Le moins que l’on puisse dire c’est que la vie de Lucia n’a jamais été une suite d'événement très logique, je dirais même que l’illogisme à pointer le bout de son nez dés sa naissance et pour cause…. Son père est un franco-coréen… née en Italie, à Florence… Sa mère, elle, comble d’une rationalité sans borgne, est une coréenne née à Londres…. Et elle-même, une franco-coréenne ayant vus le jour à Johannesburg en Afrique du Sud. Y’a pas à dire, quand l’illogisme vous frappe ce n’est pas à moitié… Malgré tout ça Lucia n’a jamais eut une vie particulièrement malheureuse, loin de là, ses parents, bien que particulier de part leur handicape, tout deux étant sourds, ont toujours sut subvenir à ses besoins et surtout à ceux des autres. Ils étaient médecins, voyageant à travers l’Afrique du Sud au côté d’association humanitaire pour venir en aide à des réfugiés ou à des villages isolés. Évidemment la petite fille qu’elle était ne pouvait faire autrement que suivre sa famille, évoluant au côté de ses personnes qui n’avait rien mais qui donnait pourtant bien plus que les riches personnes qu’elle côtoyait car oui, la pauvreté n’était pas le seul domaine de prédilection des Park. En vérité, Ha Neul, sa mère et Thomas, son père, étaient tout deux des héritiers de grandes fortunes ayant décidés très jeunes de tourner le dos à cet héritage pour venir en aide aux autres. Malheureusement, il est difficile de renier complètement sa famille, ses derniers insistaient donc régulièrement pour voir leur petite fille… Lucia vivait donc entre ses deux mondes si différent, tantôt plongé dans le luxe et l’excès, tantôt dans la misère et le manque de tout. De plus, née comme ses parents avec ce handicape, cette surdité, sa vie n’en était que plus compliqué et le pire était à venir…

« Pourquoi mes parents me forcent-ils à venir ici tout les ans ? » C’est la question que Lulu ne cessait de se répéter tous les étés, lorsque sa mère l’obligeait à venir passer presque un mois chez ses grands-parents en Italie. C’est vrai, la maison était immense, elle avait des domestiques à son service et le moindre de ses caprices étaient satisfaits, mais la plupart des ses cousins n’étaient que des entendants égocentriques, ne pouvant s’empêcher de la traiter comme une débile mentale alors que oui, elle n’entendait pas leur voix mais elle les comprenait tout de même, en douze ans de vie elle avait eut le temps d’apprendre à lire sur les lèvres, elle était même devenue une experte. La jeune fille était donc peu à l’aise dans cette vie, même si elle ne pouvait s’empêcher d’apprécier d’apprendre la pâtisserie au côté de la cuisinière de la famille, son seule plaisir ici. C’est d’ailleurs alors qu’elle cuisinait en sa compagnie que son grand-père poussa la porte de la cuisine, un air grave sur le visage.

Min Ki (grand-père) ; « Lucia… Il … faut… Que… Je … te … »
Lucia le stoppa net, car comme beaucoup de personne dans cette maison, il trouvait normale d’articuler de façon exagéré quand il s’adressait à elle, alors que ça ne faisait que compliquer les choses.
« Parle normalement… S’il te plait. »
M. K. ; « Il s’est passé quelque chose… Tes parents…. Ils… Ils ont eut un accident … »
Tout en en parlant l’homme ne put s’empêcher de pleurer, son visage se déformant sous la douleur et évidemment, la belle n’arriva pas à lire sur ses lèvres, captant quelques mots sans pour autant comprendre le sens de sa phrase. Perdu, Lulu tourna la tête vers la cuisinière, espérant de l’aide mais en voyant son visage si choqué, emplis d’une pitié qu’elle n’avait jamais vus dans son regard, elle comprit que quelque chose n'allait pas. Une chose importante venait d’être dite ici et maintenant, cependant à cause de cet handicape qui ne l’avait pourtant jamais gêné jusqu’ici elle n’avait pu entendre cette annonce… Lucia n’avait jamais autant voulus être entendant qu’à cet instant… La suite ? Il lui fallut presque toute l’après-midi pour trouver une personne capable de lui annoncer l’impensable, la mort de ses parents. Apparemment ils avaient été prit dans une espèce de guerre civile improvisé par des rebelles et malgré leur statut de médecin neutre, ils avaient été exécutés, froidement, sans sommation. Le choc fut brutal bien sur, mais surement pas pire que la suite….

Devenue brutalement orpheline Lucia dut être recueillit par ses grands-parents, des gens charmants si on oubliait leur côté si vaniteux et imbus d’eux-mêmes… Et passer de parents libéraux à des grands-parents catholique et conservateur, c’est loin d’être évident… La richesse, on s’y fait, les prières tous les soirs, c’est beaucoup moins simple…. Malheureusement elle n’avait pas le choix, et s’adapter fut sa seule façon de survivre. C’est à cette époque que Lucia devint plus soumise, obéissant au moindre des caprices de sa grand-mère, devenant sa poupée qu’elle pouvait exhiber devant ses amis haut placé, plaçant tous ses espoirs en cet enfant, ou plutôt, l’obligeant à supporter ce poids. Rapidement elle devint une jeune femme du monde, entrant à l’université pour étudier le droit, afin de travailler au côté de se grand-père qui ne voyait en elle qu’un futur associer à manipuler, mais bien vite, leur plan durent changer… La crise, de mauvais placements et la famille se retrouva presque ruinée… Ne pouvant accepter cet état de fait un plan fut mit en place, un plan simple et à la fois cruel ; Marier leur unique petite fille à un homme assez riche pour les sauver de la banqueroute….

« Vous voulez que j’épouse un homme que je ne connais pas? Juste pour … Retrouver votre train de vie…? »
Annelle Park (grand-mère) ; « Ce sera le meilleur pour toi et … pour ta famille… Nous t’avons recueillis après la mort de tes parents, nous nous sommes occupés de toi, malgré les obstacles, c’est un bon moyen de nous rendre la pareil… »
Lucia ; « Vous rendre la pareil?… Je suis votre petite fille, je ne pensais pas être… un tel fardeau… »
A. P. ; « C’est ta seule chance de fonder une famille… Aucun homme n’acceptera d’épouser une femme… Handicapée… Lui, l’accepte sans contrainte… Saisis ta chance si l’idée de soutenir ta famille ne te suffit pas… »
Que dire face à de tel propos ? Surtout quand on a passé la plupart de son temps à suivre les ordres de la personne qui nous les dit… Céder, voilà ce qu’elle fit, rencontrant cet homme quelques semaines seulement avant le mariage… Certes, il n’était pas si vieux que ça, malgré quelques années en plus, mais il restait un inconnu, un inconnu avec qui elle allait devoir passer sa vie, quoi qu’elle en dise. Pour ne rien arranger la mère de ce dernier était une garce, n’ayons pas peur des mots, bien pire que sa propre grand-mère puisqu’elle obligea la jeune femme à abandonner ses études pour se consacrer au bien-être de son cher et tendre mari. Une fois encore, peut-être découragé par les assauts incessant dont elle était la victime, Lucia se plia à cette volonté ….

Faire de long discours sur la suite n'aurait pas grand intérêt .... Le mariage fut bien vite consommé et la belle tomba même enceinte d’un petit garçon après seulement un an de mariage … Dire qu’elle était malheureuse serait surement un mensonge, mais dire qu’elle se sentait pleinement satisfaite de cette vie le serait tout autant. La belle subissait sans rien dire… Elle osa tout de même s’insurger un jour, après deux ans d'un mariage arrangé, demandant à cet époux « l’autorisation » d’ouvrir une pâtisserie, un rêve qu’elle avait depuis son plus jeune âge et contre tout attente, il accepta, l’encourageant même… Pourquoi? Elle ne l'a jamais sut et pour être honnête, elle n'a jamais posé la question, peut-être effrayé par la réponse qu'il allait lui offrir, Lulu se contenta donc d'en profiter... C’est ainsi que la petite famille se retrouva à Paris, lieu de naissance de son époux et quel meilleur endroit pour faire partager sa passion de la cuisine tout en fuyant, mine de rien, l’influence de sa famille?...