa vie… Un coup de coude entre ses côtes la sortit de ses pensées et elle regarda Emrys avec un air interrogateur : “ Notre type. Il est là. ”“ Alors c’est parti…”
Un sourire, une voiture qui démarre, une vie détruite sur une affaire de famille.
Dernière édition par Jill-Annah Rosendahl le Mer 26 Oct - 19:12, édité 7 fois
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Sujet: Re: J'ai cherché un sens à ma vie, et j'ai appuyé sur la gâchette. Mer 26 Oct - 13:13
welcome :)
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Sujet: Re: J'ai cherché un sens à ma vie, et j'ai appuyé sur la gâchette. Mer 26 Oct - 13:14
Je te souhaite la Bienvenue sur OLLP.
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Sujet: Re: J'ai cherché un sens à ma vie, et j'ai appuyé sur la gâchette. Mer 26 Oct - 13:16
welcome =)
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Sujet: Re: J'ai cherché un sens à ma vie, et j'ai appuyé sur la gâchette. Mer 26 Oct - 13:33
Dianna. Je te souhaite la bienvenue parmi nous et un bon courage pour ta fiche. Pour toutes questions, le staff est là pour toi jeune fille.
Ella Maresquo membre
✧ ÂGE : vingt et quatre. ✧ JOB : assistante sociale dans une association ✧ COEUR : célibataire. ✧ MESSAGES : 11185 ✧ HERE SINCE : 07/05/2011
Sujet: Re: J'ai cherché un sens à ma vie, et j'ai appuyé sur la gâchette. Mer 26 Oct - 13:35
Bienvenue sur le forum
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Sujet: Re: J'ai cherché un sens à ma vie, et j'ai appuyé sur la gâchette. Mer 26 Oct - 13:41
AGRON !
Bienvenue à Paris ! Et je te souhaite bon courage pour la suite de ta fiche !
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Sujet: Re: J'ai cherché un sens à ma vie, et j'ai appuyé sur la gâchette. Mer 26 Oct - 13:47
Merci à vous
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Sujet: Re: J'ai cherché un sens à ma vie, et j'ai appuyé sur la gâchette. Mer 26 Oct - 13:53
Bienvenue sur OLLP ma Belle ! Bon courage pour ta fiche, et à la moindre question, le staff est à ton service !
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Sujet: Re: J'ai cherché un sens à ma vie, et j'ai appuyé sur la gâchette. Mer 26 Oct - 13:56
Poesy *-* mais elle fait flipper sur l'avatar
merci merci
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Sujet: Re: J'ai cherché un sens à ma vie, et j'ai appuyé sur la gâchette. Mer 26 Oct - 14:08
Bienvenue
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Sujet: Re: J'ai cherché un sens à ma vie, et j'ai appuyé sur la gâchette. Mer 26 Oct - 14:12
ACKLES
Merci
Invité Invité
Sujet: Re: J'ai cherché un sens à ma vie, et j'ai appuyé sur la gâchette. Mer 26 Oct - 14:16
Bienvenue parmi nous :)
Bonne chance pour ta fiche
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Sujet: Re: J'ai cherché un sens à ma vie, et j'ai appuyé sur la gâchette. Mer 26 Oct - 14:19
Merci
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Sujet: Re: J'ai cherché un sens à ma vie, et j'ai appuyé sur la gâchette. Mer 26 Oct - 14:45
Bienvenu à toi parmi nous :)
Dianna Agron est la grande mode en ce moment ou quoi ?? XD
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Sujet: Re: J'ai cherché un sens à ma vie, et j'ai appuyé sur la gâchette. Mer 26 Oct - 14:55
Bah c'est l'effet glee je pense xD
Même si moi, c'est depuis Numéro quatre que je l'aime *-* je la supportais pas dans glee, comme la série d'ailleurs
En tout cas merci
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Sujet: Re: J'ai cherché un sens à ma vie, et j'ai appuyé sur la gâchette. Mer 26 Oct - 16:37
bienvenue ♥
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Sujet: Re: J'ai cherché un sens à ma vie, et j'ai appuyé sur la gâchette. Mer 26 Oct - 16:42
Dianna
Bienvenue parmi nous & Bonne chance pour ta fiche
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Sujet: Re: J'ai cherché un sens à ma vie, et j'ai appuyé sur la gâchette. Mer 26 Oct - 17:21
Stone et Accola
Merci les filles
Tay Januário administrateur
✧ ÂGE : vingt-six. ✧ JOB : animateur tv. ✧ MESSAGES : 6930 ✧ HERE SINCE : 17/05/2011
Sujet: Re: J'ai cherché un sens à ma vie, et j'ai appuyé sur la gâchette. Mer 26 Oct - 17:37
une seule chose à dire :
j'veux un lien avec toi.
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Sujet: Re: J'ai cherché un sens à ma vie, et j'ai appuyé sur la gâchette. Mer 26 Oct - 17:38
Mais c'est avec grand plaisir
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Sujet: Re: J'ai cherché un sens à ma vie, et j'ai appuyé sur la gâchette. Mer 26 Oct - 17:56
woah, ton histoire est dingueeee, je SUR-KIFFE huhu
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Sujet: Re: J'ai cherché un sens à ma vie, et j'ai appuyé sur la gâchette. Mer 26 Oct - 18:09
Han ça fait plaisir de voir que des gens la lisent
Merci merci =D J'ai essayé de taper dans l'originalité :p
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Sujet: Re: J'ai cherché un sens à ma vie, et j'ai appuyé sur la gâchette. Mer 26 Oct - 18:13
franchement moi j'aime bcp :) et puis c'est bien écrit et tout, j'ai trop accroché bravo (y)
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Sujet: Re: J'ai cherché un sens à ma vie, et j'ai appuyé sur la gâchette. Mer 26 Oct - 18:23
Merci beaucoup miss
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Sujet: Re: J'ai cherché un sens à ma vie, et j'ai appuyé sur la gâchette.
J'ai cherché un sens à ma vie, et j'ai appuyé sur la gâchette.