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| Sujet: Bad day. Ϟ CAMOMILLE Dim 2 Oct - 16:52 | |
| Tu sais même plus où t'habites. Tu sais à peine qui t'es. Tu flottes sur un petit nuage bien à toi. Tu trembles légèrement quand on te bouscule. On te regarde avec un air bizarre, on te parle mais tu t'en fous … Tu t'en fous parce que le monde pourrait bien s'écrouler que tu t'en rendrais même pas compte. T'es qu'un pauvre con mais ça ne te fait rien. Rien. Parce que t'as l'air de te sentir enfin vivant. Mirage. Encore. Toujours.
Ça y est. C'est le moment. Celui où je ne sais même plus quelle heure il est. Ce moment où je ne suis qu'un pauvre pantin de la drogue. Douce cocaïne. Elle me donne des ailes. J'ai l'impression d'être invincible. Je marche au milieu de ces personnes que je ne connais même pas. Une fille s'accroche à mon cou. « Cerbère ! » Je lui souris. Ses cheveux blonds ne me rappellent rien. Je la laisse s'exprimer sans l'écouter. Mes lèvres se posent sur les siennes. La ferme. Je la repousse. Mes doigts se resserrent sur la bouteille de Vodka que j'emmène à mes lèvres. L'alcool me brûle la gorge. En plus de consommer un peu trop de drogues, j'ai découvert les bienfaits de l'alcool. Je m'avachis sur un coin de canapé libre. Mes yeux se posent sur un couple. Mes sourcils se froncent. Un goût amer prend place dans ma bouche pâteuse, portant encore le goût piquant de la vodka. Jalousie. Mon regard se pose finalement sur mes doigts. J'me surprends à jouer nerveusement avec ma bague. Frisson. Mon cœur se serre. Pendant un instant j'me demande ce que je fous là. Simba doit m'attendre. Fin non, j'sais même plus où il est, ce qu'il fait, s'il veut seulement encore de moi. J'suis tellement paumé qu'on pourrait me mettre au milieu de l'Alaska sans que je m'en rende compte. Ne supportant pas plus longtemps leur geste trop doux, j'me relève comme un dingue. Je jette la bouteille par terre sans vraiment savoir pourquoi. Pour montrer que j'suis vivant, qui sait. La verre s'écrase sur le sol, se brise. Les regards se posent sur moi. Pauvre petit être. Tête haute, je recule, comme si de rien n'était. Je lance des regards froids à ceux qui soutiennent le mien. Allez tous vous faire foutre. Mes poings se serrent dans le vide. Légèrement sur les nerfs, je quitte la pièce en bousculant les personnes sur mon chemin. Je me fous des insultes. Je me fous de leur regard. Je me fous de ce que ces personnes pensent. En fait, non, elles pensent rien de moi parce qu'elles sont au même niveau. En dessous de zéro, elles ne valent pas mieux que je le drogué que je suis.
La fraicheur de la nuit caresse ma peau. Me décroche un frisson. Mes yeux se ferment. J'inspire longuement afin de me calmer. Je sors de ma poche un joint, légèrement écrasé et fumé à moitié. Je le cale entre mes lèvres afin de le finir. La fumée rencontre mes poumons. Douce euphorie. Je me retourne, me rends alors compte que je n'étais pas dans une boîte de nuit, juste un squat. J'me décide finalement à m'éloigner de l'entrée. J'vais encore finir dans un coin de rue, à dormir, seul, comme un véritable clochard parce que j'sais plus où j'habite. Mes pieds trainent sur le sol, usent mes chaussures mais j'm'en balance. Je ressemble plus à grand chose en fait. Mes yeux sont tellement rouges qu'ils me font mal. Je déteste la nuit. J'ai toujours la putain d'impression que l'on me suit sans cesse. C'est à cause de ça que je ne cesse de regarder derrière moi. Mais, il n'y a que la fraicheur de la nuit qui m'accompagne. Mon cœur bat à vive allure. Stressé. Je me baisse, attrape une bouteille d'alcool qui traine sur le sol. Allez, Cerbère, c'est l'heure d'aller se perdre quelque part dans la ville des amoureux. C'est comme ça, j'y peux rien. Enfin j'crois. On me dit souvent que je peux m'en sortir mais j'ai pas envie de me battre. Ça me servirait à quoi ? Arrêter la drogue et, vivre dans l'appréhension de replonger à tout moment ? Nan j'peux pas. Je préfère vivre dans la débauche. Tandis que derrière moi la musique s'éloigne, une jeune fille se trouve là. Seule, dans cette rue déserte. Intrigué et sous l'emprise d'un coktail drogue-alccol, je m'approche de celle-ci. Mon regard détaille les traits de son visage, vieille habitude. Mon épaule se pose contre un mur. La fraicheur de la pierre me fait frissonner un instant.
« A la recherche d'un partenaire ? » Sourire. J'lui laisse pas le temps de répondre que j'enchaine déjà sur une autre phrase. « Paris c'est pas fait pour les jeunes filles. Encore moins la nuit. » J'me baisse, pose la bouteille. Ma main attrape le bras de la brune. Comme un animal sauvage, j'la plaque contre le mur. Ma respiration se mêle à la sienne. « Imagine un peu. Le nombre de bagarres, de coups de couteau, de viols ... dans cette simple rue. » Mon regard froid quitte un instant le sien. « Pas de témoin. Juste une rue. Silencieuse. » Finalement, j'me recule d'un pas. La lâche. C'était juste un avertissement. Faut faire gaffe. « Cerbère. »
Brève présentation.. C'est à elle de choisir. Me laisser là, comme un con ou bien me tenir compagnie. Sachant que je risque de mal tourner si je finis seul. Pour changer.
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