Une erreur.
Oui, voilà comment me qualifia ma mère. Une erreur. Une « chose » imprévue et non désirée. Je n’étais pas désirée de mes parents, enfin, par parents, je veux dire une mère shootée 24H/24 et un père pas souvent là. Jamais en fait. C’est à peine si j’arrive vraiment à me souvenir à quoi il pouvait ressembler. Enfin bref, j’étais la conséquence de leurs plaisirs non protégés. Ma mère a apprit trop tard qu’elle était enceinte, donc pas le droit à l’avortement. C’est bête, hein ? Du coup, les voilà avec une bouche en plus à nourrir. Pas facile avec ce qu’ils gagnaient : rien. Ni l’un ni l’autre ne travaillaient. A vrai dire, difficile de trouver un job dans cette ville pourrie dominé par la drogue et les fusillade. Nooon je ne suis pas née dans un quartier encore piteux des Etats Unis, mais en Australie. Ben oui la misère elle est partout, pas que chez les Ricains ! Enfin voilà quoi, c’est à peine si on s’occupait de moi. Dans le fond, tant mieux qu’on me mette à l’écart, je les haïssait. Mon père partait tôt le matin, et revenait tard le soir, et je n’ai jamais su pourquoi. Quant à ma mère, comme je l’ai dit, ses seules préoccupation étaient : combien de gramme de coke me restent-ils ? J’ai encore assez d’argent pour mon herbe ? Combien de lignes je vais pouvoir me faire aujourd’hui ? (ect). Non, je n’exagère pas. Où avait-elle l’argent ? De un, nous ne payons pas notre logement, il nous était payé par l’Etat lui-même ( merci le gouvernement ). De deux, ma mère ne se privait pas d’être infidèle par ci par là, et de coucher avec le premier ayant un billet de 500 dans le slip. Je crois que le pire c’était qu’elle les ramène à la maison, j’étais obligée de m’enfermer dans ma chambre à écouter nirvana à en casser les fenêtres. La voix de Kurt me permettait de m’évader le temps d’une chanson, de faire partir mon âme ailleurs que ce trou perdu. Mais hélas j’étais bel et bien là, assise sur un matelas aux ressorts depuis longtemps usés et quelques peu troué.
Une merde mon enfance. Pardon si je parle mal, si j’ai un langage cru, mais je n’ai pas été éduqué. L’école ? Parce que vous croyez que mes chers parents avaient prit le temps de m’y inscrire ? Puis quand finit l’enfance, vient l’adolescence…

Une bulle.
Voilà ce que je m’étais crée. Je ne sortais jamais de ma chambre, sauf pour travailler. Oui, bosser, à 14 ans. Il suffit de mentir sur son âge, se rajouter quelques années, et le patron ne prend pas la peine de vérifier. Simple serveuse, non je n’allais toujours pas à l’école. C’est pour cela que mon salaire me servait en partit à me payer des bouquins pour apprendre moi-même, seule, comme toujours. Mais les bouquins n’apprennent pas l’amitié, et surtout l’amour. J’ai beau avoir lut des dizaines de romans dessus, si on ne le vit pas, on ne peut le comprendre. Et des amis ? Mon quartier était remplit de dealers, donc pas de personnes de mon âge. J’étais coupée du monde en fait, constamment dans ma chambre. D’ailleurs cette dernière était toujours parfaitement rangée, malgré le foutoir incroyable du reste de la maison. A vrai dire, je n’étais pas comme toutes les adolescentes de mon âge : je ne m’intéressait pas à la dernière paire de godasses à la mode ; à draguer le plus beau mec du bahut ; a trouver le rouge à lèvre allant à mon teint, ou je ne sais quoi d’autre. Je n’avais pas vraiment de préoccupation en fait. A part la lecture, la musique et l’art. Oui, l’art. J’aimais dessiner, même si ce n’était pas incroyablement beau. Ca n’était pas le but. Dessiner me permettait de m’exprimer, puisque je ne pouvais le faire autrement. Je m’essaya souvent à la peinture mais sans grand succès. Le crayon m’allait mieux. Mes parents dans tout ça ? Et bien je ne sais pas, je ne m’en préoccupais pas à vrai dire.

EN COURS ! ♥