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 Il n'y a pas d'heure pour la littérature ◮ Aliénor&Mathilde

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MessageSujet: Il n'y a pas d'heure pour la littérature ◮ Aliénor&Mathilde   Il n'y a pas d'heure pour la littérature ◮ Aliénor&Mathilde EmptyVen 28 Juin - 22:36

Il n'y a pas d'heure...
Il faisait beau ce jour-là, pour une fois. C'était devenu tellement rare, ces temps-ci. On avait beau être en été, on n'avait du mal à le croire à première vue. Il ne faisait pas beau et il faisait froid depuis des mois, de quoi faire déprimer n'importe qui. J'aimais le soleil, si bien que dès qu'il y avait un rayon dans le ciel, j'en profitais pour sortir me balader un peu. Lorsque j'allais me promener, je prenais souvent un livre avec moi, au cas où je trouverai un banc où je pourrai m'asseoir, pour lire et observer ce qui se trouvait autour de moi. Ce jour-là, quand j'avais vu le soleil qui était déjà haut dans le ciel, je m'étais empressée de me laver et de m'habiller. C'était le week-end et j'avais donc tout le temps que je voulais, pour une fois. Je sortis de mon appartement et montais dans ma voiture. Je pris ensuite la direction du jardin du Luxembourg. Je me garai dans un parking. Puis j'entrai dans le jardin du Luxembourg. Je vis des enfants qui jouaient entre eux en riant, de vieilles dames qui donnaient à manger aux pigeons, des couples qui se baladaient... Je venais souvent ici, au jardin du Luxembourg. En général, j'amenais toujours un livre avec moi. Je me baladai un peu dans les allées puis je cherchai un banc où m'asseoir. J'en trouvai rapidement un qui n'était pas pris. Je m'asseyais et pris mon livre. Ce jour-là, j'avais pris Les Misérables de Victor Hugo avec moi. J'avais déjà lu ce livre des tas de fois, mais cela ne m'empêchait de le lire encore et encore. J'ouvris le livre et commençai à lire la première page. À partir de ce moment-là, je ne pris plus conscience du temps qui passait. J'étais assise là depuis environ une heure et demi lorsque je levai le nez de ma lecture. De temps en temps, quand je lisais, je m'arrêtais brusquement de lire, histoire de faire une pause. C'est généralement dans ces moments-là que je me rendais compte que j'avais lu pendant un moment. Je regardai autour de moi. Une dame promenait son chien, et les vieilles dames que j'avais vues à mon arrivée étaient en train de discuter. Les pigeons en face d'elles semblaient attendre d'autres miettes de pain. Cela me fit sourire. Puis je me replongeais à nouveau dans ma lecture. Au bout de cinq minutes, il me sembla que je sentais une présence. Je regardais une nouvelle fois autour de moi, comme cinq minutes plus tôt, et aperçus une jeune fille de dix-huit ou dix-neuf ans, je ne savais pas vraiment. Je l'avais déjà vue. Je la voyais souvent. À chaque fois que je venais au jardin du Luxembourg, en vérité. J'avais déjà remarqué plusieurs fois qu'elle m'observait, ou plutôt, il me semblait qu'elle observait le livre que je lisais. Je trouvais cela plutôt curieux mais, jusqu'à ce jour-là, j'avais gardé ce que je pensais pour moi. Je décidais d'aller lui parler. Je mis mon marque-page dans mon livre et le refermais. Je m'approchais d'elle, mon livre à la main. « Bonjour. Il me semble que ce n'est pas la première fois que je vous croise, je me trompe ? » dis-je en souriant.

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MessageSujet: Re: Il n'y a pas d'heure pour la littérature ◮ Aliénor&Mathilde   Il n'y a pas d'heure pour la littérature ◮ Aliénor&Mathilde EmptyMar 2 Juil - 10:57

Ce matin-là, quand Aliénor avait ouvert les yeux en repoussant la couette blanche qui recouvrait son corps, la lumière du soleil baignait sa chambre. Fait inhabituel en ces temps troublés : juin et la pluie, le froid, le ciel gris. Les rayons dessinaient d'étranges motifs dans sa chambre car ils traversaient d'abord les branchages des plantes de sa mère. La jeune fille observa ce jeu de lumière en se réveillant doucement, en atterissant tranquillement sur la petite planète bleue. Lorsque son cerveau eut procédé l'information, un sourire commença à se former sur son visage de poupée fragile, tandis que ses grands yeux bleus s'illuminaient de joie. Il faisait beau. Tout à coup le monde d'Aliénor Charpentier mit le pied sur l'accélérateur. Elle sauta de son lit, fila sous la douche, coiffa sa tignasse blonde, enfila une robe à fleur et une paire de ballerines, avala un verre de jus d'orange, claqua une bise sur la joue de sa mère, attrapa au vol son sac et une veste en jean et dévala les escaliers sans prendre la peine d'attendre l'ascenceur doré. Arrivé au bas de son immeuble, elle lança un regard reconnaissant vers le ciel et fila vers la bouche de métro la plus proche. Sur son passage, elle saluait les gens d'un sourire éclatant.
A peine trente minutes plus tard, elle ressortait des sous-terrains parisiens à Luxembourg et se dirigeait d'un pas tranquille vers le jardin du même nom. Elle erra encore un moment dans les allées du jardin sans se poser sur un des bancs qui l'appelaient pourtant. Elle avait envie de profiter de cette chaleur inédite, de ce soleil visible au milieu du ciel bleu. Puis son regard se posa sur une silhouette familière. Il s'agissait d'une femme blonde, très belle mais discrète, toujours plongée dans des lectures diverses et variées. Elle pouvait rester des heures sur son banc du Jardin du Luxembourg à lire, à dévorer, à rêver au rythme de ses lectures. Aliénor l'avait souvent observée et lisait régulièrement les livres de cette femme. Elle notait les titres et les cherchait ensuite dans la bibliothèque familiale ou, à défaut, dans une bibliothèque municipale. Elle avait même essayé de s'inscrire à des bibliothèques universitaires pour avoir accès à certains ouvrages mais ils demandaient trop souvent un justificatif, ce qui la décourageait. Fallait-il à tout prix faire des études pour avoir le droit de lire et d'apprendre ? Doucement, elle passa devant la femme et s'installa sur un banc, un peu plus loin. A en croire la stature de l'inconnue, elle était déjà là depuis un moment. Il faut dire que la jeune enfant n'avait pas été matinale en ce samedi de juin, que le métro avait eu quelques soucis et qu'elle avait ensuite vagabondé à la vitesse de la tortue de La Fontaine.
Aliénor sortit son petit carnet et regarda la liste des titres qu'elle avait noté. La jolie blonde les avait tous lu. Elle même n'en avait lu que la moitié parce qu'elle lisait au moins deux fois plus lentement que l'inconnue. Il lui en restait tellement à lire qu'elle hésita à noter le titre de celui qu'elle lisait à ce moment-là. En plus, il était si gros ! Malgré tout, elle sortit un stylo du fin-fond de sa besace et traça le titre en lettres appliqués. Les Misérables, de Victor Hugo ; évidemment qu'elle connaissait, mais si elle ne l'avait pas noté, elle ne l'aurait probablement jamais lu. Comme Balzac, comme Zola et comme Sartre : des noms qu'elle connaissait parce que ses professeurs les avaient mentionnés ou parce qu'ils avaient été évoqués au cours d'une soirée mondaine. Mais c'était un jeu pour Aliénor que de lire les livres lus par cette femme, précisément, cette belle inconnue du Jardin du Luxembourg.
Une voix résonna et Aliénor leva brusquement la tête vers sa source. Non seulement le geste brusque lui arracha une grimace de douleur et fit naitre des vertiges dans sa tête, mais elle se mit à rougir comme une tomate et à balbutier lorsqu'elle vit de qui il s'agissait. La fameuse inconnue, la Lectrice. Incapable de discerner le sourire de gentillesse et le ton aimable de sa question, elle fut tout à coup convaincue que l'inconnue allait la trainer en justice pour harcèlement. Elle se croyait discrète, la jolie blonde étant toujours plongée dans ses livres. Apparemment, pas assez discrète. Après quelques minutes de balbutiements incohérents – « je suis désolée, pardonnez-moi, j'le ferais plus, sivouplé, c'est juste, livres » – Aliénor se calma soudainement. Raide comme un piquet, elle salua la jeune femme : « Euh, bonjour, pardon... Euh, oui, je... je viens souvent ici, et, euh, excusez-moi pour la crise là, c'est que, euh, je n'ai pas l'habitude, euh, et que j'avais peur que vous ne preniez mal le fait que je regarde toujours les livres que vous lisez. » Le flux de paroles d'Aliénor s'était accéléré pour finalement est presque incompréhensible. Elle sentait le sang dans ses joues et avait très chaud. Elle songea qu'elle devait être bien ridicule, à cet instant.
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MessageSujet: Re: Il n'y a pas d'heure pour la littérature ◮ Aliénor&Mathilde   Il n'y a pas d'heure pour la littérature ◮ Aliénor&Mathilde EmptyLun 8 Juil - 13:21

Il n'y a pas d'heure...
Le soleil illuminait toujours le ciel bleu. Je me sentais bien, assise là sur le banc, sous les arbres, une partie de moi dans l'ombre et une autre au soleil. Ce temps me rendait à chaque fois complètement euphorique. J'avais envie de sautiller partout comme si j'étais encore une enfant. Le beau temps me remontait toujours le moral quand je n'étais pas bien. C'est pour cela que, dès que je voyais un rayon du soleil dans le ciel, j'en profitais pour sortir faire un tour dehors. Et pour lire. J'aimais beaucoup lire dehors, au soleil. J'aimais aussi lire chez moi, bien au chaud, mais je préférais tout de même lire à l'extérieur. Ça me permettait d'être dehors, de profiter du beau temps, tout en continuant à lire. Je crois bien que j'ai toujours aimé lire. Je me rappelle de toutes ces fois où, étant enfant, je continuais à lire alors que ma mère m'avait dit de dormir. Quand j'arrêtais enfin de lire, il était minuit passé. Mes parents n'en ont jamais rien su ! Mais quand un livre est prenant, on ne veut généralement pas s'arrêter... Enfin bref. Pour une fois qu'il faisait beau, il fallait que j'en profite. J'étais donc là, assise sur un banc, en train de lire, quand je remarquai la présence d'une jeune fille qu'il me semblait avoir déjà vue quelque part. Je la regardai un instant. C'était elle, celle que je croisai souvent ici, au Jardin du Luxembourg. Je la voyais souvent, elle paraissait vouloir être discrète. Il me semblait qu'elle regardait souvent dans ma direction. Plus précisément, il me semblait qu'elle observait mon livre. Sans doute aimait-elle lire... Mais, jusque là, je ne lui avais jamais parlé. Je continuais de la regarder discrètement de temps à autre. C'était assez amusant de la voir là, à chaque fois. Je m'étais toujours dit qu'un jour, il faudrait que j'aille lui parler. Ce jour était apparemment arrivé. Je me suis levée et me suis approchée d'elle. J'ai commencé à lui parler, lui disant qu'il me semblait que ce n'était pas la première fois que je la croisais. Elle leva la tête vers moi. Je la vis ensuite grimacer, elle avait visiblement levé la tête trop brusquement. Je la vis ensuite rougir. Elle balbutia quelques mots, pour s'excuser. Je compris qu'elle disait qu'elle était désolée, et qu'elle ne le ferait plus. Elle n'avait pourtant pas du tout à s'excuser. C'était une jeune fille étonnante ! Puis il me paru qu'elle reprenait ses esprits. Elle se calma et me dit : « Euh, bonjour, pardon... Euh, oui, je... je viens souvent ici, et, euh, excusez-moi pour la crise là, c'est que, euh, je n'ai pas l'habitude, euh, et que j'avais peur que vous ne preniez mal le fait que je regarde toujours les livres que vous lisez. » Je souriais toujours. « Moi, le prendre mal ? Je trouvais cette situation plutôt amusante, au contraire ! » Elle avait toujours les joues rouges.  « De temps en temps, quand je lis, je lève les yeux de mon livre. Et c'est comme ça que je vous ai vue, la première fois... » Je pense qu'il n'y avait aucune honte à regarder le livre que lisait quelqu'un. Cela montrait que l'on s'intéressait aux lectures d'autres personnes. Moi aussi, je faisais cela parfois. Quand j'allais dans des librairies, ou à la bibliothèque. J'observais les gens qui entraient et sortaient, plusieurs livres à la main. C'était intéressant, on découvrait les lectures de chacun. C'est comme si on faisait la connaissance de cette personne qu'on observait. « Je peux ? » lui demandai-je en montrant le banc.

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MessageSujet: Re: Il n'y a pas d'heure pour la littérature ◮ Aliénor&Mathilde   Il n'y a pas d'heure pour la littérature ◮ Aliénor&Mathilde EmptyVen 12 Juil - 14:55

Calmer sa respiration était devenu l'objectif premier d'Aliénor après qu'elle eu déversé son flot de paroles, excuses et explications confondues, sur la jolie inconnue. Elle savait que cela ralentirait son rythme cardiaque et améliorerait nettement ses chances de retrouver une couleur de visage à peu près normale. Elle imaginait parfaitement la teinte de ses joues à ce moment : entre le cramoisi et le pourpre, plus ou moins. Cela rendait d'autant plus ridicule qu'elle était habituellement blanche comme linge. Sa peau avait la couleur de la porcelaine, certains la décrivaient même comme translucide. Ses cheveux n'amélioraient pas son cas, avec leur blond tirant presque sur le blanc. Bref, vous l'aurez compris, le rouge aux joues d'Aliénor ne lui allait pas très bien.
Surtout que c'était la marque d'un disfonctionnement total de son cerveau. Elle avait du mal à saisir ce que racontait la Lectrice, mais elle réussissait à comprendre que c'était gentil. Passé la première frayeur, elle retrouvait peu à peu ses esprits au rythme du ralentissement de son souffle. Elle se força même à esquisser un sourire lorsque la dame lui fit remarquer qu'elle trouvait la situation amusante. Oui, effectivement, quand on était pas la personne rouge comme une tomate, ça devait être drôle. La blondinette eut un regard étonné lorsqu'elle entendit que la Lectrice la vouvoyait. « Oh, s'exclama-t-elle, vous pouvez me tutoyer hein ! » Elle n'avait réellement pas l'habitude de se voir donner du vous, ça c'était certain. Parmi la société mondaine qui entourait ses parents, elle était toujours l'enfant, donc ne méritait pas cette distinction. Parmi les jeunes, elle était leur égale et personne ne pensait une seule seconde à vouvoyer quiconque. Parmi les enfants, ils ne savaient même pas la différence et tutoyait tout le monde avec leur innocente gaîté.
La Lectrice demanda par la suite à s'assoir aux côtés d'Aliénor. « Oh, oui oui vous pouvez ! » Elle commençait à reprendre une couleur normale, plus ou moins. En tout cas, sa respiration était régulière et relativement calme, et les idées recommençaient à filer droit dans son esprit. Elle se rendait de plus en plus compte à quel point elle avait du être ridicule, mais songeait que la Lectrice n'avait pas encore fui : c'était forcément bon signe. Elle avait bien choisi sa muse.
Avec un petit sourire, elle désigna du doigt le livre que tenait toujours l'inconnue entre ses mains. « C'est bien ? » Elle avait dans les yeux cette lueur particulière qui montre la passion, la joie, le plaisir. Cette lueur qui n'existe que dans les regards sincères.
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MessageSujet: Re: Il n'y a pas d'heure pour la littérature ◮ Aliénor&Mathilde   Il n'y a pas d'heure pour la littérature ◮ Aliénor&Mathilde EmptyVen 19 Juil - 16:21

Il n'y a pas d'heure...
Je tenais toujours mon livre à la main, mais ça commençait à faire un peu lourd. Je sentais le soleil qui me chauffait le dos. En plein soleil, il faisait chaud. Pas de doute, on était enfin en été. L'été que l'on avait tant attendu. L'hiver avait été tellement long ! Des fois, je rêvais de quitter Paris pour aller vivre quelque part, plus au Sud, en Australie, peut-être... Enfin, ce n'était qu'un « rêve » parmi tant d'autres ! Malgré le mauvais temps, je crois que j'aurai dû mal à quitter la France, -et surtout Paris-, pour autre chose que des vacances. Je suis quand même attachée à mes origines... Bref. Je me trouvais debout, juste en face de la jeune fille qui m'observait depuis quelques temps. Je trouvais cela plutôt amusant, en fait, contrairement à ce qu'elle pensait. Je n'étais pas du genre à prendre mal ce genre de choses. Elle ne faisait que s’intéresser à mes lectures, je ne voyais pas où était le problème. Elle parut surprise par le fait que je la vouvoyais. « D'accord... Je te tutoie alors ! » dis-je en souriant. Mais je la vouvoyais car, pour moi, ce n'était plus une enfant depuis un moment, elle méritait le respect, comme n'importe qui. Je lui demandai ensuite si je pouvais m’asseoir à côté d'elle, sur le banc, celui qui se trouvait en face de celui où j'étais assise quelques minutes plus tôt. Elle me dit que oui, je pouvais. Je m'assis donc à côté d'elle. Elle semblait aller vraiment mieux. Je crois que le fait de venir lui parler avait déclenché en elle une situation de panique. Elle ne s'y était visiblement pas attendue du tout. A vrai dire, moi non plus, je ne m'y étais pas attendue. J'avais décidé, comme ça, de m'approcher et de lui parler, alors que je ne savais même pas quoi lui dire. Mais j'étais ce genre de personnes, qui vont vers les gens. En même temps, avec mon boulot, je faisais ça chaque jour. J'avais de nombreux contacts, mais je faisais de nouvelles connaissances tous les jours, quasiment. D'habitude, quand je vais vers les gens, c'est pour leur poser des questions sur un sujet, un sujet sur lequel je devrai ensuite faire un article. Mais là, pour une fois, je ne travaillais pas. Néanmoins, ça ne m'empêchait pas de parler à des gens que je ne connaissais pas forcément. J'avais toujours mon livre dans le main. En souriant, la jeune fille le montra du doigt et demanda : « C'est bien ? » Je pouvais voir dans son regard que ça l'intéressait vraiment. Des regards comme celui-là, je n'en avais pas vu depuis longtemps. Aujourd'hui, plus personne ne semblait s'intéresser aux livres. Rares étaient les personnes avec qui je pouvais parler littérature sans me demander si la discussion ne les ennuyait pas trop. J'avais entendu la question que la jeune fille venait de me poser, mais j'étais un peu ailleurs. Il me fallut quelques instants avant que je cesse d'être dans la lune. « Euh... Pardon, j'étais un peu ailleurs...Oui, oui, c'est bien. Mais il y a beaucoup de passages tristes... » En même temps, il y avait aussi des passages qui n'étaient pas tristes. Enfin bref. Ça restait un livre super. « Je le lis et le relis souvent... J'aime beaucoup ce livre. Même si certains passages ne sont pas très gais... » Il y en avait pas mal, de passages tristes. Comme celui où Fantine meurt, par exemple. Enfin, avec ce nom, il ne faut pas s'attendre à lire un livre super joyeux non plus... « Comment t'appelles-tu ? » Ça faisait au moins cinq minutes qu'on parlait, et je n'avais même pas pensé à lui demander comment elle s’appelait.

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MessageSujet: Re: Il n'y a pas d'heure pour la littérature ◮ Aliénor&Mathilde   Il n'y a pas d'heure pour la littérature ◮ Aliénor&Mathilde EmptyMar 20 Aoû - 14:26

Par pure politesse tout d'abord, par habitude ensuite, Aliénor avait toujours regardé les gens dans les yeux lorsqu'elle leur parlait. Même lorsqu'elle rougissait et qu'elle était nerveuse, elle considérait le contact du regard comme la base de toute communication. Elle même ne parvenait pas à discuter correctement avec quelqu'un qui ne la regardait pas du tout, et c'était l'une des rares choses qui l'énervait assez vite. Depuis qu'elle parlait avec davantage d'inconnus et de gens moins hypocrites et faux que l'entourage de sa famille, c'était devenu davantage : un moyen de mettre les gens à l'aise, de leur montrer qu'elle n'avait rien à cacher, qu'elle s'intéressait à eux...
A l'heure actuelle, regarder la Lectrice la soulageait et l'aidait à se calmer. Elles continuaient à échanger quelques phrases sur les raisons de leur rencontre, les drôles d'habitudes d'Aliénor et la belle passion de l'inconnue. Et l'adolescente voyait sur le visage avenant de la femme qu'elle ne lui voulait pas de mal, qu'elle n'était pas fâchée. En somme, que tout allait bien. Ainsi, la jeune parisienne finit par retrouver sa couleur de teint normale et réussit à faire un esquisser un sourire naturel et non crispé lorsque la Lectrice accepta facilement de la tutoyer. Elle s'écarta un peu, se déplaçant vers l'extrémité du banc, pour permettre à la jolie femme de la rejoindre, avant de lui demander son avis sur l'actuel ouvrage qu'elle lisait.
Les yeux remplis d'étoiles, la petite blonde buvait les paroles de sa muse. Son sourire avait disparu à la mention des passages tristes – tristes mais beau, ce qui les rendait, elle ne savait pas comment ni pourquoi, encore plus tristes – remplacé par une expression d'intérêt et de concentration qui lui donnait l'air bête, avec sa bouche entrouverte. Soudain, elle se mit à fouiller dans son sac et en sortit le petit calepin avec la liste des ouvrages lus par la Lectrice. Elle hésitait, ses mains tremblaient. Mais l'inconnue lui offrit un délai : Aliénor releva les yeux vers elle tandis que ses mains tripotaient le carnet, cherchant à tatons la bonne page. « Je m'appelle Aliénor, et vous ? » Elle lui sourit sincèrement avant de jeter un regard hésitant vers le carnet. Finalement elle le tendit lentement vers Mathilde, qui venait de lui dire son prénom. « Euh... J'espère que ça ne va pas vous paraître trop bizarre, je... Enfin, ce sont les ouvrages que je vous ai vu lire, et j'essaie de les lire aussi... Ceux avec une petite croix je les ai lu... Il n'y en a pas tellement vous pouvez voir. » Un petit rire nerveux lui échappa tandis que sonn cœur battait à tout rompre dans sa cage thoracique, la rendant presque douloureuse.
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