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 All my life, I've been good, but now, I'm thinking what the hell ? - SYSY ♥

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MessageSujet: All my life, I've been good, but now, I'm thinking what the hell ? - SYSY ♥   All my life, I've been good, but now, I'm thinking what the hell ? - SYSY ♥ EmptySam 10 Déc - 22:30

All my life, I've been good, but now, I'm thinking what the hell ? - SYSY ♥ Tumblr_lvfplgOw4D1qlxlqro3_r1_250 All my life, I've been good, but now, I'm thinking what the hell ? - SYSY ♥ Tumblr_lvfplgOw4D1qlxlqro4_r1_250
Le soleil venait de se lever sur Paris. Ses rayons se déposaient sur mon visage, ce qui me forçait presque à ouvrir les yeux. J’étais blottis dans ma couette, ne voulant en sortir sous aucun prétexte, car après tout, je ne savais aucunement ce que j’allais pouvoir faire de ma journée. En période de Noël, j’avais décidé de poser une semaine de congé à la boutique. Comme ça, je n’étais pas embêter, et pouvais concevoir tranquillement des robes de soirée dignes de ce nom à mon appartement. J’y étais bien mieux, et bien plus tranquille, plutôt que d’être au studio, interrompue toutes les dix minutes par une de ces clientes capricieuses qui venaient sans avoir aucune idée de ce qu’elles cherchaient. Au moins, quand j’étais chez moi, j’avais tout à disposition, et le silence comme seule chose à écouter. Mais aujourd’hui, je n’avais pas vraiment envie de dessiner des robes. J’y avais consacré toute ma soirée de la veille, et même si je ne savais pas ce que je voulais faire, je savais ce que je ne voulais pas faire. Mais une chose était sûre, je ne pouvais pas rester enfermée chez moi, et encore moi dans mon lit, alors que pour une fois, en plein décembre, il faisait beau, et la température semblait clémente. Je sortais alors de mon lit, et me dirigeais vers la cuisine, afin de boire une large tasse de café. C’est alors que je tombais sur le numéro de téléphone de chez Sylvain, que j’avais écris pour l’appeler en cas d’urgence. Depuis le décès de ma mère, je n’étais pas beaucoup sorti, et il m’avait dit de l’appeler en cas de besoin, mais je ne l’avais pas fait. Avec le départ de Marie, je pensais en avoir déjà trop fait, et je ne méritais pas vraiment son soutient. Mais je ne l’avais pas vu depuis un moment, et donc, je me disais qu’aujourd’hui était une bonne journée pour aller le voir.

Alors, je fouillais dans mon armoire pour en sortir un pull de laine moulant noir, ainsi qu’un jean qui, à mon goût, mettait mes formes bien en valeur. Puis, après un bref passage à la salle de bain, je tressais mes cheveux en tresse africaine, du moins, j’essayais, et y arrivait enfin après environ cinq tentatives. Puis, je déposais sur mes cils quelques couches de mascara, avant de prendre mon sac pour partir en direction de chez Sylvain, sans oublier de prendre une paire de gant en cuir ainsi qu’une écharpe épaisse. Une fois en bas, je prenais mon vélo et je l’enjambais. Ce n’était pas facile de trouver la motivation pour pédaler avec un si grand froid, mais j’imagine que voir la personne que j’aimais valait bien ça. Dans les rues de Paris, l’esprit de Noël devenait de plus en plus vivant. Les décorations prenaient place, ainsi que les petits cabanons dans lesquels des personnes vendaient des gobelets de vins chauds et des marrons grillés. Oui, cet esprit avait quelque chose de magique, et d’envoutant. Je m’arrêtais d’ailleurs à l’un de ces cabanons qui vendaient des viennoiseries. Après tout, il n’était que onze heures, et je ne pensais pas que Sylvain soit réveillé, donc pourquoi ne pas lui apporter son petit déjeuner au lit. J’achetais donc deux pains au chocolat avant de reprendre mon vélo pour aller jusqu’à la rue Vaugirard.

Arrivée à l’immeuble dans lequel vivait Sylvain, je grimpais les marches quatre à quatre, impatiente de le rejoindre. Une fois devant son appartement, je frappais une première fois à sa porte, mais pas de réponse. Une deuxième fois, toujours rien. Je tournais la poignée, et me rendais compte que la porte était ouverte. J’entrais alors. « Sylvain, c’est moi, Amandine. » Il n’était pas dans le salon, ni dans la cuisine. Je posai alors le sachet dans lequel se trouvaient les viennoiseries sur la table, retirais mes gants et mon écharpe, avant d’explorer son appartement. Il n’était ni dans sa chambre, ni dans celle de Marie. Je l’appelais une nouvelle fois, mais toujours aucune réponse. Je commençais à m’inquiéter sérieusement. Peut être que cette inquiétude n’avait pas lieu d’être, qu’il avait juste quitté son appartement, mais cela m’étonnait qu’il l’ait laissé ouvert dans ce cas. Le dernier recours qu’il me restait était la salle de bain. J’ouvrais alors celle-ci, et qu’elle ne fut pas la vision d’horreur que je vis. Sylvain était allongé, presque inerte, les yeux gonflés, et couvert de sueur. Il avait dans sa main droite, une seringue pleine d’un liquide transparent. Il était en train de la planter dans son bras. Mes yeux s’écarquillaient, et je me ruais sur lui pour enlever cette seringue de son bras. Je n’y croyais pas, j’aurais pu tout penser de Sylvain, mais pas qu’il se droguait. Je prenais un morceau de coton qui trainait pour éviter qu’il saigne, et je passais une de mes mains sur son visage. « Mais qu’est-ce qui te prend ? T’es complètement fou ! Tu m’as toujours défendu de prendre de la drogue il y a seize ans et regarde toi ! Je t’interdis de faire ça ! » J’étais dans tous mes états, sous le choc. Et lui, il suffoquait, sans doute surpris de m’avoir vu arriver. Je ne savais même pas s’il était conscient à ce moment là…
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MessageSujet: Re: All my life, I've been good, but now, I'm thinking what the hell ? - SYSY ♥   All my life, I've been good, but now, I'm thinking what the hell ? - SYSY ♥ EmptyLun 12 Déc - 19:36

En se levant ce matin, Sylvain se sentit fébrile. Le jeune homme avait les mains froides et le reste de son corps bouillonnait. Si bien qu'il resta de longtemps instants à tenter de se chauffer sous la couette. Le froid envahissait son être, mais il finit par trouver le courage de sortir de cette douceur réconfortante pour affronter la journée. En somme, ce n'était qu'un comportement machinal, car il n'avait aucune espèce d'envie de continuer à vivre ainsi. Non pas qu'il désirait mourir, même si cette pensée lui était déjà venue à l'esprit, mais il ne se sentait pas le courage d'affronter encore toute une journée, suivie par d'autres journées.
Ses jambes ne le tenaient pas et c'est d'un pas nonchalant qu'il se dirigea vers la cuisine. Il avait extrêmement mal au cœur et sa tête lui pesait lourdement. L'idée de devoir prendre une douche ou même de manger le perturbait fortement. Il avait l'impression réelle qu'il ne parviendrait jamais à surmonter tout cela. C'était étonnant car il n'avait pas souvenir d'avoir oublié de prendre son traitement les jours précédents. Il aurait aimé que Marie ou Amandine soient présentes, mais ce n'était pas le cas. Il était seul, terriblement seul. Et cette solitude le poussa à se laisser aller. Plutôt que d'appeler directement son médecin, ou Rachelle, ou quiconque qui viendrait lui rendre service, l'aider à s'en sortir, il décida à faire un tour à proximité de son frigo. A peine l'eut-il ouvert, qu'il le referma, d'un coup sec. Rien ne lui convenait...La consistance même des aliments lui donnait l'envie de vomir. Il s'accouda un instant contre la table de la cuisine, avant de ne bifurquer jusque dans la salle de bains. Il se prit la porte, car ses yeux lui paraissaient couverts d'un voile l'empêchant de voir le monde. Il s'agrippa comme il le pouvait à la poignée, et les yeux divagant, le pas lent et incertain, il reprit sa marche. Si seulement quelqu'un se trouvait dans l'appartement, il aurait pu appeler à l'aide, hurler de ses dernières forces. Mais il n'y avait personne, il n'y avait que lui. Si seulement Amande l'avait rappelé dernièrement, si elle était venue le voir plus souvent... Mais il la comprenait. Elle avait peut-être légèrement honte de la manière dont ils s'étaient quittés la dernière fois et certainement avait-elle besoin d'être seule pour faire le deuil de sa mère. Et pourtant, Sylvain avait beau l'aimer, avait beau la comprendre, il avait la crainte qu'elle ne l'abandonne une seconde fois. Les mots de sa fille lui revenaient sans cesse à l'esprit. Elle lui avait dit qu'Amande ne faisait que jouer avec lui, comme avec son jouet préféré. Qu'une fois qu'il serait cassé, elle s'en irait. Et visiblement, là, il était cassé. Non seulement Sylvain se sentait prêt à s'effondrer, mais ce genre de pensées saugrenues lui inondaient l'esprit. « Mandy, me laisse pas ! » s'exclama-t-il doucement. Mais elle n'était pas là. Elle ne pouvait pas l'entendre, et encore moins le rassurer.
Il avait énormément de mal à respirer, comme si ses voies de respiration étaient bouchées et il sentit nettement sa tension descendre. Ce fut en suivant les murs qu'il finit par atteindre la porte de la salle de bains, presque à tâtons. Il se jeta sur la trousse où il rangeait les corticoïdes. C'était peine perdu, mais notre ancien chauffeur de bus avait le vain espoir que prendre son traitement l'aiderait à se sentir bien mieux. Mais c'était de soins dont il avait besoin. De repos, et de soins.

Il attrapa tout de même la bouteille de liquide et une seringue propre, qu'il ouvrit, les mains et les bras tremblants. Ses gestes étaient très incertains et très imprécis... Heureusement que l'infirmière lui avait appris à se faire lui-même ses injections, sans quoi il devrait se rendre chaque jour dans un laboratoire ou à l'hôpital, à moins qu'une infirmière ne vienne à son domicile. Cela facilitait les choses. Doucement, il remplit la seringue jusqu'au trait limite. A ce moment, il tomba contre le sol, pris d'un sursaut, et de frissons intenses. Il devait avoir de la fièvre. Ce fut sans même viser une veine qu'il planta la seringue dans sa peau. Aller, tu peux y arriver... Tu vas y arriver... Vas-y ! Go!Mais c'était peine perdu. Il se retrouva contre le carrelage froid, à trembler comme une feuille, tenant la seringue comme il s'accrocherait à une bouée le jour d'un naufrage.
Soudain, une voix. Une voix familière. Amandine. Il ferma les yeux, afin de s'assurer de ce qu'il avait entendu. Il voulut crier, l'appeler. Mais rien ne sortit du fond de sa gorge. Aucun bruit, aucun son et sa bouche resta clause. Il finit par rouvrir les yeux lorsqu'il sentit une main lui ôter le produit des mains. Il frémit. Après quelques secondes de stupeur, il finit par reconnaître la personne qui avait agi ainsi, sans pour autant comprendre un traitre mot de ce qu'elle venait d'affirmer.

« T'es cinglée!J'en ai besoin ! Rends-moi ça ! J'en ai besoin ! » cria-t-il désespérément. Cette fois-ci, le son sortit presque intuitivement, sans qu'il ne s'en rende compte. Toujours tremblant, il se laissa toucher par la demoiselle, ne se sentant absolument pas la force de bouger, de l'empêcher d'agir. Il devait avoir une tête de zombie, mais il réussit à se relever légèrement, avant de ne parvenir, après moult tortillements, à se caler contre l'un des murs blancs de la salle d'eau où ils se trouvaient tous deux. « Je ne veux pas aller à l'hôpital. Il vont dire que j'ai essayé de me suicider, que je n'ai pas suivi le traitement comme je le devais... Mais c'est faux, je te jure, Amande. Je veux pas mourir maintenant que je t'ai... Je ne veux pas terminer sous calmants, entourés de psychologues qui n'en savent rien. j'ai fait ce qu'il fallait, ce n'est pas de ma faute si ça ne fonctionne pas...» dit-il doucement, afin d 'expliquer son état.
Son interlocutrice affichait des traits intrigués, mais Sylvain n'alla pas plus loin dans ses explications. Il se tut, simplement, à regarder la femme qu'il aurait pu épouser des années auparavant, et qu'il aimerait épouser d'ici quelques années ou même quelques mois si elle voudrait de lui... La regarder. L'observer comme si c'était la dernière fois qu'il la voyait.
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MessageSujet: Re: All my life, I've been good, but now, I'm thinking what the hell ? - SYSY ♥   All my life, I've been good, but now, I'm thinking what the hell ? - SYSY ♥ EmptyMar 20 Déc - 11:56

All my life, I've been good, but now, I'm thinking what the hell ? - SYSY ♥ Tumblr_lw9p1b1hGY1qh61afo6_r1_250 All my life, I've been good, but now, I'm thinking what the hell ? - SYSY ♥ Tumblr_lw9p1b1hGY1qh61afo7_r1_250
Cette vision d'horreur que je venais d'avoir, et qui continuait de se présenter sous mes yeux, je savais que jamais je n'arriverai à l'oublier. Je savais maintenant ce que lui avait pu endurer quand j'étais jeune et que je me droguais à tout va. Je savais ce qu'il avait pu ressentir, et je m'en voulais de lui avoir fait subir ça, autant que je lui en voulais de me faire subir cette même situation seize ans plus tard. J'avais l'impression d'être pétrifiée près de la porte de la salle de bain. Une impression que le temps s'était arrêté, immobilisé. J'avais une sensation qui me faisait penser que le sol venait de se dérober sous mes pieds. J'aurais presque tout donné pour ne pas avoir eu à voir cette scène. D'une part, j'avais envie de m'enfuir, et de faire comme si je n'avais rien vu, comme si je n'avais jamais été là, mais de l'autre côté, je voulais être là pour Sylvain, je lui avais promis, et je ne voulais pas le laisser tomber une deuxième fois. J'avais presque envie de le prendre dans mes bras. Je lui arrachais alors la seringue des mains. Sous l'effet de la panique, je ne pensais même pas à regarder ce que c'était. Mes mains étaient moites, j'avais peur. Peur pour lui. Si bien que la seringue me glissait des mains et s'écrasait sur le sol quand j'entendais Sylvain me hurler dessus, m'ordonnant de lui rendre cette seringue.

Cela confirmait qu'il n'était pas dans son état normal. Je ne savais pas quoi faire, comment réagir face à lui. Je n'étais ni médecin, ni infirmière. Je n'avais jamais eu à faire face à une telle situation. En faisant attention à ne pas m'agenouiller sur les morceaux de seringue gisant sur le sol, je prenais un morceau de coton, et appuyer sur le bras de Sylvain avec, là où il avait tenter de se piquer. Je ne voulais pas qu'il saigne, je ne voulais pas qu'il ait mal, je voulais juste qu'il aille bien. J'avais beau me sentir impuissante, je ne pouvais pas le laisser comme ça. Il tremblait de tous ses membres. Il se redressa alors pour s'asseoir contre un des murs de la salle de bain. Je le rejoignais sans attendre, et je prenais sa main, que je serrais sans m'en rendre compte, mais assez doucement pour ne pas lui faire mal.

C'est alors qu'il commença à parler. De traitement, de suicide, d'hôpital, de médecin, de psychologue... Je n'y comprenais plus rien. J'avais de plus en plus peur, mais je ne voulais pas le lui montrer. Car il n'avait pas besoin de ça. Je ne savais pas quoi dire, ni quoi faire. Alors, je passais un bras dans son dos, et un autre sur sa taille pour l'enlacer, et je m'appuyais doucement contre lui. « Calme toi. Je suis là, il ne t'arrivera rien, je te le promets. » En réalité, je ne pouvais rien lui promettre, mais je me devais d'être rassurante, et d'être là pour lui. Je me redressais et l'embrassait tendrement sur la joue, avant de plonger mon regard dans le sien et de lui caresser le visage, pour l'apaiser.
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MessageSujet: Re: All my life, I've been good, but now, I'm thinking what the hell ? - SYSY ♥   All my life, I've been good, but now, I'm thinking what the hell ? - SYSY ♥ EmptyJeu 19 Jan - 19:43

Tremblant, frigorifié et terrifié, Sylvain posait un regard accusateur sur Amandine, sentant son dos contre le mur froid de la salle de bains, respirant doucement mais sûrement, les yeux prenant un éclat vif sur son visage pâle. Certainement ne le devrait-il pas car elle n'était pas là pour lui faire du mal, mais le trentenaire lui en voulait d'être apparus. Elle aurait pu lui venir en aide, le secourir, mais elle avait fait le contraire. En tout ignorance, elle venait de lui faire du mal, et ce, sans même réfléchir un instant. Elle l'avait pris pour un drogué, et alors que notre ancien chauffeur de bus tentait de se concentrer, il avait fini par le comprendre. Il s'en souvenait à présent. Il ne lui avait pas dit. Pas un instant depuis leurs tendres retrouvailles, il ne lui avait soufflé mot à propos de sa maladie. Cette maudite maladie qui le rongeait de l'intérieur et qui venait de lui pourrir la vie certainement à tout jamais. Il le savait très bien : jamais il ne rattraperait le temps perdu en soin et jamais il n'oublierait la douleur qui le réveillait en pleine nuit alors qu'il souffrait en respirant. Cette sensation de tête qui tourne, cette migraine on ne peut plus virulente qui le saisissait au fond de cette rêve. Et cette peur, cette peur de perdre les gens qu'il aimait, de les abandonner dans la mort. Et pourtant... Pourtant, il ne se sentait pas la force de continuer le traitement. Il avait l'impression que les médecins avaient peut-être mal diagnostiqué sa maladie et que son anémie était d'avantage aplasique qu'auto-immune. Il s'était un peu intéressé au sujet car après tout, il s'agissait de son corps et de son esprit.
Mais ce n'était pas le moment d'y songer. Sylvain se concentrait à présent sur son interlocutrice. Elle l'enlaça tendrement, lui soufflant des mots qui le touchèrent au plus profond de son âme. Oui, elle était là. Et rien que d'entendre sa douce voix parvenir à ses oreilles le rassura. Il se sentit soudainement emporté par une force surnaturelle qui lui donnait le droit de vivre pendant quelques secondes, de vivre pleinement, sans penser à rien. Ses bras frêles passèrent dans le dos de la jeune femme alors qu'il la serra contre lui, comme pour absorber sa chaleur, l'empêchant de continuer d'appliquer des caresses délicates contre sa joue. Il l'embrassa doucement dans le cou, la gardant contre lui. Finie la crise d'hystérie. Fini le délicat problème de la seringue. Il apprécia un instant cet instant, avant de n'écarter un peu la demoiselle de son corps et de lui passer une main sous le menton afin qu'elle le regarde dans les yeux. C'était le moment. Le moment où jamais de tout lui avouer. Il l'avait déjà perdue une fois, et il ne voulait pas qu'un malentendu conduise à une nouvelle rupture brutale qui le détruirait. Sa fille l'avait déjà laissé tomber, d'une certaine manière, alors il ne survivrait jamais à un départ de la femme qu'il aimait tant. C'en serait trop.
Son cœur battait à une vitesse folle alors qu'il plongea son regard dans celui d'Amandine.

« Je ne suis pas un drogué. » finit-il par conclure. Il avait du mal. Beaucoup de mal à se contrôler. Il avait envie de hurler, de se débattre et de laisser l'hystérie l'emporter. Il y avait cette espèce de voix dans sa tête qui le tourmentait. Pourtant, il était sain d'esprit. C'était le manque d'air qui le tétanisait, qui l'excitait en même temps et qui lui donnait un frousse monstre. Il avait tellement peur que son cœur ne lâche, là, tout de suite, sans qu'il n'ait pu dire quoi que ce soit. Ou alors de prendre crainte au dernier instant et de mentir. Mentir comme il le faisait sans cesse ces derniers temps. Pauvre idiot.

« J'ai un truc à te dire. » Il reprit sa respiration bruyamment. Il avait tellement besoin d'air. De l'air. Respirer. Mais comment ? Posant une main contre son torse, comme si une compression minime à cet endroit de son corps pouvait bien arranger les choses, il reprit la parole : « Je...je suis malade, Amandine. Très malade.»
Et voilà, c'était dit. C'était déclaré, c'était avoué. Et soudain, une bouffée d'air. Comme s'il venait de se libérer d'un poids sur la poitrine. Mais son corps tremblait encore, et tellement. Il devait avoir de la fièvre, sans quoi ce ne serait certainement pas possible. Un nouveau regard à son interlocutrice, un nouvel aperçu de ses yeux azurés et effrayés.

« Je suis anémique...Mon corps détruit mes propres globules blancs..Et je...j'ai du mal à respirer de temps en temps. Je suis un traitement....aux corticoïdes....ça me stresse, ça me rend un peu mauvais... Mais je crois que même s'il n'arrange pas les choses, il me permet de rester en vie... » continua-t-il. « Mais malheureusement, ça ne me guérit pas...ça avait eu quelques effets au début, mais c'est fini. Les médecins ont augmenté la dose. »

Il respira un bon coup. C'est bon, calme-toi. Tout va bien. Elle est là pour t'aider. C'est la femme que tu aimes. Dis-lui tout. Elle est là pour ça. Pour te rendre heureux. Elle te rend heureux. Malgré tout. Oui. Souris un peu. Un sourire apparût sur ses lèvres rosées et aussi pâles que le reste de son visage. Pointant l'un de ses doigts (rendu bleu par le manque d'oxygène) sur les restes de seringues éparpillés sur le sol, il ajouta : « C'est ce que tu viens de casser. » Ce n'était pas un reproche. Juste une déception.

Un regard. Un autre. Profond et fort.

« J'ai besoin que tu m'aides. J'arrive même pas à me lever. »

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MessageSujet: Re: All my life, I've been good, but now, I'm thinking what the hell ? - SYSY ♥   All my life, I've been good, but now, I'm thinking what the hell ? - SYSY ♥ Empty

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