Noah est mort Lou. Relèves toi Lou, tu y arriveras. Tu es courageuse ma Lou. Ça va aller, tu verras, avec le temps on n’oublie. Le temps est avec toi, et nous aussi, qu’on me répétait sans cesse. Mais moi j’n’en ai rien à faire de leurs temps et d’eux, moi ce que je veux c’est lui. C’est Noah. Avec Noah le temps il n’existait plus. Il n’y avait que nous deux. Personne d’autre. Les gens disparaissaient. Lui, moi, rien d’autre, seulement nous. Je pourrais dire contre le monde. Mais même lui n’était pas là. On n’était pas sur terre. On n’était pas dans les étoiles. On était juste avec l’autre, tout simplement. Mais tellement difficile à croire quand rien n’est vécu.

Noah était le genre de type avec la réputation du coureur. Une belle gueule d’ange. Un corps à faire fantasmer des lesbiennes même. Et pourtant derrière ses sourires narquois, ce regard froid il était si différent. Ce n’est pas l’amoureuse qui parle c’est celle qui a gratté. Celle qui est allée plus loin que la simple apparence physique. Beaucoup de gens lui avait mis une étiquette. Trop peu essayaient de voir au-delà. Et dans un sens j’en suis heureuse, c’est comme ça que j’ai réussi à l’obtenir. Je l’ai rencontré par hasard. Il était plus âgé que moi de cinq ans. Je marchais dans la rue et j’regardais partout à part devant moi. Plusieurs fois je l’avais vu avec sa bande d’amis, pour la plupart de gros abrutis. Cette fois je n’avais pas fait attention et de plein fouet été rentrée dans l’un d’eux. « Idiote » qu’il m’avait craché dessus. Et malgré que ce con faisait une tête de plus que moi, je l’avais foudroyé du regard. Pour qui il se prenait celui-là, à jouer les caïds. J’avais levé ma main et l’avais violemment écrasé sur sa joue. Tous, ils s’étaient mis à rire. Avant que je ne vois la sienne aussi se retrouver au-dessus de mon visage. J’avais fermé les yeux, attendant le coup. Mais rien ne vint. Les paupières à nouveau ouvertes, j’avais pu voir Noah retenir son ami. Je voyais ses doigts autour du poignet de celui-ci. « Ne la touche pas » avait-il soufflé, si froidement que j’en avais été étonné. Puis il m’avait pris la main et m’avait raccompagné chez moi, l’air de rien. Comme si c’était normal et qu’on se connaissait depuis toujours. Souvent je le revoyais, mais une seule fois il n’était revenu me parler. Bizarrement j’en étais déçue. Au fond de moi j’m’attendais à ce qu’il revienne. Après tout il m’avait défendu de son soit disant meilleur pote, pourquoi m’ignorer maintenant ?

UC.

Puis elle est rentrée dans ma vie, Ela-Hope.

Je marche dans les rues complètement ailleurs. L’esprit totalement embrouillée, je ne comprends rien de ce qui peut bien se passer autour de moi. Il fait sombre. Et idiote je me mets à tourner dans une ruelle sans aucun réverbère. Je ne réfléchis a plus rien. Entièrement perdue j’avance sans grand bute. Je sens que tout ce que j’ai pris fait effet. J’ai mal au nez, mes narines ont l’air encore si pleine. Ma tête tourne, et je me rattrape au mur. Prête à partir je sens une main sur moi et soupire limite en extase « Noah » Les yeux clos je pensais qu’il était encore auprès de moi. Avant d’ouvrir les yeux et de voir ce type se coller à moi. Violemment je tente de le rejeter « Dégage gros porc, dégage » que je hurle comme une hystérique. Il m’insulte de connasse, j’essaye de lui refiler un coup de pied avant que sa main ne s’écrase sur ma joue et je tombe au sol, laissant échapper un cri aigu. Tandis que cette enflure se met à me frapper comme un fou. Ça y est sans est fini pour moi, après tout c’est tout ce que j’attendais depuis qu’il avait disparu. Et au moment même où bêtement je faisais une prière je sens une main, délicate se poser sur moi. J’ose à peine ouvrir les paupières. Puis je la vois là devant mes yeux, à me sourire. Elle est grande, elle est blonde, elle est sublime. Elle me tend sa main que je récupère, je m’y accroche même d’ailleurs et elle m’aide à me relever. J’ai mal partout, et ne me sens plus capable de faire un pas de peur de crier de douleur. Je jette un coup d’œil autour de nous craignant de voir le cinglé apparaître. « Ne t’en fais pas, il est parti » me chuchote d’elle la voix si douce. Alors je la regarde un long moment sans rien dire jusqu’à ce qu’elle me sort de cette rue.