« Maman ? Qu'est-ce que tu fais ? » Demandais-je la tête dans l'embrasure de la porte de ma chambre. Cette dernière ne me repond pas alors j'ouvre d'avantage la porte en bois et m'avance dans la pièce. Le grincement de la porte fait que ma mère se redresse avant de se retourner vers moi. A cet instant je constate que ma génitrice est entrain de fourrer des tas de vêtement dans un grand sac. « Liam. Aide-moi à faire tes valises tu veux ? » Me dit-elle avant d'enfouir une de mes peluches dans le sac vert. J'avance vers elle et saisi son T-shirt. « On va où ? » Dis-je simplement. A l'époque j'avais neuf ans et je ne comprenais pas ce qu'il se passait. Ma mère finit par lâcher le sac et s'agenouille afin d'être à ma hauteur. Ses mains viennent alors saisir ma taille et un sourire se dessine alors sur ses lèvres. « Mon poussin...Tu sais que maman est malade ? » Je hoche la tête en signe d'affirmation sans vraiment comprendre où elle veut en venir. « Je vais devoir aller à l'hopital pendant quelques temps. Les médecins vont s'occuper de moi pour me guérir. Du coup tu vas aller vivre chez tante Sarah le temps que je revienne d'accord ? » A cet âge là j'avais déja un caractère bien prononcé. Je me recule brusquement de ma mère et fronce les sourcils. « NON ! JE VEUX PAS Y ALLER ! » Hurlais-je presque en me mettant à courir dans l'appartement. J'avais beau crier à m'en arracher les cordes vocales, rien n'y a fait. Ma mère m'a alors mis dans la premier avion direction Los Angles afin d'aller vivre avec ma tante et ses deux enfants.

« Touche pas à ma soeur espèce d'abruti. » Cinglais-je froidement les poings serrés. Si il y a bien quelque chose que je déteste, c'est qu'un type vienne roder autour de ma frangine comme une hyène autour d'un morceau de viande. Nina n'était pas vraiment ma frangine mais c'était tout comme. A la base nous sommes juste cousins et pourtant nous sommes devenus très porches étant donné que je vis avec elle depuis plusieurs années maintenant. Bien que je fus destabilisé dans les premiers temps, ma tante, son mari et mes cousins me mirent très rapidement à l'aise. Bien entendu j'avais toujours des nouvelles de ma mère, j'allais même la voir pendant mes vacances scolaires. Seulement en grandissant j'ai compris pourquoi elle avait fait tout ca. c'était pour mon bien, pour que je puisse vivre normalement et connaitre tout ce qu'un adolescent de mon âge doit connaitre. Mon adolescence s'est d'ailleurs très bien déroulé, j'étais plutot un bon élève, j'avais des tas d'amis, je faisais partie de l'équipe de football du lycée, j'avais une petite-amie et à mes dix-neuf ans j'ai même emménagé dans mon propre appartement. J'avais besoin de vivre ma vie de mon coté, de voler de mes propres ailes. Bref tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Mais rien n'est éternel, tout le monde le sait.

« Je m'en vais. Je rentre en France. » Dis-je sur un ton calme. Je suis là, debout, en plein milieux du salon et ma tante me fixe avec de grands yeux ronds. « Maman va très mal et elle a besoin de moi. » Bien que surprise de me voir partir, ma tante me comprend et se lève pour me prendre dans ses bras. « Si tu as besoin tu peux compter sur nous. » Je lui adresse un sourire et enfile ma veste. Je tourne la tête vers ma frangine et me dirige vers elle afin de l'enlacer. « Fais pas cette tête, tu sais qu'on va se revoir hein. ». Voilà qu'à vingt-quatre ans je retournais enfin sur le sol français, plus précisément à Nice puisque ma mère avait déménagé. Ma mère n'était plus à l'hopital mais chez elle, dans son lit. Les médecins ne jugeaient pas utile qu'elle reste là-bas étant donné que ses jours étaient comptés. Il était alors préférable qu'elle passe ses derniers jours chez elle, avec moi. J'avais d'ailleurs mis entre parenthèse mes études d'infirmer le temps de m'occuper de ma mère. Ma mère est décédée l'hiver de mes vingt-quatre ans après s'être endormie un soir. Depuis cet épisode tragique de ma vie, je suis retourné vivre à Paris. Je n'allais pas rester à Nice, je ne connaissais rien dans cette ville. De retour à la capitale, j'ai poursuivi mes études et suis devenu interne. Mon job est presque ma raison d'être ici.

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